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| Ca m'est arrivé à moi aussi ! | |
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boisvert Martyr du forum
| Sujet: Ca m'est arrivé à moi aussi ! Ven 14 Jan 2011 - 6:26 | |
| Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,1-12. Jésus était de retour à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu'il était à la maison. Tant de monde s'y rassembla qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la Parole. Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l'approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. » Or, il y avait dans l'assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu'ils faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenir de tels raisonnements ? Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire au paralysé : 'Tes péchés sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l'ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. » L'homme se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n'avons jamais rien vu de pareil. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
C'est bien d'abord la foi et salut de l'âme qui comptent, avant la guérison; celle-ci m'apparaît de plus en plus comme la "manifestation extérieure" que le Christ donne de la réalité du changement intérieur survenu par la grâce.
On me dira que dans ce cas précis, le paralysé n'a rien demandé (mais savait-il parler ?) et que le texte parle seulement de la foi de ceux qui ont transporté ce malade. Eh bien, n'est-ce pas encore meilleur de savoir que la démonstration de foi des proches de cet homme a permis sa guérison ?
Comment ne pas rappeler ici, une fois de plus, l'événement que fut pour moi le 13 mai 2004, mon 'sevrage instantané' du tabac ? Durant dix-neuf années, j'avais tenté une fois par an de tenir - enfin ! - ma promesse. Car j'avais promis : "Seigneur, la première chose que je veux accomplir en remerciement pour ma conversion, ce sera cesser de fumer"... mais depuis, chaque année, chacune de mes tentatives (en utilisant toutes les méthodes sur le marché) avaient lamentablement échoué le troisième jour !
Mais la dernière fois, je venais de m'engager auprès des Apôtres de la Miséricorde, j'avais prêté serment de lutter "chaque jour de ma vie" contre mes mauvais penchants - et évidemment, parmi ces penchants, le tabac était aussi évident pour moi que le nez au milieu du visage ! MAIS cette dernière fois, plutôt que de m'appuyer sur ma volonté, je m'étais mis à prier et à supplier d'être délivré de cet esclavage mortel. Un jour, deux jours... le troisième jour, comme d'habitude, devient rapidement "à hurler" - et puis, vers trois heures de l'après-midi, comme je souffrais et me disais: d'un instant à l'autre, je vais craquer et me précipiter au bureau de tabac du coin... le temps s'est comme suspendu. Je suis demeuré dans l'instant. Pendant près de cinq heures, je suis resté comme suspendu entre une seconde et la suivante. C'est évidemment inexprimable, mais je me suis souvenu des fameuses "montres molles" de Dali : qu'est-ce que le temps ? Je n'ai pas bougé d'un millimètre pendant trois heures (il n'y a pas eu de clients non plus, le ciel était bleu, tous étaient en promenade), j'avais mes coudes ancrés sur mon bureau et, peu à peu, j'ai réalisé que j'étais en train de guérir, de "passer au travers". La Joie, celle de ma conversion, m'a envahi tout entier et j'ai eu cette idée: eh bien, si le purgatoire est comme çà, vivement y être ! Car la souffrance physique n'est rien à côté de cette Joie-là! Autrement dit: pour avoir cette Joie, oui, on souffrirait n'importe quoi !
Dans un témoignage, j'ai encore ajouté qu'à mon avis, l'ancien Moi, l'ancien Étienne, avait été non seulement guéri, mais changé, reconstruit. L'Etienne qui fumait avait été recréé en un Étienne qui ne connaissait pas le tabac. Jamais une rechute, bien sûr, mais jamais non plus une simple envie et pas besoin de bonbons pour substitut... la cigarette m'était devenue complètement étrangère. Moi, qui pour écrire un texte, tirait cigarettes sur cigarettes !
