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 Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeMar 29 Sep 2015 - 19:52

II. L'Envie

846. 1° Nature. A) L'envie est une tendance à s'attrister du bien d'autrui comme d'une atteinte portée à notre supériorité. Souvent elle est accompagnée du désir de voir le prochain privé du bien qui nous offusque. Ce vice vient donc de l'orgueil, qui ne peut supporter de supérieurs ni de rivaux. Quand on est convaincu de sa propre supériorité, on s'attriste de voir que d'autres sont aussi bien et mieux doués que nous, ou du moins qu'ils réussissent mieux. Ce sont surtout les qualités brillantes qui sont l'objet de l'envie ; cependant, chez les hommes sérieux, elle se porte aussi vers les qualités solides et même la vertu. Ce défaut se manifeste par la peine que l'on éprouve en entendant louer les autres; alors on s'efforce d'atténuer ces éloges en critiquant ceux qu'on loue.

847. B) Souvent on confond l’envie avec la jalousie ; quand on les distingue, on définit celle-ci un amour excessif de son propre bien accompagné de la crainte qu'il ne nous soit enlevé par d'autres. On était le premier de son cours, on constate les progrès d'un condisciple, et on le jalouse parce qu'on craint qu’il ne nous enlève la première place. On possède l'affection d'un ami : on craint qu'elle ne nous soit ravie par un rival, et on le jalouse. On a une nombreuse clientèle : on craint qu'elle ne soit diminuée par un concurrent. De là cette jalousie qui sévit parfois entre professionnels, entre artistes, entre littérateurs, et quelquefois même entre prêtres. En un mot on est envieux du bien d'autrui et jaloux de son propre bien.
C) Il y a une différence entre l'envie et l'émulation : celle-ci est un sentiment louable, qui nous porte à imiter, à égaler, et, si c'est possible, à surpasser les qualités des autres, mais par des moyens loyaux.

848. 2° Malice. On peut étudier cette malice en soi et dans ses effets.
A) En soi, l'envie est un péché mortel de sa nature, parce qu'il est directement opposé à la vertu de charité qui veut qu'on se réjouisse du bien des autres. Plus le bien qu'on envie est important, plus le péché est grave ; aussi, nous dit S. Thomas, porter envie aux biens spirituels du prochain, s'attrister de ses progrès ou de ses succès apostoliques, est un très grave péché. Ceci est vrai lorsque ces mouvements d'envie sont pleinement consentis ; mais souvent ce ne sont que des impressions, ou des sentiments irréfléchis, ou du moins peu réfléchis et peu volontaires : dans ce dernier cas, la faute n'est que vénielle.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeJeu 1 Oct 2015 - 6:17

II. L'Envie

849. B) Dans ses effets, l'envie est parfois très coupable :
a) Elle excite des sentiments de haine : on est exposé à haïr ceux qu'on envie ou qu'on jalouse, et, par suite, à mal parler d'eux, à les dénigrer, à les calomnier, à leur désirer du mal.

b) Elle tend à semer des divisions non seulement entre étrangers, mais encore au sein des familles (qu'on se rappelle l'histoire de Joseph), ou entre familles alliées ; et ces divisions peuvent aller fort loin et créer des inimitiés et des scandales. Elle divise parfois les catholiques d'une même région, au grand détriment du bien de l'Eglise. c) Elle pousse à la poursuite immodérée des richesses et des honneurs : pour surpasser ceux à qui on porte envie, on se livre à des excès de travail, à des manœuvres plus ou moins loyales, où l'honnêteté se trouve compromise. d) Elle trouble l'âme de l'envieux : on n'a ni paix ni repos tant qu'on n'a pas réussi à éclipser, à dominer ses rivaux ; et, comme il est bien rare qu'on y arrive, ce sont des angoisses perpétuelles.

850. 3° Remèdes. Ils sont négatifs ou positifs.
A) Les moyens négatifs consistent : a) à mépriser les premiers sentiments d'envie et de jalousie qui s'élèvent dans le cœur, à les écraser comme quelque chose d'ignoble, comme on écrase un reptile venimeux ; b) à faire diversion, en s'occupant de toute autre chose ; et, lorsque le calme est revenu, on se dit que les qualités du prochain ne diminuent pas les nôtres, mais nous sont un stimulant pour nous exciter à les imiter.

851. B) Parmi les moyens positifs, il en est deux qui sont plus importants : a) Le premier se tire de notre incorporation au Christ : en vertu de ce dogme, nous sommes tous frères, tous membres du corps mystique dont Jésus est la tête, et les qualités comme les succès d'un de ces membres rejaillissent sur les autres ; au lieu donc de s'attrister de la supériorité de nos frères, nous devons nous en réjouir, selon la belle doctrine de S. Paul (Rom., XII, 15, 16), puisqu'elle contribue au bien commun et même à notre bien particulier. Si ce sont les vertus des autres que nous envions, « au lieu de leur porter envie et jalousie pour ces vertus, ce qui arrive souvent par la suggestion du diable et de l'amour-propre, il faut vous unir à l'Esprit Saint de Jésus-Christ dans le Saint Sacrement, honorant en lui la source de ces vertus, et lui demandant la grâce d'y participer et d'y communier ; et vous verrez combien cette pratique vous sera utile et avantageuse » (J. J. Olier, Catéch. Chrét. IIe P., leç. XIII.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeVen 2 Oct 2015 - 3:08

II. L'Envie

852. b) Le second moyen, c'est de cultiver l'émulation, ce sentiment louable et chrétien, qui nous porte à imiter et surpasser même, en s'appuyant sur la grâce de Dieu, les vertus du prochain. Pour être bonne, et se distinguer de l'envie, l'émulation chrétienne doit être : 1) honnête dans son objet, c'est à dire, se porter non sur les succès, mais sur les vertus des autres, pour les imiter ; 2) noble dans son intention, ne pas chercher à triompher des autres, à les humilier, à les dominer, mais à devenir meilleurs, si c'est possible, afin que Dieu soit plus honoré et l'Eglise plus respectée ; 3) loyale dans ses moyens d’action, utilisant, pour aboutir à ses fins, non l'intrigue, la ruse ou tout autre procédé illicite, mais l'effort, le travail, le bon, usage des dons divins. Ainsi entendue, l'émulation est un remède efficace contre l'envie, puisqu'elle ne blesse aucunement la charité, et est en même temps un excellent stimulant. Car considérer comme modèles les meilleurs d'entre nos frères pour les imiter, ou même les dépasser, c'est au fond reconnaître notre imperfection, et vouloir y remédier en profitant des exemples de ceux qui nous entourent. N'est-ce pas en réalité se rapprocher de ce que faisait S. Paul quand il invitait ses disciples à être ses imitateurs comme il l’était du Christ : « Imitatores mei estote sicut et ego Christi » (I Cor., XI, 1) et suivre les conseils qu'il donnait aux Chrétiens de se considérer mutuellement pour s'exciter à la charité et aux bonnes œuvres : « consideremus invicem in provocationem caritatis et bonorum operum » (Hebr., X, 24). Et n'est-ce pas entrer dans l'esprit de l'Eglise, qui, en proposant les Saints à notre imitation, nous provoque à une noble et sainte émulation ? Ainsi l'envie ne sera pour nous qu'une occasion de cultiver la vertu.

III. La colère

La colère est une déviation de ce sentiment instinctif qui nous porte à nous défendre quand nous sommes attaqués, en repoussant la force par la force. Nous dirons : 1° sa nature ; 2° sa malice ; 3° ses remèdes.

853. Il y a une colère-passion et une colère-sentiment.
1° La colère, considérée comme passion, est un besoin violent de réaction déterminé par une souffrance ou contrariété physique ou morale. Cette contrariété déclenche une émotion violente qui tend les forces en vue de vaincre la difficulté : on est alors porté à décharger sa colère sur les personnes, les animaux ou les choses. On en distingue deux formes principales : la colère rouge ou expansive chez les forts, et la colère blanche ou pâle, ou spasmodique chez les faibles. Dans la première, le cœur bat avec violence et pousse le sang à la périphérie : la respiration est accélérée, le visage s’empourpre, le cou se gonfle, les veines se dessinent sous la peau ; les cheveux se dressent, le regard étincelle, les yeux semblent sortir de leurs orbites, les narines se dilatent, la voix devient rauque, entrecoupée, exubérante. (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeVen 2 Oct 2015 - 20:05

III. La colère

853. (...) La force musculaire augmente : tout le corps est tendu pour la lutte, et le geste irrésistible frappe, brise ou écarte violemment l'obstacle. Dans la colère blanche, le cœur se resserre, la respiration devient difficile, la face devient d'une extrême pâleur, une sueur froide perle sur le front, les mâchoires se serrent, on garde un silence impressionnant ; mais l'agitation, contenue intérieurement, finit par éclater brutalement et se décharge par des coups violents.

