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| La foi et la crise de l'Eglise | |
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boisvert Martyr du forum
| Sujet: La foi et la crise de l'Eglise Lun 27 Déc 2010 - 13:32 | |
| Ce mauvais temps que traverse l'Eglise de nos jours, je ne peux le considérer que sous l'angle du réveil proche et de nouvelles conversions. Je viens de trouver une musulmane convertie, cela m'a donné du bonheur. Par ailleurs, lorsque je songe aux chrétiens d'Orient massacrés dans cette église lors d'une messe, je m'efforce de me mettre à la place de l'un deux. Et en y réfléchissant rien qu'un peu, je peux dire sincèrement, dans l'humilité, que oui, j'aurais pu être l'un deux. Et comment j'ose affirmer cela ? Tout simplement parce que j'ai beau traverser des crises de foi les unes après les autres, je vois qu'un jour comme le lendemain de Noël, ma digestion à peine remise, alors que l'on venait de me dire: surtout ne prends pas la route !, j'ai sorti ma voiture et j'y suis allé. Et je l'ai écrit: la messe n'était pas extraordinaire, mais l'important c'est que je m'y sois ainsi précipité.
Avoir la foi, même lorsque l'on peut penser que l'on doute, c'est avoir comme une autre vie cachée en soi. Cela nous dépasse de loin, mais je préfèrerais écrire que la foi est désormais sous-jacente à tout ce que je peux penser, faire ou dire. Elle est là, même après avoir péché, elle est là et elle est devenue une force qui dépasse la souffrance. Elle est aussi comme une boussole: j'aurais beau toute ma journée choisir de fuir vers le sud, à peine me serai-je endormi qu'elle me ferait me retourner vers le nord. Elle n'est pas un fanatisme non plus, mais elle fait partie de moi, voilà tout. Je sais bien qu'il me faudra mourir un jour, je sais aussi que les plus grandes joies que la vie m'ait apporté sont issues de ma foi, qu'elle m'a donné l'espérance. Et quoi, je renoncerais ? Mais pourquoi ? Pour faire quoi ? Sauver ma vie pour perdre le sens de ma vie ? Comment ferais-je une chose pareille ?
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| | | lambic Banni
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Mar 28 Déc 2010 - 6:45 | |
| - boisvert a écrit:
Avoir la foi, même lorsque l'on peut penser que l'on doute, c'est avoir comme une autre vie cachée en soi. Cela nous dépasse de loin, mais je préfèrerais écrire que la foi est désormais sous-jacente à tout ce que je peux penser, faire ou dire. Elle est là, même après avoir péché, elle est là et elle est devenue une force qui dépasse la souffrance. Elle est aussi comme une boussole...
On dit souvent que la foi est "un don de Dieu". Encore faut-il le Lui demander. Mais, justement, quelqu'un qui n'a pas la foi a-t-il même l'idée qui l'effleure de la demander ? Ou, alors, il faut que quelqu'un la lui souffle, cette idée ! Mais qui ? | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Mer 29 Déc 2010 - 10:29 | |
| - lambic a écrit:
- On dit souvent que la foi est "un don de Dieu". Encore faut-il le Lui demander. Mais, justement, quelqu'un qui n'a pas la foi a-t-il même l'idée qui l'effleure de la demander ? Ou, alors, il faut que quelqu'un la lui souffle, cette idée ! Mais qui ?
Cher Lambic, Si la foi est un don, comment se peut-il qu'il faudrait le demander ? Votre message me cause de la joie, car ne fut-ce que pour venir sur ce forum, il a fallu 'quelque chose' qui vous y a poussé. Et vous êtes également un des premiers qui me pose une question directe. Étonnant, n'est-ce pas ? Je vous souhaite un bonne fin d'année et un bon début, car nous avançons toujours - même lorsque nous avons le sentiment de reculer parfois ! Etienne | |
| | | DamienH Martyr du forum
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Mer 29 Déc 2010 - 11:02 | |
| Bonjour cher Boisvert!