(Évidemment, ce témoignage a fait rire beaucoup, mais peu m'importe. J'ai éprouvé dans ma chair même que ces 'réalités invisibles' ne sont pas qu'une inventions de gourous - mais que Dieu Est et Il est miséricorde pour ceux qui placent leur confiance en Lui.) | |
| | | Spe Salvi Intime
| Sujet: Re: Ca m'est arrivé à moi aussi ! Ven 14 Jan 2011 - 6:40 | |
| Merci beaucoup, cher boisvert, pour ce très beau témoignage, très, très touchant, et que vous avez la gentillesse de partager. Gloire à Dieu qui vous a délivré! Qu'Il soit loué et remercié, Celui qui nous sauve même de nous-mêmes! Bien à vous dans le Seigneur, Nous avons beaucoup de chance d'être sauvés dans l'Espérance! | |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: Ca m'est arrivé à moi aussi ! Ven 14 Jan 2011 - 15:10 | |
| Homélie
Même si la souffrance et la mort sont effectivement entrés dans le monde en raison du péché de l’homme, on ne peut établir un lien direct entre telle maladie et tel péché personnel, de sorte que le pardon du péché, supprimerait la cause immédiate de la maladie et restaurerait la santé. Il n’y a donc pas de lien direct entre le pardon accordé par Jésus au paralytique, et la guérison physique dont il bénéficie quelques instants plus tard. On ne peut pas dire que la guérison soit la « visibilité » du pardon accordé : ce serait vraiment dramatique pour tous les malades qui reviennent du sacrement de réconciliation sans être guéris physiquement ! Et pourtant Jésus dit très clairement : « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés ». La finalité de la guérison physique est explicitement énoncée : il s’agit bien de justifier la prétention de Jésus de « pardonner les péchés ». Comment sortir de ce dilemme ? La contradiction disparaît lorsqu’on regarde de plus près la manière concrète dont procède Notre-Seigneur. Le pardon est un acte purement spirituel et donc un acte de parole : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés ». Le péché est une rupture délibérée de relation avec Dieu, qui seul peut prendre l’initiative de renouer avec l’égaré. Rétablir une relation personnelle se fait dans un dia-logue, un échange de paroles, permettant à chacun des interlocuteurs de ratifier l’alliance rétablie. C’est bien ce que fait explicitement Jésus : il interpelle l’homme en lui signifiant que la paternité divine envers lui est restaurée - « Mon fils » - et explicite le processus qui a conduit à cette réconciliation : « tes péchés sont pardonnés ». En agissant ainsi, Jésus prend la place de l’offensé, c’est-à-dire de Dieu, et parle en son nom, ce qui fait précisément l’objet de la contestation de la part des scribes. Dans cet acte de pardon, la cause (la parole) est de même nature que l’effet (libération spirituelle, réconciliation). Logiquement il faut qu’il en soit de même en ce qui concerne la guérison physique : l’effet (la guérison) ne peut être provoqué que par une cause antérieure de même nature, c’est-à-dire par une causalité physique exercée par le thaumaturge. Or ce n’est pas du tout ainsi que procède Jésus : il agit par sa seule Parole efficace, qui donne au malade la force d’accomplir ce qu’elle ordonne : « Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi ». Ce qui devrait conduire au raisonnement suivant : si la Parole de cet homme peut agir au niveau du corps (matériel) pour y opérer une guérison miraculeuse, alors a fortiori dans son domaine propre, c’est-à-dire sur le plan spirituel, cette même Parole peut-elle accomplir ce qu’elle annonce. La réconciliation du paralytique avec Dieu demeure bien sûr invisible, mais elle est digne de foi, puisqu’elle est réalisée par cette même Parole qui a accompli sa guérison.
« Seigneur nous t’en rendons grâce à jamais : après avoir prononcé sur nous ta parole de réconciliation, tu nous invites nous aussi à nous relever et à "rentrer chez nous", c’est-à-dire à "entrer dans ton repos" (1ère lect.), pour y vivre dans la Paix et la Joie de ton Esprit. »
Père Joseph-Marie
Source : www.homelies.fr | |
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