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 Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeLun 23 Nov 2015 - 5:04

Art I. Nature de l'oraison affective

979. 4° Moyens de cultiver les affections. A) C'est surtout en s'exerçant à la vertu de charité qu'on multiplie et qu'on prolonge les pieuses affections : elles jaillissent en effet d'un cœur où domine l’amour de Dieu. C'est lui qui nous fait admirer les perfections divines ; éclairé par la foi, il met devant nos yeux la beauté, la bonté, la Miséricorde infinie de Dieu ; et alors naît spontanément un sentiment de révérence et d'admiration, qui à son tour provoque la reconnaissance, la louange, la complaisance ; plus on aime Dieu et plus se prolongent ces actes divers. Il en est de même de l’amour envers N. S. Jésus-Christ: quand on repasse dans son esprit les bienfaits que nous avons signalés, n° 967, les souffrances endurées pour nous par cet aimable Sauveur, l'amour qu'il nous témoigne encore dans l'Eucharistie, on se laisse aller facilement aux sentiments d'admiration, d'adoration, de reconnaissance, de compassion, d'amour, et on sent le besoin de louer et de bénir Celui qui nous aime tant.

980. B) Pour favoriser cet amour divin, on conseillera aux progressants de méditer souvent sur les grandes vérités qui nous rappellent ce que Dieu a fait et ne cesse de faire pour nous : a) L'habitation des trois divines personnes dans notre âme et leur action paternelle sur nous (n° 92-130) ; b) Notre incorporation au Christ et son rôle dans notre vie chrétienne (n° 132-153) ; sa vie, ses mystères, surtout sa douloureuse Passion, son amour dans l’Eucharistie ; c) Le rôle de la Ste Vierge, des Anges et des Saints dans la vie chrétienne (n° 154-189) : nous trouvons là en effet un moyen précieux de varier nos affections, en nous adressant tantôt à notre Mère du Ciel, tantôt aux SS. Anges, surtout à notre ange gardien, tantôt aux Saints, surtout à ceux qui nous inspirent une plus grande dévotion ; d) Les prières vocales, qui, comme le Pater, l’Ave Maria, l'Adoro te devote latens deitas, etc... sont pleines de sentiments d'amour, de reconnaissance, de conformité à la volonté de Dieu ; e) Les principales vertus, comme la religion envers Dieu, l'obéissance à l'égard des supérieurs, l'humilité, la force, la tempérance, et surtout les trois vertus théologales : on considérera ces vertus non pas dans leur caractère abstrait, mais en tant que pratiquées par Notre Seigneur, et c'est pour lui ressembler et lui témoigner son amour qu'on essaiera de les pratiquer. f) On ne cessera pas de méditer sur la pénitence, la mortification, le péché, les fins dernières ; mais on le fera d'une autre manière que les commençants. Ainsi on considérera Jésus comme modèle parfait de pénitence et de mortification, comme chargé de nos péchés et les expiant par un long martyre, et on s'efforcera de l'attirer en soi avec toutes ces vertus. Si on médite sur la mort, le ciel et l'enfer, ce sera pour se détacher des choses créées pour s'unir à Jésus, et par là s'assurer la grâce d'une bonne mort et une belle place dans le ciel près de Jésus.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeMar 24 Nov 2015 - 6:10

ART. II. Avantages de l'oraison affective

Ces avantages découlent de la nature même de cette oraison.
981. 1° Le principal, c'est une union plus intime et plus habituelle avec Dieu. En multipliant les affections, elle produit en nous un accroissement d'amour pour Dieu...
les affections sont ainsi effet et cause : elles naissent de l'amour de Dieu, mais aussi elles le perfectionnent, puisque les vertus croissent par la répétition des mêmes actes. Par là même elles augmentent notre connaissance des perfections divines. Car, comme le fait remarquer S. Bonaventure, la meilleure manière de connaître Dieu est d'expérimenter la douceur de son amour ; ce mode de connaissance est bien plus excellent, plus noble et plus délectable que la recherche par voie de raisonnement. De même en effet qu'on juge mieux de l'excellence d'un arbre en goûtant la saveur de son fruit, ainsi on apprécie mieux l'excellence des attributs divins quand on expérimente la suavité de l'amour de Dieu. Cette connaissance augmente à son tour notre charité, notre ferveur, et nous donne de l'élan pour pratiquer plus parfaitement toutes les vertus.

982. 2° En augmentant la charité, l'oraison affective perfectionne par là même toutes les vertus qui en découlent : a) la conformité à la volonté de Dieu : on est heureux de faire la volonté de celui qu'on aime ; b) le désir de la gloire de Dieu et du salut des âmes : quand on aime, on ne peut s'empêcher de louer et de faire louer l'objet de son affection ; c) l'amour du silence et du recueillement : on veut se trouver seul à seul avec Celui qu'on aime, pour penser plus souvent à lui et lui redire son amour ; d) le désir de la communion fréquente : on désire posséder le plus parfaitement possible l'objet de son amour, on est heureux de le recevoir dans son cœur et de lui demeurer uni tout le long du jour ; e) l'esprit de sacrifice : on sait qu'on ne peut s'unir au divin Crucifié et, par lui, à Dieu lui-même, que, dans la mesure où on renonce à soi-même et à ses aises, pour porter sa croix sans défaillir, et accepter toutes les épreuves que nous envoie la Providence.

983. 3° On y trouve aussi souvent la consolation spirituelle : il n'est pas en effet de joie plus pure et plus douce que celle qu'on trouve en la compagnie d'un ami ; et, comme Jésus est le plus tendre et le plus généreux des amis, on goûte en sa présence quelque chose des joies du ciel : esse cum Jesu dulcis paradisus. Sans doute à côté de ces joies, il y a parfois des sécheresses ou d'autres épreuves ; mais elles sont acceptées avec une douce résignation, on ne cesse de redire à Dieu que, malgré tout, on veut l'aimer et le servir ; et la pensée qu'on souffre pour Dieu est déjà un adoucissement à nos peines, une consolation. On peut ajouter que l'oraison affective est moins pénible que l'oraison discursive ; dans cette dernière, on se fatigue vite à suivre des raisonnements, tandis que si on laisse aller son cœur à des sentiments d'amour, de reconnaissance, de louange, l'âme y goûte un doux repos qui lui permet de réserver ses efforts pour le temps de l'action.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeMar 24 Nov 2015 - 18:57

984. 4° Enfin l'oraison affective, en se simplifiant, c'est-à-dire en diminuant le nombre et la diversité des affections pour intensifier certaines d'entre elles, nous conduit peu à peu à l'oraison de simplicité, qui est déjà une contemplation acquise, et prépare ainsi à la contemplation infuse ou proprement dite les âmes qui y sont appelées. Nous en parlerons dans la voie unitive.

ART. III. Les inconvénients et dangers de l'oraison affective

Les meilleures choses ont leurs inconvénients et leurs dangers : il en est ainsi de l'oraison affective qui, si elle n’est pas faite selon les règles de la discrétion conduit à des abus. Nous allons signaler les principaux avec leurs remèdes.

985. Le premier est la contention, qui amène 985 la fatigue et l'épuisement. Il en est en effet qui, voulant intensifier leurs affections, font des efforts de tête et de cœur, se battent les flancs, s'excitent violemment à produire des actes, des élans d'amour, où la nature a beaucoup plus de part que la grâce. Avec de tels efforts le système nerveux se fatigue, le sang afflue au cerveau, une sorte de fièvre lente consume les forces, et on est vite épuisé. Il peut même arriver que des désordres physiologiques en soient la suite, et qu'aux pieuses affections se mêlent des sensations plus ou moins sensuelles.

986. C'est là un grave défaut, auquel il importe de remédier dès le début, en suivant les avis d'un sage directeur auquel on ne manquera pas de signaler cet état. Or le remède, c'est d'être bien convaincu que le véritable amour de Dieu consiste beaucoup plus dans la volonté que dans la sensibilité, que la générosité de cet amour n'est pas dans des élans violents mais dans le dessein calme et arrêté de ne rien refuser à Dieu. N'oublions pas que l’amour est un acte de la volonté ; sans doute il rejaillit souvent sur la sensibilité, et y produit des émotions plus ou moins fortes, mais celles-ci ne sont pas la vraie dévotion, elles n'en sont que des manifestations accidentelles, et doivent demeurer subordonnées à la volonté, être modérées par elle, faute de quoi, elles prennent le dessus, ce qui est un désordre, et, au lieu de favoriser la piété solide, la font dégénérer en amour sensible et parfois sensuel : car toutes les émotions violentes sont au fond du même genre, et l'on passe facilement de l'une à l'autre. Il faut donc tendre à spiritualiser ses affections, à les calmer, à les mettre au service de la volonté ; alors on goûtera une paix qui surpassera tout sentiment : « pax Dei qua exsuperat omnem sensum » (Phil., IV, 7).