je ne savais trop ou poster pour vous dire que vos écrits me parlent énormément, et votre façon d'imager les choses correspond à merveille à ma façon de penser, et donc, d'intégrer les choses. Autant vous dire que vous lire m'est une friandise d'une accessibilité immédiate, tout en posant bien souvent des questions profondes, qui travaillent sur le plus long terme. La foi comme une autre vie "en soi"... c'est tout à fait ça! Jusqu'où va-t-on laisser cette autre vie s'épanouir? Jusqu'où en est-on capables, puisque notre temps est compté, et que notre capacité à être n'est (pas encore) infinie. En d'autres termes, cette "autre vie" est en quelque sorte en concurrence avec la vie du siècle avec ce qui fait de nous, "nous" en ces temps modernes. Le matérialisme cartésien est valorisé, l'égoïsme érigé en modèle de réussite et le tangible, le scientifiquement prouvé est la seule réalité acceptée. Laisser cette autre vie, ce chemin de foi s'emparer de ressources en nous, c'est questionner tout le reste, c'est plonger vers l'invisible, le sensible, le subtil. C'est remettre le sentiment, l'émotion et l'intuition au coeur d'un quotidien organisé pour nier toutes ces choses. Bref, c'est un acte de foi!
Cher Lambic, le présupposé à tout débat sur la foi, c'est de croire qu'un être supérieur, créateur aimant sa créature, existe. Sinon, il ne peut y avoir débat sur la foi. C'est logique : un athée dira en toute bonne foi (sic) que croire en quelque chose qui n'existe pas, en est une construction de l'imagination humaine, bref croire en une aberration du bon sens et de la logique telle que Dieu, c'est tout simplement une erreur (au mieux, si cet athée est vaguement respectueux) ou de la bêtise, voire de la lâcheté (s'il est le genre d'athée que j'étais). Avoir la foi, c'est donc comme connaître le goût d'un fruit exotique réputé issu d'une terre imaginaire. Celui qui "sait" que cette terre n'existe pas n'ira pas perdre son temps à inventer la possibilité que le fruit en question ait la moindre réalité. Et je ne parle même pas de la curiosité d'en connaître le goût! De là, vos question "que demander et à qui" pour toutes légitimes qu'elles soient, mènent au dialogue de sourds. Si je pense que le fruit en question est une fable, je n'ai rein à demander à qui que ce soit. Et si je pense le contraire, je sais déjà! On ne peut donc vraiment échanger sur la foi qu'avec ceux qui l'ont. Réalité dure, mais incontournable. Certes, on abordera les différences avec un non croyant, on définira "notre foi", comme une "utopie possible" (re-sic), bref, on enfoncera des portes ouvertes, jusqu'au point de blocage décrit plus haut. En revanche, on peut "être". On peut laisser s'exprimer au mieux cette "autre vie en nous". Car avoir la foi, ce n'est pas juste penser que Dieu est réalité. C'est vivre selon cette vérité, ancrée dans notre vie. Cela touchera-t-il l'autre? J'en suis convaincu. Comment? Je n'en ai pas la moindre idée. Le reste de ce qui fait basculer vers Lui est hors des mains des hommes. Les éléments d'une conversion sont variables à l'infini, imprévisibles et ineffables. Même moi, j'ai été cueilli, et je revenais de loin.
Amitiés in Christo,
Damien
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| | | lambic Banni
| Sujet: La foi : un don ou une acquisition Mer 29 Déc 2010 - 12:00 | |
| Je repose le problème : si la foi est vraiment un don de Dieu et qu'on ne réclame jamais un don à quelqu'un (d'après ce que je crois comprendre), Dieu fait-il un tri pour donner la foi à l'un et la refuser à l'autre ? Et comment pratique-t-Il concrètement ?
Et si ce n'est pas un don, comment l'acquière-t-on puisque, par définition, on ne croit en rien ?
Ces questions vous paraissent sans doute plutôt simplistes... | |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Mer 29 Déc 2010 - 13:19 | |
| La foi se reçoit toujours dans une initiative première de Dieu : "nul ne connaît le Père sinon le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler". Nous avons tous la capacité de recevoir Dieu : "Homo capax Dei" disait saint Augustin (L'Homme capable de Dieu) de par l'esprit qui nous anime et qui a été mis en nous dans le souffle de l'Esprit Saint. Cependant, tout homme n'écoute pas forcément la voix de sa conscience qui lui dit "fais ceci, ne fais pas cela" (même ceux qui ne connaissent pas le Christ "entendent" cette voix de la conscience qui lui dicte le Bien au plus profond de lui-même. Pour que l'Homme entende à nouveau la voix de son Créateur, il a besoin que Dieu vienne à lui dans une initiative totalement nouvelle. Si nous avions pu trouver la foi, trouver Dieu, par nous-mêmes, le Seigneur n'aurait pas eu besoin de venir souffrir sur la Croix, mourir et ressusciter. C'est dans la reconnaissance de cette initiative d'Amour de Dieu que nous trouvons la foi. Encore faut-il avoir un coeur prêt à recevoir. Pour cela, il faut écouter...
