A force de souffrir des genoux, ma mère a finalement accepté de se laisser conduire aux toilettes par les aide soignantes, et rhabiller ensuite, mais après avoir beaucoup pleuré et que nous ayons prié ensemble, après avoir communié ensemble, elle s'y est résolue: les risques de chute sont trop importants désormais.
A cause du manque de personnel, j'ai déjà dû, une fois ou l'autre "y aller" moi-même: c'est très gênant les trois premières fois, mais peu à peu, on s'habitue, on comprend que c'est encore un geste d'amour filial et la 'répugnance psychologique disparaît peu à peu.
A part cela, j'ai appris ce matin qu'on lui applique désormais sur la peau un 'patche' contenant un puissant anti-douleur dont elle dit: "Je ne sens pas la différence"... mais qui la rende toute "groggy", et un peu confuse, comme si elle avait des rêves éveillés. J'avais résolu, puisque c'est la rentrée, de ne plus prendre le repas de midi en sa compagnie (elle est placée en compagnie d'autres personnes), mais elle n'a pas compris que je dois travailler, et m'a demandé si je l'avais blessée... et du coup, j'ai changé mon fusil d'épaule: tant pis pour les clients du midi, le Seigneur m'en enverra d'autres.
Je vous remercie d'avance toutes et tous pour vos prières, afin que maman Léa garde le moral, car c'est le moral qui désormais va jouer plus que les médicaments. Je vais maintenant contacter le médecin qui a prescrit ce médicament, car elle a réclamé plusieurs fois des infiltrations qui lui ont mieux réussi et que la rhumatologue lui avait pourtant prescrit.
Ah, mon Dieu, que c'est triste de voir sa mère qui s'en va... Ce fut une véritable vocation pour moi de veiller sur le père et la mère, chaque jour, depuis l'année 2003. Et puis, trois jours seulement les funérailles de Gabriel, sa veuve, épuisée, a dû intégrer la maison de repos. Je suis donc demeuré seul depuis dans cet immeuble devenu beaucoup trop vaste. Comment vais-je réagir quand les deux se seront rejoints... n'aurai-je pas le sentiment d'avoir achevé tout mon travail ? Je préfère ne pas y songer. Tous les hommes et toutes les femmes passent par là. Je vais prier dès maintenant et vous remercie d'avoir lu jusqu'ici ma supplique.
Post-Scriptum: elle a déjà reçu le sacrement des malades, à l'occasion d'une petite fièvre en mars.