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| 1er dimanche de carême | |
| | Auteur | Message |
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Hélène Administrateur
| Sujet: 1er dimanche de carême Sam 9 Fév 2008 - 19:31 | |
| Le baptisé, tenté comme le Christ
Homélie de saint Grégoire de Nazianze († 389) Si le persécuteur et le tentateur de la lumière vient t'assaillir après le baptême, - et certes il le fera, car il a bien assailli le Verbe, mon Dieu, dissimulé sous le voile de la chair, cette lumière cachée par son humanité visible, - tu as de quoi le vaincre ! ne redoute pas le combat. Oppose-lui l'eau du baptême, oppose-lui cet esprit en qui s'éteignent les traits enflammés du Mauvais. Si celui-ci te montre la pauvreté, - car il n'a pas hésité à la montrer au Christ lui-même - et si, te montrant la faim qui te menace, il te demande que les pierres deviennent du pain, dépiste ses intentions. Enseigne-lui ce qu'il ignore, oppose-lui cette Parole de vie qui est le Pain envoyé du ciel pour donner la vie au monde. S'il t'attaque par les pièges de la vaine gloire - comme il l'a fait pour lui, en l'élevant sur le pinacle du Temple et en lui disant : Jette-toi en bas (Mt 4, 6) pour donner une preuve de sa divinité -, ne te laisse pas abaisser par l'élévation de l'esprit. Car si cette épreuve le met en échec, il ne s'arrêtera pas pour autant. Il est insatiable, il attaque sur tous les fronts. Il flatte, avec une apparence de bénignité, mais il finit par le mal. C'est là sa stratégie. En outre, cet usurpateur est versé dans les Écritures. D'où ce refrain : Il est écrit, dit-il au sujet du pain; il est écrit au sujet des anges. Car il est écrit, dit-il, qu'il a donné pour toi des ordres à ses anges, ils te porteront sur leurs mains (Mt 4, 6). O sophiste du mal ! Comment as-tu supprimé ce qui suit ? Car cela, je le comprends parfaitement, même si tu l'as caché: que je marcherai sur l'aspic et le basilic, qui te représentent; que je foulerai aux pieds serpents et scorpions, car je serai entouré et protégé par la Trinité. S'il t'attaque par la cupidité en te montrant en un moment, d'un seul coup d'oeil, tous les royaumes comme s'ils lui appartenaient, en exigeant que tu l'adores, méprise-le comme le pauvre qu'il est. Dis-lui, encouragé par le sceau du baptême : "Moi aussi,, je suis une image de Dieu, mais je n'ai pas, comme toi, été précipité de ma gloire céleste à cause de mon orgueil. J'ai revêtu le Christ. Par le baptême, le Christ m'appartient. C'est à toi de m'adorer." À ces paroles, crois-moi, il s'en ira, vaincu et humilié par ceux que le Christ a illuminés, comme il l'a été par le Christ, lumière primordiale. Tels sont les bienfaits qu'apporte le bain du baptême à ceux qui reconnaissent sa force; voilà le festin qu'il propose à ceux qui souffrent une faim méritoire. PrièreAccorde-nous, Dieu tout-puissant, tout au long de ce carême, de progresser dans la connaissance de Jésus Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui règne. | |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: 1er dimanche de carême Dim 10 Fév 2008 - 14:40 | |
| Et pour continuer sur la même lancée, l'excellente homélie de frère Elie : - Citation :
- Homélie
Ce premier dimanche de Carême nous place devant le drame qui affecte toute notre existence : le péché, acte de rupture de l’homme vis-à-vis d’un Dieu aimant et bon. Le récit de la Genèse qui nous est rapporté dans la première lecture nous remet devant les yeux le premier refus de l’homme par rapport à Dieu. Au cœur de la relation entre Dieu et l’homme, vient s’immiscer le fameux « serpent », le diable, le Satan, comme il sera désigné ailleurs. Accusant Dieu d’hypocrisie et de volonté de puissance qui voudrait étouffer en Adam le désir de communier à la vie divine, il propose à celui-ci de réaliser ce désir mais sans Dieu. Il lui propose de devenir Dieu par ses propres forces, sans l’aide de la grâce divine, en étant à lui-même sa propre loi. Pur mensonge qui ne pourra en fait qu’entraîner l’homme sur un chemin de mort puisqu’avant même de s’y engager il se sera coupé de la source de la Vie. Dans l’évangile, nous retrouvons le tentateur dans le désert mais cette fois auprès de Jésus. Ce dernier vient d’être baptisé et le Père l’a confirmé dans sa filiation divine : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour ». Par trois fois, Satan va essayer de reproduire la tactique mensongère qui avait si bien fonctionné avec Adam et Eve. A trois reprises, il porte son attaque sur la relation de Jésus à son Père. Tout d’abord, il propose à Jésus de subvenir à ses propres besoins, le poussant implicitement à se soustraire à sa dépendance confiante envers son Père : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répond : « « Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Jésus traverse