Saint Paul n'avait pas la foi en Jésus jusqu'à ce qu'il soit foudroyé d'Amour par une révélation particulière.
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| | | DamienH Martyr du forum
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Mer 29 Déc 2010 - 15:06 | |
| Pas du tout simplistes.
Je crois que la foi est une proposition de Dieu. Ce n'est pas un don, au sens qu'une fois reçu, il n'y aurait plus rien à faire que d'en jouir, ni au sens que les épreuves disparaîtraient... je dirais même que ça se corse sévèrement, niveau challenges : le champs des possibles et des axes de progrès augmentant, les moyens de faire bouger et leur puissance augmentent proportionnellement. Tout comme les pièges...
Bref, Dieu invite, propose. Cette invitation est universelle : elle est faite à tous. A chacun de se faire son idée, ou de rester hors de ce questionnement. Après, il est vrai que pour certains, l'invitation semble plus marquée. Pourquoi? Je l'ignore. mais ce que je sais, c'est que rien n'est proposé qui ne soit audible, acceptable, pour celui qui y est confronté. Dieu ne force rien, et ne violente personne... au delà de ce qu'il (ou elle) est capable de supporter. Que compense chaque individu dans son refus, dans son athéisme? Quelle que soit l'histoire de la personne, même si Dieu est la voie pour tous, certains rendez-vous sont différés, pour protéger celui qui est concerné. Par exemple, ma mère, par mesure de survie face à une vie enfantine par trop dramatique, s'est réfugiée dans la logique, dans le maîtrisable. Elle a rejeté Dieu et depuis, elle vit hors l'église. Tout ce temps, l'idée même de Dieu était un danger pour elle, pour son équilibre psychique. Autant dire que rien ne s'est produit qui aurait fait branler le fragile édifice : ce n'est pas le genre du Père! Aujourd'hui, son évolution fait qu'elle pourrait être accessible à cette dimension de la vie. Moins besoin de la béquille de la raison dans son existence.
Mais pourquoi y va-t-il au marteau piqueur avec certains? C'est sans doute lié à la dureté de leur tête!... | |
| | | lambic Banni
| Sujet: Poursuite de la recherche Ven 31 Déc 2010 - 6:38 | |
| Ceux qui sont issus et vivent dans un milieu familial chrétien ont mille fois plus de probabilités de devenir eux-mêmes chrétiens et d'avoir la foi que leurs congénères qui, eux, vivent dans un cercle indifférent ou même hostile à toute religion. Alors, ces derniers, comment font-ils pour entrer dans la religion (laquelle vont-ils choisir ?) et acquérir une foi en l'existence d'un Dieu ? Le hasard, une rencontre....? | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Ven 31 Déc 2010 - 10:54 | |
| - lambic a écrit:
- Ceux qui sont issus et vivent dans un milieu familial chrétien ont mille fois plus de probabilités de devenir eux-mêmes chrétiens et d'avoir la foi que leurs congénères qui, eux, vivent dans un cercle indifférent ou même hostile à toute religion. Alors, ces derniers, comment font-ils pour entrer dans la religion (laquelle vont-ils choisir ?) et acquérir une foi en l'existence d'un Dieu ? Le hasard, une rencontre....?
J'ai envie de répondre qu'aujourd'hui, les personnes issues d'un milieu familial chrétien ont beaucoup plus de probabilités que les autres de rompre avec ce milieu... Mais je ne ferais que raconter ma propre histoire. Je suis revenu à la foi, mais il a fallu une conversion fondamentale, une chute profonde et un relèvement. Ce n'est pas vraiment mon éducation chrétienne qui a joué, mais mes deux années de philosophie, qui m'ont extrêmement déçu. J'y ai perçu, non "l'amour de la sagesse", mais la recherche de mensonges satisfaisants. Quant aux convertis issus d'un milieu totalement non-chrétien (exemple Simone Weil, Juive, communiste, athée - ou André Frossard, converti par la seule lueur d'un cierge), ils ne sont ni entrés dans la religion, ni acquis une foi en l'existence de Dieu, mais ils L'ont rencontré, tout simplement. | |
| | | DamienH Martyr du forum
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Sam 1 Jan 2011 - 16:30 | |
| - Citation :
- Quant aux convertis issus d'un milieu totalement non-chrétien (exemple Simone Weil, Juive, communiste, athée - ou André Frossard, converti par la seule lueur d'un cierge), ils ne sont ni entrés dans la religion, ni acquis une foi en l'existence de Dieu, mais ils L'ont rencontré, tout simplement.