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeMar 24 Nov 2015 - 19:00

984. 4° Enfin l'oraison affective, en se simplifiant, c'est-à-dire en diminuant le nombre et la diversité des affections pour intensifier certaines d'entre elles, nous conduit peu à peu à l'oraison de simplicité, qui est déjà une contemplation acquise, et prépare ainsi à la contemplation infuse ou proprement dite les âmes qui y sont appelées. Nous en parlerons dans la voie unitive.

ART. III. Les inconvénients et dangers de l'oraison affective

Les meilleures choses ont leurs inconvénients et leurs dangers : il en est ainsi de l'oraison affective qui, si elle n’est pas faite selon les règles de la discrétion conduit à des abus. Nous allons signaler les principaux avec leurs remèdes.

985. Le premier est la contention, qui amène 985 la fatigue et l'épuisement. Il en est en effet qui, voulant intensifier leurs affections, font des efforts de tête et de cœur, se battent les flancs, s'excitent violemment à produire des actes, des élans d'amour, où la nature a beaucoup plus de part que la grâce. Avec de tels efforts le système nerveux se fatigue, le sang afflue au cerveau, une sorte de fièvre lente consume les forces, et on est vite épuisé. Il peut même arriver que des désordres physiologiques en soient la suite, et qu'aux pieuses affections se mêlent des sensations plus ou moins sensuelles.

986. C'est là un grave défaut, auquel il importe de remédier dès le début, en suivant les avis d'un sage directeur auquel on ne manquera pas de signaler cet état. Or le remède, c'est d'être bien convaincu que le véritable amour de Dieu consiste beaucoup plus dans la volonté que dans la sensibilité, que la générosité de cet amour n'est pas dans des élans violents mais dans le dessein calme et arrêté de ne rien refuser à Dieu. N'oublions pas que l’amour est un acte de la volonté ; sans doute il rejaillit souvent sur la sensibilité, et y produit des émotions plus ou moins fortes, mais celles-ci ne sont pas la vraie dévotion, elles n'en sont que des manifestations accidentelles, et doivent demeurer subordonnées à la volonté, être modérées par elle, faute de quoi, elles prennent le dessus, ce qui est un désordre, et, au lieu de favoriser la piété solide, la font dégénérer en amour sensible et parfois sensuel : car toutes les émotions violentes sont au fond du même genre, et l'on passe facilement de l'une à l'autre. Il faut donc tendre à spiritualiser ses affections, à les calmer, à les mettre au service de la volonté ; alors on goûtera une paix qui surpassera tout sentiment : « pax Dei qua exsuperat omnem sensum » (Phil., IV, 7).

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeMer 25 Nov 2015 - 19:37

ART. III. Les inconvénients et dangers de l'oraison affective

987. 2° Le second défaut est l'orgueil et la présomption. Parce qu'on a de bons et nobles sentiments, de saints désirs, de beaux projets d'avancement spirituel, parce qu'on a de la ferveur sensible, et que, dans ces moments, on méprise les plaisirs, les biens et les vanités du siècle, on se croit volontiers beaucoup plus avancé qu'on ne l'est, on se demande même si on n'est pas déjà tout près des cimes de la perfection et de la contemplation ; parfois même, à l'oraison, on retient sa respiration, dans l'attente des communications divines. De tels sentiments montrent clairement au contraire qu'on est encore bien loin de ces hauts sommets : car les saints, les fervents se défient d'eux-mêmes, s'estiment toujours les pires et croient volontiers que les autres sont meilleurs qu'eux. Il faut donc revenir à la pratique de l'humilité, de la défiance de soi-même, en tenant compte de ce que nous dirons plus tard de cette vertu. Du reste, quand ces sentiments d'orgueil se développent, Dieu se charge souvent de ramener ces âmes à de justes sentiments de leur indignité et de leur incapacité, en les privant de consolations, de grâces de choix : elles comprennent alors qu'elles sont encore bien loin du but désiré.

988. 3° Il en est aussi qui mettent toute leur dévotion dans la recherche des consolations spirituelles, et négligent leurs devoirs d'état et la pratique des vertus ordinaires : pourvu qu'elles fassent de belles oraisons, elles s'imaginent être parfaites. C'est là une grande illusion : il n'est point de perfection sans conformité à la volonté divine ; or cette volonté, c'est que nous accomplissions fidèlement, outre les commandements, les devoirs d'état, que nous pratiquions les petites vertus de modestie, de douceur, de condescendance, d'amabilité, aussi bien que les grandes. Croire qu'on est un saint parce qu'on aime l'oraison et surtout ses consolations, c'est oublier que celui-là seul est parfait qui fait la volonté de Dieu : « Ce ne sont pas ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais bien celui qui fait la volonté de mon Père » (Matth., VII, 21).
Mais quand on sait écarter les obstacles et les dangers par les moyens que nous avons indiqués, il reste que l'oraison affective est très utile à notre progrès spirituel comme au zèle apostolique. Voyons donc quelles sont les méthodes qui nous permettent le mieux de la cultiver.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeVen 27 Nov 2015 - 3:12

ART. IV. Méthodes d'oraison affective

Ces méthodes se ramènent à deux types : la méthode de S. Ignace et celle de S. Sulpice.

I. Les méthodes de S. Ignace


Parmi les méthodes ignatiennes, il en est trois qui se rapportent à l'oraison affective : 1° la contemplation ; 2° l'application des sens ; 3° la seconde manière de prier.

1° La contemplation ignatienne


989. Il s'agit ici non de la contemplation infuse ni même de la contemplation acquise, mais d'une méthode d'oraison affective. Contempler un objet, ce n'est pas le regarder en passant, mais posément et avec goût jusqu'à ce qu'on soit pleinement satisfait ; c'est le regarder avec admiration, avec amour comme une mère contemple son enfant. Cette contemplation peut porter sur les mystères de Notre Seigneur ou sur les attributs divins.
Quand on médite sur un mystère : 1) on contemple les personnes qui interviennent dans ce mystère, par exemple, la Ste Trinité, Notre Seigneur, la Ste Vierge, les hommes, on voit leur extérieur et leur intérieur ; 2) on écoute leurs paroles, on se demande à qui elles sont adressées, ce qu'elles expriment ; 3) On considère les actions, leur nature et leurs circonstances : le tout en vue de rendre ses devoirs à Dieu, à Jésus, à Notre Dame, de mieux connaître et de mieux aimer Notre Seigneur.

990. Pour que cette contemplation soit plus fructueuse, on regarde le mystère non pas comme un événement passé, mais comme se déroutant actuellement sous nos yeux : il subsiste en effet par la grâce qui y est attachée. De plus on n'y assiste pas en simple spectateur, mais en y prenant une part active, par exemple en s'unissant aux sentiments de la Vierge, au moment de la naissance de l'Enfant-Dieu. On y cherchera, en outre, un résultat pratique, par exemple, une connaissance plus intime de Jésus, un amour plus généreux pour lui. Comme on le voit, il est facile de faire rentrer dans ce cadre tous les sentiments d'admiration, d'adoration, de reconnaissance, d'amour envers Dieu, comme aussi de componction, de confusion, de contrition à la vue de nos péchés, et enfin toutes les prières que nous pouvons faire pour nous et pour les autres. Pour que la multiplicité de ces affections ne nuise pas à la paix et à la tranquillité de l'âme, on n'oubliera pas cette remarque si sage de S. Ignace : « Si j'éprouve dans un point les sentiments que je voulais exciter en moi, je m'y arrêterai et reposerai, sans me mettre en peine de passer outre, jusqu'à ce que mon âme soit pleinement satisfaite ; car ce n'est pas l'abondance de la science qui rassasie l'âme et la satisfait, mais le sentiment et le goût intérieur des vérités qu'elle médite » (Ex. spirituels, 2e annot., 4e addit.).

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeSam 28 Nov 2015 - 3:20

ART. IV. Méthodes d'oraison affective

2° L’application des cinq sens

991. On désigne sous ce nom une manière de méditer très simple et très affectueuse.
Elle consiste à exercer les cinq sens imaginatifs ou spirituels sur quelque mystère de Notre Seigneur, afin de faire pénétrer plus avant dans notre âme toutes les circonstances de ce mystère et d'exciter dans notre cœur de pieux sentiments et de bonnes résolutions.

Prenons un exemple tiré du mystère de Noël.

