Ephata - forum
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Ephata - forum

Forum Catholique
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

 

 Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1 ... 12 ... 20, 21, 22 ... 26 ... 31  Suivant
AuteurMessage
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 4:54

CHAPITRE V

III. Notre attitude à l'égard de la tentation


914. 2° Résister à la tentation. Cette résistance sera différente selon la nature des tentations. Il en est qui. Sont fréquentes, mais peu graves : il faut les traiter par le mépris, comme l'explique si bien S. François de Sales : « Quant à ces menues tentations de vanité, de soupçon, de chagrin, de jalousie, d'envie, d'amourettes, et semblables tricheries, qui, comme mouches et moucherons, viennent passer devant nos yeux et tantôt nous piquer sur la joue, tantôt sur le nez... la meilleure résistance qu'on leur puisse faire, c'est de ne s'en point tourmenter ; car tout cela ne peut nuire, quoiqu'il puisse faire de l'ennui, pourvu que l'on soit bien résolu de vouloir servir Dieu. Méprisez donc ces menues attaques et ne daignez pas seulement penser à ce qu'elles veulent dire, mais laissez-les bourdonner autour de vos oreilles tant qu'elles voudront... comme l'on fait des mouches ». (Vie dévote, Ive P., ch. IX).
Ici nous nous occupons surtout des tentations graves, il faut les combattre promptement, énergiquement, avec constance et humilité.

A) Promptement, sans discuter avec l'ennemi, sans aucune hésitation : au début, la tentation n'ayant pas encore pris pied solidement dans notre âme, il est assez facile de la rejeter ; si nous attendons qu'elle y ait pris racine, ce sera beaucoup plus difficile. Donc ne parlementons pas ; associons l'idée de plaisir illicite à tout ce qu'il y a de plus répugnant, à un serpent, à un traître qui veut nous surprendre, et rappelons-nous la parole de nos SS. Livres : « Fuis devant le péché comme devant un serpent ; car si tu en approches, il te mordra » (Eccli., XXI, 2). On fuit en priant et en appliquant fortement son esprit à tout autre sujet.

915. B) Energiquement, non pas avec mollesse et comme à regret : ce qui semblerait inviter la tentation à revenir ; mais avec force et vigueur, témoignant l'horreur qu'on a pour une telle proposition : « arrière, Satan, vade retro Satana » (Marc, VIII, 33). Mais il y a une tactique différente à employer suivant le genre de tentations : s'il s'agit de plaisirs attrayants, il faut se détourner et fuir en appliquant fortement son attention à un sujet différent qui puisse absorber notre esprit : la résistance directe ne ferait généralement qu'augmenter le danger. S'il s'agit d'une répugnance à faire son devoir, d'antipathie, de haine, de respect humain, le mieux est souvent d'affronter la tentation, de considérer franchement la difficulté en face et de faire appel aux principes de la foi pour en triompher.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeJeu 29 Oct 2015 - 3:57

CHAPITRE V

III. Notre attitude à l'égard de la tentation


916. C) Avec constance : parfois en effet la tentation, un moment vaincue, revient avec un nouvel acharnement, et le démon ramène du désert sept esprits plus méchants que lui. A cette opiniâtreté de l'ennemi il faut opposer une résistance non moins tenace : c'est celui qui combat jusqu'à la fin qui remporte la victoire. Mais alors, pour être plus sûr de triompher, il importe de faire connaître la tentation à son directeur. C'est le conseil que donnent les Saints, en particulier S. Ignace et S. François de Sales : « car notez, dit ce dernier que la première condition que le malin fait avec l'âme qu'il veut séduire, c'est du silence, comme font ceux qui veulent séduire les femmes et les filles, qui de prime abord défendent qu’elles ne communiquent point les propositions aux pères ni aux maris : ou au contraire Dieu, en ses inspirations, demande sur toutes choses que nous les fassions reconnaître par nos supérieurs et conducteurs » (Vie dévote, IVe P., ch. VII). Il semble en effet qu'une grâce spéciale soit attachée à cette ouverture de cœur : une tentation découverte est à moitié vaincue.

917. D) Avec humilité : c'est elle en effet qui attire la grâce, et c'est la grâce qui nous donne la victoire. Le démon, qui a péché par orgueil, s'enfuit devant un acte sincère d'humilité, et la triple concupiscence, qui tient sa force de la superbe, est facilement vaincue, lorsque par l'humilité nous l'avons pour ainsi dire décapitée.

918. 3° Après la tentation, il faut bien se garder d'examiner minutieusement si on a consenti ou non : cette imprudence pourrait ramener la tentation et créer un nouveau péril. D'ailleurs il est facile de voir, par le témoignage de la conscience, sans examen approfondi, si on a été victorieux. A) Si on a eu le bonheur de triompher, qu'on remercie de grand cœur Celui qui nous a donné la victoire : c'est un devoir de reconnaissance, et c'est le meilleur moyen d'obtenir de nouvelles grâces en temps opportun. Malheur aux ingrats qui, s'attribuant à eux-mêmes la victoire, me songeraient pas à en remercier Dieu ! Ils ne tarderaient pas à expérimenter leur faiblesse.

919. B) Si au contraire on avait eu le malheur de succomber, qu'on ne se décourage pas; qu'on se souvienne de l'accueil fait au prodigue, et que, comme lui, on aille se jeter aux pieds du représentant de Dieu, avec ce cri du cœur : Père, j'ai péché contre le ciel et contre vous : je ne mérite plus d'être appelé votre fils ( Luc, XV, 21). Et Dieu, plus Miséricordieux encore que le père du prodigue, lui donnera le baiser de paix et lui rendra son amitié. (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeVen 30 Oct 2015 - 3:58

CHAPITRE V

III. Notre attitude à l'égard de la tentation


919. (...) Mais, pour éviter des rechutes, le pécheur repentant profitera de sa faute pour s'humilier profondément devant Dieu, reconnaître son impuissance à faire le bien, mettre toute sa confiance en Dieu, devenir plus circonspect en évitant soigneusement les occasions de péché, et revenir à la pratique de la pénitence. Une faute ainsi réparée ne sera pas un obstacle sérieux à la perfection. Comme le remarque avec raison S. Augustin, ceux qui se relèvent ainsi en deviennent plus humbles, plus prudents et plus fervents : ex casu humiliores, cautiores, ferventiores » (De corrept. et gracia, cap. 1).

ART. II DES PRINCIPALES TENTATIONS DES COMMENÇANTS

Les commençants sont sujets à toutes sortes de tentations, venant des sources que nous avons indiquées. Mais il en est cependant quelques-unes qui semblent plus particulièrement les concerner; ce sont : 1° les illusions venant des consolations et des sécheresses ; 2° l'inconstance ; 3° l'empressement ; 4° parfois les scrupules.

§ I. Illusions des commençants sur les consolations

920. Généralement le Bon Dieu accorde des consolations sensibles aux débutants, afin de les attirer à son service ; puis il les en prive pour un temps, afin d'éprouver et d'affermir leur vertu. Or il en est qui se croient arrivés déjà à un certain degré de sainteté, quand ils ont beaucoup de consolations ; si elles viennent à disparaître et font place aux sécheresses ou aridités, ils se croient perdus. Il importe donc, pour prévenir à la fois la présomption et le découragement, de leur expliquer la vraie doctrine sur les consolations et les sécheresses.

1. Les consolations

921. 1° Nature et provenance. a) Les consolations sensibles sont des émotions douces qui affectent la sensibilité et font goûter une joie spirituelle sentie. Alors le cœur se dilate et bat avec plus d'animation, le sang circule avec plus de rapidité, le visage est rayonnant, la voix est émue, et parfois, cette joie se manifeste par des larmes. Elles se distinguent des consolations spirituelles, accordées généralement aux âmes en progrès, consolations d'un ordre supérieur qui agissent sur l'intelligence en l'éclairant, et sur la volonté en l'attirant à la prière et à la vertu. Souvent du reste il y a un certain mélange des deux, et ce que nous allons dire peut s'appliquer aux unes et aux autres.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeSam 31 Oct 2015 - 6:10

1. Les consolations

921. (...) b) Ces consolations peuvent provenir d'une triple source : 1) de Dieu, qui agit à notre égard comme une mère à l'égard de son enfant, et nous attire à lui par les douceurs qu'il nous fait trouver à son service, afin de nous détacher plus facile ment des faux plaisirs du monde ; 2) du démon, qui, en agissant sur le système nerveux, l'imagination et la sensibilité, peut produire certaines émotions sensibles, dont il se servira ensuite pour pousser à des austérités indiscrètes, à la vanité, à la présomption suivie bientôt de découragernent ; 3) de la nature elle-même : il y a des tempéraments imaginatifs, émotifs, optimistes, qui, lorsqu'ils s'adonnent à la piété, y trouvent naturellement un aliment à leur sensibilité.