Ce fut mon cas : famille athée, non baptisé, j'ai même été dispensé de catéchisme dans mon bahut catholique, pour cause de rejet en masse! Et la bascule... c'est vrai que c'est une rencontre "tout simplement". Du coup, c'est une expérience, un vécu, et comme tel, c'est éminemment difficile à transmettre, à partager. Comme existe le mur du son, je crois qu'il existe un "mur du vécu". C'est la cas pour toute expérience, mais celle de la rencontre de Dieu est la plus marquée entre ceux qui sont d'un coté du mur et les autres : le sujet ne se prête pas au débat et a part ce vécu, rein en peut compenser ou adoucir l'absence d'expérience de ceux qui ne croient pas. D'un coté du mur, on parle d'affabulation, de superstition, de traditionalisme mal digéré et de besoin de se rassurer face à la fin... de l'autre coté du mur, on sait, et cette connaissance est centrale à la vie de celui qui l'a! Impossible de ranger Dieu en périphérie de sa vie, lui qui en est l'alpha et l'oméga! | |
| | | lambic Banni
| Sujet: La rencontre avec le Dieu chrétien Dim 2 Jan 2011 - 4:51 | |
| - boisvert a écrit:
- Quant aux convertis issus d'un milieu totalement non-chrétien (exemple Simone Weil, Juive, communiste, athée - ou André Frossard, converti par la seule lueur d'un cierge), ils ne sont ni entrés dans la religion, ni acquis une foi en l'existence de Dieu, mais ils L'ont rencontré, tout simplement.
Simone Weil (ex Jacob de son nom de jeune fille) n'a jamais été communiste à ma connaissance bien au contraire et par ailleurs je ne suis pas certain qu'elle soit devenue une catholique pratiquante. Quant à écrire qu' "ils L'ont rencontré tout simplement", cela reste flou pour moi car comment et dans quelles circonstances L'ont-ils approché, ce Dieu chrétien qu'ils ignoraient auparavant ? | |
| | | boisvert Martyr du forum
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Dim 2 Jan 2011 - 9:47 | |
| [quote="lambic"] - boisvert a écrit:
- Quant aux convertis issus d'un milieu totalement non-chrétien (exemple Simone Weil, Juive, communiste, athée - ou André Frossard, converti par la seule lueur d'un cierge), ils ne sont ni entrés dans la religion, ni acquis une foi en l'existence de Dieu, mais ils L'ont rencontré, tout simplement.
Pour les lecteurs: Lambic confond Simone Veil et Simone Weil, dont vous trouverez les biographies (tout à fait différentes, bien sûr) simplement en allant sur wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Veil et http://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Weil Aucun rapport entre les deux personnes, bien sûr !Etienne | |
| | | Hervé Intime
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Dim 2 Jan 2011 - 9:56 | |
| J'allais répondre à Lambic, pour dire que Simone Weil avait bien été communiste dans sa jeunesse, mais boisvert a été + rapide que moi pour donner le lien de Wikipedia, qui résume sa vie.
