L'Action de Grâces
12 Octobre 2009
Saviez-vous que le Jour de l'Action de Grâce ne se fête pas à la même date si vous êtes au Canada ou aux États-Unis?
Cette tradition de rendre grâce remonte loin dans le temps. C'était la fête de la Terre-Mère: féconde, abondante, généreuse – la fête de l'automne et de la récolte.
Dans presque toutes les traditions, c'est une déesse qui a donné l'aliment de base aux hommes. Chez les Grecs anciens, durant la fête de l'automne, on rendait grâce à Demeter, la déesse des épis. En octobre, les Romains célébraient la fête des moissons appelée Cerelia, pour honorer Ceres, le 4 octobre. En offrandes, il y avait toujours les premiers fruits de la moisson et. des porcs.
Cette période est souvent représentée par une corne d'abondance, la "cornucopia" dont l'origine remonte à l'époque mythique. Zeus donna à la nymphe Amalthea - Selon la mythologie, c'est la nourrice qui éleva secrètement Zeus lorsqu'il était petit en le nourrissant au lait de chèvre pour le soustraire aux recherches de Cronos. D'autres sources laissent croire qu'Amathea était elle-même une chèvre - une corne de chèvre en remerciement avec la promesse qu'elle lui apporterait toujours l'abondance dans tous ses souhaits.
Reconnaissance? Superstition? Mieux valait remercier les dieux capricieux pour leur bonté, semble attester les documents à travers les âges. Mais ce jour béni n'a pas toujours été relié à la moisson; c'était aussi un cri d'allégresse après une période noire ou d'incertitude - en Europe, il marquait la fin d'une guerre, la guérison d'un roi ou le bout d'un long voyage. La première mention d'une telle fête en Amérique du Nord remonte à 1578. Après avoir débarqué à Terre-Neuve, l'explorateur Martin Frobisher, entouré de son équipage, remercie Dieu de les avoir menés en terre ferme après une pénible traversée.
Cette première manifestation est souvent passée sous silence et on rattache plus facilement cette fête aux pèlerins Anglais qui, fuyant les contraintes religieuses du roi Jacques 1er, s'embarquèrent pour le Nouveau-Monde à bord du "Mayflower" pour arriver en Nouvelle Angleterre le 10 novembre 1620. Après un hiver fort rigoureux ou plusieurs moururent, ils semèrent les premières graines et la récolte fut abondante. En signe de remerciement au Seigneur, William Bradford, qui gouvernait la colonie de Plymouth, proclama un "Thanksgiving Day" à l'automne 1621. Durant trois jours, les pèlerins festoyèrent de dindes sauvages et de gibiers avec leurs hôtes Amérindiens. Par eux, ils avaient appris à cuisiner la citrouille, à confectionner de petits pains de maïs, à farcir la dinde d'huîtres appréciant les fruits et les noix de la région.
Du XVIIe au XIXe siècle, nous assistons ensuite à des fêtes sporadiques ou régionales.
Pourquoi les Américains fêtent-ils la Thanksgiving le 4e Jeudi de novembre? Parce que le Président Abraham Lincoln a déclaré ce jour "férié" dans sa célèbre Thanksgiving Proclamation de 1863. Oui, mais qui était à l’origine de cette décision? La réponse est Sarah Josepha Hale, probablement l’un des personnages historiques féminins les plus importants, mais les moins médiatisés de l’histoire américaine. Elle était convaincue qu’une célébration de Thanksgiving à l’échelon national constituerait un ciment suffisant pour garantir la paix.
Au CanadaDurant la révolution américaine, de nombreux colons désirant demeurer loyaux envers la couronne britannique, prirent le chemin du nord et arrivèrent en Canada. C'est en 1799 qu'ils proclamèrent un Jour d'Action de grâce pour célébrer, selon la tradition européenne, les événements royaux, la fin de la guerre ou d'une épidémie. C'est seulement au XIXe siècle qu'on décida de fixer la date "un jeudi" de novembre pour enfin devancer la date en octobre, ceci étant attribuable au climat plus froid, donc aux récoltes plus hâtives. Puis on remplaça le jeudi par un lundi jusqu'en 1920. Le Jour de l'Action de grâce se retrouva placé en novembre, le lundi précédent l'Armistice le 11 novembre commémorant la fin de la Première Guerre Mondiale (1914-1918). Puis on revint en octobre en 1931, fixant enfin la journée au second lundi du mois, date qui fut entérinée par un acte du parlement en 1957.
Mais assez parlé d'histoire! Qui-a-t-il au menu? C'est une fête très anglaise. Au Canada français, au Québec plus particulièrement, l'événement est très peu souligné. On garde la dinde pour le réveillon de Noël et la citrouille pour l'Halloween. Aux États-Unis, on enregistre plus de 40 millions de dinde dégustées durant cette fin de semaine à chaque année. Ce volatile est généralement rôti entier et farci mais la recette se modifie de région en région. Sur la côte Est, la farce aux huîtres est de tradition, un retour aux sources alors que les coquillages étaient abondants et faisaient parties de la diète quotidienne des premiers colons. Dans le Sud, Mère maïs se faufile partout et le pain de maïs remplace les croûtons tandis que le riz sauvage devient la particularité des régions qui bordent les Grands Lacs, de part et d'autre de la frontière.
La dinde a son cortège: sauce aux canneberges faite maison avec des baies fraîches ou achetée en gelée. Plus on descend vers le Sud, plus on retrouve la patate douce en casserole avec du sucre, du beurre, des épices, parfois recouverte de guimauve! Vous avez bien lu! Un repas traditionnel ne serait pas complet sans la tarte à la citrouille. Autre coutume: C'est de quitter la table pour s'enfoncer dans un grand fauteuil et donner du jeu à sa ceinture car le repas est fort copieux et parfois. quelque peu indigeste!
En terminant, voici une très belle animation. Cliquez sur le smiley et une fois rendus sur la page, cliquez sur le chapeau.SOURCE: espace.canoe.ca/petitelouve/blog/view/279332UN SEUL CHEMIN Ville de Québec - Canada