1) Application de la vue : je vois le petit enfant dans la crèche, cette paille sur laquelle il est couché, ces langes qui l’enveloppent... je vois ses petites mains qui tremblent de froid, ses yeux mouillés de larmes... C'est mon Dieu : je l’adore avec une foi vive. Je vois la Ste Vierge : quelle modestie, quelle beauté céleste !... je la vois qui prend l’enfant Jésus dans ses bras, qui l'enveloppe de langes, qui le presse sur son cœur, et le couche sur la paille : c'est son Fils et c'est son Dieu ! J'admire, je prie... je pense à la sainte communion : c'est le même Jésus que je reçois... Ai-je la même foi, le même amour ?
2) Application de l’ouïe. J'entends les vagissements du divin Enfant... les gémissements que lui arrache la souffrance... Il a froid, il souffre surtout de l’ingratitude des hommes... J'entends les paroles de son Cœur au Cœur de sa sainte Mère, la réponse de celle-ci, réponse pleine de foi, d'adoration, d'humilité, d'amour ; et je m'unis à ses sentiments...
3) Application de l'odorat. Je respire le parfum des vertus de la crèche, la bonne odeur de Jésus-Christ, et je supplie mon Sauveur de me donner ce sens spirituel qui me permettra de respirer le parfum de son humilité...
4) Application du goût. Je goûte le bonheur d’être avec Jésus, Marie, Joseph, le bonheur de les aimer, et pour le mieux goûter, je resterai silencieusement tout près de mon Sauveur.
5) Application du toucher. Je touche de mes mains avec un pieux respect la crèche et la paille où mon Sauveur est couché, je les baise avec amour... Et, si le divin Enfant veut bien me le permettre, je baise ses pieds sacrés .

On termine par un pieux colloque avec Jésus, avec sa mère, en demandant la grâce d'aimer plus généreusement ce divin Sauveur.
992. Quant à l'oraison sur les attributs divins, elle se fait en considérant chacun de ces attributs avec des sentiments d'adoration, de louange et d'amour, pour conclure au don total de soi-même à Dieu .

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeDim 29 Nov 2015 - 4:36

3° La seconde manière de prier

993. Cette seconde manière de prier consiste à parcourir lentement une prière vocale, comme le Pater, l'Ave, le Salve Regina, etc., pour considérer et goûter la signification de chaque parole. Ainsi, pour le Pater, vous considérez le premier mot, et vous dites : O mon Dieu, vous l'Eternel, le Tout-Puissant, le Créateur de toutes choses, vous m'avez adopté pour enfant, vous êtes mon Père. Vous l'êtes parce que vous m'avez communiqué au baptême une participation à votre vie divine, et que chaque jour vous l'augmentez en mon âme... Vous l'êtes, parce que vous m'aimez comme jamais aucun père, aucune mère n'a aimé son enfant... parce que vous avez pour moi une sollicitude toute paternelle... On demeure sur ce premier mot tant qu'on y trouve des significations et des sentiments qui apportent quelque lumière, force ou consolation. S'il arrive même qu'une ou deux paroles fournissent une matière suffisante pour tout le temps de l'oraison, on ne se met pas en peine de passer outre ; on goûte ces paroles, on en tire quelque conclusion pratique, et on prie pour pouvoir l'accomplir.
Voilà donc trois manières simples et faciles pour pratiquer l'oraison affective.

II. La méthode de S. Sulpice

Nous avons déjà remarqué, n° 701, que cette méthode est très affective ; les âmes avancées n'ont donc qu'à l'utiliser en tenant compte des remarques suivantes.

904. 1° Le premier point, l'adoration, qui, pour les commençants était assez court, se prolonge de plus en plus, et parfois occupe à lui seul plus d'une moitié de l'oraison. C'est alors que l'âme, éprise d'amour de Dieu, admire, adore, loue, bénit, remercie tantôt les trois divines personnes, tantôt chacune d'elles en particulier, tantôt Notre Seigneur, modèle parfait de la vertu qu'on veut attirer en soi. Elle rend aussi, selon les circonstances, ses hommages de vénération, de reconnaissance et d'amour à la Ste Vierge et aux Saints ; et, en le faisant, elle se sent attirée à imiter leurs vertus.

995. 2° Le second point, ou communion, devient aussi presque complètement affectif. Les quelques considérations qu'on fait sont très courtes, et encore les fait-on sous forme de colloques avec Dieu ou Notre Seigneur : « Aidez-moi, ô mon Dieu, à me convaincre de plus en plus »... ; elles sont accompagnées et suivies d'effusions de reconnaissance pour les lumières reçues, de désirs ardents de pratiquer la vertu sur laquelle on médite. (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeLun 30 Nov 2015 - 5:20

3° La seconde manière de prier

II. La méthode de S. Sulpice


995. 2° Le second point, ou communion, devient aussi presque complètement affectif.
Les quelques considérations qu'on fait sont très courtes, et encore les fait-on sous forme de colloques avec Dieu ou Notre Seigneur : « Aidez-moi, ô mon Dieu, à me convaincre de plus en plus »... ; elles sont accompagnées et suivies d'effusions de reconnaissance pour les lumières reçues, de désirs ardents de pratiquer la vertu sur laquelle on médite. Quand on s'examine sur cette vertu, c'est sous le regard de Jésus et en se comparant à ce divin Modèle ; le résultat, c'est qu'on voit bien mieux ses défauts et ses misères, à cause du contraste entre lui et nous ; et alors les sentiments d'humiliation et de confusion qu'on éprouve sont plus profonds, la confiance qu'on a en Dieu est plus grande, parce qu'on se trouve en face du divin guérisseur des âmes, et que spontanément s'échappe ce cri du cœur : « Seigneur, voici que celui que vous aimez est bien malade : « ecce quem amas infirmatur » (Joan., XI, 4). De là des prières ardentes pour obtenir la grâce de pratiquer telle ou telle vertu, prières non seulement pour soi, mais pour les autres, pour l'Eglise tout entière ; prières confiantes, parce qu'étant incorporé au Christ, on sait que ces prières sont appuyées par lui.

996. 3° La coopération elle-même, au troisième point, devient plus affectueuse : la résolution qu'on prend, on la soumet à Jésus, pour la lui faire approuver, on veut la pratiquer pour s'incorporer à lui plus parfaitement, on compte pour cela sur sa collaboration, en se défiant de soi-même ; on attache cette résolution à un bouquet spirituel, une pieuse invocation qu'on redit souvent au cours de la journée, et qui nous aide non seulement à la mettre en pratique, mais à nous souvenir affectueusement de Celui qui nous l'a inspirée.

997. Il est des cas cependant où l'âme, étant dans la sécheresse, ne peut qu'avec grande peine produire des affections de ce genre. Alors, doucement abandonnée à la volonté de Dieu, elle proteste qu'elle veut l'aimer, lui rester fidèle, se maintenir coûte que coûte en sa présence et à son service ; elle reconnaît humblement son indignité, son incapacité, s'unit par la volonté à Notre Seigneur, offre à Dieu les devoirs qu'il lui rend, et y joint les souffrances qu'elle éprouve à ne pouvoir faire plus pour honorer sa divine Majesté. Ces actes de volonté sont encore plus méritoires que les pieuses affections.
Telles sont les principales méthodes d'oraison affective : à chacun de choisir celle qui lui convient le mieux, et, dans chaque méthode, à prendre ce qui se rapporte actuellement aux besoins et aux attraits surnaturels de son âme, suivant en cela les mouvements de la grâce. Ainsi il progressera dans la pratique des vertus.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeMar 1 Déc 2015 - 6:08

3° La seconde manière de prier

II. La méthode de S. Sulpice

995. 2° Le second point, ou communion, devient aussi presque complètement affectif.
Les quelques considérations qu'on fait sont très courtes, et encore les fait-on sous forme de colloques avec Dieu ou Notre Seigneur : « Aidez-moi, ô mon Dieu, à me convaincre de plus en plus »... ; elles sont accompagnées et suivies d'effusions de reconnaissance pour les lumières reçues, de désirs ardents de pratiquer la vertu sur laquelle on médite. Quand on s'examine sur cette vertu, c'est sous le regard de Jésus et en se comparant à ce divin Modèle ; le résultat, c'est qu'on voit bien mieux ses défauts et ses misères, à cause du contraste entre lui et nous ; et alors les sentiments d'humiliation et de confusion qu'on éprouve sont plus profonds, la confiance qu'on a en Dieu est plus grande, parce qu'on se trouve en face du divin guérisseur des âmes, et que spontanément s'échappe ce cri du cœur : « Seigneur, voici que celui que vous aimez est bien malade : « ecce quem amas infirmatur » (Joan., XI, 4). De là des prières ardentes pour obtenir la grâce de pratiquer telle ou telle vertu, prières non seulement pour soi, mais pour les autres, pour l'Eglise tout entière ; prières confiantes, parce qu'étant incorporé au Christ, on sait que ces prières sont appuyées par lui.