922. 2° Avantages. Les consolations ont assurément leur utilité : a) Elles facilitent la connaissance de Dieu : l'imagination, aidée de la grâce, aime à se représenter les amabilités divines, le cœur les goûte ; alors on se plaît à prier, à méditer longuement, et l'âme comprend mieux la bonté de Dieu. b) Elles contribuent à fortifier la volonté : celle-ci ne trouvant plus, dans les facultés inférieures, d'obstacles, mais au contraire des auxiliaires précieux, se détache plus facilement des créatures, aime Dieu plus ardemment, et prend d'énergiques résolutions qu'elle garde plus facilement grâce aux secours obtenus par la prière : aimant Dieu d'une façon sensible, elle supporte vaillamment les petits sacrifices de chaque jour, et s'impose même volontiers quelques mortifications. c) Elles nous aident à former des habitudes de recueillement, de prière, d'obéissance, d'amour de Dieu, qui persévéreront dans une certaine mesure après que les consolations auront disparu.

923. 3° Dangers. Cependant ces consolations ont aussi leurs dangers :
a) Elles provoquent une sorte de gourmandise spirituelle qui fait qu'on s'attache plus aux consolations de Dieu qu'au Dieu des consolations, si bien que, lorsqu'elles disparaissent, on néglige ses exercices spirituels et ses devoirs d'état ; même au moment où nous en jouissons, notre dévotion est loin d'être solide : car, tout en pleurant sur la Passion du Sauveur, nous lui refusons le sacrifice de telle amitié sensible, de telle privation ! Or il n'y a de vertu solide que lorsque l'amour de Dieu va jusqu'au sacrifice inclusivement, n° 321 : « Il y a beaucoup d'âmes qui ont de ces tendretés et consolations, qui néanmoins ne laissent pas d'être fort vicieuses, et par conséquent n'ont aucun vrai amour de Dieu, et, beaucoup moins, aucune vraie dévotion » (Vie dévote, IVe P., ch XIII).
b) Elles favorisent souvent la superbe sous une forme ou sous une autre : 1) la vaine complaisance en soi-même : quand on est consolé, et que la prière est facile, on se croit si facilement un saint, alors qu’on n'est encore qu'un novice en perfection ! 2) la vanité : on désire parler aux autres de ces consolations, pour se faire valoir; et alors on est souvent sevré pour un temps notable ; 3) la présomption : on se croit fort, invincible, et parfois on s’expose au danger, ou du moins on commence à se reposer, alors qu'il faudrait redoubler d'efforts et progresser.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeSam 31 Oct 2015 - 21:46

1. Les consolations

924. 4° Attitude à l'égard des consolations. Afin de bien profiter des consolations divines, et d'échapper aux dangers que nous venons de signaler, voici les règles à suivre.
a) On peut sans doute désirer ces consolations d'une façon conditionnelle, avec l'intention de s'en servir pour aimer Dieu et accomplir sa sainte volonté. C'est ainsi que l'Eglise nous
fait demander, le jour de la Pentecôte, dans la Collecte la grâce de la consolation spirituelle : « et de ejus semper consolatione gaudere ». C'est en effet un don de Dieu qui a pour but de nous aider dans l'œuvre de notre sanctification ; il faut donc l'estimer beaucoup, et on peut le demander, pourvu qu’on se soumette à la sainte volonté de Dieu.
b) Quand ces consolations nous sont données, recevons-les avec reconnaissance et humilité, nous en reconnaissant indignes, et en attribuant tout le mérite à Dieu ; s'il lui plaît de nous traiter en enfants gâtés, qu'il en soit béni, mais avouons que nous sommes encore bien imparfaits, puisque nous avons besoin du lait des enfants. Surtout ne nous en vantons pas : ce serait le meilleur moyen de les perdre.
c) Les ayant reçues humblement, employons-les soigneusement selon l'intention de Celui qui nous les donne. Or il nous les accorde, dit S. François de Sales, « pour nous rendre doux envers un chacun et amoureux envers lui. La mère donne la dragée à l'enfant afin qu'il la baise ; baisons donc ce Sauveur qui nous donne tant de douceurs. Or baiser le Sauveur, c'est lui obéir, garder ses commandements, faire ses volontés, suivre ses désirs, bref l'embrasser tendrement avec obéissance et humilité » (Vie dévote, IVe P., ch. XIII).
d) Enfin il faut se persuader que ces consolations ne dureront pas toujours, et demander humblement à Dieu la grâce de le servir dans la sécheresse, quand il daignera nous l'envoyer. En attendant, au lieu de vouloir prolonger par des efforts de tête ces consolations, il faut les modérer et s'attacher fortement au Dieu des consolations.

II. Des sécheresses

Pour nous affermir dans la vertu, Dieu est obligé de nous envoyer de temps en temps des sécheresses ; exposons 1° leur nature; 2° leur but providentiel ; 3° la conduite à tenir à leur égard.

925. 1° Nature. Les sécheresses sont une privation des consolations sensibles et spirituelles qui facilitaient la prière et la pratique des vertus. Malgré des efforts souvent renouvelés, on n'a pas de goût pour la prière, on y éprouve même de l'ennui, de la lassitude, et le temps paraît très long; la foi et la confiance semblent endormies, et l'âme, au lieu d'être alerte et joyeuse, vit dans une espèce de torpeur : on n'agit plus qu'à coups de volonté. C'est assurément un état très pénible ; mais il a aussi ses avantages.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeLun 2 Nov 2015 - 5:51

II. Des sécheresses

926. 2o But providentiel. a) Quand Dieu nous envoie des sécheresses, c'est pour nous détacher de tout ce qui est créé, même du bonheur qu'on trouve dans la piété, afin que nous apprenions à aimer Dieu seul, et pour lui-même. b) Il veut aussi nous humilier, en nous montrant que les consolations ne nous sont pas dues, mais sont des faveurs essentiellement gratuites. c) Par là aussi il nous purifie davantage soit de nos fautes passées soit de nos attaches présentes et de toute recherche égoïste : quand il faut servir Dieu sans goût, par conviction et volonté, on souffre beaucoup, et cette souffrance est expiatrice et réparatrice. d) Enfin il nous affermit dans la vertu : car il faut, pour continuer à prier et à faire le bien, exercer avec énergie et constance sa volonté, et c'est par cet exercice que s'affermit la vertu.

927. 3° Conduite à tenir. a) Comme les sécheresses viennent parfois de nos fautes, il faut tout d'abord examiner sérieusement, mais sans inquiétude excessive, si nous n'en sommes point responsables : 1) par des mouvements plus ou moins consentis de vaine complaisance et d'orgueil ; 2) par une sorte de paresse spirituelle, ou au contraire par une contention intempestive ; 3) par la recherche des consolations humaines, d'amitiés trop sensibles, de plaisirs mondains, Dieu ne voulant pas d'un cœurpartagé ; 4) par le manque de loyauté avec le directeur : « car, puisque vous mentez au Saint Esprit, dit S. François de Sales, ce n'est pas merveille qu'il vous refuse sa consolation » (Vie dévote, IVe P., ch. XIV). Quand on a trouvé la cause de ces sécheresses, on s'en humilie, et on s'efforce de la supprimer.

928. b) Si nous n'en sommes pas la cause, il importe de bien utiliser cette épreuve. 1) Le grand moyen, pour y réussir, est de nous persuader que servir Dieu sans goût et sans sentiment est plus méritoire que de le faire avec beaucoup de consolation ; qu'il suffit de vouloir aimer Dieu pour l'aimer, et que d'ailleurs l'acte le plus parfait d'amour est de conformer sa volonté à celle de Dieu. 2) Pour rendre cet acte plus méritoire encore, il n'est rien de meilleur que de s'unir à Jésus qui, au jardin des Oliviers, a consenti à s'ennuyer et à s'attrister par amour pour nous, et de redire comme lui : « verumtamen non mea voluntas sed tua fiat » (Luc, XXII, 42). 3) Surtout il ne faut jamais se décourager, ni rien retrancher de ses exercices, de ses efforts, de ses résolutions ; mais imiter Notre Seigneur qui, plongé dans l'agonie, n'en priait que plus longuement.

