La destinée de l'homme

A quoi l'homme est-il destiné ? St Paul, dans sa lettre aux Romains, nous propose une réponse :

"Frères, nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour. Ceux qu'il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l'image de son Fils, pour faire de ce Fils, l'aîné d'une multitude de frère. (9, 28 ....)

Voilà ce que l'homme, tout homme doit savoir. Il est destiné à être l'image du Fils de Dieu. Mais qu'est-ce que cela veut dire ?

Une image, nous savons tous ce que c'est ! C'est la reproduction de quelque chose ou de quelqu'un. Et reproduire, c'est re-présenter quelque chose ou quelqu'un ; le rendre présent d'une autre manière, sous une autre forme. C'est le faire exister autrement. Serait-ce que nous sommes destinés, par Dieu, à faire exister Jésus d'une autre manière qu'Il existe déjà ? Je crois que c'est en effet un peu cela et même plus qu'un peu cela. Mais cela demande quelques explications que je vous donnerai plus tard, après que vous aurez réagis à mon message. Qu'en pensez-vous ?

Petero

Ma vision des choses, c'est que dans la proposition, le mot clef est "destinés" et pas nécessairement "image". Si le fils est l'incarnation de Dieu, la présence effective, dans la chair, du Père, auprès et parmi ses créatures, je dirais que nous sommes destinés à réaliser au mieux cette présence, cette union, en nous, dans nos corps et dans nos vies.

Destinés, et ce dès la création, bien avant Jésus lui même. "ceux qu'il connaissait par avance" me semble replacer cette destination de l'homme dans la genèse. Le verbe, qui était au commencement, est aussi le germe divin en l'homme, en l'Adama, l'humanité toute entière. Germe destiné (ça nous poursuit, ou plutôt, ça nous devance) à éclore, croitre et réaliser le nom qui est le notre, depuis le début. En d'autres termes, rejoindre le père, dans la forme la plus pure, la plus purifiée de notre être. Je recommande très vivement (et encore) la lecture de "Alliance de feu", d'Annick de Souzenelle, qui est une lumière vivre parlant la langue des origines (Genèse), avec un angle chrétien sublime.
Jésus est cette parfaite réalisation, cet absolu aboutissement, et il est aussi le début. L'alpha et l'oméga...

Enfin bon, avis perso hein, pas parole d'évangile

Amitiés in Chirsto,


Damien

[quote="DamienH"]Ma vision des choses, c'est que dans la proposition, le mot clef est "destinés" et pas nécessairement "image". Si le fils est l'incarnation de Dieu, la présence effective, dans la chair, du Père, auprès et parmi ses créatures, je dirais que nous sommes destinés à réaliser au mieux cette présence, cette union, en nous, dans nos corps et dans nos vies. [/quote

Cher Damien,

C'est le Fils qui est effectivement présent parmi ses créatures, auprès de ses créatures, qui est devenu l'une de ces créatures, car seul le Fils s'est incarné dans la chair.

C'est donc la présence du Fils que nous sommes destinés à réaliser en nos corps, en nos vies. Le grain tombé en terre qui meurt pour produire du fruit, il contine sa vie dans la multitude de grains de blé qu'il va porter sur l'épis qui est sortis de son sein. L'épis porte les grains de blés qui le rendent présent, comme Jésus porte en son humanité tous la multitude des hommes qui le rendent présent.

Reproduire le Fils, c'est permettre au Fils d'être Fils par les membres de son Corps. Chaque baptisé est appelé à redonner au Père, le Fils qui se donne à Lui dans la Charité, la participation créé du Dieu tout Amour qui se donne à nous, par Jésus, dans l'Esprit Saint.

Ce que je crois, c'est qu'en chacun de nous, Dieu désire retrouver son Fils, comme il le retrouva dans le Temple de Jérualem alors qu'il avait 12 ans ; sauf que le Temple dans lequel Dieu nous retrouve, c'est le Corps de son Fils, l'humanité de son Fils, la chair de son Fils au sein de laquelle le Fils nous fait entrer pour que nous ne soyons plus qu'une seule chair avec Lui : "celui qui mange ma chair, demeure en moi et moi en Lui".

Dieu a sacrifié son Fils pour que nous le lui rendions en étant devenu Fils avec Lui. Reproduire l'image de son Fils, c'est lui redonner par nous-même, en nous-mêmes, son bien aimé, dans tout l'Amour que nous lui rendrons, l'Amour jaillissant du Coeur de son Fils, du Coeur de son Corps Mystique. L'Amour que nous sommes appelés à donner au Père, c'est l'Amour que son Fils reçoit de Lui depuis toute éternité ; l'Amour qui l'unie à Lui. Eh bien cet Amour que nous sommes appelés à redonner au Père, c'est je crois, la rançon que le Christ a versé pour nous, pour notre libération.

C'est en aimant Dieu avec l'Amour répandu en nos coeurs par l'Esprit Saint, que s'opère notre libération.

Petero