Boisvert : il y a quand même un rapport entre S. Veil et S. Weil : toutes deux sont d'origine juive ! | |
| | | lambic Banni
| Sujet: Mea culpa Dim 2 Jan 2011 - 10:15 | |
| Vous avez tout à fait raison. Excusez mon erreur et ma confusion entre ces deux personnalités. | |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Dim 2 Jan 2011 - 13:05 | |
| Je crois, Lambic, que la deuxième lecture de la liturgie du jour, la lettre de saint Paul aux Éphésiens, répond à votre questionnement. Je vous invite à la méditer dans votre lectio (c'est moi qui ai mis en gras certains passages sur lesquels il faut insister):
Frères, vous avez appris en quoi consiste la grâce que Dieu m'a donnée pour vous : par révélation, il m'a fait connaître le mystère du Christ. Ce mystère, il ne l'avait pas fait connaître aux hommes des générations passées, comme il l'a révélé maintenant par l'Esprit à ses saints Apôtres et à ses prophètes. Ce mystère, c'est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Évangile. (Ep 3, 2-3a.5-6)
Fraternellement, Hélène | |
| | | pedro Modérateur
| Sujet: Foi et crise dans l'eglise Mar 4 Jan 2011 - 10:10 | |
| - boisvert a écrit:
- Ce mauvais temps que traverse l'Eglise de nos jours, je ne peux le considérer que sous l'angle du réveil proche et de nouvelles conversions. Je viens de trouver une musulmane convertie, cela m'a donné du bonheur. Par ailleurs, lorsque je songe aux chrétiens d'Orient massacrés dans cette église lors d'une messe, je m'efforce de me mettre à la place de l'un deux. Et en y réfléchissant rien qu'un peu, je peux dire sincèrement, dans l'humilité, que oui, j'aurais pu être l'un deux. Et comment j'ose affirmer cela ? Tout simplement parce que j'ai beau traverser des crises de foi les unes après les autres, je vois qu'un jour comme le lendemain de Noël, ma digestion à peine remise, alors que l'on venait de me dire: surtout ne prends pas la route !, j'ai sorti ma voiture et j'y suis allé. Et je l'ai écrit: la messe n'était pas extraordinaire, mais l'important c'est que je m'y sois ainsi précipité.
Avoir la foi, même lorsque l'on peut penser que l'on doute, c'est avoir comme une autre vie cachée en soi. Cela nous dépasse de loin, mais je préfèrerais écrire que la foi est désormais sous-jacente à tout ce que je peux penser, faire ou dire. Elle est là, même après avoir péché, elle est là et elle est devenue une force qui dépasse la souffrance. Elle est aussi comme une boussole: j'aurais beau toute ma journée choisir de fuir vers le sud, à peine me serai-je endormi qu'elle me ferait me retourner vers le nord. Elle n'est pas un fanatisme non plus, mais elle fait partie de moi, voilà tout. Je sais bien qu'il me faudra mourir un jour, je sais aussi que les plus grandes joies que la vie m'ait apporté sont issues de ma foi, qu'elle m'a donné l'espérance. Et quoi, je renoncerais ? Mais pourquoi ? Pour faire quoi ? Sauver ma vie pour perdre le sens de ma vie ? Comment ferais-je une chose pareille ?
Bonjour, Dans l'état où se trouve l'Eglise, j'espère que vous avez raison de "le considérer... sous l'angle du réveil proche et de nouvelles conversions". Je vois une Eglise plutot affaiblit à cause d'un refroidissement de la foi de beaucoup de fidèles catholiques. Il y a comme une sorte de confusion qui règne dans l'esprit des gens que je lis ici et là. Les gens ne savent plus ce que signifie le péché, les sacrements, la Sainte Eucharistie, la messe et encore moins les jeunes. Non seulement ils ne savent plus mais ils sont prêt à imposer une vision de l'Eglise issue d'opinions détachées de la foi. Le pape n'a plus de sens, la Tradition n'a plus de sens, la doctrine n'a plus de sens et pire encore les dogmes n'ont plus de sens. C'est ce que je lis et c'est ce j'entends beaucoup. Alors j'espère que ce sera un moment difficile à passer avant que l'Esprit Saint agissent dans les esprits égarés. Il y a en effet une crise de la foi qui engendre une crise dans l'Eglise. Comment s'en sortir ? Il revenir sur les fondamentaux avec des prêtres zélés. Cela impliquera beaucoup de souffrance je pense et d'ailleurs le pape essaye de la faire. Il va falloir qu'il agisse beaucoup plus fort. P+ | |
| | | lambic Banni
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Mar 4 Jan 2011 - 12:44 | |
| - Hélène a écrit:
- Je crois, Lambic, que la deuxième lecture de la liturgie du jour, la lettre de saint Paul aux Éphésiens, répond à votre questionnement. Je vous invite à la méditer dans votre lectio (c'est moi qui ai mis en gras certains passages sur lesquels il faut insister):
[i]Frères, vous avez appris en quoi consiste la grâce que Dieu m'a donnée pour vous : par révélation, il m'a fait connaître le mystère du Christ. Ce mystère, il ne l'avait pas fait connaître aux hommes des générations passées, comme il l'a révélé maintenant par l'Esprit à ses saints Apôtres et à ses prophètes. Fraternellement, Hélène Oui, mais ce qui reste obscur (pour moi, bien sûr) c'est que les hommes existent sur la terre depuis des centaines de milliers d'années et ce n'est seulement qu'il y a 2 à 3.000 ans que la "révélation" est parvenue à quelques prophètes d'un petit peuple nomade, le peuple juif...Bizarre, non ? Et il aurait chassé les "deux premiers" (homme et femme) du jardin d'Eden pour péché d'orgueil en les vouant aux gémonies et puis il revient de but en blanc, très longtemps après, pour les sauver de leurs péchés... C'est à n'y rien comprendre même pour un chrétien. | |
| | | pedro Modérateur
| Sujet: le corps et le sang de Dieu Mar 4 Jan 2011 - 17:48 | |
| - lambic a écrit:
- Oui, mais ce qui reste obscur (pour moi, bien sûr) c'est que les hommes existent sur la terre depuis des centaines de milliers d'années et ce n'est seulement qu'il y a 2 à 3.000 ans que la "révélation" est parvenue à quelques prophètes d'un petit peuple nomade, le peuple juif...Bizarre, non ?