929. Conseil au directeur. Pour que cette doctrine sur les consolations et les sécheresses soit bien comprise des dirigés, il faut y revenir souvent ; car, malgré tout, ils croient qu'ils font bien mieux quand tout va au gré de leurs désirs que quand il faut ramer, contre le courant; mais peu à peu la lumière se fait, et, quand ils savent ne pas s'enorgueillir au moment de la consolation et ne pas se décourager au temps de la sécheresse, leurs progrès sont beaucoup plus rapides et plus soutenus.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeMar 3 Nov 2015 - 5:42

§ II. L'inconstance des commençants

930. 1° Le mal. Quand une âme se donne à Dieu et commence à progresser dans les voies spirituelles, elle est soutenue par la grâce de Dieu, par l'attrait de la nouveauté et un certain élan vers la vertu qui aplanit bien des difficultés. Mais le moment vient où la grâce de Dieu nous est donnée sous une forme moins sensible, où nous nous fatiguons d'avoir toujours à recommencer les mêmes efforts, où notre élan semble brisé par la continuité des mêmes obstacles. C'est alors qu'on est exposé à l'inconstance et au relâchement.
Cette disposition se manifeste : 1) dans les exercices spirituels qu’on fait avec moins d'application, qu'on écourte ou qu’on néglige ; 2) dans la pratique des vertus : on était entré de grand cœur dans la voie de la pénitence et de la mortification, mais on trouve que c'est pénible, ennuyeux, et on ralentit ses efforts ; 3) dans la sanctification habituelle de ses actions : on s'était accoutumé à renouveler souvent l'offrande de ses actions, pour être sûr de les faire avec pureté d'intention ; on se fatigue de cette pratique, on la néglige, et le résultat c'est que bientôt la routine, la curiosité, la vanité, la sensualité inspirent beaucoup de nos actions. Impossible d'avancer avec de telles dispositions : car on n'arrive à rien sans un effort soutenu.

931. 2° Le remède. A) Il faut se convaincre que l'œuvre de la perfection est une oeuvre de longue haleine, qui demande beaucoup de constance, et que ceux-là seuls réussissent qui se remettent sans cesse à l'œuvre avec une nouvelle ardeur, malgré les échecs partiels qu'ils éprouvent. C'est ce que font les hommes d'affaires quand ils veulent réussir ; c'est ce que doit faire toute âme qui veut progresser. Chaque matin elle se demande si elle ne peut pas faire un peu plus et surtout un peu mieux pour Dieu ; et chaque soir elle examine avec soin si elle a réalisé au moins en partie le programme du matin. B) Rien ne sert plus à assurer la constance que la pratique fidèle de l'examen particulier, n° 468 ; en concentrant son attention sur un point, une vertu, et en rendant compte à son confesseur des progrès accomplis, on est sûr de progresser, alors même qu'on n'en aurait pas conscience. Ce que nous avons dit sur l'éducation de la volonté, n° 812, est aussi un excellent moyen de triompher de l'inconstance.

§ III. L’empressement excessif des commençants

Plusieurs commençants, pleins de bonne volonté, mettent une ardeur, un empressement excessif à travailler à leur perfection, et finissent par se fatiguer, s'épuiser en efforts inutiles.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeMer 4 Nov 2015 - 6:19

§ III. L’empressement excessif des commençants

932. 1° Les causes. a) La cause principale de ce défaut, c'est qu'on substitue son activité à celle de Dieu : au lieu de réfléchir avant d'agir, de demander au Saint Esprit
ses lumières et de les suivre, on se précipite dans l'action avec une ardeur fébrile ; au lieu de consulter son directeur, on agit d'abord, et on le met ensuite en face du fait accompli ; de là beaucoup d'imprudences, beaucoup d'efforts perdus. b) Souvent aussi on y met de la présomption : on voudrait brûler les étapes, sortir promptement des exercices de la pénitence, et arriver vite à l'union avec Dieu ; mais hélas ! bien des obstacles imprévus se dressent, on se décourage, on recule, et parfois on tombe en des fautes graves. b) D'autres fois c'est la curiosité qui domine : on cherche sans cesse de nouveaux moyens de perfection, on les essaie quelque temps, et bientôt on les laisse de côté, avant même qu'ils n'aient pu produire leurs effets. Sans cesse on fait de nouveaux projets de réforme pour soi et pour les autres, et on oublie de les exécuter. Le résultat le plus net de cette activité excessive, c'est la perte du recueillement intérieur, c’est l'agitation et le trouble, sans aucun résultat sérieux.

933. 2° Les remèdes. a) Le remède principal, c'est de se soumettre avec une entière dépendance à l'action de Dieu, de réfléchir mûrement avant d’agir, de prier pour obtenir la divine lumière, de consulter son directeur et de s'en tenir à sa décision. De même que, dans l'ordre de la nature, ce ne sont pas les forces violentes qui obtiennent les meilleurs résultats, mais les forces bien disciplinées, ainsi, dans la vie surnaturelle, ce ne sont pas les efforts fébriles, mais les efforts calmes et bien réglés, qui nous font progresser : qui va lentement, va sûrement. b) Mais, pour se soumettre ainsi à l'action de Dieu, il est nécessaire de combattre les causes de l'empressement : 1) cette vivacité de caractère qui pousse aux décisions trop promptes ; 2) cette présomption, qui vient d'une trop grande estime de soi ; 3) cette curiosité qui est toujours en quête de quelque chose de nouveau. On attaquera donc successivement ces défauts par l'examen particulier, et alors Dieu reprendra sa place dans l'âme et la guidera avec calme et douceur dans les sentiers de la perfection.

§ IV. Les scrupules

934. Le scrupule est une maladie physique et morale, qui produit une sorte d'affolement dans la conscience, et lui fait craindre, pour des motifs futiles, d'avoir offensé Dieu. Cette maladie n'est pas particulière aux commençants ; mais elle se rencontre chez eux aussi bien que chez des âmes plus avancées. Il faut donc en dire un mot, et exposer : 1° sa nature ; 2° son objet ; 3° ses inconvénients et avantages ; 4° ses remèdes.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeJeu 5 Nov 2015 - 5:30

I. Nature du scrupule

935. Le mot scrupule (du latin scrupulus, petit caillou) a désigné pendant longtemps un poids minuscule sous lequel ne s'inclinaient que les balances les plus sensibles.
Au moral il désigne une raison minutieuse dont seules se préoccupent les consciences les plus délicates. De là il en est venu à exprimer l'inquiétude excessive qu'éprouvent certaines consciences, sur les motifs les plus futiles, d'avoir offensé Dieu. Pour mieux en connaître la nature, expliquons sa provenance, ses degrés, sa distinction d'avec la conscience délicate.

936. 1° Provenance. Le scrupule provient tantôt d'une cause purement naturelle, tantôt d'une intervention surnaturelle. a) Au point de vue naturel, le scrupule est souvent une maladie physique et morale. 1) La maladie physique qui contribue à produire ce désordre, est une sorte de dépression nerveuse, qui rend plus difficile une sage appréciation des choses morales, et tend à produire la pensée obsédante qu'on a commis un péché, et cela sans raison sérieuse. 2) Mais il y a aussi des causes morales qui produisent le même résultat : un esprit méticuleux, qui se noie dans les plus petits détails, qui voudrait avoir une certitude absolue en toutes choses ; un esprit mal éclairé, qui se représente Dieu comme un juge non seulement sévère, mais impitoyable ; qui, dans les actes humains, confond l'impression avec le consentement et s'imagine avoir péché parce que l'imagination a été fortement et longuement impressionnée ; un esprit entêté, qui préfère son propre jugement à celui de son confesseur, précisément parce qu'il se laisse guider par ses impressions beaucoup plus que par la raison. Quand ces deux causes, physique et morale, sont réunies, le mal est plus profond, plus difficile à guérir.

937. b) Le scrupule peut provenir aussi d'une intervention préternaturelle de Dieu ou du démon. 1) Dieu permet que nous soyons ainsi obsédés tantôt pour nous châtier, surtout de notre superbe, de nos mouvements de vaine complaisance ; tantôt pour nous éprouver, nous faire expier les fautes passées, nous détacher des consolations spirituelles, et nous amener à un plus haut degré de sainteté ; c'est ce qui arrive particulièrement aux âmes que Dieu veut préparer à la contemplation, comme nous l’exposerons en traitant de la voie unitive. 2) Le démon vient aussi, parfois greffer son action sur une prédisposition morbide de notre système nerveux pour jeter le trouble dans notre âme : il nous persuade que nous sommes en état de péché mortel pour nous empêcher de communier, ou pour nous gêner dans l’accomplissement de nos devoirs d'état ; surtout il essaie de nous tromper sur la gravité de telle ou telle action, afin de nous faire pécher formellement, alors même qu'il n'y a pas matière à péché et surtout à péché grave.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeJeu 5 Nov 2015 - 19:59

I. Nature du scrupule

938. 2° Degrés. Il y a évidemment bien des degrés dans le scrupule : a) au début, ce n'est qu'une conscience méticuleuse, craintive à l'excès, qui voit le péché là où il n'est pas ; b) puis ce sont des scrupules passagers qu'on soumet au directeur, mais en acceptant immédiatement la solution qu'il donne ; c) enfin le scrupule proprement dit, tenace, accompagné d'entêtement.

