"Notre vie à chacun de nous est un chemin qui continue tout droit dans l'autre monde, au-delà de la mort. Celui qui allait vers Dieu ici-bas continue d'aller vers lui de l'autre côté. Mais s'il ne veut pas du tout aller vers Dieu sur terre, comment s'y prendra-t-il pour aller vers lui dans l'au-delà ?"
(J. Green, 12-1958)
La réflexion de Julien Green est un peu trop courte cette fois-ci. Car il faut tenir compte des bouleversements soudains qui peuvent se produire même à l'article de la mort. Ce "bon" larron, crucifié avec le Christ, n'a certes pas été très bon durant son existence de bandit de grand chemin : qui sait s'il ne fut pas meurtrier, violeur, escroc, tricheur, etc. Mais il est sauvé, il est le même le premier à entrer avec le Christ dans le paradis ! Je songe aussi à Charles de Foucauld.
Mais je pense encore et tout particulièrement à Jack Fesh, dont j'ai trouvé l'histoire :
L’itinéraire de Jacques Fesch, né le 6 avril 1930 à Saint-Germain-en-Laye - mort guillotiné le 1er octobre 1957 à Paris, a parlé à des lecteurs du monde entier après la publication de son journal de prison intitulé « Dans cinq heures je verrai Jésus » et de sa correspondance, sous le titre « Lumière sur l'échafaud ». Un travail d’édition effectué avec l’aide d’une carmélite, Sœur Véronique.
Il y apparaît comme un témoin de l’action de l’Esprit Saint dans un cœur droit. Sa veuve, Pierrette, et sa fille très aimée ont défendu courageusement sa mémoire. Ses écrits ont été au cours de ces 50 ans, une source de soutien, moral ou spirituel à leurs lecteurs.
Le 21 septembre 1987, une instance en béatification est mise en place afin d'étudier les faits relatifs à la vie et à la conversion de Jacques Fesch. En décembre 1993, le cardinal Lustiger, archevêque de Paris, a ouvert l'enquête préliminaire à la béatification de Jacques Fesch : « J'espère, a-t-il dit, qu'il sera un jour vénéré comme une figure de sainteté. »
Fils de Georges Fesch, banquier et artiste belge, descendant du cardinal Joseph Fesch, oncle maternel de Napoléon Bonaparte, Jacques Fesch épousa Pierrette à Strasbourg, le 5 juin 1951. Ils eurent une fille, Véronique. Jacques Fesch est aussi le père d’un fils d’une autre union, Gérard.
Projetant d'acheter un voilier, il attaqua, le 25 février 1954 à Paris, le changeur Sylberstein pour lui voler des pièces d'or, en tentant de l'assommer. Mais la victime réussit à appeler à l'aide, et Jacques Fesch fut poursuivi par un agent de police, M. Vergne. Se retournant, Jacques Fesch qui gardait son revolver dans sa poche, tira au jugé, étant très myope et ayant perdu ses lunettes. C’est le drame. Le policier est atteint en plein cœur. Jacques Fesch est arrêté.
Son procès a lieu dans un climat terrible : l'opinion publique et les journaux se prononcent pour l’exécution.
Mais pendant son incarcération, Jacques Fesch manifeste un profond regret de ce crime commis dans un moment de panique, et se tourne vers Dieu, retrouvant la foi perdue dans sa jeunesse. Il vit trois ans et demi d’un véritable cheminement mystique.
Il s’en ouvre dans sa correspondance avec des proches, notamment le frère Thomas et sa belle-mère, et recueille ses pensées dans son journal.
Puis, la demande de grâce ayant été rejetée par le président de la République, René Coty, il accepta son sort avec un courage exceptionnel.
Il accueillit la nouvelle de sa condamnation à mort avec une sérénité surnaturelle et se maria religieusement avec son épouse Pierrette la veille de son exécution.