Hélène Administrateur
| Sujet: Re: "Tu ne te feras aucune image..." Sam 26 Avr 2008 - 18:07 | |
| - Thérèse d'Avila a écrit:
- Quant à me peindre les choses du ciel, les choses sublimes, jamais, non jamais, mon entendement grossier n'en a été capable: il a fallu que le Seigneur m'en donne l'idée par un autre voie.
Mon inhabileté à me représenter les objets à l'aide de l'entendement allait même si loin, qu'il m'était tout à fait impossible de me figurer ce que je n'avais pas sous les yeux, bien différente en cela de ces personnes qui peuvent se former certaines représentations qui les aident à se recueillir. Tout ce qui était en mon pouvoir, c'était de penser à Jésus-Christ comme homme; mais j'avais beau lire quelque chose de sa beauté, ou voir ses images, je ne parvenais pas à me le représenter. Figurez-vous une personne aveugle ou plongée dans les ténèbres: elle parle à quelqu'un, et parce qu'elle est assurée de sa présence, elle voit qu'elle est en sa compagnie; je veux dire que, sans l'apercevoir, elle sent, elle croit qu'il est là. Ainsi en était-il de moi quand je pensais à Notre-Seigneur. C'est pour cela que j'aimais tant les images. Ah ! Qu'ils sont malheureux ceux qui se privent volontairement d'un si précieux avantage ! On voit bien qu'ils n'aiment pas Notre-Seigneur. S'ils l'aimaient, ce serait pour eux une joie de contempler son portrait, puisque, même dans le monde, on trouve tant de plaisir à fixer les yeux sur celui d'une personne aimée. (Thérèse d'Avila, Livre de la vie, Oeuvres complètes, Paris, Cerf, 1995, p. 68 ) | |
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