Dans la soirée d'hier, j'ai découvert ce très court poème que j'avais rédigé en quelques minutes, en 1981. A l'époque, j'avais vingt-cinq ans, je sortais de l'armée, j'attendais un emploi, je désespérais de rencontrer une femme et un matin, m'adressant au plafond de ma chambrette, je m'étais écrié: "Eh bien, Dieu, si c'est çà la vie, moi j'attends la mort !"...
J'étais encore loin de ma conversion, je n'avais plus pratiqué ma foi depuis l'âge de dix-sept ans, et je m'interrogeais sur tout et sur rien. Sur le moment, ne comprenant pas très bien ce que j'avais écrit, j'en étais pourtant très fier et je me suis cru un génie de la poésie: l'univers des mots m'avait été ouvert et j'allais l'explorer jusqu'au bout de la galaxie ! Encore une futilité... Mais le message que contenait ce texte ne mentait pas, tout adviendrait: après un passage à vide, ma vie allait changer - et comment ! Une fois converti, je me suis dit que ce message m'avait été dicté à l'oreille par un ange, afin que je ne succombe pas au découragement:
L'Esprit s'étend sur toute chose également.
Par-delà la grisaille et le détour des nuits,
Tel un soleil, Il est, apaisant nos tourments.
C'est un coeur, quelque part, et le meilleur du fruit !
Si ton pain est amer, s'il te semble aujourd'hui,
Que l'espoir est trahi et que demain te ment,
Songe, alors, que ce pain pour l'Amour te nourrit
Car ton sort Il bénit et le veille ardemment !
Boisvert