939. 3° Différence d'avec la conscience délicate. Il importe de bien distinguer la conscience scrupuleuse de la conscience délicate ou timorée. a) Le point de départ n'est pas le même : la conscience délicate aime Dieu avec ferveur et, pour lui plaire, veut éviter les moindres fautes, les moindres imperfections volontaires ; le scrupuleux est guidé par un certain égoïsme qui lui fait désirer trop ardemment d'être sûr de posséder l'état de grâce. b) La conscience délicate, ayant horreur du péché et connaissant sa faiblesse, a une crainte fondée, mais non troublante, de déplaire à Dieu ; le scrupuleux entretient des craintes futiles de pécher en toute circonstance. c) La conscience timorée sait maintenir la distinction entre le péché mortel et véniel, et, en cas de doute, se soumet immédiatement au jugement de son directeur ; le scrupuleux discute âprement avec son directeur et ne se soumet que difficilement à ses décisions. S'il faut éviter avec soin le scrupule, il n'est rien de plus précieux au contraire qu'une conscience délicate.

II. Objet du scrupule

940. 1° Parfois le scrupule est universel et se porte sur toutes sortes de sujets ; avant l’action, il grossit démesurément les dangers qui peuvent se rencontrer en telle ou telle occasion d'ailleurs fort innocente ; après l'action, il peuple l'âme d'inquiétudes mal fondées et persuade aisément à la conscience qu'elle s'est rendue gravement coupable.

941. 2° Plus souvent il porte sur un certain nombre de sujets particuliers : a) Sur les confessions passées : même après avoir fait plusieurs confessions générales, on n'est pas satisfait, on craint de n’avoir pas tout accusé, ou d'avoir manqué de contrition, et on veut toujours recommencer ; b) sur les mauvaises pensées : l'imagination est remplie d'images dangereuses ou obscènes, et, comme elles produisent une certaine impression, on craint d'y avoir consenti, on en est même certain, bien qu'elles déplaisent infiniment ; c) sur des pensées de blasphème : parce que ces idées traversent l'esprit, on est persuadé qu'on y a consenti, malgré toute l'horreur qu’on en éprouve (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeVen 6 Nov 2015 - 19:42

II. Objet du scrupule

941 (...) d) sur la charité : on a entendu des médisances sans protester énergiquement, on a manqué au devoir de la correction fraternelle par respect humain, on a scandalisé le prochain par des paroles indiscrètes, on a vu un attroupement et on n'est pas allé voir s'il n'y avait pas quelque accident de personne nécessitant l'intervention d'un prêtre pour donner l'absolution, et en tout cela on voit de gros péchés mortels ; e) sur les espèces consacrées qu'on craint d'avoir touché indûment, et on veut purifier ses mains, ses vêtements ; f) sur les paroles de la consécration, sur la récitation intégrale de l'office divin, etc...

III. Inconvénients et avantages du scrupule

942. 1° Quand on a le malheur de se laisser dominer par les scrupules, ils produisent sur le corps et l'âme des effets déplorables : a) Ils amènent graduellement un affaiblissement et un certain déséquilibre du système nerveux : les craintes, les angoisses incessantes exercent une action déprimante sur la santé du corps ; elles peuvent devenir une véritable obsession et amener une sorte de monoidéisme, voisin de la folie. b) Ils aveuglent l'esprit et faussent le jugement : on perd peu à peu la faculté de discerner ce qui est péché de ce qui ne l'est pas, ce qui est grave de ce qui est léger ; l'âme devient un navire sans gouvernail. c) L'indévotion du cœur en est souvent la suite à force de vivre dans l'agitation et le trouble, on devient terriblement égoïste, on se défie de tout le monde, de Dieu lui-même qu'on estime trop sévère ; on se plaint de ce qu'il nous laisse en ce malheureux état, on l'accuse injustement; il est évident que la vraie dévotion est alors impossible. d) Enfin viennent les défaillances et les chutes. 1) Quand on est scrupuleux, on use ses forces en efforts inutiles sur des minuties, et on n'en a plus assez pour lutter sur des points de grande importance : car l'attention ne peut se porter avec intensité sur toute la ligne. De là des surprises, des défaillances et parfois des fautes graves. 2) D'ailleurs on cherche instinctivement un soulagement à ses peines, et, comme on n'en trouve pas dans la piété, on va le chercher ailleurs, dans des lectures, des liaisons dangereuses : c'est parfois l'occasion de fautes déplorables, qui jettent dans un profond découragement.
943. 2° Mais si on sait accepter les scrupules comme une épreuve, et s'en corriger peu à peu, avec l'aide d'un sage directeur, ils ont au contraire des avantages précieux. a) Ils servent à purifier l'âme : on s'applique en effet à éviter les moindres péchés, les moindres imperfections volontaires, et ainsi on acquiert une grande pureté de cœur. b) Ils nous aident à pratiquer l'humilité et l'obéissance, en nous obligeant à soumettre nos doutes à notre directeur en toute simplicité, et à suivre ses avis avec une pleine docilité non seulement de la volonté mais du jugement. c) Ils contribuent à nous donner une pureté d'intention plus grande, en nous détachant des consolations spirituelles pour nous attacher uniquement à Dieu qu'on aime d'autant plus qu'il nous éprouve davantage.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeDim 8 Nov 2015 - 4:23

IV. Remèdes du scrupule

944. C'est dès le début qu'il faut combattre le scrupule, avant qu'il ne soit profondément enraciné dans l'âme. Or le grand et, à vrai dire, l'unique remède, c'est l'obéissance pleine et absolue à un sage directeur : la lumière de la conscience s'étant obscurcie, il faut avoir recours à une autre lumière ; un scrupuleux, c'est un navire sans gouvernail ni boussole : il faut le prendre en remorque. Le directeur doit donc gagner la confiance du scrupuleux et savoir exercer son autorité sur lui pour le guérir.

945. 1° Avant tout il faut gagner sa confiance : car on obéit facilement à celui en qui on a mis sa confiance. Mais ce n'est pas toujours chose facile : sans doute les scrupuleux sentent instinctivement le besoin d'un guide ; mais quelques-uns n'osent pas s'abandonner complètement à lui : ils veulent bien le consulter, mais aussi discuter les raisons. Or il ne faut pas discuter avec un scrupuleux, il faut lui parler avec autorité, en lui disant nettement ce qu'il doit faire. Pour inspirer cette confiance, il doit la mériter par sa compétence et par son dévouement.
a) Il laissera d'abord parler le pénitent, en intercalant seulement quelques remarques pour montrer qu'il a bien compris ; il posera ensuite quelques questions, auxquelles le scrupuleux n'aura qu'à répondre oui ou non, et dirigera ainsi lui-même l'examen méthodique de sa conscience. Puis il ajoutera : je comprends votre cas, vous souffrez de telle ou telle manière. C'est déjà un immense soulagement pour le pénitent de voir qu'il est bien compris, et parfois c'en est assez pour qu'il donne complètement sa confiance.
b) A la compétence il faut joindre le dévouement. Le directeur se montrera donc patient, écoutant sans sourciller les longues explications du scrupuleux, au début du moins ; bon, s'intéressant à cette âme et manifestant le désir et l'espoir de la guérir ; doux, ne parlant pas d'un ton sévère et âpre, mais avec bonté, même lorsqu'il est obligé d'employer le langage impératif. Rien ne gagne plus la confiance que ce mélange de fermeté et de bonté.

946. 2° Quand on a gagné la confiance, il faut exercer son autorité et exiger l'obéissance, en disant au scrupuleux : si vous voulez guérir, il faut obéir aveuglement : en obéissant, vous êtes en toute sécurité, même si votre directeur se trompe, car Dieu ne vous demande en ce moment qu'une chose, obéir. C'est tellement vrai que si vous croyez ne pas pouvoir m'obéir, il faut aller trouver un autre directeur : seule l'obéissance aveugle vous guérira, mais elle vous guérira certainement.
a) En donnant ses ordres, le confesseur doit parler net, avec clarté et précision, en évitant toute équivoque; d'une façon catégorique, non pas au conditionnel : si cela vous inquiète, ne le faites pas ; mais d'une façon absolue faites ceci, évitez cela, méprisez telle tentation. (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeLun 9 Nov 2015 - 6:39

IV. Remèdes du scrupule

946 (...) b) La plupart du temps il ne faut pas motiver les décisions, surtout, au début ; plus tard, quand le scrupuleux pourra en comprendre, en sentir la force, on donnera brièvement la raison, pour lui former, peu à peu, la conscience. Mais surtout pas de discussion sur le fond même de la décision : si un obstacle s’opposait pour le moment à son exécution, on en tient compte ; mais la décision demeure.
c) Il ne faut donc pas se déjuger : avant la décision, on réfléchit bien, et on ne donne pas d’ordres qu’on ne puisse maintenir ; mais l'ordre donné, on ne le révoque pas, tant qu'il n'y a pas un fait nouveau qui nécessite un changement.
d) Pour s'assurer si l'ordre est bien compris, on le fait répéter, et alors il ne reste plus qu'à le faire exécuter. C'est difficile, le scrupuleux reculant parfois devant l'exécution comme le condamné devant le supplice. Mais on lui déclare nettement qu'il devra en rendre compte ; s'il n'a pas suivi l'avis, on ne l'écoutera que lorsqu'il l'aura exécuté. Il y a donc lieu de répéter plusieurs fois la même prescription, jusqu'à ce qu'elle soit bien exécutée ; on le fait, sans impatience, mais avec une fermeté croissante, et le scrupuleux finit par obéir.

