Bonjour Mél35,
il est vrai que notre société ne sait hélas plus comment se comproter face à la mort, et encore moins face à la mort d'un proche. Vous entendrez donc tous les sons de cloches, et je comprends que cela soit perturbant, surtout quand on est sois même dans l'émotion face à la situation.
Je reviens tout juste de Bordeaux, ou j'ai été rendre visite à mon grand-père, qui est lui aussi en fin de vie. Je ne vous cacherai pas que ce voyage m'a secoué en profondeur, mais pas tant à cause de mon grand-père et de son état qu'a cause du reste de la famille et de leur comportement. Tout ça pour vous dire deux choses:
- une fin de vie est un moment intense dans une famille et pour les individus qui y sont confrontés. Ca les renvoie à leur propre mortalité et ça réveille des vécus relatifs au départ d'êtres chers (ou pas). On ne peut donc pas prévoir ce qui va se passer "autour" de cet évènement et ce que les gens, les proches "bien portants" vont dire ou faire. Or, c'est bien là que les choses se passent et se jouent, bien plus que qu'avec la pesonne en fin de vie. Ca peut parraitre surprenant, mais mon conseil est plustôt de se préparer à cela, alors que souvent, on n'y pense pas...
- je suis profondement heureux d'être allé voir mon grand-père. J'ai pu l'aider, lui manifester mon affection et lui dire au revoir. Cela n'a pas de prix et vient compléter tous les bons souvenirs que j'avais de lui, mais sans les remplacer. Il n'était certes pas en bon état, mais pour ma part, je n'ai pas été choqué du tout, ni traumatisé, alors qu'il est sous morphine avec une tumeur de la taille d'une pomme en haut du poumon droit. Vous devez donc suivre votre instinct et surtout votre coeur, car personne autour de vous ne possède ces clefs là pour prendre labonne décision. Je crois pourtant que vous avez déjà pris cette décision, et sachez qu'il est normal et sain d'avoir peur et de reculer devant une épreuve si intense. Je vais dire une platitude, mais la mort n'est qu'une étape, et notre société à amplifié de manière pathologique la peur que l'on en a, ce qui aboutit à des gens qui partent dans une solitude aseptisée d'hopital. C'est bien triste. Idem pour le déclin du corps, que le monde moderne combat avec un vain narciscisme, alors qu'à part décliner, je ne vois pas ce que notre corps peut faire... Même si ce n'est pas sexy, ça reste la vie, et la vie de gens que l'on aime.
Pour le reste, vous êtes seule juge, et comprenez bien que quel que soit votre choix, nul nulle part ne vous jugera et que votre décisions sera obligatoirement la bonne: il n'y a rien de plus personnel que ce genre de décision.
Bon courage, avec toute mes prières et tout mon soutien.
Amitiés in Chisto,
Damien