996. 3° La coopération elle-même, au troisième point, devient plus affectueuse : la résolution qu'on prend, on la soumet à Jésus, pour la lui faire approuver, on veut la pratiquer pour s'incorporer à lui plus parfaitement, on compte pour cela sur sa collaboration, en se défiant de soi-même ; on attache cette résolution à un bouquet spirituel, une pieuse invocation qu'on redit souvent au cours de la journée, et qui nous aide non seulement à la mettre en pratique, mais à nous souvenir affectueusement de Celui qui nous l'a inspirée.

997. Il est des cas cependant où l'âme, étant dans la sécheresse, ne peut qu'avec grande peine produire des affections de ce genre. Alors, doucement abandonnée à la volonté de Dieu, elle proteste qu'elle veut l'aimer, lui rester fidèle, se maintenir coûte que coûte en sa présence et à son service ; elle reconnaît humblement son indignité, son incapacité, s'unit par la volonté à Notre Seigneur, offre à Dieu les devoirs qu'il lui rend, et y joint les souffrances qu'elle éprouve à ne pouvoir faire plus pour honorer sa divine Majesté. Ces actes de volonté sont encore plus méritoires que les pieuses affections.
Telles sont les principales méthodes d'oraison affective : à chacun de choisir celle qui lui convient le mieux, et, dans chaque méthode, à prendre ce qui se rapporte actuellement aux besoins et aux attraits surnaturels de son âme, suivant en cela les mouvements de la grâce. Ainsi il progressera dans la pratique des vertus.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeMar 1 Déc 2015 - 19:38

I. Des vertus infuses en général

1001. Il en résulte que les actes de ces vertus surnaturelles sont beaucoup plus parfaits que ceux des vertus acquises ; notre tempérance, par exemple, ne nous porte pas seulement à la sobriété nécessaire pour sauvegarder la dignité humaine, mais aux mortifications positives par lesquelles nous nous conformons davantage au Sauveur Jésus ; notre humilité ne nous fait pas seulement éviter les excès d'orgueil et de colère contraires à l'honnêteté, mais nous fait embrasser des humiliations qui nous rendent plus semblables à notre divin Modèle.
Il y a donc une différence essentielle entre les vertus acquises et infuses : leur principe et leur motif formel ne sont pas les mêmes.

1002. B) Nous avons dit que la facilité d'exercer les vertus infuses s'acquiert par la répétition des mêmes actes, qui permet d'agir avec plus de promptitude, d'aisance et de plaisir, (promptius, facilius, delectabilius). Trois causes principales concourent à cet heureux résultat : a) L'habitude diminue les obstacles ou les résistances de la mauvaise nature, et ainsi, avec le même effort, on obtient de meilleurs résultats ; b) elle assouplit nos facultés, les perfectionne dans leur exercice, les rend plus promptes à saisir les motifs qui nous portent au bien, plus aptes à réaliser le bien perçu ; nous éprouvons même un certain plaisir à exercer des facultés aussi souples, comme un artiste à promener ses doigts sur un clavier très mobile. c) Enfin la grâce actuelle, qui nous est octroyée avec d'autant plus de libéralité que nous y correspondons plus fidèlement, vient aussi faciliter singulièrement notre tâche et nous la faire aimer. Remarquons en passant que cette facilité une fois acquise ne se perd pas aussitôt qu'on a le malheur de perdre la vertu infuse par un péché mortel : la facilité étant le résultat d'actes fréquemment répétés, persiste pendant quelque temps en vertu des lois psychologiques sur les habitudes acquises.

2° De l’accroissement des vertus infuses

1003. A) Les vertus infuses peuvent croître dans notre âme, et en fait y croissent dans la mesure où grandit la grâce habituelle, dont elles découlent. Cet accroissement vient directement de Dieu, puisque lui seul peut augmenter en nous la vie divine et les divers éléments qui la constituent. Or Dieu produit en nous cette augmentation quand nous recevons les sacrements, quand nous faisons des bonnes œuvres ou des prières. a) Les sacrements, en vertu même de leur institution, produisent en nous une augmentation de grâce habituelle, et par là même des vertus infuses qui y sont annexées, et cela en proportion de nos dispositions, n° 259-261. b) Nos bonnes œuvres méritent aussi non seulement la gloire, mais un accroissement de grâce habituelle et par là même des vertus infuses ; cet accroissement dépend en grande partie de la ferveur de nos dispositions, n° 237. (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeJeu 3 Déc 2015 - 5:41

2° De l’accroissement des vertus infuses

1003. A) (...) c) La prière, outre sa valeur méritoire, a de plus une valeur impétratoire, qui sollicite et obtient un accroissement de grâce et de vertus, et cela en proportion de la ferveur avec laquelle on prie. Il importe donc de s'unir aux prières de l'Eglise et de demander, avec Elle, un accroissement de foi, d'espérance et de charité. B) Cet accroissement se fait, selon S. Thomas, non par une augmentation de degré ou de quantité, mais par une possession plus parfaite et plus active de la vertu : c’est en ce sens que les vertus jettent des racines plus profondes dans notre âme, et y deviennent ainsi plus solides et plus agissantes.

3° De l’affaiblissement des vertus

Une activité qui ne s'exerce pas ou qui ne s'exerce qu'avec mollesse, ne tarde pas à s'affaiblir ou même à se perdre complètement.
1004. A) De la diminution des vertus. Les vertus infuses ne sont pas, à vrai dire, susceptibles de diminution, pas plus que la grâce sanctifiante dont elles dépendent. Le péché véniel ne peut les diminuer, pas plus qu'il ne diminue la grâce habituelle elle-même. Mais, surtout quand il est commis souvent et de propos délibéré, il gêne considérablement l'exercice des vertus, en diminuant la facilité acquise par les actes précédents. Cette facilité vient en effet d'une certaine ardeur et constance dans l'effort ; or les fautes vénielles délibérées brisent notre élan et paralysent en partie notre activité, n° 730. Ainsi les péchés véniels d'intempérance, sans diminuer en soi la vertu infuse de sobriété, font perdre peu à peu la facilité qu'on avait acquise de mortifier la sensualité. En outre l'abus des grâces amène une diminution des grâces actuelles qui nous facilitaient l'exercice des vertus, et de ce chef nous les pratiquons avec moins d'ardeur. Enfin, comme nous l'avons dit, n° 731, les fautes vénielles délibérées préparent la voie aux fautes graves, et par là même à la perte des vertus.

1005. B) De la perte des vertus. On peut poser en principe que les vertus se perdent par tout acte qui détruit leur objet formel ou motif, par là en effet on sape la vertu par la base. a) Ainsi la charité se perd par tout péché mortel de quelque nature qu'il soit, parce que ce péché détruit en nous l'objet formel ou la base de cette vertu, puisqu’il est directement opposé à l'infinie bonté de Dieu. b) Les vertus morales infuses se perdent par le péché mortel ; elles sont en effet tellement liées à la charité que, celle-ci disparaissant, elles disparaissent avec elle. Cependant la facilité qu'on avait acquise de faire des actes de prudence, de justice, etc., subsiste pendant quelque temps après la perte des vertus infuses, en vertu de la persistance des habitudes acquises. (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeVen 4 Déc 2015 - 3:21

3° De l’affaiblissement des vertus

1005. (...) c) Quant à la foi et à l'espérance, elles subsistent dans l'âme, même quand on a perdu la grâce par un péché mortel, pourvu que ce ne soit pas directement un péché contraire à ces deux vertus. C'est qu'en effet les autres fautes ne détruisent pas en nous la base de la foi ou de l'espérance ; et par ailleurs, Dieu, dans son infinie Miséricorde, veut que ces vertus demeurent en nous comme une dernière planche de salut : tant qu’on croit et qu’on espère, la conversion demeure relativement facile.

