Bonjour Lorene,
la question sous votre question est celle de votre filiation, et non celle de la religion. On prend parfois des décisions qui nous engagent tout entier, comme des décisions spirituelles, alors que ce que l'on cherche à régler est à un autre niveau.
Je déduis de votre message que vous vivez toujours chez vos parents, et que votre réaction est la saine évolution de l'individu, qui passe par un temps ou cet individu remet en cause l'autorité parentale. C'est rare qu'un jeune se dise ça "tiens, je suis en train de remettre en cause l'autorité de mes parents... c'est une petite crise de rébellion normale". Non, en général, on trouve des objets, des éléments qui symbolisent cette autorité et le rôle tenu par les parents : c'est bien naturel, ça nous évite de tout foutre en l'air en bloc! Pour vous, cet élément que vous contestez, c'est la religion.
Le souci, c'est que votre "choix" se trouve également en rupture avec la société de laquelle vous êtes issue. Je sais que c'est très dur de se couper de tout comme ça, et de voir des ennemis, des mécréants, comme vous dites, partout. Je dis "souci" car vous pourrez faire tout ce que vous voulez, vous venez de ce monde là, de cette société là et... de ces parents là. Aller vivre en Tasmanie ou au Togo et vous convertir à n'importe quelle religion ne changera jamais cela.
Or, c'est une très grave violation de l'ordre spirituel des choses, indépendamment de toute considération religieuse, que de renier sa filiation. L'épreuve à laquelle Dieu soumet toutes ses créature, c'est d'intégrer le plus harmonieusement possible cette filiation familiale, sociale et religieuse : tout ceci vous constitue et vous ne pouvez vous en couper sans payer un prix psychique, émotionnel et spirituel extrêmement lourd... à commencer par se perdre sois-même et s'isoler du monde et des siens. Je reconnais que "le monde" peut sembler dur et injuste, et que des parents peuvent être difficiles à vivre et parfois injustes et perdus, eux aussi. Ca n'aide pas à faire la paix... mais nul Diue, s'il vous aime, ne vous demandera de rompre ces liens indispensables à votre épanouissement.
Je crois que c'est ce que vous décrivez, et que vous n'êtes pas venue vers des chrétiens par hasard. Vous sentez en votre coeur que nous sommes votre famille aussi, et que nous connaissons le chemin vers vos propres racines. Avez-vous déjà vu fleurir une plante sans racines?
Amitiés, et bon courage,
Damien