Et il aurait chassé les "deux premiers" (homme et femme) du jardin d'Eden pour péché d'orgueil en les vouant aux gémonies et puis il revient de but en blanc, très longtemps après, pour les sauver de leurs péchés... C'est à n'y rien comprendre même pour un chrétien. L'existence humaine sur terre depuis des centaines de milliers d'années est le fruit "pourris" de la THEORIE de l'évolution. Je ne dis qu'elle est totalement fausse mais elle n'explique pas l'origine de l'Homme ni de la Vie. Personnellement je n'y crois pas un seul instant parce qu'elle nie dans son essence même le péché originel et de fait la mission salvatrice de Jésus. La Sainte Bible n'explique pas dans notre langage l'origine humaine. Elle donne une vision spirituelle tout en mélant l'aspect rationnel du monde. Le péché originel est une offense faite à la Justice de Dieu et une désobéissance à son commandement. Le péché originel consommé, il se fonde dans notre nature humaine qui change et devient faible, grossière, pécheresse où le mal et le bien se cotoyent désormais. L'Homme est en disgrâce au yeux de Dieu. Et aucun sacrifice ne peut rendre justice à Dieu et grâce à l'Homme sinon le sang de Dieu: Jésus! P+ | |
| | | lambic Banni
| Sujet: A pedro Mer 5 Jan 2011 - 6:28 | |
| A pedro.
Ce pseudo est également utilisé dans le forum "croire.com" sur lequel je vais lire parfois. Excusez ma curiosité mais êtes vous la même personne que celle qui post sur ce forum-là ?
Par ailleurs, en ce qui concerne votre dernière réponse à mon intervention et, notamment, cette phrase : "L'existence humaine sur terre depuis des centaines de milliers d'années est le fruit "pourris" de la THEORIE de l'évolution. Je ne dis qu'elle est totalement fausse mais elle n'explique pas l'origine de l'Homme ni de la Vie." Je ne suis pas du tout d'accord avec vous. Pourquoi parlez-vous d'un fruit "pourri" ? Je ne comprends pas... | |
| | | pedro Modérateur
| Sujet: Foi et crise dans l'eglise /lambic Mer 5 Jan 2011 - 9:13 | |
| - lambic a écrit:
- Ce pseudo est également utilisé dans le forum "croire.com" sur lequel je vais lire parfois. Excusez ma curiosité mais êtes vous la même personne que celle qui post sur ce forum-là ?