4° Du lien entre les vertus

1006. On dit souvent que toutes les vertus sont connexes : ceci demande quelques explications.
A) Tout d'abord la charité, bien comprise et bien pratiquée, comprend toutes les vertus, non seulement la foi et l'espérance (ce qui est évident) ; mais même les vertus morales, comme nous l'avons expliqué, n° 318, à la suite de S. Paul : Caritas patiens est, caritas benigna est… Ceci est vrai en ce sens que celui qui aime Dieu et le prochain pour Dieu, est prêt à pratiquer chaque vertu, aussitôt que la conscience nous en fera connaître l'obligation. On ne peut en effet aimer Dieu à fond, par dessus toutes choses, sans vouloir observer ses commandements et même quelques conseils. De plus c'est le propre de la charité d'ordonner tous nos actes vers Dieu, fin dernière, et par conséquent de les régler selon les vertus chrétiennes. Et l'on peut dire que plus la charité augmente plus aussi s'accroissent radicalement les autres vertus.
Cependant l’amour de Dieu, tout en inclinant la volonté vers des vertus morales, et tout en facilitant leur pratique, ne donne pas immédiatement et nécessairement la perfection de toutes ces vertus, par exemple, de la prudence, de l’humilité, de l’obéissance, de la chasteté. Supposons en effet un pécheur qui se convertit sincèrement, après avoir contracté des habitudes mauvaises ; bien qu'il pratique la charité très sincèrement, il n'est pas du premier coup parfaitement prudent, parfaitement chaste ou tempérant ; il lui faudra du temps et des efforts pour se débarrasser des habitudes anciennes et en former de nouvelles.
1007. B) La charité étant la forme, le dernier complément de toutes les vertus, celles-ci ne sont jamais parfaites sans elle ; ainsi la foi et l'espérance, qui restent dans l'âme du pécheur, tout en étant de vraies vertus, sont informes, c'est-à-dire privées de cette perfection qui les orientait vers Dieu comme fin dernière ; aussi les actes de foi et d'espérance faits en cet état ne peuvent mériter le ciel, bien qu'ils soient surnaturels et une préparation à la conversion.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeSam 5 Déc 2015 - 3:16

4° Du lien entre les vertus

1008. C) Quant aux vertus morales, si on les possède en leur perfection, c'est-à-dire informées par la charité, et dans un degré un peu élevé, elles sont véritablement connexes, en ce sens qu'on ne peut en posséder une sans posséder les autres. Ainsi toutes les vertus, pour être parfaites, supposent la prudence ; la prudence elle-même ne peut se pratiquer parfaitement sans le concours de la force, de la justice et de la tempérance : un caractère faible, porté à l'injustice et à l'intempérance manquera de prudence en plusieurs circonstances ; la justice ne peut se pratiquer parfaitement sans la force d'âme et la tempérance ; la force doit être tempérée par la prudence et la justice, et ne subsisterait pas longtemps sans la tempérance et ainsi de suite (S. Augustin, Lettre 167 à Jérôme, P.L. XXXIII, 735).
Mais si les vertus morales n'existent qu'à un degré inférieur, la présence de l'une n'emporte pas nécessairement la pratique de l'autre. Ainsi il en est qui sont pudiques sans être humbles, qui sont humbles sans être miséricordieux ou miséricordieux sans pratiquer la justice.

II. Les vertus morales

Expliquons brièvement leur nature, leur nombre et leur caractère commun.

1009. 1° Leur nature. On appelle ces vertus morales, pour une double raison : a) pour les distinguer des vertus purement intellectuelles, qui perfectionnent notre intelligence sans aucun rapport avec la vie morale, comme la science, l'art, etc. ; b) pour les distinguer des vertus théologales, qui règlent bien aussi nos mœurs, mais qui, comme nous l'avons déjà dit, ont Dieu directement pour objet, tandis que les vertus morales poursuivent directement un bien surnaturel créé, par exemple la maîtrise de nos passions. Il ne faut pas oublier cependant que les vertus morales surnaturelles sont vraiment elles aussi une participation à la vie de Dieu et nous préparent à la vision béatifique. Du reste ces vertus, au fur et à mesure qu'elles se perfectionnent, et surtout quand elles sont complétées par les dons du St Esprit, finissent par se rapprocher tellement des vertus théologales qu'elles en sont comme tout imprégnées, et ne sont plus que des manifestations diverses de la charité qui les informe.
1010. 2° Leur nombre. Les vertus morales, quand on les considère dans leurs diverses ramifications sont très nombreuses ; mais elles se ramènent toutes aux quatre vertus cardinales, ainsi appelées (du mot cardines, gonds) parce qu'elles sont pour ainsi dire les quatre gonds sur lesquels s'appuient toutes les autres. Ces quatre vertus répondent en effet à tous les besoins de l'âme et perfectionnent toutes ses facultés morales.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeDim 6 Déc 2015 - 4:30

II. Les vertus morales

1011. A) Elles répondent à tous les besoins de notre âme. a) Nous avons besoin tout d'abord de choisir les moyens nécessaires ou utiles à l'obtention de notre fin surnaturelle : c'est le rôle de la prudence. b) Il nous faut aussi respecter les droits d'autrui : c'est ce que fait la justice. c) Pour défendre notre personne et nos biens contre les dangers qui nous menacent, et cela sans peur comme sans violence, nous avons besoin de la force. d) Pour user des biens de ce monde et des plaisirs sans dépasser la mesure, il nous faut la tempérance.
Ainsi donc la justice règle nos rapports avec le prochain, la force et la tempérance nos rapports avec nous-mêmes, la prudence dirige les trois autres vertus.

1012. B) Elles perfectionnent toutes nos facultés morales : l'intelligence est réglée par la prudence, la volonté par la justice, l'appétit irascible par la force, et l'appétit concupiscible par la tempérance. Notons toutefois que, comme l'appétit irascible et concupiscible ne sont susceptibles de moralité que par la volonté, la force et la tempérance résident dans cette faculté supérieure aussi bien que dans les facultés inférieures, qui reçoivent leur direction de la volonté.

1013. C) Ajoutons enfin que chacune de ces vertus peut être considérée comme un genre qui contient des parties intégrantes, subjectives ou potentielles. a) Les parties intégrantes sont des compléments utiles ou nécessaires à la pratique de la vertu, si bien qu'elle ne serait pas parfaite sans ces éléments ; ainsi la patience et la constance sont des parties intégrantes de la force. b) Les parties subjectives sont pour ainsi dire les différentes espèces subordonnées à la vertu principale ; ainsi la sobriété et la chasteté sont des parties subjectives de la tempérance. c) Les parties potentielles (ou annexes) ont avec la vertu principale une certaine ressemblance, mais sans atteindre pleinement toutes les conditions de la vertu. Ainsi la vertu de religion est une annexe de la justice, parce qu'elle vise bien à rendre à Dieu le culte qui lui est dû, mais ne peut le faire avec la perfection voulue ni avec une stricte égalité ; l'obéissance rend aux supérieurs la soumission qui leur est due, mais ici encore il n'y a pas de droit absolument strict, ni rapport d'égal à égal.

Pour faciliter notre tâche et celle de nos lecteurs, nous n'entrerons pas dans l'énumération de toutes ces divisions et sous-divisions ; mais nous choisirons les vertus principales, qu'il importe vraiment de cultiver, et nous n'insisterons que sur les éléments les plus essentiels au double point de vue théorique et pratique.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeLun 7 Déc 2015 - 6:30

II. Les vertus morales

1014. 3° Leur caractère commun. a) Toutes les vertus morales s'appliquent à garder le juste milieu entre les excès opposés : in medio stat virtus. Elles doivent en effet suivre les règles tracées par la droite raison éclairée par la foi. Or on peut manquer à cette règle en dépassant la mesure ou en restant en deçà ; la vertu consistera donc à éviter ces deux excès. b) Les vertus théologales en soi ne consistent pas dans le juste milieu, puisque, comme le dit S. Bernard, la mesure d'aimer Dieu, c'est de l'aimer sans mesure ; mais considérées par rapport à nous, ces vertus doivent tenir compte aussi du juste milieu, ou en d'autres termes être régies par la prudence, qui nous indique en quelles circonstances nous pouvons et devons pratiquer les vertus théologales ; c'est elle, par exemple, qui nous montre ce qu'il faut croire et ce qu'il ne faut pas croire, comment il faut éviter à la fois la présomption et le désespoir.

1015. Dans notre second chapitre nous traiterons successivement des quatre vertus cardinales et des vertus principales qui s'y rattachent.

I. De la prudence.
II. De la justice : de la religion, de l'obéissance.
III. De la force.
IV. De la tempérance : de la chasteté, de l’humilité, de la douceur.

ART. I. DE LA VERTU DE PRUDENCE

Nous exposerons : 1° sa nature ; 2° sa nécessité ; 3° les moyens de s'y perfectionner.

I. Sa nature

Pour la mieux comprendre, donnons sa définition, ses éléments constitutifs, ses espèces.
1016. 1° Définition : c'est une vertu morale et surnaturelle, qui incline notre intelligence à choisir, en toute circonstance, les meilleurs moyens pour atteindre nos fins en les subordonnant à notre fin dernière.
Ce n'est donc ni la prudence de la chair, ni la prudence purement humaine ; c'est la prudence chrétienne.
A) Ce n'est pas la prudence de la chair : celle-ci nous rend ingénieux à trouver les moyens d'atteindre une fin mauvaise, à satisfaire nos passions, à nous enrichir, à parvenir aux honneurs. Elle est condamnée par S. Paul, parce qu'elle est l'ennemie de Dieu, en révolte contre sa loi, et l’ennemie de l'homme qu'elle conduit à la mort éternelle (Rom., VIII, 6-Cool.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeMar 8 Déc 2015 - 5:25

I. Sa nature

1017. B) C'est la prudence chrétienne, qui, s'appuyant sur les principes de la foi ramène tout à la fin surnaturelle, c'est-à-dire à Dieu connu et aimé sur terre et possédé dans le ciel. Sans doute la prudence ne s'occupe pas directement de cette fin, qui lui est proposée par la foi ; mai, elle l'a sans cesse devant les yeux pour rechercher, à sa lumière, les moyens les meilleurs pour orienter toutes nos actions vers cette fin. Elle s'occupe donc de tous les détails de notre vie : elle règle nos pensées pour les empêcher de s'égarer en dehors de Dieu ; elle règle nos intentions, pour éloigner ce qui pourrait en corrompre la pureté ; elle règle nos affections, nos sentiments et nos volitions pour les rattacher à Dieu ; elle règle jusqu'à nos actes extérieurs et l'exécution de nos résolutions pour les ramener à notre fin dernière.

