Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,7-13.
Jésus appelle les Douze, et pour la première fois il les envoie deux par deux. Il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais,
et il leur prescrivit de ne rien emporter pour la route, si ce n'est un bâton ; de n'avoir ni pain, ni sac, ni pièces de monnaie dans leur ceinture.
« Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »
Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l'hospitalité dans une maison, restez-y jusqu'à votre départ.
Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent, et proclamèrent qu'il fallait se convertir.
Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
Les apôtres ont reçu gratuitement des pouvoirs extraordinaires, mais ils ne sont pas pour autant l'égal du Maître, mais simplement des travailleurs. Et la ferme recommandation de Jésus de ne rien emporter des biens terrestres est liée à la faiblesse de foi (déjà bien reconnue dans d'autres passages) des ouvriers.
L'exigence de Jésus peut paraître sévère, mais que se serait-il passé sans ces ordres détaillé ? D'un parfumeur dont ils auraient guéri l'enfant, ils se seraient encombrés de vases de parfums de grands prix; d'un marchands de tissus, des pièces de toile en offrandes pour la purification d'un parent lépreux; et le marchand de perles, que n'aurait-il donné pour la résurrection de sa jeune épouse ? Bref, s'ils avaient accepté quoi que ce soit, ils seraient revenus non comme ils étaient partis, mais avec une caravane d'ânes et de chameaux ... accompagnés de gardes, de marchands de toutes sortes, auxquels se seraient immédiatement mêlés des espions d'Hérode et de Pilate, qui auraient immédiatement flairé un danger pour l'autorité établie. Il suffit de se souvenir qu'après avoir simplement donné à manger à la foule, Jésus a été obligé de fuir, car ils voulaient s'emparer de Lui pour le proclamer roi !
Ces consignes valent pour chacun d'entre nous également. Elles sont en rapport direct avec le talent que nous avons reçu gratuitement de Dieu pour travailler ainsi que les disciples. Pour ma part, je rends grâce que mes partages quotidiens de l'Ecriture ne soient rétribués d'aucune façon et je rends grâce encore que même mon véritable nom ne soit connu que de quelques-uns. Vive le pseudonyme ! Je l'avoue: j'ai parfois "râlé" qu'il y ait peu de partages en retour, mais comme je me serais vite découragé s'il y en avait eu beaucoup !
Car ma récompense, c'est ma joie. Je sais que je l'ai obtenue plusieurs fois au moment où j'écrivais: en vérité, quel étonnement, quelle stupeur certains jours, lorsque je me suis senti traversé par l'Amour... car je n'avais eu strictement rien à dire au moment de taper la première lettre du premier mot d'un partage "impossible aujourd'hui" !