Par ailleurs, en ce qui concerne votre dernière réponse à mon intervention et, notamment, cette phrase : "L'existence humaine sur terre depuis des centaines de milliers d'années est le fruit "pourris" de la THEORIE de l'évolution. Je ne dis qu'elle est totalement fausse mais elle n'explique pas l'origine de l'Homme ni de la Vie." Je ne suis pas du tout d'accord avec vous. Pourquoi parlez-vous d'un fruit "pourri" ? Je ne comprends pas... Bonjour, C'est moi-même en effet. Le forum "croire.com" est interessant mais les messages sont trop filtrés et donc on ne peut répondre comme il faut. Et puis je veux lire autre chose même si je ne suis pas d'accord avec tout le monde et apparement avec vous. Vous avez le droit d'être en désaccord. La théorie de l'évolution comme son nom l'indique n'est qu'une théorie qui n'explique pas les mystères de la Vie. Elle pourra emmettre des hypothèses mais elle n'expliquera pas en vérité. Je parle aussi bien la vie sur terre que sous marine à des profondeurs importantes où les rayons du soleil sont quasi nul. La vie pour moi ne se résume pas qu'à une combinaison de faits réunis au hasard. La vie est mystique et c'est ce que nous révèle les Sainte Ecritures. "Fruits pourris" parce que justement elle détourne subtilement, habilement notre foi en la Parole. Si nous sommes le fruit du hasard comment expliquer le péché originel, la Passion, la résurrection etc...vous comprenez la confusion que cela engendre. C'est bien un fruit pourris archi pourri pour la Foi. P+ | |
| | | Spe Salvi Intime
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Mer 5 Jan 2011 - 11:34 | |
| Il est vrai, cher Lambic, que sans la Foi que le Saint Esprit éclaire en nos coeurs, il est difficile d'entendre cette "folie", comme l'appelle Saint Paul, et d'y adhérer. Folie pour l'homme et sagesse pour Dieu. Seule la Foi peut nous permettre, avec l'action du Saint-Esprit, d'accéder petit à petit à une compréhension "déraisonnée" des choses saintes. Désarmer notre raison, qui s'articule selon la logique de la chair et du monde, qui nous montre tout par nos yeux encore embués par nos attaches au monde, cela ne peut devenir possible que par l'action du Saint-Esprit, qui fortifie en nous notre âme, lumière de notre raison. Enfin, j'affirme et je devrais plus sagement dire que ceci n'est qu'un témoignage, le mien. J'en ai souffert, des tribulations épouvantables. Combien de fois ne me suis-je pas retrouvée, pendant la prière-même, en train de me demander ce que je faisais, à qui je parlais, si je pouvais vraiment dire ce que j'étais en train de dire. La nuit spirituelle suit ou précède quelquefois le jour de l'illumination. Dans un cas comme celui-là, les Saints nous conseillent de patienter, de persévérer et d'attendre la Grâce. Ce sont des épreuves lourdes et pénibles, où notre âme, comme la biche, gémit loin des eaux vives... Mais ce sont aussi des états spirituels très fertiles, je trouve, qui nous apprennent beaucoup et nous rapprochent, insensiblement, d'une relation plus intense avec le Seigneur. Cela dit, effectivement, c'est le Saint-Esprit qui éclaire toutes ces questions et, pour ma part, aucune réponse directement "raisonnée", articulée par un être humain, n'a été à même de me rendre la paix et de me sortir du doute. C'est la prière, assidue, qui y est parvenue. Cela dit, la nuit n'est jamais bien loin et je retourne encore souvent visiter les ténèbres, en espérant la lumière à nouveau. Ma nature inconstante me porte surtout à ne pas toujours prier en conscience et dans la régularité. Mais le Seigneur est là, toujours prêt à donner. Ça n'a plus grand chose à voir avec la question abordée, mais comme je viens de parler de la prière qui m'a aidée dans cette situation, je voudrais citer une référence qui a été salvatrice pour moi, pour m'aider à m'y mettre concrètement. Prier à l'école du Carmel Le titre peut laisser penser que ce sera exigent mais, vraiment, ça ne l'est pas. La Paix et la Joie du Seigneur soient sur nous tous | |
| | | lambic Banni
| Sujet: La foi - sa solidité, sa fragilité Jeu 10 Fév 2011 - 4:40 | |
| On lit souvent un peu partout qu'il faut nourrir sa foi, la développer, la fortifier, ne pas la laisser mourir !
Est-elle donc si fragile, si sujette au doute, à la tentation ?
Même ceux qui se vantent -sans doute à tort- d'avoir une foi en béton, celle du charbonnier, ne traversent-ils donc jamais une tempête ?
Jésus, lui-même, pendant son séjour dans le désert où il subit les assauts du démon ? | |
| | | Spe Salvi Intime
| Sujet: Re: La foi et la crise de l'Eglise Jeu 10 Fév 2011 - 5:56 | |
| - lambic a écrit:
- On lit souvent un peu partout qu'il faut nourrir sa foi, la développer, la fortifier, ne pas la laisser mourir !
Oh, oui, elle est fragile, dans nos "vases d'argiles", comme l'Amour. Un saint, tout imprégné de l'Esprit-Saint est devenu fort, pas par lui-même, mais par la Grâce qui a couronné ses efforts (ou les a prévenus, suivant la voie suivie). Lui-même cependant, peut-être plongé dans cette nuit de l'âme où tout semble vide de Dieu. La Confiance supplée ici à la Foi. En fait, elle est fragile en nous, la Foi, parce que nous le sommes nous-mêmes, fragiles. Mais si nous nous confions à Dieu, qui est Fort de manière illimitée, c'est Lui qui soutient notre Foi, et voilà pourquoi la prière est vitale pour une âme croyante. Pas forcément sous forme d'oraison, un élan du cœur suffit à nous placer en Dieu. - lambic a écrit:
- Est-elle donc si fragile, si sujette au doute, à la tentation ?
Oui, oui! Tant que nous sommes encore sur terre, nous sommes sujets aux tourments de "la chair" (qui n'est pas nécessairement entendue ici comme le corps, bien entendu), à ceux de toutes nos passions, de toutes nos tendances quelquefois bonnes... quelquefois pas. Alors, à ce moment-là, la confiance doit être épaulée par la vigilance et, toujours... la prière! - lambic a écrit:
- Même ceux qui se vantent -sans doute à tort- d'avoir une foi en béton, celle du charbonnier, ne traversent-ils donc jamais une tempête ?
Éh bien, non seulement je le pense, qu'ils en traversent, mais surtout, je le leur souhaite, tant qu'elle ne les fait pas chavirer. Ces tempêtes ne sont permises par le Seigneur que pour nous rappeler que, sans Lui, nous sommes faibles et nous avons besoin de Son Amour, de Son Secours, en tout. Tenez, (je suis très incapable de retenir les références, et je vous demande de bien vouloir m'en excuser) mais le passage d'Évangile où le Seigneur dort pendant la panique de la tourmente : voilà un bel exemple de ce que l'on peut retirer de ces bourrasques, qui ne sont pas des écueils, pour les croyants, et dont il ne faut pas rougir : elles nous mènent à la confiance. Aucun apôtre ne s'est senti le courage de rester endormi, seul le Seigneur l'a fait, parce que, tout simplement, c'est Lui qui a la Paix, le calme et le repos, Lui et aucune être humain. Par contre, le fait qu'Il apaise la tempête (des passions, des doutes, des angoisses), montre qu'Il en est capable et qu'en le lui demandant, en confiance, nous pouvons ne pas couler, mais nous relever plus forts. - lambic a écrit:
- Jésus, lui-même, pendant son séjour dans le désert où il subit les assauts du démon ?
Oui, le "Fils de l'Homme" a dû être tenté, comme Il a dû souffrir, obéir et mourir, pour vivre tout ce que vit un humain. La différence avec nous, c'est qu'en chaque chose, Il est sorti vainqueur, parce qu'Il a eu le bon comportement : Il s'en est toujours remis à la Parole de Dieu et à Dieu Lui-même, ainsi que, surtout, à Sa Sainte Volonté. Il a testé nos faiblesses de l'intérieur et a montré le moyen de nous en rendre maîtres. Voilà pourquoi ce Fils de Dieu nous a montré, par sa propre existence incarnée en parabole, les véritables possibilités de l'Homme, quand il s'appuie sur son Père, son Dieu. Et la souffrance, évidemment, est inévitable, comme les épreuves. Le croyant n'est pas surpuissant, il n'est que faiblesse, comme tout être, mais faiblesse appuyée sur la Force de Dieu. C'est la Force de Dieu qui soutient les martyrs dans leurs agonie, c'est aussi Elle qui nous soutient, dans nos souffrances qui, pour être moindres extérieurement, ne le sont jamais pour nous. L'expérience de la faiblesse demeure très douloureuse, ainsi que celle de l'impuissance (j'ai même trouvé là les pires souffrances de ma vie, pour le moment), mais elles sont nécessaires pour s'ouvrir à la Force de Dieu et compter enfin sur Elle. Bon, enfin, toutes ces réponses s'appuient seulement sur moi, je ne sais pas, on vous répondra sûrement plus précisément, avec des références plus solides, mais vos questions m'ont touchée, alors je me suis permis d'intervenir. Bien à vous, cher lambic, dans le Seigneur et en union de prière | |
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