victorieusement l’épreuve. Il confesse que la vie véritable se trouve en Dieu et ne tombe pas dans la défiance vis à vis de la Promesse de son Père. Il garde confiance en lui et en son action providentielle car il sait que son Père est fidèle. Au désert, le peuple d’Israël avait succombé à cette tentation en s’appropriant la manne et en la thésaurisant de peur d’en manquer. Pourtant Dieu avait bien demandé de n’en ramasser que le nécessaire pour chaque jour. Mais si Dieu reprenait ses dons ? S’il ne tenait pas parole ? Un tien mieux que deux tu l’auras. Combien de fois ne nous sommes-nous pas laissés induire dans cette tentation de la défiance par rapport à notre Père ! Jésus nous redit dans cet évangile que le Père est fidèle à sa Promesse et que ses dons sont sans repentance. La deuxième tentation veut pousser Jésus à obliger le Père à intervenir en sa faveur, ce qui implicitement manifesterait une mise en doute par Jésus de la vérité de la relation qui l’unit à son Père. Jésus ne péchera pas. Il ne mettra pas Dieu en demeure d’opérer un miracle en sa faveur. Jésus nous ramène ici à l’humilité devant Dieu. Je n’ai rien à exiger de lui. Non pas parce qu’il ferait tout ce qu’il veut sans tenir compte de ma personne mais parce qu’il fait tout ce qu’il veut, certes cela est bien vrai, mais en me donnant tout : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » Là encore, séquelle du péché originel que de croire que Dieu se garderait pour lui seul quelque chose dont il me priverait. Or Dieu dit à Adam : « Tu peux manger de tous les arbres du Jardin ». Mensonge donc que les paroles du serpent qui dit à Eve « alors Dieu a dit que vous ne pouviez pas manger de tous les arbres du Jardin ». Dieu n’est pas un rival jaloux. Dès le commencement, il nous a tout donné. C’est le serpent qui depuis les origines ne cesse de nous murmurer l’inverse. Alors, n’y tenant plus, le démon découvre ses véritables motivations, conduire à l’adorer servilement en détournant de la véritable adoration qui revient à Dieu seul en tant qu’il est la source de tout bien, expression la plus haute de la filiation par rapport à Dieu. Nous nous trouvons ici devant la tentation suprême du péché contre Dieu, du reniement de Dieu pour suivre des faux dieux qui pourraient procurer la puissance. C’est devant ces forces ambiguës que le Messie devrait se prosterner pour s’emparer d’un pouvoir alors que tout lui a été remis par le Père ! Derrière le summum de cette dernière tentation, se profile déjà la montagne du rendez-vous pascal et l’universel pouvoir du Christ. Sur cette montagne, Jésus se révèlera pleinement Fils en s’abandonnant dans une confiance absolue entre les mains du Père. Et le Père pourra alors manifester pleinement sa paternité en le ressuscitant. Cette victoire de la vie sur la mort et sur le péché par l’abandon confiant du nouvel Adam entre les mains du Père est ici anticipée par Jésus. Le 1er Adam s’était élevé en oubliant que sa dignité de créature « à l’image » de Dieu signifiait non pas égalité ou identité mais relation à Dieu, ce qui le conduisit à sa perte. Au contraire, le Christ Jésus, second Adam, ne prenant pas prétexte de sa conformité avec Dieu, s’est abaissé et il a été exalté nous restaurant dans notre relation de fils avec notre Père du ciel (Cf. Ph 2, 6-11). La liturgie de ce premier dimanche de carême nous remet donc devant la racine de tout péché : la volonté d’autonomie qui est refus de cette dépendance filiale selon laquelle nous avons été créés et qui seule est capable de nous combler puisqu’elle nous garde orientés vers celui qui est la source de tout bien. Nous sommes invités à faire le point sur nos comportements, sur les finalités que nous nous fixons au quotidien dans tel ou tel projet et les moyens que nous choisissons pour les rejoindre. La question fondamentale à nous poser pourrait être celle-ci : quelle est la place de Dieu dans tout cela ? La tentation se reconnaît à ce qu’elle nous conduit toujours à mettre en doute la bonté, la providence, la miséricorde de Dieu à notre égard et nous amène nécessairement à mettre en question notre relation de dépendance filiale vis-à-vis de lui. Les chemins pour y arriver peuvent être divers. La peur et la défiance vis-à-vis de notre Père céleste sont ceux sur lesquels le tentateur nous conduit le plus souvent.
« Père tout-puissant, puissions-nous durant ce temps de carême progresser dans la connaissance de ton Fils en qui nous découvrons ton vrai visage. Nous pourrons alors nous détourner de toutes ses idoles devant qui nous nous prosternons intérieurement et nous ouvrir à la lumière de ta résurrection qui seule est capable de nous transformer et nous permettre de communier à ta vie divine ».
Frère Elie Source : www.homelies.fr Hélène | |
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