947. 3° Le moment venu, le directeur inculque le principe général qui permettra au scrupuleux de mépriser tous les doutes ; au besoin il le dictera sous cette forme ou toute autre analogue : « Pour moi, en fait d'obligation de conscience, il n'y a que l'évidence qui compte, c'est-à-dire une certitude excluant tout doute, une certitude calme et pleine, aussi claire que deux et deux font quatre ; je ne puis donc commettre un péché mortel ou véniel que si j'ai la certitude absolue que l'action que je vais faire est pour moi défendue sous peine de péché mortel ou véniel, et que, le sachant bien, je veuille cependant la faire quand même. Je ne ferai donc aucune attention aux probabilités, si fortes soient-elles, je ne me croirai lié que par l'évidence claire et certaine ; en dehors de là, point de péché. Quand le scrupuleux se présentera en affirmant qu'il a commis une faute vénielle ou mortelle, le confesseur lui dira : Pouvez-vous affirmer, sur la foi du serment, que vous avez vu clairement avant d'agir que cette action était un péché, et que, l'ayant vu clairement, vous y avez donné un plein consentement ? Cette question précisera la règle et la fera mieux comprendre.

948. 4° Il faut enfin appliquer ce principe général aux difficultés particulières qui se présentent.
a) Par rapport aux confessions générales, après en avoir permis une, on ne permettra plus d'y revenir que s'il y a évidence sur ces deux points : 1) un péché mortel certainement commis, et 2) la certitude que ce péché n'a jamais été accusé dans aucune confession valide. (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeMar 10 Nov 2015 - 6:24

IV. Remèdes du scrupule

948. 4° Il faut enfin appliquer ce principe général aux difficultés particulières qui se présentent.
a) Par rapport aux confessions générales, après en avoir permis une, on ne permettra plus d'y revenir que s'il y a évidence sur ces deux points : 1) un péché mortel certainement commis, et 2) la certitude que ce péché n'a jamais été accusé dans aucune confession valide. Du reste, au bout de quelque temps, le confesseur dira qu'il ne faut plus du tout revenir sur le passé, et que si quelque péché avait été omis, il se trouve pardonné avec les autres.

b) En ce qui concerne les péchés intérieurs de pensées et de désirs, on donnera cette règle : pendant la crise, détournez votre attention en pensant à autre chose ; après la crise, ne pas s'examiner pour voir si on a péché (ce qui ramènerait la tentation), mais poursuivre son chemin en vaquant à ses devoirs d'état, et communier, tant qu'on n'a pas l'évidence d'avoir donné un plein consentement (n° 909).

949. c) La communion est souvent une torture pour les scrupuleux : ils craignent de n'être pas en état de grâce ou de n'être pas à jeun. Or 1) la peur de n'être pas en état de grâce prouve qu'ils n'ont pas de certitude là-dessus ; donc ils doivent communier, et la communion les mettra en état de grâce s'ils n'y sont pas ; 2) le jeûne eucharistique ne doit empêcher les scrupuleux de communier que lorsqu'ils sont absolument certains de l'avoir rompu.

d) La confession est encore pour eux une plus grande torture ; il importe donc de la leur simplifier. On leur dira donc : 1) vous n'êtes tenu que d'accuser les fautes certainement mortelles ; 2) pour les fautes vénielles, ne mentionnez que celles qui vous viendront à l'esprit après cinq minutes d'examen ; 3) pour la contrition, vous consacrerez sept minutes à la demander à Dieu et à vous y exciter, et vous l'aurez ; - mais je ne la sens pas : - ce n'est pas nécessaire, la contrition étant un acte de la volonté qui ne tombe pas sous la sensibilité. - En certains cas même, quand le scrupule est très intense, on prescrira aux pénitents de se contenter de cette accusation générique : je m'accuse de tous les péchés commis depuis ma dernière confession et de tous ceux de ma vie passée.

950. 5° Réponse aux difficultés. Parfois le pénitent dira au confesseur : vous me traitez en scrupuleux ; or je ne le suis pas. On répondra : Ce n'est pas à vous d'en juger, c’est à moi. Etes-vous bien sûr de n'être pas scrupuleux ? Etes-vous comme tout le monde, calme, tranquille après vos confessions ? N'avez-vous pas des doutes, des angoisses que la plupart des gens n'ont pas ? Vous n'êtes donc pas dans un état d'âme normal ; il y a en vous un certain déséquilibre, au point de vue physique et moral ; vous avez donc besoin d'un traitement spécial ; obéissez donc sans discuter, et vous guérirez ; sinon, votre état ne peut que s’aggraver. C'est par ces moyens et d'autres analogues qu'on finit, avec la grâce de Dieu, à guérir cette désolante maladie du scrupule.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeMer 11 Nov 2015 - 5:44

Appendice sur le discernement des esprits

951. Des divers esprits qui agissent en nous. Au cours des pages précédentes, nous avons parlé plusieurs fois des mouvements divers qui nous poussent au bien ou au mal. Il importe évidemment de reconnaître quelle est la source de ces mouvements. Or ils peuvent venir théoriquement de six principes différents :
a) de nous-mêmes, de l'esprit qui nous pousse vers le bien, de la chair qui nous pousse vers le mal.
b) du monde, en tant qu'il agit, par nos sens, sur nos facultés intérieures, pour les porter vers le mal, n° 212.
c) des bons anges, qui suscitent en nous de bonnes pensées ;
d) des démons, qui au contraire agissent sur nos sens extérieurs ou intérieurs pour nous pousser au mal ;
e) de Dieu, qui seul peut pénétrer jusqu'au plus intime de l'âme et ne nous porte jamais qu'au bien.

962. Mais en pratique, il suffit de savoir si ces mouvements viennent du bon ou du mauvais principe : du bon principe, Dieu, les bons anges ou l'esprit aidé de la grâce ; du mauvais principe, le démon, le monde ou la chair. Les règles qui nous permettent de distinguer l'un de l'autre s'appellent règles sur le discernement des esprits. Déjà S. Paul en avait jeté les fondements, en distinguant dans l'homme la chair et l'esprit, et, en dehors de lui, l'Esprit de Dieu qui nous porte au bien et les anges déchus qui nous sollicitent au mal. Depuis lors, les auteurs spirituels, comme Cassien, S. Bernard, S. Thomas, l'auteur de l'Imitation (l. III, c. 54-55), S. Ignace, ont tracé des règles pour discerner les mouvements contraires de la nature et de la grâce.

953. Règles de S. Ignace qui conviennent particulièrement aux commençants.
Les deux premières règles se rapportent à la conduite différente que tiennent le bon et le malin esprit à l'égard des pécheurs et des personnes ferventes.

1° Première règle. Aux pécheurs qui ne mettent aucun frein à leurs passions, le démon propose des plaisirs apparents et des voluptés pour les retenir et les plonger plus avant dans le vice ; le bon esprit au contraire excite en leur conscience le trouble et le remords pour les faire sortir de leur triste état.
Deuxième règle. Quand il s'agit des personnes sincèrement converties, le démon leur suscite de la tristesse et des tourments de conscience, des obstacles de toutes sortes, pour les décourager et arrêter leurs progrès. Au contraire le bon esprit leur donne du courage, des forces, de bonnes inspirations, pour les faire avancer dans la vertu. On jugera donc de l'arbre à ses fruits : tout ce qui enraye le progrès vient du démon, tout ce qui le favorise vient de Dieu.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeJeu 12 Nov 2015 - 6:35

Appendice sur le discernement des esprits

954. 2° La troisième règle concerne les consolations spirituelles. Elles viennent de l'esprit bon : 1) lorsqu'elles produisent des mouvements intérieurs de ferveur : d’abord une étincelle, puis une flamme, enfin un brasier ardent d'amour divin ; 2) quand elles font répandre des larmes qui sont vraiment l'expression de la componction intérieure ou de l'amour de Notre Seigneur ; 3) quand elles augmentent la foi, l'espérance, la charité, ou pacifient et tranquillisent l'âme.