854. 2° La colère, considérée comme sentiment, est un désir ardent de repousser et de châtier un agresseur.
A) Il y a une colère légitime, une sainte indignation qui n'est qu'un désir ardent, mais raisonnable, d'infliger aux coupables un juste châtiment. C'est ainsi que Notre Seigneur entra dans une juste colère contre les vendeurs qui par leur trafic souillaient la maison de son Père ; le grand prêtre Héli au contraire fut sévèrement repris pour n'avoir pas réprimé la mauvaise conduite de ses fils. Pour que la colère soit légitime, il faut qu'elle soit : a) juste dans son objet, ne visant qu'à châtier celui qui le mérite et dans la mesure où il le mérite ; b) modérée dans son exercice, n'allant pas plus loin que ne le réclame l'offense commise, et suivant l'ordre que demande la justice ; b) charitable dans son intention, ne se laissant pas aller à des sentiments de haine, mais ne recherchant que la restauration de l'ordre et l'amendement du coupable. Si quelqu’une de ces conditions manque, il y aura excès blâmable. C'est surtout chez les Supérieurs et les parents que la colère est légitime ; mais les simples citoyens ont parfois le droit et le devoir de s'y laisser aller pour défendre les intérêts de la cité, et empêcher le triomphe des méchants : il est en effet des hommes que la douceur ne touche pas, et qui ne craignent que le châtiment.

855. B) Mais la colère, qui est un vice capital, est un désir violent et immodéré de châtier son prochain, sans tenir compte des trois conditions que nous avons indiquées. Souvent la colère est accompagnée de haine, qui cherche non seulement à repousser l'agression, mais à en tirer vengeance ; c'est un sentiment plus réfléchi, plus durable, et qui par là même a de plus graves conséquences.

856. 3° La colère a ses degrés : a) au début, c'est seulement un mouvement d’impatience on montre de l'humeur à la première contrariété, au premier insuccès ; b) puis c'est de l'emportement, qui fait qu'on s'irrite outre mesure et qu'on manifeste son mécontentement par des gestes désordonnés (...)

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeDim 4 Oct 2015 - 4:31

III. La colère

856. (...) c) parfois elle va jusqu’à la violence et se traduit non seulement par des paroles, mais par des coups ; d) elle peut aller jusqu'à la fureur, qui est une folie passagère ; le colérique n'est plus alors maître de soi, mais se laisse aller à des paroles incohérentes, à des gestes tellement désordonnés qu'on dirait une véritable folie ; e) enfin elle dégénère parfois en une haine implacable qui ne respire que vengeance et va jusqu'à désirer la mort de l'adversaire. Il importe de discerner ces degrés, pour en apprécier la malice.

II. Malice de la colère

On peut la considérer en elle-même et dans ses effets.
857. 1° En elle-même, il y a lieu de distinguer encore : A) Quand la colère est simplement un mouvement transitoire de passion, elle est de sa nature un péché véniel, car alors il y a excès dans la manière dont elle s'exerce, en ce sens qu'elle dépasse la mesure ; mais il n'y a pas, nous le supposons, violation des grandes vertus de justice ou de charité. Cependant il est des cas où elle est tellement excessive qu'on perd la maîtrise de soi et qu'on se laisse aller à de graves insultes à l'égard du prochain ; si ces mouvements, quoique passionnels, sont délibérés et volontaires, ils constituent une faute grave ; mais souvent ils ne sont qu'à moitié volontaires.

858. B) La colère, qui va jusqu'à la haine et la rancune quand elle est délibérée et volontaire, est un péché mortel de sa nature, parce qu'elle viole gravement la charité et souvent la justice. C'est en ce sens que Notre Seigneur a dit : « Quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges ; et celui qui dira à son frère : Raca, mérite d'être puni par le Conseil (le sanhédrin) ; et celui qui lui dira : Fou, mérite d'être jeté dans la géhenne du feu » (Matth., V, 22). Mais, si le mouvement de haine n'est pas délibéré, ou si on n'y donne qu'un consentement imparfait, la faute ne sera que légère.

859. 2° Les effets de la colère, quand ils ne sont pas réprimés, sont parfois terribles.
A) Sénèque les a décrits en termes expressifs : il lui attribue des trahisons, des meurtres, des empoisonnements, des divisions intestines dans les familles, des dissensions et guerres civiles, des guerres avec toutes leurs suites funestes. Même quand elle ne va pas à ces excès, elle est la source d'un grand nombre de fautes, parce qu'elle nous fait perdre la maîtrise de nous-mêmes. et en particulier trouble la paix des familles et crée des inimitiés terribles.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeLun 5 Oct 2015 - 7:39

III. La colère

860. B) Au point de vue de la perfection, elle est, nous dit S. Grégoire, un grand obstacle au progrès spirituel. Car, si on ne la réprime, elle nous fait perdre :
1) la sagesse ou la pondération ; 2) l'amabilité, qui fait le charme des relations sociales ; 3) le souci de la justice, parce que la passion empêche de reconnaître les droits du prochain ; 4) le recueillement intérieur, si nécessaire à l'union intime avec Dieu, à la paix de l'âme, à la docilité aux inspirations de la grâce. Il importe donc d'en chercher le remède.

III. Remèdes contre la colère

Ces remèdes doivent combattre la passion de la colère et le sentiment de haine qui parfois en est la suite.
861. 1° Pour triompher de la passion, il ne faut négliger aucun moyen. A) Il y a des moyens hygiéniques qui contribuent à prévenir ou à modérer la colère : tels sont un régime alimentaire émollient, des bains tièdes, des douches, l'abstention des boissons excitantes, et en particulier des spiritueux : à cause du lien intime entre le corps et l'âme, il faut savoir tempérer le corps lui-même. Mais comme en cette matière, il faut tenir compte du tempérament et de l'état de santé, la prudence demande qu'on consulte un médecin.

862. B) Mais les remèdes moraux sont encore meilleurs. a) Pour prévenir la colère, il est bon de s’accoutumer à réfléchir avant d'agir, afin de ne pas se laisser dominer par les premières atteintes de la passion : travail de longue haleine, mais très efficace. b) Lorsque, malgré tout, cette passion a surpris notre cœur, « il est mieux de la repousser vistement que de vouloir marchander avec elle ; car, pour peu qu'on lui laisse de loisir, elle se rend maîtresse de la place, et fait comme le serpent, qui tire aisément tout son corps où il peut mettre la tête... Il faut qu'au premier ressentiment que vous en aurez, vous ramassiez promptement vos forces, non point brusquement ni impétueusement, mais doucement et néanmoins sérieusement » (S. Fr. De Salles, Vie dévote, IIIe P, Ch. VIII). Autrement, en voulant réprimer notre colère avec impétuosité, nous nous troublons davantage. c) Pour mieux réprimer la colère, il est utile de faire diversion, c'est-à-dire, de penser à toute autre chose que ce qui peut l'exciter ; il faut donc bannir le souvenir des injures reçues, écarter les soupçons, etc. d) « Il faut invoquer le secours de Dieu quand nous nous voyons agités de colère, à l'imitation des Apôtres tourmentés du vent et de l'orage emmi les eaux ; car il commandera à nos passions qu'elles cessent, et la tranquillité se fera grande » (id.).

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeMar 6 Oct 2015 - 5:47

III. Remèdes contre la colère

863. 2° Lorsque la colère excite en nous des sentiments de haine, de rancune ou de vengeance, ceux-ci ne peuvent se guérir radicalement que par la charité basée sur l'amour de Dieu. C'est le cas de se souvenir que nous sommes tous les enfants du même Père céleste, incorporés au même Christ, appelés à la même
félicité éternelle, et que ces grandes vérités sont incompatibles avec tout sentiment de haine. Ainsi donc : a) On se rappellera les paroles du Pater : pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et, parce qu'on désire vivement recevoir le pardon divin, on pardonnera plus volontiers à ses ennemis. b) On n'oubliera pas les exemples de Notre Seigneur, appelant encore Judas son ami au moment de sa trahison, et priant du haut de la croix pour ses bourreaux ; et on lui demandera le courage d'oublier et de pardonner. c) On évitera de penser aux injures reçues et à tout ce qui s’y rapporte. Les parfaits prieront pour la conversion de ceux qui les ont blessés, et trouveront en cette prière un grand adoucissement aux blessures de leur âme.
Tels sont les principaux moyens pour triompher des trois premiers péchés capitaux, l'orgueil, l'envie et la colère ; nous allons maintenant traiter des défauts qui découlent de la sensualité ou de la concupiscence de la chair : gourmandise, luxure et paresse.

ART. II Des péchés qui se rattachent à la sensualité

I. De la gourmandise

La gourmandise n'est que l'abus du plaisir légitime que Dieu a voulu attacher au manger et au boire si nécessaires à la conservation de l'individu. Exposons : 1° sa nature ; 2° sa malice ; 3° ses remèdes.

864. 1° Nature. La gourmandise est l'amour désordonné des plaisirs de la table, du boire ou du manger. Le désordre consiste à rechercher le plaisir de la nourriture pour lui-même, en le considérant explicitement ou implicitement comme une fin, à l'exemple de ceux qui font un dieu de leur ventre, « quorum deus venter est » (Phil., III, 19) ; ou de le rechercher avec excès, sans souci des règles que dicte la sobriété, quelquefois même contrairement au bien de la santé.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeMar 6 Oct 2015 - 19:06

I. De la gourmandise

865. Les théologiens signalent quatre façons différentes de manquer à ces règles.
Præpropere : c'est manger avant que le besoin s'en fasse sentir, en dehors des heures marquées pour les repas, et cela sans raison, pour satisfaire sa gourmandise.
Laute et studiose : c'est rechercher les mets exquis ou apprêtés avec beaucoup de soin, afin d'en jouir davantage : c'est lé péché des gourmets ou des friands.
Nimis : c'est dépasser les limites de l'appétit ou du besoin, se gorger de nourriture ou de boisson, au risque de compromettre sa santé ; il est évident que seul le plaisir désordonné peut expliquer cet excès que dans le monde on appelle goinfrerie.
Ardenter : c'est manger avec avidité, avec gloutonnerie, comme font certains animaux ; et cette façon de faire est considérée dans le monde comme de la grossièreté.

866. 2° La malice de la gourmandise vient de ce qu'elle asservit l'âme au corps, matérialise l'homme, affaiblit sa vie intellectuelle et morale, et le prépare, par une pente insensible, au plaisir de la volupté, qui, au fond, est du même genre. Pour en préciser la culpabilité, une distinction s'impose.
A) La gourmandise est une faute grave : a) lorsqu'elle va à des excès tels qu'elle nous rend incapables, pour un temps notable, de remplir nos devoirs d'état ou d'obéir aux lois divines ou ecclésiastiques ; par exemple, quand elle nuit à la santé, quand elle est une source de folles dépenses qui compromettent les intérêts de la famille, quand elle fait manquer aux lois de l'abstinence ou du jeûne. b) Il en est de même quand elle devient la cause de fautes graves. Donnons quelques exemples. « Les excès de table, dit le P. Janvier (Carême, 1921), disposent à l'incontinence qui est fille de la gourmandise. Incontinence des yeux et des oreilles qui demandent une pâture malsaine aux spectacles et aux chants licencieux ; incontinence de l'imagination qui se trouble, incontinence de la mémoire qui cherche dans le passé des souvenirs capables d'exciter la concupiscence, incontinence de la pensée qui, s'égarant, se répand sur les objets illicites, incontinence du cœur qui aspire aux affections charnelles, incontinence de la volonté qui abdique pour s'asservir aux sens... L'intempérance de la table mène à l'intempérance de la langue. Que de fautes la langue commet au cours des repas pompeux et prolongés ! Fautes contre la gravité !... Fautes contre la discrétion ! On trahit les secrets qu'on avait promis de garder, des secrets professionnels qui sont sacrés, et on livre à la malignité la réputation d'un mari, d'une épouse, d'une mère, l'honneur d'une famille, quand ce n'est pas l'avenir d'une nation. Fautes contre la justice et la charité ! La médisance, la calomnie, la détraction sous leurs formes les plus inexcusables s'expriment avec une liberté déconcertante... Fautes contre la prudence ! On se lie par des engagements que l'on ne pourra pas tenir sans offenser toutes les lois de la morale...

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 6:08

I. De la gourmandise

867. B) La gourmandise n’est que faute vénielle lorsqu'on cède aux plaisirs de la table d'une façon immodérée, mais sans tomber dans des excès graves, et sans s'exposer à enfreindre quelque précepte important. Ainsi ce serait un péché véniel de manger ou de boire plus que de coutume, par plaisir, pour faire honneur à un bon repas ou plaire à un ami, sans commettre d'excès notable.


868. C) Au point de vue de la perfection, la gourmandise est un obstacle sérieux : 1) elle entretient l'immortification, qui affaiblit la volonté, et développe l'amour du plaisir sensuel qui prépare l'âme à de dangereuses capitulations ; 2) elle est la source de bien des fautes, en produisant une joie excessive, qui porte à la dissipation, au bavardage, aux plaisanteries d'un goût douteux, au manque de réserve et de modestie, et ouvre ainsi l'âme aux attaques du démon. Il importe donc de la combattre.

869. 3° Remèdes. Le principe qui doit nous diriger dans la lutte contre la gourmandise, c'est que le plaisir n'est pas une fin, mais un moyen, et que par conséquent il doit être subordonné à la droite raison éclairée par la foi, n° 193. Or la foi nous dit qu'il faut sanctifier les plaisirs de la table par la pureté d'intention, la sobriété et la mortification.
1) Avant tout, il faut prendre ses repas avec une intention droite et surnaturelle, non comme l'animal qui ne cherche que le plaisir, non comme le philosophe qui se borne à une intention honnête mais en chrétien, pour mieux travailler à la gloire de Dieu : en esprit de reconnaissance pour la bonté de Dieu qui daigne nous donner le pain de chaque jour; en esprit d'humilité, se disant, comme Vincent de Paul, que nous ne méritons pas le pain que nous mangeons ; en esprit d'amour, mettant les forces que nous récupérons au service de Dieu et des âmes. Par là nous accomplissons la recommandation donnée par S. Paul aux premiers chrétiens, et que, dans beaucoup de, communautés, on rappelle au début des repas : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, faites tout pour la gloire de Dieu : sive ergo manducatis, sive bibitis... omnia in gloriam Dei facite » (I Cor., X, 31).

870. 2) Cette pureté d'intention nous fera garder la sobriété ou la juste mesure : voulant en effet manger pour acquérir les forces nécessaires à l'accomplissement de nos devoirs d'état, nous éviterons tous les excès qui pourraient compromettre notre santé. Or, nous disent les hygiénistes, la sobriété (ou frugalité) est la condition essentielle de la vigueur physique et morale. Puisque nous mangeons pour vivre, nous devons manger sainement pour vivre sainement. Il ne faut donc pas trop manger ni trop boire... On doit se lever de table avec une sensation de légèreté et de vigueur, rester un peu sur sa faim, et éviter d'être alourdi par un excès de bonne chère.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeVen 9 Oct 2015 - 4:33

I. De la gourmandise

870. (...) Il est bon toutefois de remarquer que la mesure n'est pas la même pour tous.
Il est des tempéraments qui, pour se préserver de la tuberculose, ont besoin d'une alimentation plus copieuse ; il en est d'autres, au contraire, qui, pour combattre l'arthritisme, ont besoin de modérer leur appétit. Qu'on s'en tienne donc là dessus aux conseils d'un sage médecin.

871. 3) A la sobriété le chrétien joint la pratique de quelques mortifications. A) Comme il est facile de glisser sur la pente et de trop donner à la sensualité, on se prive parfois de quelques aliments qu'on aime, qui seraient même utiles, mais ne sont pas nécessaires. Par là on acquiert une certaine maîtrise sur la sensualité, en la privant de quelques satisfactions légitimes ; on dégage l'esprit de la servitude des sens, on lui donne plus de liberté pour la prière et pour l'étude, et on évite bien des tentations dangereuses.

B) C'est une excellente pratique que de s'habituer à ne prendre aucun repas sans y faire quelque mortification. Ces petites privations ont l'avantage de fortifier la volonté sans nuire à la santé, et c'est pour cela qu'elles sont en général préférables aux mortifications plus importantes qu'on ne fait que rarement. Les bonnes âmes y joignent un motif de charité ; on laisse un petit morceau pour les pauvres, et par là même pour Jésus vivant en leur personne; et, comme le fait remarquer S. Vincent Ferrier, ce qu'on laisse ne doit pas être un morceau de rebut, mais un morceau de choix, si minime soit-il. C'est aussi une bonne pratique de s'habituer à manger un peu de ce qu'on n'aime pas.

872. C) Parmi les mortifications les plus utiles, nous rangeons celles qui se rapportent aux liqueurs alcooliques. Rappelons à ce sujet les principes : a) En soi l'usage modéré de l'alcool ou des spiritueux n'est pas un mal : on ne peut donc blâmer les laïques ou prêtres qui en usent modérément. b) Mais s'en abstenir par esprit de mortification, ou pour donner le bon exemple, est assurément très louable. C'est ainsi que des prêtres ou des hommes d'œuvres se privent de toute liqueur, pour en détourner plus facilement. les autres. c) Il est des cas où cette abstinence est moralement nécessaire pour éviter des excès : 1) quand, par atavisme, on a hérité d'une certaine propension pour les spiritueux; alors le simple usage peut créer un penchant presque irrésistible, de même qu'il suffit d'une étincelle pour allumer un incendie dans des matières inflammables ; 2) si on a eu le malheur de contracter des habitudes invétérées d'alcoolisme : alors le seul remède efficace sera souvent l'abstinence totale.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeSam 10 Oct 2015 - 3:17

II. La luxure

873. 1° Nature. De même que Dieu a voulu qu'un plaisir sensible fût attaché à la nourriture, pour aider l'homme à conserver sa vie, ainsi a-t-il attaché un plaisir spécial aux actes par lesquels se propage l'espèce humaine. Ce plaisir est donc permis
aux personnes mariées, pourvu qu'elles en usent pour la fin très noble pour laquelle le mariage a été institué, la transmission de la vie ; en dehors de là, il est rigoureusement interdit. Malgré cette interdiction, il y a malheureusement en nous, surtout à partir de l'âge de puberté ou de l'adolescence, une tendance plus ou moins violente à goûter ce plaisir même en dehors du mariage légitime. C'est cette tendance désordonnée qu'on appelle la luxure et qui est condamnée dans ce double précepte du Décalogue : « Luxurieux point ne seras de corps ni de consentement. L'œuvre de chair ne désireras qu'en mariage seulement. » Ce ne sont donc pas seulement les actes extérieurs qui sont défendus, mais les actes intérieurs consentis, imaginations, pensées, désirs. Et c'est avec raison : car si on s'arrête de propos délibéré à des images ou pensées déshonnêtes, à des désirs mauvais, les sens se troublent, et des mouvements organiques se produisent qui ne sont trop souvent que le prélude d'actes contraires à la pureté. Si donc on veut éviter ces actes, il importe de combattre les pensées et les imaginations dangereuses.

874. 2° Gravité de ces fautes. A) Lorsqu’on recherche et veut directement le plaisir mauvais, le plaisir voluptueux, il y a faute mortelle. C'est en effet un très grave désordre que de compromettre la conservation et la propagation de la race humaine. Or s'il était une fois posé en principe qu'on peut rechercher le plaisir de la volupté en pensées, en paroles ou en actes ailleurs que dans l'usage légitime du mariage, il serait impossible de mettre un frein à la fureur de cette passion, dont les exigences augmentent avec les satisfactions qu'on lui accorde, et bientôt le but du Créateur serait frustré. C'est du reste ce que montre l'expérience : il n'y a que trop de jeunes gens qui se rendent incapables de transmettre la vie, parce qu'ils ont abusé de leur corps. Aussi, dans le plaisir mauvais directement voulu il n'est point de légèreté de matière.

B) Mais il est des cas où, sans qu'on le recherche directement, ce plaisir se produit à la suite de certaines actions d'ailleurs bonnes ou au moins indifférentes. Si l'on ne consent pas à ce plaisir, et si par ailleurs on a une raison suffisante pour faire l'action qui y donne lieu, on n'est pas coupable, et il ne faut donc pas s'alarmer. Mais si les actes qui déterminent ces sensations ne sont ni nécessaires ni sérieusement utiles, comme sont les lectures dangereuses, les représentations théâtrales, les conversations légères, les danses lascives, il est évident que s'y livrer c'est un péché d'imprudence plus ou moins grave selon la gravité du désordre ainsi produit et du danger qu'il y a d'y consentir.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeDim 11 Oct 2015 - 8:33

II. La luxure

875. C) Au point de vue de la perfection, il n'est pas, après l'orgueil, d'obstacle plus grand au progrès spirituel que le vice impur. a) Qu'il s'agisse de fautes solitaires ou de fautes commises avec d'autres personnes, elles ne tardent pas à produire des habitudes tyranniques qui paralysent tout élan vers la perfection, et inclinent la volonté vers les joies grossières. Plus de goût pour la prière, plus de goût pour la vertu austère, plus d'aspirations nobles et généreuses. b) L'âme est envahie par l'égoïsme : l'amour qu'on avait pour ses parents ou ses amis s'étiole et disparaît presque complètement; il ne reste plus que le désir de jouir à tout prix des plaisirs mauvais : c'est une véritable obsession. c) Alors l'équilibre des facultés est rompu : c'est le corps, c'est la volupté qui commande ; la volonté devient l'esclave de cette honteuse passion, et bientôt se révolte contre Dieu qui interdit et châtie ces plaisirs mauvais. d) Les tristes effets de cette abdication de la volonté se font bientôt sentir : l'intelligence s'émousse et s'affaiblit, parce que la vie est descendue de la tête dans les sens : on n'a plus de goût pour les études sérieuses ; l'imagination ne se porte plus que vers les choses d'en bas ; le cœur se flétrit peu à peu, se dessèche, s'endurcit, n'ayant plus d'attrait que pour les plaisirs grossiers. e) Souvent le corps lui-même est profondément atteint : le système nerveux, surexcité par ces abus, s'irrite, s'affaiblit et devient impropre à sa mission de régulation et de défense ; les divers organes ne fonctionnent plus qu'imparfaitement ; la nutrition se fait mal, les forces s'affaiblissent, et l'on est menacé de consomption.
Il est évident qu'une âme ainsi déséquilibrée, animant un corps débile, ne songe plus à la perfection ; elle s'en écarte tous les jours davantage ; trop heureuse si elle peut se ressaisir à temps et assurer du moins son salut ! Il importe donc de signaler quelques remèdes pour ce vice grossier.

876. 3° Remèdes. Pour résister à une passion si dangereuse, il faut : des convictions profondes, la fuite des occasions dangereuses, la mortification et la prière. A) Des convictions profondes portant à la fois sur la nécessité de combattre ce vice et la possibilité d'y réussir. a) Ce que nous avons dit de la gravité du péché de luxure montre combien il est nécessaire de l'éviter pour ne pas s'exposer aux peines éternelles. On peut y ajouter deux motifs tirés de S. Paul : 1) Nous sommes les temples vivants de la Ste Trinité, temples sanctifiés par la présence du Dieu de toute sainteté et par une participation à la vie divine (n° 97, 106). Or rien ne souille plus ce temple que le vice impur qui profane à la fois le corps et l'âme du baptisé. 2) Nous sommes les membres de Jésus-Christ, auquel nous sommes incorporés par le baptême ; et nous devons par conséquent respecter notre corps comme le corps même du Christ. Et nous irions le profaner par des actes contraires à la pureté ! Ne serait-ce pas une sorte de sacrilège odieux, et cela pour se procurer un plaisir grossier qui nous ravale au niveau de la brute ?

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeLun 12 Oct 2015 - 2:43

II. La luxure

877. b) Bien des hommes disent qu'il est impossible de pratiquer la continence.
Ainsi le pensait Augustin avant sa conversion. Mais revenu à Dieu, et soutenu par les exemples des Saints et la grâce des Sacrements, il comprit qu'il n'y a rien d'impossible quand on sait prier et lutter. Et c'est là l'exacte vérité : de nous-mêmes nous sommes si faibles, et le plaisir mauvais est parfois si alléchant que nous finirions par succomber ; mais lorsque nous nous appuyons sur la grâce divine et faisons des efforts énergiques, nous sortons victorieux des plus rudes tentations. Et qu'on ne dise pas que la continence chez les jeunes gens est un obstacle à la santé ; les médecins honnêtes répondent avec le Congrès international de Bruxelles : « Il faut surtout enseigner à la jeunesse masculine que, non seulement la chasteté et la continence ne sont pas nuisibles, mais encore que ces vertus sont recommandables au point de vue purement médical et hygiénique ». Et en effet on ne connaît aucune maladie venant de la continence, et il y en a beaucoup qui trouvent leur origine dans la luxure.

878. B) La fuite des occasions. C'est un axiome spirituel que la chasteté se conserve surtout par la fuite des occasions dangereuses ; quand on est convaincu de sa faiblesse, on ne s'expose pas inutilement au danger. Lorsque ces occasions ne sont pas nécessaires, il les faut éviter avec soin, sous peine d'y succomber : quiconque s'expose au danger, y périt : « qui amat periculum, in illo peribit » (Eccli., III, 27). Quand donc il s'agit de lectures, de visites, de rencontres, de représentations dangereuses, auxquelles on peut se soustraire sans inconvénient notable, il n'y a pas lieu d'hésiter ; au lieu de les rechercher, on les fuit, comme on fuit un serpent dangereux. Si ces occasions ne peuvent être évitées, il s'agit de fortifier sa volonté par des dispositions intérieures qui rendront le péril moins prochain. C'est ainsi que S. François de Sales déclare que si les danses ne peuvent être évitées, il faut du moins qu'elles soient accompagnées de modestie, de dignité et de bonne intention ; et, pour que ces dangereuses récréations ne réveillent pas de mauvaises affections, il est bon de se dire que, pendant qu'on est au bal, plusieurs âmes brûlent en enfer pour les péchés commis à la danse ou à cause de la danse (Vie dévote, IIIe P., ch. XXXIII). Combien cela est plus vrai aujourd'hui où des danses exotiques et lubriques ont envahi beaucoup de salons.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeMar 13 Oct 2015 - 5:48