1018. C) Cette vertu réside à proprement parler dans l'intelligence, puisqu'elle juge et discerne ce qui, dans chaque circonstance particulière est plus apte à obtenir notre fin ; c'est une science d'application qui, à la connaissance des principes, joint celle des réalités positives au milieu desquelles nous devons organiser notre vie. Toutefois la volonté intervient pour commander à l'intelligence de s'appliquer à la considération des motifs et raisons qui lui permettent de faire un choix éclairé, et plus tard pour commander l'exécution des moyens ainsi choisis.

1019. D) La règle de la prudence chrétienne n'est pas la seule raison, mais la raison éclairée par la foi. On en trouve l'expression la plus noble dans le Sermon sur la montagne, où Notre Seigneur complète et perfectionne la loi ancienne, en la débarrassant des fausses interprétations des docteurs juifs. La prudence surnaturelle puise donc sa lumière et ses inspirations dans les maximes évangéliques qui sont diamétralement opposées à celles du monde. Pour en faire l'application aux actions de chaque jour elle s'inspire des exemples des Saints, qui ont vécu conformément à l'Evangile et des enseignements de l'Eglise infaillible qui vient nous guider dans les cas douteux. Ainsi nous sommes moralement certains de ne pas nous égarer.

Par ailleurs les moyens qu'elle emploie sont non seulement des moyens honnêtes, mais des moyens surnaturels, la prière et les sacrements, qui, multipliant nos énergies pour le bien, nous font arriver à de bien meilleurs résultats. C'est ce qui apparaîtra mieux encore en étudiant les éléments constitutifs de cette vertu.
1020. 2° Eléments constitutifs. Pour agir prudemment, trois conditions sont particulièrement nécessaires : délibérer avec maturité, décider avec sagesse et bien exécuter.
A) Tout d'abord une mûre délibération s'impose pour rechercher les moyens les plus propres à atteindre la fin qu'on se propose, délibération qui doit être proportionnée à l'importance de la décision à prendre. Pour la faire avec plus de maturité, il réfléchira personnellement et consultera les sages.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeMer 9 Déc 2015 - 3:13

I. Sa nature

1021. a) Il réfléchira lui-même sur le passé, le présent et l'avenir. 1) Le souvenir du passé lui sera d'une très grande utilité : le fond de la nature humaine demeurant le même à travers les âges, il importe de consulter l'histoire pour y voir comment nos pères ont résolu les problèmes qui se posent devant nous : les expériences qu'ils ont tentées pour les résoudre, éclaireront notre inexpérience et nous épargneront bien des bévues : en voyant ce qui a réussi et ce qui a échoué, nous comprendrons mieux les écueils à éviter et les moyens à prendre. Mais il faut aussi consulter notre propre expérience : depuis notre enfance, nous avons été en contact un jour ou l'autre avec des difficultés analogues ; nous devons nous demander ce qui nous a réussi et ce qui a été une cause d'insuccès, et nous dire résolument : je ne veux pas m'exposer aux mêmes dangers ni succomber aux mêmes tentations. 2) Mais il faut aussi tenir compte du présent, des conditions différentes dans lesquelles nous vivons : chaque siècle, chaque homme a ses traits particuliers, et nous-mêmes n'avons plus à l'âge mûr les mêmes goûts que nous avions dans notre jeunesse. Ici donc l'intelligence interviendra pour nous aider à interpréter les expériences passées en les accommodant aux circonstances présentes. 3) Enfin il n'est pas jusqu'à l'avenir qu'il ne soit prudent d'interroger : avant de nous décider, il est utile de prévoir, autant que faire se peut, les conséquences de nos actes sur nous-mêmes et sur les autres. C'est par la mémoire du passé et la prévision de l’avenir que nous pouvons le mieux organiser le présent.
Pour appliquer tout ceci à une vertu déterminée, la chasteté, l'histoire me rappellera ce qu'ont fait les Saints pour demeurer purs au milieu des dangers du monde ; mon expérience me dira quelles furent mes tentations, les moyens employés pour y résister, les succès et les défaillances ; et de là je pourrai conclure avec grande probabilité quel résultat aurait dans l'avenir telle ou telle démarche, telle ou telle lecture, telle ou telle fréquentation.

1022. b) Ce n'est pas assez de réfléchir, il faut savoir consulter les hommes sages et expérimentés : un mot, une remarque d'un ami, d'un proche, parfois même d'un serviteur, nous ouvre les yeux et nous montre un côté des choses que nous avions oublié ou négligé : il y a plus de sagesse dans deux têtes que dans une seule, et de la discussion jaillit la lumière. Combien cela est plus vrai encore de la parole d'un directeur qui nous connaît et qui, étant désintéressé dans la question, voit mieux que nous ce qui est utile au bien de notre âme ? On consultera donc avec soin et avec docilité un homme sage et expérimenté ; ce qui ne nous empêchera pas du reste d'exercer notre sagacité personnelle, qui nous fait voir avec rapidité et exactitude ce qu'il y a de fondé dans les conseils qu'on nous donne aussi bien que dans nos propres observations. Mais on n'oubliera pas de recourir au meilleur des conseillers, au Père des lumières, et un Veni Sancte Spiritus récité avec confiance nous sera souvent plus utile que bien des délibérations.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeJeu 10 Déc 2015 - 5:00

I. Sa nature

1023. B) Quand on a délibéré, il faut bien juger, c'est-à-dire, décider quels sont, parmi les moyens suggérés, ceux qui sont véritablement les plus efficaces. Pour y réussir : a) on écartera avec soin les préjugés, les passions et les impressions qui
sont des éléments perturbateurs du jugement, et on se placera résolument en face de l'éternité pour tout apprécier à la lumière de la foi ; b) on ne s'arrêtera pas à la surface des raisons qui nous inclinent de tel ou tel côté, on les examinera à fond, avec perspicacité, pesant bien le pour et le contre ; c) enfin on jugera avec décision, sans se laisser aller à des hésitations excessives: quand on a réfléchi suivant l'importance relative de l'affaire, et pris le parti qui semble meilleur, Dieu ne nous reprochera pas notre conduite, puisque nous avons tout fait pour connaître sa volonté ; et nous pouvons compter sur sa grâce pour l'exécution de nos résolutions.

1024. C) Il faut en effet ne pas tarder à réaliser le plan auquel on s'est arrêté ; ce qui demande trois choses : de la prévoyance, de la circonspection et des précautions. a) De la prévoyance : prévoir, c'est calculer d’avance les efforts nécessaires pour accomplir nos desseins, les obstacles que nous rencontrerons, les moyens de les vaincre, afin de proportionner l'effort au résultat qu'on veut obtenir. b) De la circonspection : on doit ouvrir les yeux, considérer les choses et les personnes à droite et à gauche, pour en tirer le meilleur parti possible ; observer toutes les circonstances pour s'y adapter ; surveiller les événements pour en profiter s'ils sont favorables, pour en prévenir les conséquences fâcheuses s'ils sont contraires. c) Des précautions : « videte quomodo caute ambuletis » (Ephes., V, 15). Même quand on a essayé de tout prévoir, les choses n'arrivent pas toujours comme nous les avions prévues : car notre sagesse est bornée et faillible. Il faut donc, dans la vie morale, comme dans les affaires, avoir des réserves, s'entourer de précautions : l’ennemi spirituel a des retours offensifs, comme nous l'avons expliqué plus haut, n° 900 ; c'est alors qu'on a recours à ses réserves d'énergie, à la prière, aux sacrements, aux conseils d'un directeur. Ainsi on n'est pas la victime de circonstances imprévues ; on ne se laisse pas déconcerter, et on finit, avec la grâce de Dieu, par mener à bonne fin les desseins qu'on avait sagement arrêtés.