955. 3° Les règles suivantes (4e-9e) se rapportent aux désolations spirituelles : 1) les désolations sont des ténèbres dans l'esprit, ou des inclinations de la volonté aux choses basses et terrestres qui rendent l'âme triste, tiède et paresseuse ; 2) alors il ne faut rien changer aux résolutions qu’on a prises auparavant, comme le suggère le malin esprit, mais demeurer ferme dans les décisions antérieures ; 3) il faut même en profiter pour devenir plus fervent, donner plus de temps à la prière, à l’examen de conscience, à la pénitence ; 4) avoir confiance au secours divin, qui, bien que non senti, nous est donné réellement pour aider nos facultés naturelles à faire le bien ; 5) être patient et espérer que la consolation reviendra ; se dire que la désolation peut être un châtiment de notre tiédeur ; une épreuve, Dieu voulant nous faire toucher du doigt ce que nous pouvons quand nous sommes privés de consolations ; une leçon, Dieu voulant nous montrer que nous sommes incapables de nous procurer des consolations, et nous guérir ainsi de notre orgueil.

956. 4° La règle onzième revient sur les consolations pour nous avertir qu’il faut alors faire provision de courage pour se bien comporter au temps de la désolation ; et pour nous avertir que nous devons nous humilier en voyant le peu que nous pouvons quand nous sommes privés de la consolation sensible, et au contraire que nous pouvons beaucoup au temps de la désolation, si nous nous appuyons sur Dieu.

957. Les trois dernières règles (12e-14e) exposent en vue de les dévoiler, les ruses du démon pour nous séduire : a). il agit comme une femme méchante, qui est faible quand on lui résiste, mais ardente et cruelle quand on lui cède ; il faut donc résister vigoureusement au démon ; b) il se conduit comme un séducteur qui demande le secret à la personne qu’il sollicite au mal ; donc le meilleur moyen de le vaincre est de tout découvrir à son directeur ; c) il imite un capitaine, qui, pour emporter une place, l'attaque du côté le plus faible ; il importe donc de surveiller ce point faible dans son examen de conscience.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeVen 13 Nov 2015 - 3:04

Synthèse de ce premier livre

Le but poursuivi par les commençants, c'est la purification de l'âme, pour que, dégagés des restes et des occasions du péché, ils puissent s'unir à Dieu.

958. Pour réaliser ce but, ils ont recours à la prière ; en rendant à Dieu leurs devoirs de religion, ils l'inclinent à leur pardonner toutes leurs fautes passées ; en l'invoquant avec confiance, en union avec le Verbe Incarné, ils obtiennent des grâces de contrition et de bon propos qui purifient de plus en plus leur âme et les préservent contre les rechutes de l'avenir. Ce résultat est obtenu d'une façon encore plus assurée par la méditation : les convictions inébranlables qu'on y acquiert par de longues et sérieuses réflexions, les retours sur soi-même qui nous montrent mieux nos misères et notre pauvreté, les prières ardentes qui jaillissent alors du fond de ce pauvre cœur, les résolutions qu'on y prend et qu'on essaie de pratiquer, tout cela purifie l'âme, lui inspire l'horreur du péché et de ses occasions et la rend plus forte contre les tentations, plus généreuse dans la pratique de la pénitence.

959. Car, comprenant mieux la grandeur de l'offense faite à Dieu par le péché, et le devoir strict de la réparation, elle entre courageusement dans les voies de la pénitence ; en union avec Jésus, qui a voulu être pénitent pour nous, elle entretient en son cœur des sentiments de confusion, de contrition et d'humiliation, et se reproche sans cesse son péché. Dans ces sentiments, elle se livre aux austérités de la pénitence, accepte généreusement les croix providentielles que Dieu lui envoie, s'impose quelques privations, pratique l'aumône, et ainsi répare le passé.
Afin d'éviter le péché à l'avenir, elle pratique la mortification, disciplinant ses sens extérieurs et intérieurs, son intelligence et sa volonté, en un mot, toutes ses facultés pour les soumettre à Dieu et ne rien faire qu'en conformité à sa sainte volonté.
Sans doute il y a en elle des tendances mauvaises profondes qui s'appellent les sept péchés capitaux ; mais, appuyée sur la grâce divine, elle entreprend de les déraciner ou du moins de les affaiblir ; elle lutte vaillamment contre chacun d'eux en particulier, et le moment vient où elle les a suffisamment maîtrisés.
Malgré tout, des tentations, parfois terribles, s'élèveront des bas-fonds de l'âme, et seront excitées par le démon et par le monde. Mais sans se décourager, appuyée sur Celui qui a vaincu le monde et la chair, elle luttera dès le début et aussi longtemps qu'il le faudra contre ces assauts de l'ennemi ; et, avec la grâce de Dieu, la plupart du temps ces attaques ne seront que l'occasion d'une victoire ; si une chute malheureuse survenait, l'âme, humiliée mais confiante, se jetterait aussitôt dans les bras de la Miséricorde Divine pour implorer son pardon. Une chute ainsi réparée ne serait pas un obstacle à son avancement spirituel.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeDim 15 Nov 2015 - 4:28

960. Nous devons toutefois ajouter que les purifications actives que nous avons décrites en ce premier livre ne suffisent pas à rendre une âme parfaitement pure.
Aussi ce travail de purification continuera pendant la voie illuminative par la pratique positive des vertus morales et théologales. Il ne sera complet que lorsque viendront, dans la voie unitive, ces purifications passives, si bien décrites par S. Jean de la Croix, qui donnent à l’âme la pureté de cœur parfaite normalement nécessaire à la contemplation. Nous en parlerons au troisième livre.

Livre II

La voie illuminative ou l'état des âmes en progrès


961. Quand on a purifié son âme des fautes passées par une longue et laborieuse pénitence, proportionnée au nombre et à la gravité de ses fautes ; quand on s'est affermi dans la vertu par la pratique de la méditation, de la mortification et de la résistance aux inclinations mauvaises et aux tentations, on entre dans la voie illuminative. Elle est ainsi appelée parce qu'elle consiste surtout à imiter Notre Seigneur par la pratique positive des vertus chrétiennes ; or Jésus est la lumière du monde, et qui le suit ne marche pas dans les ténèbres : « Qui sequitur me, non ambutat in tenebris, sed habebit lumen vitæ » (Joan., VIII, 12).

Introduction

Avant de décrire les vertus que doivent pratiquer les âmes en progrès, nous avons trois questions préliminaires à élucider : 1° quels sont ceux à qui convient la voie illuminative ; 2° quel est le programme à suivre dans cette voie ; 3° quelle est la différence entre les âmes pieuses et les âmes ferventes qui cheminent en cette voie.

I. Quels sont ceux à qui convient là voie illuminative

962. Ste Thérèse décrit ainsi les habitants des troisièmes demeures, c’est-à-dire, les âmes en progrès : « Elles ont un grand désir de ne pas offenser la divine Majesté : elles évitent même les péchés véniels ; elles aiment la pénitence ; elles ont leurs heures de recueillement ; elles emploient utilement le temps ; elles s'exercent dans les œuvres de charité envers le prochain. Tout est bien réglé en elles : leurs paroles, leurs habits, le gouvernement de leur maison, si elles en ont une à conduire ».

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeLun 16 Nov 2015 - 5:44

Livre II

La voie illuminative ou l'état des âmes en progrès


963. 1° Puisque la voie illuminative consiste dans l'imitation de Notre Seigneur, il faut, pour y entrer, réaliser les trois conditions suivantes, qui nous permettent de suivre le divin Maître par la pratique positive des vertus dont il nous a donné l'exemple.
A) Il faut avoir déjà acquis une certaine pureté de cœur pour pouvoir aspirer, sans trop de témérité, à cette union habituelle avec Notre Seigneur que suppose l'imitation de ses vertus : tant que l'âme demeure exposée à tomber de temps en temps dans le péché mortel, elle doit avant tout lutter énergiquement contre les occasions de péché, les tendances mauvaises de la nature, et les tentations ; c'est après avoir surmonté ces difficultés qu'elle s'occupe plus utilement du côté positif des vertus. Il faut aussi qu'elle ait en horreur le péché véniel de propos délibéré et s'efforce de l'éviter.
B) Il faut en outre qu'elle ait mortifié ses passions. Pour suivre Notre Seigneur, il importe en effet de renoncer non seulement au péché mortel mais encore au péché véniel de propos délibéré, surtout à celui qu'on commet fréquemment et auquel on a des attaches. Or c'est en luttant vaillamment contre les passions et les vices capitaux qu'on parvient à cette maîtrise de soi qui permet de pratiquer le côté positif des vertus et de se rapprocher ainsi progressivement du divin Modèle. Alors en effet on peut avoir une vie bien réglée, des moments de récollection, et employer son temps à l'accomplissement de ses devoirs d'état.

964. C) Il est enfin nécessaire d'avoir acquis par la méditation des convictions profondes sur toutes les grandes vérités, afin qu'on puisse donner plus de temps aux pieuses affections et à la prière proprement dite dans l'oraison. C'est en effet par ces affections et par la demande qu'on attire en soi les vertus de Notre Seigneur et qu'on peut les pratiquer sans trop de difficultés.
On reconnaît donc les progressants à ces deux signes principaux : 1) ils éprouvent une grande difficulté à faire une oraison purement discursive ; l'attrait du Saint Esprit les porte à joindre aux raisonnements beaucoup d'affections ; 2) ils ont un désir ardent et habituel de s'unir à Notre Seigneur, de le connaître, de l'aimer, de l'imiter.