II. La luxure

879. C) Mais il y a des occasions qu'on ne peut éviter, ce sont celles qu'on rencontre chaque jour en soi et en dehors de soi, et qu'on ne peut vaincre que par la mortification.
Nous avons dit ce qu'est cette vertu et quelles sont ses pratiques, n° 754-815. Nous ne pouvons que rappeler quelques-unes de ses prescriptions se rapportant plus directement à la chasteté. a) Les yeux doivent être particulièrement surveillés, parce que les regards imprudents allument les désirs, et ceux-ci entraînent la volonté. Voilà pourquoi Notre Seigneur déclare que quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère dans son cœur (Matth., V, 28) ; et il ajoute que si notre œil droit est une occasion de scandale, il faut l'arracher, c'est-à-dire détacher énergiquement son regard de l'objet qui nous scandalise. Cette modestie des yeux s'impose d’autant plus aujourd'hui qu'on est plus exposé à rencontrer presque partout des personnes et des objets capables de susciter des tentations. b) Le sens du toucher est encore plus dangereux, parce qu'il provoque des impressions sensuelles qui facilement tendent à des jouissances mauvaises ; il faut donc s'abstenir de ces attouchements ou caresses qui ne peuvent qu'exciter les passions. c) Quant à l'imagination et à la mémoire, qu'on se rappelle les règles tracées au n° 781. En ce qui concerne la volonté, il s'agit de la rendre forte par une éducation virile, selon les principes exposés n° 811-816.

880. d) Le cœur doit aussi être mortifié par la lutte contre les amitiés sensibles et dangereuses (n° 600-604). Sans doute le moment vient où les personnes qui se préparent au mariage se lient entre elles par un amour légitime, mais qui doit demeurer chaste et surnaturel ; elles éviteront donc ces marques d'affection qui seraient contraires aux lois de la décence, et se rappelleront que leur union, pour être bénie de Dieu, doit être pure. Quant à celles qui sont encore trop jeunes pour songer au mariage, elles se mettront en garde contre ces affections sensibles et sensuelles, qui, en amollissant le cœur, le préparent à de dangereuses capitulations. On ne joue pas impunément avec le feu. Et d'ailleurs si on exige de la personne qu'on veut épouser un cœur pur, ne faut-il pas que celui qu'on offre le soit aussi ?

881. e) Enfin l'une des mortifications les plus utiles est l'application énergique et constante au devoir d'état. L'oisiveté est mauvaise conseillère ; le travail au contraire, en absorbant notre activité tout entière, éloigne notre imagination, notre esprit et notre cœur des objets dangereux : nous y reviendrons bientôt, n° 887.

882. D) La prière. a) Le Concile de Trente nous avertit que Dieu ne commande rien d'impossible, mais qu'il nous demande de faire ce que nous pouvons et de prier pour obtenir la grâce de faire ce dont nous sommes incapables par nous-mêmes. Cette prescription s'applique surtout à la chasteté, qui offre, pour la plupart des chrétiens, même quand ils sont dans le saint état du mariage, des difficultés spéciales. Pour en triompher, il faut prier, prier souvent, et méditer sur les grandes vérités : ces ascensions fréquentes de l'âme vers Dieu nous détachent peu à peu des joies sensuelles pour nous élever vers les joies pures et saintes.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique
de Tanquerey, Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeJeu 15 Oct 2015 - 2:43

III. La paresse

885. 2° Malice. A) Pour comprendre la malice de la paresse, il faut se rappeler que l'homme a été fait pour le travail. Quand Dieu créa notre premier père, il le mit dans un paradis de délices, pour y travailler : « ut operaretur et custodiret ilium » (Gen., II, 15). C'est qu'en effet l'homme n'est pas, comme Dieu, un être parfait ; il a de nombreuses facultés, qui ont besoin d'agir pour se perfectionner : c'est donc une nécessité de sa nature de travailler pour cultiver ses puissances, pourvoir aux besoins de son corps et de son âme, et tendre ainsi vers sa fin. La loi du travail précède donc la faute originelle. Mais l'homme ayant péché, le travail est devenu pour lui non seulement une loi de la nature, mais un châtiment, en ce sens qu'il est devenu pénible et comme un moyen de réparer sa faute ; c'est à la sueur de notre front qu'il nous faut manger notre pain, le pain de l'intelligence aussi bien que le pain qui nourrit notre corps : « in sudore tuo vesceris Pane » (Gen., III, 19).
Or c'est à cette double loi, naturelle et positive, que manque le paresseux ; il commet donc un péché, dont la gravité se mesure à la gravité des devoirs qu'il néglige. a) Quand il va jusqu'à laisser de côté les devoirs religieux nécessaires à son salut ou à sa sanctification, il y a une faute grave. Il en est de même lorsqu'il néglige volontairement, en matière importante, quelqu'un de ses devoirs d’état. b) Lorsque cette torpeur ne lui fait négliger que des devoirs, religieux ou civils, de moindre importance, le péché n'est que véniel. Mais la pente est glissante, et, si on ne lutte contre la nonchalance, elle ne tarde pas à s'aggraver et à devenir plus funeste et plus coupable.

886. B) Au point de vue de la perfection, la paresse spirituelle est l'un des obstacles les plus sérieux, à cause de ses funestes résultats. a) Elle rend notre vie plus ou moins stérile. On peut en effet appliquer à l'âme ce que la Ste Ecriture dit du champ du paresseux :
« J'ai passé près du champ d'un paresseux et près de la vigne d'un insensé. Et voici... les épines y croissaient partout, les ronces en couvraient la surface, et le mur de pierre était écroulé... Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir, et ta pauvreté viendra comme un rôdeur et ton indigence comme un homme armé » (Prov., XXIV, 30-34).
C'est bien ce qu'on trouve dans l'âme du paresseux : au lieu des vertus, ce sont les vices qui y croissent, et les murs que la mortification avait élevés pour protéger sa vertu, tombent peu a peu, et préparent la voie à l'invasion de l'ennemi, c'est-à-dire du péché.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeDim 18 Oct 2015 - 4:47

III. La paresse

887. b) Bientôt en effet les tentations se font plus pressantes et plus obsédantes : « car l'oisiveté enseigne beaucoup de mal, multam malitiam docuit otiositas » (Eccli., XXXIII, 29). C'est elle qui, avec l'orgueil, perdit Sodome : « Voici quel fut le crime de Sodome : l'orgueil, l'abondance et l'insouciant repos où elle vivait avec ses filles »
(Ezéch., XVI, 49). L'esprit et le cœur de l'homme ne peuvent en effet demeurer inactifs : s'ils ne sont pas absorbés dans l'étude ou quelque autre travail, ils sont bientôt envahis par une foule d'images, de pensées, de désirs et d'affections ; or, dans l'état de nature déchue, ce qui domine en nous, quand nous ne réagissons pas contre elle, c'est la triple concupiscence ; ce sont donc des pensées sensuelles, ambitieuses, orgueilleuses, égoïstes, intéressées qui vont prendre le dessus en notre âme et l'exposer au péché.

888. C) Ce n'est donc point seulement la perfection de notre âme qui est ici en jeu, mais son salut éternel. Car, outre les fautes positives dans lesquelles nous fait tomber l'oisiveté, le seul fait de ne pas accomplir nos devoirs importants est une cause suffisante de réprobation. Nous avons été créés pour servir Dieu et accomplir nos devoirs d'état, nous sommes des ouvriers envoyés par Dieu pour travailler à sa vigne ; or le maître ne demande pas seulement à ses ouvriers de s'abstenir de mal faire ; il veut qu'ils travaillent ; si donc, sans commettre des actes positifs contre les lois divines, nous nous croisons les bras au lieu de travailler, est-ce que le Maître ne nous reprochera pas, comme aux ouvriers, notre oisiveté ? L’arbre stérile, par le fait seul qu'il ne produit pas de fruit, mérite d'être coupé et jeté au feu : « omnis ergo arbor, que non facit fructum bonum, excidetur et in ignem mittetur » (Matth., III, 10).

889. 3° Remèdes. A) Pour guérir le paresseux, il faut tout d'abord lui inculquer des convictions profondes sur la nécessité du travail, lui faire comprendre que les riches comme les pauvres sont soumis à cette loi, et qu'y manquer suffit pour encourir la damnation éternelle. C'est la leçon que nous donne Notre Seigneur dans la parabole du figuier stérile ; pendant trois ans le maître vient y chercher des fruits ; n'en trouvant point, il commande au vigneron de l'abattre (Luc, XIII, 7).
Qu'on ne dise pas, je suis riche, je n'ai pas besoin de travailler. Si vous n’avez pas besoin de travailler pour vous-mêmes, vous devez le faire pour les autres. C’est Dieu votre maître qui vous le commande : s'il vous a donné des bras, un cerveau, une intelligence, des ressources, c'est pour que vous les utilisiez pour sa gloire et le bien de vos frères. Et certes ce ne sont pas les Œuvres qui manquent : que de pauvres à soulager, que d'ignorants à instruire, que de cœurs meurtris à consoler, que de grandes entreprises à fonder pour donner à ceux qui n'en ont point du travail et du pain ! Et, quand on veut fonder une famille nombreuse, ne faut-il pas peiner et travailler pour assurer l'avenir de ses enfants ? Qu'on n’oublie donc pas la grande loi de la solidarité chrétienne, en vertu de laquelle le travail de chacun sert à tous, tandis que la paresse nuit au bien général comme au bien particulier.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeLun 19 Oct 2015 - 5:47

III. La paresse

890. B) Aux convictions il faut joindre l'effort suivi et méthodique, en appliquant les règles tracées sur l'éducation de la volonté, n° 812. Et, comme le paresseux recule instinctivement devant l'effort, il importe de lui montrer qu'il n'est pas au fond d'homme plus malheureux que l'oisif : ne sachant comment employer, ou, selon son expression, tuer le temps, il s'ennuie, il se dégoûte de tout, et finit par avoir la vie en horreur. Ne vaut-il pas mieux faire un effort, se rendre utile, et conquérir un peu de bonheur en s'efforçant de faire des heureux autour de soi ?
Parmi les paresseux, il en est qui déploient une certaine activité, mais uniquement dans les jeux, les sports, les réunions mondaines. A ceux-là il faut rappeler le sérieux de la vie et le devoir de se rendre utile, afin qu’ils tournent leur activité vers un champ plus noble, et qu'ils aient horreur d'être des parasites. Le mariage chrétien, avec les obligations de famille qu'il comporte, est souvent un excellent remède : un père de famille sent le besoin de travailler pour ses enfants, et de ne pas s'en remettre à des étrangers pour administrer leur fortune.
Mais ce qu'il ne faut pas cesser de rappeler, c'est le but de la vie : nous sommes ici, sur terre, non pour vivre en parasites, mais pour conquérir, par le travail et la vertu, une place dans le ciel. Et Dieu ne cesse de nous dire : Que faites-vous donc ici, paresseux ? Allez vous aussi travailler à ma vigne. « Quid hic statis tota die otiosi ?... Ite et vos in vineam meam » (Matth., XX, 6, Cool.

IV. L'Avarice

L'avarice se rattache à la concupiscence des yeux, dont nous avons déjà parlé, n° 199. Nous exposerons : 1° sa nature, 2° sa malice, 3° ses remèdes.

891. 1° Nature. L'avarice est l'amour désordonné des biens de la terre. Pour montrer où se trouve le désordre de l'avarice, il faut d'abord se rappeler le but pour lequel Dieu a donné à l'homme les biens temporels.
A) Le but que Dieu s'est proposé est double : notre utilité personnelle et celle de nos frères.
a) Lesbiens de la terre nous sont donnés pour subvenir aux besoins temporels de l'homme, de l'âme et du corps, pour conserver notre vie et la vie de ceux qui dépendent de nous, et nous procurer les moyens de cultiver notre intelligence et nos autres facultés. Parmi ces biens: 1) les uns sont nécessaires pour le présent ou pour l'avenir : c'est un devoir de les acquérir par un travail honnête ; 2) les autres sont utiles pour augmenter graduellement nos ressources, assurer notre bien-être ou celui des autres, contribuer au bien public en favorisant les sciences ou les arts. Il n'est pas défendu de les désirer pour une fin honnête, pourvu qu'on fasse la part des pauvres et des œuvres.
b) Ces biens nous sont aussi donnés pour venir en aide à ceux de nos frères qui sont dans l'indigence. Nous sommes donc, dans une certaine mesure, les trésoriers de la Providence, et devons disposer de notre superflu pour soulager les pauvres.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeMar 20 Oct 2015 - 5:37

IV. L'Avarice

892. B) Il nous est maintenant plus facile d'exposer où se trouve le désordre dans l'amour des biens de la terre. a) Il existe parfois dans l'intention : on désire les richesses pour elles-mêmes, comme une fin, ou pour des fins intermédiaires qu'on érige en fin dernière, par exemple, pour se procurer des plaisirs ou des honneurs.
Si on s'arrête là, si on ne regarde pas la richesse comme un moyen de poursuivre des biens supérieurs, c'est une sorte d'idolâtrie, le culte du veau d'or : on ne vit plus que pour l'argent. b) Il se manifeste encore dans la manière de les acquérir : on les poursuit avec âpreté, par toutes sortes de moyens, au détriment des droits d'autrui, au détriment de sa santé, ou de la santé de ses employés, par des spéculations hasardeuses, au risque de perdre le fruit de ses économies. c) Il apparaît aussi dans la manière d'en user : 1) on ne les dépense qu'à regret, avec lésinerie, parce qu'on veut les accumuler, pour avoir une sécurité plus grande, ou pour jouir de l'influence que donne la richesse ; 2) on ne donne rien ou presque rien aux pauvres et aux bonnes œuvres : capitaliser, voilà le but suprême qu'on poursuit à outrance. 3) Quelques-uns en viennent à aimer leur argent comme une idole, à l'encaisser, à le palper avec amour : c'est le type classique de l'avare.

893. C) Ce défaut n'est pas en général celui des jeunes, qui, encore légers et imprévoyants, ne songent pas à capitaliser ; il y a cependant des exceptions parmi les caractères sombres, inquiets, calculateurs. C'est dans l'âge mûr ou la vieillesse qu'il se manifeste : c'est alors en effet que se développe la peur de manquer, basée parfois sur la crainte des maladies ou des accidents qui peuvent produire l'impuissance ou l'incapacité de travailler. Les célibataires, vieux garçons et vieilles filles, y sont particulièrement exposés, n'ayant pas d'enfants pour les secourir dans leur vieillesse.

894. D) La civilisation moderne a développé une autre forme de l'amour insatiable des richesses, la ploutocratie, la soif de devenir millionnaire ou milliardaire, non pour assurer son avenir ou celui de ses enfants, mais pour acquérir ce pouvoir dominateur que donne l'argent. Quand on a à sa disposition des sommes énormes, on jouit d'une influence très grande, on exerce un pouvoir souvent plus efficace que les gouvernants, on est le roi du fer, de l'acier, du pétrole, de la finance, et on commande aux souverains aussi bien qu'aux peuples. Cette domination de l'or dégénère souvent en une intolérable tyrannie.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeMer 21 Oct 2015 - 5:59

IV. L'Avarice

895. 2° Sa malice. A) L'avarice est une marque de défiance à l'égard de Dieu, qui a promis de veiller sur nous avec une sollicitude paternelle, et de ne nous laisser jamais manquer du nécessaire pourvu que nous ayons confiance en lui.
Il nous invite à regarder les oiseaux du ciel, qui ne sèment ni ne moissonnent, les lis des champs qui ne travaillent ni ne filent, non pas certes pour nous encourager à la paresse, mais pour calmer nos préoccupations, et nous inviter à la confiance à l'égard de notre Père céleste (Matth., VII, 24-34). Or l'avare, au lieu de mettre sa confiance en Dieu, la met dans la multitude de ses richesses, et fait injure à Dieu, en se défiant de lui : « Ecce homo qui non posuit Deum adjutorem suum, sed speravit in multitudine divitiarum suarum et prævaluit in vanitate sua » (Ps. LI, 9). Cette défiance est accompagnée d'une trop grande confiance en soi-même, en son activité personnelle : on veut être sa providence, et ainsi on tombe dans une sorte d'idolâtrie, faisant de l'argent son dieu. Or nul ne peut servir deux maîtres à la fois, Dieu et la Richesse : « non potestis Deo servire et mammonæ » ( Matth., VI, 24).
Ce péché est donc grave de sa nature pour les raisons que nous venons d'indiquer ; il l'est aussi lorsqu'il fait manquer aux devoirs graves de la Justice, par les moyens frauduleux dont on se sert pour acquérir et détenir la richesse ; de la charité, quand on ne fait pas les aumônes nécessaires ; de la religion, quand on se laisse tellement absorber par les affaires qu'on laisse de côté ses devoirs religieux. Mais il n'est que faute vénielle lorsqu'il ne nous fait manquer à aucune des grandes vertus chrétiennes, y compris nos devoirs envers Dieu.

896. B) Au point de vue de la perfection, l'amour désordonné des richesses est un obstacle très grave. a) C'est une passion qui tend à supplanter Dieu dans notre cœur : ce cœur, qui est le temple de Dieu, est envahi par toutes sortes de désirs empressés pour les choses de la terre, d'inquiétudes, de préoccupations absorbantes. Or, pour s'unir à Dieu, il faut vider son cœur de toute créature, de toute préoccupation terrestre ; car Dieu veut tout l'esprit, tout le cœur, tout le temps et toutes les forces de ses chétives créatures. Il faut surtout le vider de l'orgueil ; or l'attache aux richesses développe l'orgueil, parce qu'on a plus confiance en ses richesses qu'en Dieu. Attacher son cœur à l'argent, c'est donc mettre un obstacle à l'amour de Dieu ; car là où est notre trésor, là aussi est notre cœur. Le détacher, c'est ouvrir à Dieu la porte de notre cœur : une âme dépouillée des richesses est riche de Dieu même : toto Deo dives est. b) L'avarice conduit aussi à l'immortification et à la sensualité : quand on a de l'argent et qu'on l'aime, on veut en jouir et se procurer beaucoup de plaisirs ; ou, si l'on se prive de ces plaisirs, on attache son cœur à l'argent. Dans l'un et l'autre cas, c'est une idole qui nous détourne de Dieu. Il importe donc de combattre ce triste penchant.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeJeu 22 Oct 2015 - 5:45

IV. L'Avarice

897. 3° Remèdes. A) Le grand remède, c'est la conviction profonde, basée sur la raison et sur la foi, que les richesses sont non une fin, mais des moyens que nous donne la Providence pour subvenir à nos besoins et à ceux de nos frères ; que Dieu en demeure le Souverain Maître, que nous n'en sommes, à vrai dire, que les administrateurs, et qu'un jour nous en rendrons compte au Souverain juge. Ce sont du reste des biens qui passent, que nous n’emporterons pas avec nous dans l'autre vie, où du reste ils n'ont pas cours ; et, si nous sommes sages, c'est pour le ciel et non pour la terre que nous capitaliserons : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la rouille et les vers rongent, et où les voleurs percent les murs et dérobent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne rongent, et où les voleurs ne percent pas les murs ni ne dérobent » (Matth., VI, 19-20).

B) Pour mieux se détacher, il n'est pas de moyen plus efficace que déplacer ses biens sur la banque du ciel, en faisant la part large aux pauvres et aux œuvres. Donner aux pauvres, c'est prêter à Dieu, c'est recevoir le centuple, même sur terre en ayant la consolation de faire des heureux autour de soi, mais surtout dans le ciel, où Jésus, considérant comme donné à lui-même ce qu'on a donné au moindre des siens, se chargera de restituer en biens impérissables les biens temporels que nous aurons sacrifiés pour lui. Les sages sont donc ceux qui échangent les trésors d'ici-bas pour ceux du ciel. Chercher Dieu et la sainteté, voilà donc en quoi consiste la prudence chrétienne : « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par dessus (Matth., VI, 33).

898. C) Les parfaits vont plus loin : ils vendent tout pour le donner aux pauvres, ou pour le mettre en commun, en entrant dans une congrégation. On peut aussi, tout en gardant le fonds, se dépouiller des revenus, en n'en faisant usage que selon l'avis d'un sage directeur. Par là, tout en demeurant dans l'état où la Providence nous a mis, on pratique le détachement d'esprit et de cœur.

Conclusion

899. Ainsi donc la lutte contre les sept péchés capitaux achève de déraciner en nous ces tendances mauvaises qui résultent de la triple concupiscence. Sans doute, il restera toujours en nous quelques unes de ces tendances, pour nous exercer à la patience et nous rappeler à la défiance de nous-mêmes ; mais elles seront moins dangereuses, et, appuyés sur la grâce de Dieu, nous en triompherons plus facilement. Sans doute, malgré nos efforts, des tentations s'élèveront encore dans notre âme, mais ce sera pour nous donner l'occasion d'une nouvelle victoire.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeVen 23 Oct 2015 - 2:49

CHAPITRE V
Lutte contre les tentations


900. Malgré les efforts que nous faisons pour déraciner nos vices, nous pouvons et devons nous attendre à la tentation. Nous avons en effet des ennemis spirituels, la concupiscence, le monde et le démon, n° 193-227, qui ne cessent de nous tendre des pièges. Il faut donc nous occuper de la tentation, soit de la tentation en général soit des tentations principales des commençants.

ART. I. DE LA TENTATION EN GÉNÉRAL

901. La tentation est une sollicitation au mal provenant de nos ennemis spirituels. Nous exposerons : 1° les fins providentielles de la tentation ; 2° la psychologie de la tentation ; 3° l'attitude que nous devons avoir à l'égard de la tentation.

I. Les fins providentielles de la tentation

902. Dieu ne nous tente pas directement : « Que nul, lorsqu'il est tenté, ne dise : c'est Dieu qui me tente ; car Dieu ne saurait être tenté de mal, et lui-même ne tente personne ». Mais il permet que nous soyons tentés par nos ennemis spirituels, tout en nous donnant les grâces nécessaires pour résister : « Fidelis est Deus qui non patietur vos tentari supra id quod potestis, sed faciet etiam cum tentatione Proventum » (I Cor., X, 13). Il a pour cela d'excellentes raisons.
1° Il veut nous faire mériter le ciel. Sans doute il aurait pu nous octroyer le ciel comme un don ; mais il a voulu sagement que nous le méritions comme une récompense. Il veut même que la récompense soit proportionnée au mérite, par conséquent à la difficulté vaincue. Or il est certain que l'une des difficultés les plus pénibles, c'est la tentation qui met en péril notre fragile vertu. La combattre énergiquement est l'un des actes les plus méritoires ; et, quand avec la grâce de Dieu, nous en avons triomphé, nous pouvons dire avec S. Paul que nous avons combattu le bon combat, et qu'il ne nous reste plus qu'à recevoir la couronne de justice que Dieu nous a préparée. Il y a d'autant plus d'honneur et de joie à la posséder que nous avons plus fait pour la mériter.
903. 2° C'est aussi un moyen de purification. 1) Elle nous rappelle en effet qu'autrefois, par manque de vigilance et d'énergie, nous avons succombé, et nous est ainsi une occasion de renouveler des actes de contrition, de confusion et d'humiliation, qui contribuent à purifier notre âme ; 2) elle nous oblige en même temps à faire des efforts énergiques et soutenus pour ne pas succomber ; ainsi elle nous fait expier nos lâchetés et nos capitulations par des actes contraires, et tout cela rend notre âme plus pure. Voilà pourquoi quand Dieu veut purifier une âme plus parfaitement pour l’élever à la contemplation, il permet qu'elle subisse d'horribles tentations, comme nous le dirons en traitant de la voie unitive.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923  

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeSam 24 Oct 2015 - 6:49

CHAPITRE V

Lutte contre les tentations


904. 3° C'est enfin un moyen de progrès spirituel. a) La tentation est comme un coup de fouet qui nous réveille au moment où nous allions nous endormir et nous relâcher ; elle nous fait comprendre la nécessité de ne pas nous arrêter à mi-chemin, mais de viser plus haut, afin d'écarter plus sûrement tout danger. b) C'est aussi une école d'humilité, de défiance de soi-même : on comprend mieux sa faiblesse, son impuissance, on sent davantage le besoin de la grâce, et l'on prie avec plus de ferveur. On voit mieux la nécessité de mortifier l'amour du plaisir, source de nos tentations, et on embrasse avec plus de générosité les petites croix de chaque jour, afin d'amortir l'ardeur de la concupiscence. c) C'est une école d'amour de Dieu : car, pour résister avec plus de sécurité, on se jette entre les bras de Dieu pour y trouver force et protection ; on lui est reconnaissant des grâces qu'il ne manque pas d'accorder; on se comporte avec lui comme un fils qui, en toutes ses difficultés, a recours au plus aimant des pères.
La tentation a donc de multiples avantages, et c'est pour cela que Dieu permet que ses amis soient tentés : « parce que tu étais agréable à Dieu, dit l'ange à Tobie, il a fallu que la tentation t'éprouvât (Tob., XII, 13).

II. La psychologie de la tentation

Nous décrirons : 1° la fréquence de la tentation ; 2° ses diverses phases ; 3° les marques et les degrés de consentement.

905. 1° Fréquence des tentations. La fréquence et la violence des tentations varient extrêmement : il est des âmes souvent et violemment tentées ; il en est d'autres qui ne le sont que rarement et sans se sentir profondément ébranlées. Bien des causes expliquent cette diversité. a) Tout d'abord le tempérament et le caractère : il y a des personnes extrêmement passionnées et en même temps faibles de volonté, souvent tentées et que la tentation bouleverse ; il en est d'autres bien équilibrées et énergiques qui ne sont que rarement tentées, et qui gardent le calme au milieu de la tentation. b) L'éducation amène d'autres différences : il y a des âmes élevées dans la crainte et l'amour de Dieu, dans la pratique habituelle du devoir austère, et qui n'ont guère reçu que de bons exemples ; d'autres au contraire ont été élevées dans l'amour du plaisir et la peur de toute souffrance, et ont vu trop d'exemples de vie mondaine et sensuelle. Il est évident que les secondes seront plus violemment tentées que les premières. c) Il faut tenir compte aussi des desseins providentiels de Dieu : il est des âmes qu'il appelle à une vocation sainte et dont il préserve la pureté avec un soin jaloux ; d'autres qu'il destine aussi à la sainteté, mais qu'il veut faire passer par de rudes épreuves, afin d'affermir leur vertu ; d'autres enfin qu'il n'appelle pas à une vocation aussi élevée, et qui seront plus souvent tentées, quoique jamais au-dessus de leurs forces.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeSam 24 Oct 2015 - 20:07

CHAPITRE V

II. La psychologie de la tentation


906. 2° Les trois phases de la tentation. D'après la doctrine traditionnelle, qu'expose déjà S. Augustin, il y a trois phases dans la tentation : la suggestion, la délectation et le consentement. a) La suggestion consiste dans la proposition de quelque mal : l'imagination ou l'esprit se représente, d'une façon plus ou moins vive, les attraits du fruit défendu ; parfois cette représentation est très séduisante, s'impose avec ténacité et devient une sorte d'obsession. Si dangereuse que soit cette suggestion, elle n'est pas un péché, pourvu qu'on ne l'ait pas provoquée ou qu'on n'y consente pas librement : il n'y a faute que lorsque la volonté y donne son consentement. b) A la suggestion se joint la délectation : instinctivement la partie inférieure de l'âme se porte vers le mal suggéré, et on éprouve un certain plaisir. « Il arrive maintes fois, dit S. François de Sales, que la partie inférieure se plaît en la tentation, sans le consentement, mais contre le gré de la supérieure : c'est la guerre que l'apôtre S. Paul décrit quand il dit que sa chair convoite contre son esprit » (Vie dévote, Ive Part., ch. III). Cette délectation de la partie inférieure, tant que la volonté n'y adhère pas, n'est pas une faute ; mais c'est un danger, parce que la volonté se trouve ainsi sollicitée de donner son adhésion ; alors se pose l'alternative : la volonté va-t-elle consentir, oui ou non ? c) Si la volonté refuse son acquiescement, combat la tentation et la repousse, elle est victorieuse et fait un acte très méritoire. Si au contraire elle se complaît dans la délectation, y prend plaisir volontairement, et y consent, le péché intérieur est commis. Tout dépend donc du libre consentement de la volonté, et c'est pourquoi nous allons, pour plus de clarté, indiquer les signes auxquels on peut reconnaître si et dans quelle mesure on a consenti.

907. 3° Signes de consentement. Pour mieux expliquer ce point important, voyons les signes de non-consentement, de consentement imparfait, de plein consentement. a) On peut considérer qu'on n'a pas consenti, si, malgré la suggestion et le plaisir instinctif qui l'accompagne, on éprouve du mécontentement, de l'ennui de se voir ainsi tenté, si on lutte pour ne pas succomber, si on a une vive horreur, dans la partie supérieure de l'âme, pour le mal proposé . b) On peut être coupable de la tentation dans la cause, lorsqu'on prévoit que telle ou telle action, que nous pouvons éviter, nous est une source de tentations : « Si je sais, dit S. François de Sales, que quelque conversation m'apporte de la tentation et de la chute, et j'y vais volontairement, je suis indubitablement coupable de toutes les tentations que j'y recevrai » (ch. VI). Mais alors on n'est coupable que dans la mesure où l'on a prévu, et si la prévision n'a été que vague et confuse, la culpabilité est diminuée d'autant.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 5:44

CHAPITRE V

II. La psychologie de la tentation


908. c) On peut considérer que le consentement est imparfait : 1) Quand on ne repousse pas la tentation aussi promptement qu'on en perçoit le caractère dangereux ; il y a là une faute d'imprudence, qui sans être grave, expose au danger de consentir à la tentation. 2) Quand on hésite un instant : on voudrait bien goûter un peu du plaisir défendu, mais on ne voudrait pas offenser Dieu ; bref, après un moment d'hésitation, on repousse la tentation ; ici encore faute vénielle d'imprudence.

3) Si on ne repousse la tentation qu'à demi : on résiste, mais d'une façon molle, incomplète ; or une demi résistance est un demi consentement : faute vénielle.

909. d) Le consentement est plein et entier quand la volonté, affaiblie par les premières concessions, se laisse entraîner à goûter volontairement le plaisir mauvais, malgré les protestations de la conscience qui reconnaît que c'est mal ; alors, si la matière est grave, le péché est mortel : c'est un péché de pensée ou de délectation morose, comme disent les théologiens. Si à la pensée s'ajoute le désir consenti, c'est une faute plus grave encore. Enfin si du désir on passe à l'exécution, ou du moins à la recherche et poursuite des moyens propres à l'exécution de son dessein, c'est un péché d'action.
910. Dans les divers cas que nous avons exposés, il y a parfois des doutes qui s'élèvent sur le consentement ou le demi consentement donné. Il faut alors distinguer entre les consciences délicates et les consciences relâchées ; dans le premier cas, on juge qu'il n'y a pas eu consentement, parce que la personne en question a l'habitude de ne pas consentir, tandis que dans le second on formera un jugement tout contraire.

III. Notre attitude à l'égard de la tentation

Pour triompher des tentations et les faire servir au bien spirituel de notre âme, il y a trois choses principales à faire : 1° prévenir la tentation ; 2° la combattre vigoureusement ; 3° remercier Dieu après la victoire ou se relever après la chute.

911. 1° Prévenir la tentation. Nous connaissons le proverbe : mieux vaut prévenir que guérir ; c'est aussi ce que conseille la sagesse chrétienne. Quand Notre Seigneur emmène les trois apôtres au jardin des Oliviers, il leur dit : « Veillez et priez, de peur que vous n'entriez en tentation » (Matth., XXVI, 41) ; voilà donc les deux grands moyens de prévenir la tentation.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 20 Icon_minitimeMar 27 Oct 2015 - 6:47

CHAPITRE V

III. Notre attitude à l'égard de la tentation


912. A) Veiller, c'est monter la garde autour de son âme pour ne pas se laisser surprendre : car il est si facile de succomber dans un moment de surprise ! Cette vigilance implique deux dispositions principales : la défiance de soi et la confiance en Dieu. a) Il faut donc éviter cette présomption orgueilleuse qui nous jette au milieu des périls, sous prétexte que nous sommes assez forts pour en triompher. Ce fut le péché de S. Pierre, qui, au moment où Jésus prédisait l'abandon des apôtres, s'écria : « Quand vous seriez pour tous une occasion de chute, vous ne le seriez jamais pour moi » (Marc, XIV, 29). Qu'on se rappelle au contraire que celui qui croit être debout doit prendre garde de tomber (I Cor., X, 12) ; car, si l'esprit est prompt, la chair est faible, et la sécurité ne se trouve que dans l'humble défiance de sa faiblesse. b) Mais il faut aussi éviter ces vaines terreurs qui ne font qu'accroître le danger ; il est bien vrai que nous sommes faibles par nous-mêmes, mais invincibles en Celui qui nous fortifie : « Dieu qui est fidèle ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces ; mais avec la tentation il ménagera aussi une heureuse issue en vous donnant le pouvoir de la vaincre » (I Cor., X, 13). c) Cette juste défiance de nous-mêmes nous fait éviter les occasions dangereuses, telle compagnie, tel amusement, etc., où notre expérience nous a montré que nous étions exposés à succomber. Elle combat l'oisiveté, qui est l'une des occasions les plus dangereuses, n° 885, comme aussi cette mollesse habituelle qui détend les ressorts de la volonté et la prépare à toutes les capitulations . Elle a horreur de ces vaines rêveries qui peuplent l'âme de fantômes qui ne tardent pas à devenir dangereux. En un mot, elle pratique la mortification sous les différentes formes que nous avons signalées, n° 767-817 et l'application aux devoirs d'état, à la vie intérieure et à l'apostolat. Alors il reste peu de place pour les tentations dans cette vie intense. d) La vigilance doit s'exercer spécialement sur le point faible de l'âme, puisque c'est généralement de ce côté que vient l'attaque. Pour fortifier ce point vulnérable, on se sert de l'examen particulier, qui concentre notre attention pendant un temps notable sur ce défaut, ou mieux encore sur la vertu contraire (n° 468).

913. B) A la vigilance s'ajoute la prière, qui, en mettant Dieu de notre côté, nous rend invincibles. Au fond, Dieu est intéressé à notre victoire : c'est à lui en effet que s'attaque le démon en notre personne, c'est son œuvre qu'il veut détruire en nous ; nous pouvons donc l'invoquer avec une sainte confiance, sûrs qu'il ne demande qu'à nous secourir. Toute prière est bonne contre la tentation, vocale ou mentale, privée ou publique, sous forme d'adoration ou sous forme de demande. On peut tout particulièrement, dans les moments de calme, prier pour le temps de la tentation. Au moment où celle-ci se présente, on n'a plus alors qu'à faire une courte élévation de cœur pour résister avec plus de succès.

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