1025. 3° Les diverses espèces de prudence. La prudence se diversifie selon les objets sur lesquels elle s'exerce : elle est individuelle, lorsqu'elle règle la conduite personnelle : c'est celle dont nous avons parlé ; elle est sociale, lorsqu'elle a pour objet le bien de la société, et comme on distingue trois sortes de communautés, la famille, l'Etat et l’armée, on distingue aussi trois sortes de prudence : la prudence domestique qui règle les rapports des époux entre eux et des parents à l'égard des enfants ou réciproquement ; la prudence civile, qui poursuit le bien public et le bon gouvernement de l'Etat ; la prudence militaire, qui s'occupe de la conduite des armées. Nous n'entrerons pas ici dans les détails ; les principes généraux que nous avons exposés suffisent au but que nous nous proposons. C'est aux époux chrétiens, aux gouvernants et aux chefs militaires qu'il appartient d’étudier à fond l'application de ces principes à leur situation particulière.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeVen 11 Déc 2015 - 3:07

II. Nécessité de la prudence

La prudence n'est pas moins nécessaire pour notre conduite personnelle que pour la conduite des autres.

1026. 1° Pour notre conduite personnelle, ou notre anctification. C'est elle en effet qui nous permet d’éviter le péché et de pratiquer les vertus.
A) Pour éviter le péché, nous l'avons dit, il en faut connaître les causes et les occasions, rechercher et bien organiser les remèdes. Or c'est ce que fait la vertu de prudence, comme nous pouvons le conclure de l'étude de ses éléments constitutifs : en s'inspirant de l'expérience du passé et de l'état actuel de l'âme, elle voit ce qui pour nous est ou serait dans l'avenir une cause ou une occasion de péché ; par là même elle suggère les meilleurs moyens à prendre pour supprimer ou atténuer ces causes, la stratégie qui réussit le mieux pour vaincre les tentations et même en profiter. Sans cette prudence, que de péchés seraient commis ; combien le sont par manque de prudence !

1027. B) Pour pratiquer les vertus et faciliter ainsi l'union à Dieu, la prudence n'est pas moins nécessaire. C'est avec raison qu'on compare les vertus à un char qui nous conduit à Dieu, et la prudence au cocher qui dirige le char, auriga virtutum ; c'est, pour ainsi dire, l'œil de notre âme, qui voit la route à suivre et les obstacles à éviter. 1) Elle est nécessaire à la pratique de toutes les vertus : des vertus morales, qui doivent se tenir dans un juste milieu et éviter les excès contraires ; et même des vertus théologales, qui doivent se pratiquer en temps opportun et par des moyens appropriés aux diverses circonstances de la vie : ainsi c'est à la prudence qu'il appartient de rechercher quels sont les dangers qui menacent la foi et les moyens de les écarter, comment cette foi peut être cultivée et devenir plus pratique ; comment il faut concilier la confiance en Dieu et la crainte des jugements divins, éviter à la fois la présomption et le désespoir ; comment la charité peut informer toutes nos actions, sans gêner l'exercice de nos devoirs d'état. Et que de prudence il faut dans la pratique de la charité fraternelle ! 2) Elle est plus nécessaire encore pour la pratique d'un certain nombre de vertus qui semblent contradictoires, la justice et la bonté, la douceur et la force, les saintes austérités et le soin légitime de sa santé, le dévouement au prochain et la chasteté, la vie intérieure et les relations.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeSam 12 Déc 2015 - 3:36

I. Nécessité de la prudence

1028. 2° Quand il s'agit de pratiquer l'apostolat, la prudence n'est pas moins nécessaire.
a) En chaire, la prudence suggère au prêtre ce qu'il faut dire et ce qu'il faut taire, comment il faut le dire pour ne pas froisser les auditeurs, pour adapter à leur degré d'intelligence la parole divine, pour persuader, toucher et convertir. C'est encore plus nécessaire peut-être au catéchisme, quand il s'agit de former les enfants, et de mettre en leur âme une empreinte qui durera toute leur vie. b) Au confessionnal, c'est la prudence qui permet au confesseur d'être un juge perspicace et intègre, qui sache discerner leur culpabilité, interroger les pénitents avec précision et clarté, chacun selon son âge et sa condition, et, en tenant compte de toutes les circonstances ; un docteur, qui sache instruire sans scandaliser, laisser certaines âmes dans la bonne foi ou les éclairer, selon les résultats différents qu'on peut prévoir ; un médecin qui puisse avec tact explorer les causes de la maladie, en découvrir et prescrire sagement les remèdes ; un père assez dévoué pour inspirer la confiance et assez réservé pour ne pas inspirer une sympathie trop humaine. c) Dans tout ce qui se rapporte aux baptêmes, aux premières communions, aux mariages, à l’Extrême Onction, aux funérailles, que de tact ne faut-il pas pour concilier les désirs des familles avec les règles divines et liturgiques ! Dans les visites des malades ou dans les visites d'apostolat que de discrétion s'impose ! d) Il en est de même dans l'administration temporelle des paroisses, les questions de tarifs pour les diverses cérémonies, le denier du culte ; pour savoir obtenir toutes les ressources nécessaires à l'église, sans froisser les paroissiens, sans les scandaliser, sans compromettre la réputation de parfait désintéressement qu'un prêtre doit posséder.

III. Les moyens de se perfectionner dans cette vertu

1029. Il est un moyen général qui s'applique à toutes les vertus, morales et théologales, c'est la prière, par laquelle nous attirons en nous Jésus et ses vertus. Nous le mentionnons une fois pour toutes, pour n'avoir pas à y revenir ; et nous ne parlerons plus que des moyens propres à chaque vertu.
1030. 1° Le principe général, qui préside à tous les autres et s’applique à toutes les âmes, c'est de ramener tous ses jugements et toutes ses décisions à la fin dernière surnaturelle. C'est ce que conseille St Ignace en tête des Exercices spirituels, dans sa méditation fondamentale. a) Remarquons toutefois que ce principe ne sera pas entendu par toutes les âmes de la même façon : les commençants, en considérant la fin de l'homme, mettront l'accent sur le salut, les parfaits sur la gloire de Dieu; cette seconde manière est en soi meilleure, mais ne pourrait être comprise et goûtée par toutes es âmes. b) Pour concrétiser ce principe, on peut le rattacher à quelque maxime qui nous le remettra vivement sous les yeux, par exemple : Quid hoc ad æternitatem ? Quod æternum non est, nihil est. Quid prodest homini ?... En pratigue se bien pénétrer de quelqu'une de ces maximes, y revenir jusqu'à ce qu'elle nous soit familière, s'habituer à en vivre, c'est un moyen d’établir en soi les bases de la prudence chrétienne.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeDim 13 Déc 2015 - 3:59

III. Les moyens de se perfectionner dans cette vertu

1031. 2° Armés de ce principe, les commençants s'appliquent à se débarrasser des défauts contraires à la prudence chrétienne.
a) Ainsi ils combattent vigoureusement la prudence de la chair, qui recherche avidement les moyens de satisfaire la triple concupiscence, en mortifiant l'amour du plaisir, et en se rappelant que les fausses joies de ce monde, trop souvent suivies d’amers regrets, ne sont rien en comparaison des joies éternelle.
b) Ils rejettent avec soin l'astuce, le vol, la fraude, même dans la poursuite d'une fin honnête, sachant bien que la meilleure des politiques c'est encore l'honnêteté, que la fin ne justifie pas les moyens et que, selon l'Evangile, la simplicité de la colombe doit s'allier à la prudence du serpent. C’est d'autant plus nécessaire qu'on reproche parfois ces défauts, injustement la plupart du temps, aux dévots, aux prêtres, aux religieux. On cultivera donc avec soin la loyauté parfaite et la simplicité évangélique.

1032. c) Ils travaillent à mortifier les préjugés et les passions qui sont des éléments perturbateurs du jugement : les préjugés, qui font que l'on prend une décision d'après des mobiles préconçus qui peuvent être faux ou déraisonnables ; les passions, orgueil, sensualité, volupté, sollicitude excessive des biens du monde, qui agitent l'âme et lui font choisir non ce qu'il y a de meilleur, mais ce qui est plus agréable et plus utile au point de vue des intérêts temporels. Pour s'affranchir de ces influences perturbatrices, ils se rappellent les maximes évangéliques : « Quærite primum regnum Dei et justitiam ejus ». Ils évitent donc de prendre une décision sous l'influence d'une passion vive ; ils attendront que le calme se soit fait dans leur âme. Si cependant il faut se décider rapidement, ils se recueillent du moins un moment pour se mettre sous le regard de Dieu, implorer sa lumière et la suivre fidèlement.
d) Pour combattre la légèreté d'esprit, la précipitation dans les jugements ou l'inconsidération ils s'appliquent à ne jamais agir sans réfléchir, sans se demander pour quels motifs ils agissent, quelles seront les conséquences bonnes ou fâcheuses de leurs actes, le tout au point de vue de l'éternité. Cette réflexion sera mesurée sur l'importance de la décision à prendre, et, dans les choses graves, ils consultent un homme sage et expérimenté. Ainsi ils prendront peu à peu l'habitude de ne rien décider, de ne rien faire sans le rapporter à Dieu et à leur fin dernière.
e) Enfin, pour éviter l'indécision, l'hésitation excessive à se déterminer, on aura soin d'éliminer les causes de cette maladie spirituelle, (esprit trop complexe ou trop perplexe, manque d'initiative, etc.) en se faisant tracer des règles fixes par un sage directeur, en vertu desquelles on se décidera rondement dans les cas ordinaires, et on consultera dans les cas plus difficiles.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeLun 14 Déc 2015 - 5:52

III. Les moyens de se perfectionner dans cette vertu

1033. 3° Quant aux âmes en progrès, elles se perfectionnent dans la prudence de trois façons : a) En étudiant les actions et les paroles de Notre Seigneur dans l’Evangile, pour y trouver une ligne de conduite, et attirer en elles, par la prière et l'imitation, les dispositions de ce divin Modèle. 1) Ainsi on admirera sa prudence dans sa vie cachée : il demeure trente ans dans la pratique de ces vertus qui nous coûtent tant, l'humilité, l'obéissance, la pauvreté, prévoyant bien que, sans cette leçon de choses, nous n'aurions pas su pratiquer ces vertus si nécessaires. On n'admirera pas moins sa prudence dans sa vie publique : il lutte contre le démon, de façon à dérouter ses calculs et à le confondre par des réponses qui ne souffrent pas de réplique ; il gradue son enseignement selon les circonstances, ne manifestant que progressivement sa qualité de Messie et de Fils de Dieu ; il use de comparaisons familières pour mieux faire comprendre sa pensée, de paraboles pour la voiler ou la dévoiler selon que l'exigeaient les circonstances ; il démasque habilement ses adversaires et répond à leurs questions captieuses par des questions qui les déconcertent; il forme progressivement ses apôtres, supportant leurs défauts et adaptant son enseignement à ce qu'ils pouvaient saisir « non potestis portare modo » (Joan., XVI, 12) ; il sait cependant leur dire de rudes vérités, comme l'annonce de sa Passion, afin de les préparer au scandale de la croix ; au milieu même de sa douloureuse passion, il répond avec calme à ses juges aussi bien qu'aux valets, sachant se taire en temps opportun ; en un mot il sait concilier, en toutes choses, la prudence la plus parfaite avec la fermeté et la fidélité au devoir.
2) Quant à son enseignement, il se résume en ces paroles : Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice... Soyez prudents comme des serpents et simples comme la colombe... Veillez et priez : « Quærite ergo primum regnum Dei et justitium ejus... Estote ergo prudentes sicut serpentes et simplices sicut columbæ... » (Matth., VI, 33 ; X, 16). « Vigilate et orate » (Marc, XIII, 33).
Méditer ces enseignements et ces exemples, et supplier ardemment Notre Seigneur de nous communiquer une part à sa prudence, tel est le moyen principal de se perfectionner dans cette vertu.

1034. b) Elles cultiveront ensuite les éléments constitutifs de la prudence, dont nous avons parlé, à savoir le bon sens, l'habitude de la réflexion, la docilité à consulter les autres, l'esprit de décision, l'esprit de prévoyance et de circonspection.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeLun 14 Déc 2015 - 18:42

III. Les moyens de se perfectionner dans cette vertu

1035. c) Enfin elles donneront à leur prudence les qualités que signale S. Jacques ; après avoir distingué entre la vraie et la fausse sagesse, il ajoute : « Quæ autem desursum est sapientia, primum quidem pudica est, deinde pacifica, modesta, suadibilis,
plena misericordia et fructibus bonis, non judicans, sine simulatione » (Jac., III, 13-18). Pudica, veillant à garder cette pureté de corps et de cœur qui nous unit à Dieu, et par là même à l'éternelle sagesse ; Pacifica, gardant la paix de l'âme, le calme, la mesure, la pondération qui permettent de prendre de sages décisions. Modesta, pleine de condescendance à l'égard des autres, et par là même suadibilis, se laissant persuader, cédant aux bonnes raisons : ce qui évite les emportements auxquels donnent lieu les contentions. Plena misericordia et fructibus bonis, pleine de Miséricorde à l'égard des malheureux, aimant à leur faire du bien, puisque c'est une marque de la sagesse chrétienne d'accumuler des trésors pour le ciel. Non judicans, sine simulatione, sans partialité ni duplicité et sans hypocrisie, défauts qui troublent l'âme et le jugement.
1036. Quant aux parfaits, ils pratiquent la prudence d'une façon éminente, sous l'influence du don de conseil, comme nous l'expliquerons en traitant de la voie unitive.

ART. II. De la vertu de justice

I. Nature de la justice


1037. 1° Définition. Le mot de justice signifie souvent, dans la Ste Ecriture, l'ensemble des vertus chrétiennes ; c'est ainsi que Notre Seigneur proclame heureux ceux qui ont faim et soif de justice, c'est-à-dire de sainteté : « Beati qui esuriunt et sitiunt justitiam » (Matth., V, 6). Mais au sens restreint où nous l'employons ici, il désigne cette vertu morale surnaturelle, qui incline notre volonté à rendre constamment aux autres tout ce qui leur est dû strictement. C'est une vertu qui réside dans la volonté, et qui règle nos devoirs stricts à l'égard du prochain ; ainsi elle se distingue de la charité, vertu théologale, qui nous fait considérer les autres comme des frères en Jésus Christ, et nous incline à leur rendre des services que ne réclame pas la stricte justice.
1038. 2° Excellence. La justice fait régner l'ordre et la paix dans la vie individuelle comme dans la vie sociale. Précisément parce qu'elle respecte les droits de chacun, elle fait régner l'honnêteté dans les affaires, réprime la fraude, protège les droits des petits et des humbles, refrène les rapines et les injustices des forts, et met ainsi l'ordre dans la société. Sans elle, ce serait l'anarchie, la lutte entre les intérêts rivaux, l'oppression des faibles par les forts, le triomphe du mal. Si la justice naturelle est si excellente, combien plus la justice chrétienne, qui est une participation à la justice même de Dieu ? Le Saint Esprit, en nous la communiquant, la fait pénétrer jusque dans les profondeurs de notre âme, la rend inébranlable, inaccessible à la corruption, et y ajoute un si grand souci des droits d'autrui qu'on a horreur non seulement de l'injustice proprement dite, mais des moindres indélicatesses.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 22 Icon_minitimeMer 16 Déc 2015 - 6:40

ART. II. De la vertu de justice

I. Nature de la justice


1039. 3° Les principales espèces. On distingue deux espèces principales : la justice générale, qui nous prescrit de rendre aux sociétés ce que nous leur devons, et la justice particulière, qui nous fait rendre aux individus ce qui leur est dû.

a) La première, qui s'appelle aussi justice légale, parce qu'elle est fondée sur l'exacte observance des lois, nous oblige à reconnaître les grands bienfaits que nous recevons de la société, en supportant les charges légitimes qu'elle nous impose, et en lui rendant les services qu'elle attend de nous. Comme le bien commun l'emporte sur le bien particulier, il est des cas où les citoyens doivent sacrifier une part de leurs biens, de leur liberté, et même risquer leur vie pour la défense de la cité. Mais la société a aussi des devoirs à l'égard de ses sujets : elle doit distribuer les biens sociaux et les charges non au gré du caprice et de la faveur, mais selon les capacités de chaque citoyen, et en tenant compte des règles de l'équité. A tous elle doit la somme de protection et d'assistance indispensable pour que soient sauvegardés les droits et les intérêts essentiels de chaque citoyen : le favoritisme à l'égard des uns et la persécution à l'égard des autres sont des abus contraires à la justice distributive que les sociétés doivent à leurs sujets.

1040. b) La seconde, qu'on appelle particulière, règle les droits et les devoirs des citoyens entre eux. Elle doit respecter tous les droits : non seulement le droit de propriété, mais encore les droits qu'ils ont sur les biens du corps et de l'âme, leur vie, leur liberté, leur honneur, leur réputation.
Nous ne pouvons entrer dans tous ces détails que nous avons exposés dans notre Théologie morale, et il nous suffira de rappeler les règles principales qui doivent nous guider dans la pratique de cette vertu.

II. Règles principales pour pratiquer la justice

1041. 1° Principe. Il est évident que les personnes pieuses, les religieux et les prêtres sont obligés de pratiquer la justice avec une perfection, une délicatesse plus grande que les gens du monde : leur devoir est de donner le bon exemple en matière d'honnêteté aussi bien que pour toutes les autres vertus. Agir autrement, ce serait scandaliser le prochain, et donner un prétexte à nos adversaires pour condamner la religion. Ce serait aussi mettre un obstacle au progrès spirituel : car le Dieu de toute justice ne peut admettre en son intimité ceux qui violent manifestement ses commandements formels sur la justice.

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