965. 2° De ce que nous venons de dire découlent les différences principales entre les deux voies, purgative et illuminative.
A) Le but, de part et d'autre, c'est bien l'effort et la lutte ; mais les commençants luttent contre le péché et ses causes, tandis que les âmes en progrès luttent pour orner leur âme en acquérant les vertus de Notre Seigneur.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeMar 17 Nov 2015 - 3:57

Livre II

La voie illuminative ou l'état des âmes en progrès


965. 2° De ce que nous venons de dire découlent les différences principales entre les deux voies, purgative et illuminative.
A) Le but, de part et d'autre, c'est bien l'effort et la lutte ; mais les commençants luttent contre le péché et ses causes, tandis que les âmes en progrès luttent pour orner leur âme en acquérant les vertus de Notre Seigneur.

Toutefois il n'y a pas d'opposition entre ces deux orientations ; l'une prépare à autre : en se détachant du péché et de ses causes, on pratique déjà les vertus, dans leur premier degré, qui est surtout négatif ; par ailleurs les vertus positives, qu'on pratique dans la voie illuminative, perfectionnent le détachement de soi-même et des créatures ; dans le premier cas, on met l'accent sur le côté négatif, dans le second, sur le côté positif : les deux se complètent mutuellement. On ne cesse donc pas de faire pénitence et de se mortifier, mais c'est en vue de s'unir et de ressembler davantage à Notre Seigneur.
B) Les moyens, tout en restant substantiellement les mêmes, diffèrent dans la façon dont on les met en œuvre : la méditation, qui était discursive, devient affective ; la pensée, qui se portait habituellement sur Dieu, se concentre davantage sur Notre Seigneur qu'on veut connaître, aimer, imiter : il devient véritablement le centre de notre vie.

II. Programme à suivre dans la voie illuminative


966. Ce programme découle de ce que nous avons dit.
1° Le but direct est de nous conformer à Notre Seigneur de manière à faire de lui le centre de notre vie.
A) Nous en faisons le centre de nos pensées. Nous aimons à étudier sa vie et ses mystères ; l'Evangile a pour nous des charmes nouveaux : nous le lisons lentement, affectueusement, nous intéressant aux moindres détails de la vie du Sauveur, surtout à ses vertus. Nous y trouvons des sujets d'oraison inépuisables, aimant à méditer ses paroles, à les analyser dans le détail, à nous en faire l'application. Quand nous voulons pratiquer une vertu, c’est en Jésus que nous l'étudions tout d'abord, nous rappelant ses enseignements et ses exemples, et trouvant là le motif le plus puissant pour reproduire en nous ses dispositions et ses vertus. C'est lui encore qui est le centre de nos pensées à la sainte Messe et dans la communion : les prières liturgiques sont pour nous un excellent moyen de l'étudier. Enfin on s'efforce, par de pieuses lectures, de mieux connaître l'enseignement de Notre Seigneur, surtout sa doctrine spirituelle, et c'est Jésus qu'on cherche dans les livres : Jesum quærens in libris.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeMer 18 Nov 2015 - 6:13

Livre II

II. Programme à suivre dans la voie illuminative


967. B) Cette connaissance conduit à l'amour, et Jésus devient ainsi le centre de nos affections.
a) Comment en effet pourrait-on étudier chaque jour Celui qui est la beauté et la bonté même sans se sentir épris d'amour pour lui ? « Depuis que j'ai connu Jésus-Christ, disait Lacordaire, rien ne m'a paru assez beau pour le regarder avec concupiscence ». Si les Apôtres, au Thabor, en voyant l'humanité de Notre Seigneur transfigurée, furent si ravis d'admiration et d'amour qu'ils s'écrièrent : « Il est bon pour nous de demeurer ici, bonum est nos hic esse » (Matth., XVII, 4), combien plus sommes-nous ravis nous-mêmes en face de la beauté divine qui reluit en Jésus ressuscité ? b) Et comment ne pas l'aimer en méditant souvent l'amour qu'il nous a témoigné et qu'il ne cesse de nous témoigner dans l'Incarnation, la Rédemption, et l'Eucharistie? S. Thomas a résumé, dans une strophe d'une concision merveilleuse, les grands bienfaits du Sauveur à notre égard (Hymne des Laudes du Saint Sacrement) :

Se nascens dedit sodum,
Convescens in edulium,
Se moriens in pretium,
Se regnans dat in præmium.

Au jour de sa naissance, il se fait notre compagnon de route, notre ami, notre frère, et ne nous laisse jamais seuls. En instituant l'Eucharistie, il devient notre nourriture et rassasie de son corps, de son sang, de son âme, de sa divinité nos âmes qui ont faim et soif de lui. En mourant sur la croix, il paie le prix de notre rançon, nous délivre de la servitude du péché, nous rend la vie spirituelle et nous donne la plus grande marque d'amour qui se puisse donner à des amis. Enfin, dans le ciel, il se donne lui-même en récompense, nous le possédons pendant toute l'éternité, et désormais notre bonheur se confond avec sa gloire. Nous ne saurons donc jamais assez reconnaître son infinie bonté, jamais assez l'aimer.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeJeu 19 Nov 2015 - 6:02

II. Programme à suivre dans la voie illuminative

968. C) Or l'amour conduit à l'imitation. Précisément parce qu'on est attiré vers l'ami par l'estime qu'on a pour ses vertus, on veut reproduire en soi ces mêmes vertus, afin de ne faire avec lui qu'un cœur et qu'une âme. On sent en effet que cette union, pour
être intime et profonde, ne peut se faire qu'en communiant aux pensées, aux sentiments, aux vertus de l'ami ; instinctivement on copie ce que l'on aime. Ainsi Jésus devient le centre de nos actions, de notre vie tout entière. Quand on prie, on attire en soi Notre Seigneur avec son esprit de religion, pour glorifier Dieu et demander efficacement les grâces dont on a besoin. Quand on travaille, on s'unit au divin ouvrier de Nazareth pour travailler, comme lui, à la gloire de Dieu et au salut des âmes. Quand on veut acquérir une vertu, on attire en soi Jésus, modèle parfait de cette vertu, et avec lui on s’efforce de la pratiquer. Il n’est pas jusqu’aux récréations qui ne soient prises en union avec lui et dans son esprit, en vue de mieux travailler ensuite aux grands intérêts de Dieu et de son Eglise.

969. 2° Mais, pour atteindre ce but, il faut des moyens, et ces moyens seront, outre la prière et l'oraison affective, l'effort soutenu pour pratiquer les vertus chrétiennes qui nous font mieux connaître, aimer et imiter Notre Seigneur, à savoir les vertus théologales et les vertus morales. On vise à la vertu solide basée non sur des émotions, mais sur des convictions profondes.
A) Ces vertus se pratiquent parallèlement, en ce sens qu'on ne peut s'exercer aux vertus morales sans s'exercer aux vertus théologales, et réciproquement. Ainsi on ne peut cultiver la prudence chrétienne sans être guidé par les lumières de la foi, soutenu par l'espérance et stimulé par l'amour de Dieu ; de même la foi et l'espérance supposent la prudence, la force et la tempérance ; et ainsi des autres vertus.
Toutefois il est des vertus qui conviennent mieux à tel ou tel stage de la voie illuminative. Ainsi ceux qui entrent dans cette voie mettent l'accent sur certaines vertus morales, dont ils sentent davantage le besoin pour triompher de la sensualité ou de l'orgueil. Plus tard, quand on a dominé ces vices, on s'adonnera plus spécialement aux vertus théologales, qui nous unissent plus directement à Dieu.

970. B) Pour mieux comprendre cette doctrine il faut dès maintenant indiquer brièvement la différence entre ces vertus. a) Les vertus théologales ont pour objet direct Dieu lui-même et pour motif un attribut divin ; ainsi par la foi, je crois en Dieu appuyé sur son autorité divine ; par la charité je l'aime à cause de son infinie bonté. Par là même ces vertus nous unissent directement à Dieu : la foi nous fait communier à sa pensée, la charité à son amour. b) Les vertus morales ont pour objet direct un bien créé, et pour motif un bien honnête ; ainsi la justice a pour objet de rendre à chacun ce qui lui est dû, et son motif est l'honnêteté. Ces vertus préparent notre union à Dieu en écartant les obstacles, comme l'injustice, et même commencent cette union : car, en étant juste, je m'unis à Dieu qui est la justice même. Mais ce sont les vertus théologales qui, plus directement unifiantes, consomment cette union.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeVen 20 Nov 2015 - 2:57

II. Programme à suivre dans la voie illuminative

971. C) Il en résulte que si on étudie les vertus selon l'ordre de dignité, on doit commencer par les vertus théologales ; mais si on suit l'ordre psychologique, qui va du moins parfait au plus parfait, comme nous le faisons ici, il faut commencer par les vertus morales, en n'oubliant pas toutefois notre remarque précédente sur le développement parallèle des vertus chrétiennes.

III. Deux catégories d'âmes en progrès

Dans la voie illuminative, on peut distinguer bien des catégories d'âmes, et surtout deux principales : les âmes pieuses et les âmes ferventes.

972. 1° Les premières ont de la bonne volonté, de l'élan vers le bien, et font des efforts sérieux pour éviter les fautes délibérées. Mais elles sont encore vaniteuses et présomptueuses ; peu accoutumées à l'abnégation, elles manquent d'énergie, de constance, surtout quand viennent les épreuves. De là des oscillations trop nombreuses dans leur conduite : prête à tout souffrir quand les épreuves sont encore lointaines, elles manquent de patience et se plaignent quand elles sont en face de la douleur ou de la sécheresse ; promptes à prendre de généreuses résolutions, elles ne les accomplissent qu'imparfaitement, surtout si des difficultés imprévues se présentent. Aussi leurs progrès sont lents, et elles ont besoin de cultiver les vertus de force, de constance et d'humilité.

973. 2° Les âmes ferventes sont plus humbles et plus généreuses. Défiantes d'elles-mêmes et confiantes en Dieu, déjà accoutumées à l'abnégation chrétienne, elles sont plus énergiques et plus constantes. Toutefois leur renoncement n'est ni absolu ni universel : elles ont un grand désir de perfection, mais leur vertu n'a pas été assez affermie par l'épreuve. Quand la consolation et la jouissance se présentent, elles les acceptent volontiers, et s'y reposent avec complaisance ; elles n'ont pas encore l'amour de la croix. Les résolutions énergiques prises le matin ne sont qu'en partie exécutées, parce qu'elles ne sont pas assez constantes dans leurs efforts. Elles ont fait assez de progrès en l'amour divin pour renoncer aux choses dangereuses, mais affectionnent parfois avec excès ce que Dieu leur permet d'aimer, leurs parents, leurs amis, les consolations qu'elles trouvent dans leurs exercices spirituels. Elles ont donc à se détacher encore plus parfaitement de tout ce qui gêne leur union à Dieu.
Nous ne traiterons pas à part de ces deux catégories d'âmes ; mais le directeur choisira, parmi les vertus que nous décrivons, celles qui conviennent le mieux à chaque âme.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeVen 20 Nov 2015 - 20:08

II. Programme à suivre dans la voie illuminative

974. Le but des âmes en progrès étant de faire de Jésus le centre de leur vie : 1° elles s'appliqueront avec soin à l'oraison affective pour y puiser la connaissance, l'amour et l'imitation de leur divin modèle. 2° Elles pratiqueront aussi d'une façon spéciale, mais non exclusive, ces vertus morales qui, en les dégageant des obstacles qui s'opposent à l'union à Dieu, commenceront à les unir à Celui qui est l'exemplaire de toute perfection. 3° Alors les vertus théologales, qu'elles avaient déjà pratiquées dans la voie purgative et parallèlement avec les vertus morales, se développent en elles et deviennent le mobile principal de leur vie. 4° Mais, comme la lutte est loin d'être finie, il y aura encore des retours offensifs de l'ennemi qu'il faudra prévoir et combattre victorieusement . D'où quatre chapitres.

CH. I. De l'oraison affective propre à cette voie
CH. II. Des vertus morales
CH. III. Des vertus théologales
CH. IV. De la lutte contre les retours offensifs de l'ennemi

La voie illuminative ou l'état des âmes en progrès

975. Les âmes en progrès continuent de faire les exercices spirituels des commençants, n° 657, en augmentant leur nombre et leur durée, et en se rapprochant ainsi de la prière habituelle déjà décrite, n° 522, et qui ne se réalise complètement que dans la voie unitive. Elles s'appliquent surtout à l'oraison affective, qui peu à peu remplace pour elles la méditation discursive. Nous exposerons donc 1° sa nature ; 2° ses avantages ; 3° ses difficultés ; 4° la méthode qu'on y peut suivre.

Art I. Nature de l'oraison affective

976. 1° Définition. L'oraison affective est, comme le mot l'indique, celle où dominent les pieuses affections, c'est-à-dire, les divers actes de volonté par lesquels nous exprimons à Dieu notre amour et le désir de le glorifier. Dans cette oraison le cœur a plus de part que l'esprit. Les commençants, avons-nous dit n° 668, ont besoin d’acquérir des convictions : ils insistent donc sur les raisonnements, et ne donnent qu'une place fort restreinte aux affections. (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
ami de la Miséricorde
Martyr du forum
Martyr du forum
ami de la Miséricorde



Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 9:11

Art I. Nature de l'oraison affective

976. 1° (...) Mais au fur et à mesure que ces convictions s'enracinent profondément dans l'âme, il suffit de peu de temps pour les renouveler, et alors on fait la part plus large aux affections. Eprise de l'amour de Dieu et de la beauté de la vertu, l'âme s'élève plus facilement par de pieux élans vers l'auteur de tout bien pour l'adorer, le bénir, le remercier, l'aimer ; vers Notre Seigneur Jésus-Christ, son Sauveur, son modèle, son chef, son ami, son frère, pour lui offrir ses sentiments les plus affectueux ; vers la T. Ste Vierge, la mère de Jésus et la nôtre, la distributrice des faveurs divines, pour lui exprimer l'amour le plus filial, le plus confiant, le plus généreux, n° 166. D'autres sentiments jaillissent spontanément de son cœur, sentiments de honte, de confusion et d'humiliation à la vue de ses misères, désirs ardents de mieux faire, prières confiantes pour en obtenir la grâce ; sentiments de zèle pour la gloire de Dieu, qui la font prier pour tous les grands intérêts de l'Eglise et des âmes.

977. 2° Passage de la méditation à l'oraison affective. Ce n'est pas tout d'un coup qu'on arrive à cette oraison. Il y a une période de transition où l'on mélange plus ou moins les considérations et les affections. Il en est une autre où les considérations se font encore, mais sous forme de colloque : Aidez-moi, ô mon Dieu, à bien comprendre la nécessité de telle vertu ; et on réfléchit quelques minutes ; puis on continue : merci, mon Dieu, de vos divines lumières ; ayez la bonté de faire pénétrer ces convictions plus avant dans mon âme, puisqu'elles influent plus efficacement sur ma conduite... Aidez-moi, je vous prie, à voir combien je suis éloigné de cette vertu... ce que j'ai à faire pour la mieux pratiquer aujourd'hui même. Enfin le moment arrive où les raisonnements cessent presque complètement, ou du moins se font si brièvement que la plus grande partie de l'oraison se passe en pieux colloques. Parfois cependant on sent le besoin de revenir momentanément aux considérations pour occuper suffisamment son esprit. En tout cela il faut suivre les mouvements de la grâce contrôlés par le directeur.

978. 3° Signes qui justifient ce passage. A) Il importe de connaître les signes auxquels on reconnaît qu'il est temps de quitter la méditation pour l'oraison affective. Il serait imprudent de le faire trop ; car alors, l'âme n'étant pas encore assez avancée pour entretenir ces affections, tomberait dans la distraction ou la sécheresse. D'un autre côté il serait fâcheux de le faire trop tard ; car, de l'aveu de tous les auteurs spirituels, l'oraison affective est plus fructueuse que la méditation, parce que c’est surtout par des actes de volonté que nous glorifions Dieu et attirons en nous les vertus.
B) Ces signes sont les suivants : 1) quand, malgré sa bonne volonté, on a de la peine à faire des raisonnements ou à en tirer du profit, et que par ailleurs on est porté aux affections ; 2) lorsque les convictions sont si profondément enracinées que l'âme se sent convaincue dès le début de l'oraison ; 3) lorsque le cœur, détaché du péché, se porte facilement vers Dieu ou Notre Seigneur. Mais, comme on est mauvais juge en sa propre cause, on soumettra ces signes au jugement du directeur.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saintmichel-princedesanges.com/
Contenu sponsorisé





Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Empty
MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 21 Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey
Revenir en haut 
Page 21 sur 31Aller à la page : Précédent  1 ... 12 ... 20, 21, 22 ... 26 ... 31  Suivant
 Sujets similaires
-
»  Méditation sur la Miséricorde avec le B Père Sopocko
» Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
» Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
» Méditation avec l'Echelle Sainte de St Jean Climaque
» Méditation du jour avec l'Imitation de Jésus-Christ

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ephata - forum :: Le pèlerin d'Emmaüs :: Prière-
Sauter vers: