Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 21, 12-19)
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom.
Ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage.
Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense.
Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction.
Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d'entre vous.
Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom.
Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.
C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. »
Très intéressante homélie ce matin. C'est vraiment une grâce d'avoir changer de chapelle pour hériter d'un prêtre si versé dans les Écritures. Il nous a en effet expliqué que la première lecture d'hier remontait à environ 400 avant JC, tandis que celle d'aujourd'hui date seulement de 140 avant Jésus-Christ. Si l'on ne remarque pas de rupture de continuité entre les deux passage, c'est que l'auteur a utilisé une figure toujours employée de nos jours, et qui privilégie la leçon finale aux personnages et aux événements. Il est exact que dans un roman de Bernanos, d'un chapitre à l'autre, cinquante ans ont passé, mais le lecteur n'en sait rien et doit lui-même rétablir la continuité du récit.
Quoi qu'il en soit, le lien entre le texte de l'Ancien Testament et l’Évangile de ce jour, se situe au niveau de la juste attitude à adopter dans nos vies face aux événements du monde sur lesquels nous n'avons pas de prise. Ainsi, ce roi Balthazar donne un grand festin, auquel un millier de personnes sont venues participer. Si l'on n'hésite pas à braver les interdits des juifs concernant le trésor du temple, ce peut-être pour se rassurer que le pouvoir est toujours dans les mêmes mains et qu'il n'y a pas trop de soucis à se faire. Or, c'est justement en cette occasion que le roi reçoit l'annonce de sa chute prochaine et du démantèlement de son empire.
L’Évangile nous parle aussi des persécutions des chrétiens qui surviendront avant la venue du Royaume de Dieu. C'était d'actualité du temps de Daniel, qui fut lui aussi persécuté, c'était d'actualité du temps de nos parents et grands parents, qui demeurent de vivantes mémoires des atrocités des deux guerres mondiales, et c'est tout à fait d'actualité pour nous ! La crise de la monnaie est aussi une crise de juste gouvernance. Je ne suis guère surpris qu'en cette occasion, l’Église est attaquée de toutes parts, car les petits rois du monde de notre temps sont comme ce Balthazar: plus le temps est difficile, plus le réflexe leur vient de s'en prendre à ceux qui croient en Dieu.
Nous voilà prévenus. Que faire ? Je ne peux parler que pour moi: je vis désormais de manière très solitaire, mon activité peut être menacée à plus ou moins longue échéance et je ne peux pas dire pouvoir compter sur mes relations. Mais ce que j'ai, c'est une règle et une discipline reçue de Dieu. Elle s'est renforcée encore cette année: je pratique "la minute héroïque" du lever dès le réveil; tout a été préparé la veille au soir afin que je sois prêt à sortir moins de trente minutes plus tard. Prière et Eucharistie. Ni tabac, ni alcool. Pas d'interruption durant le travail, si ce n'est pour prier et m'en remettre à Dieu. Services divers à la maison de repos et repas. Courte sieste. Retour au travail. Souper léger et coucher à 22 heures au plus tard. Et plus il y a de discipline, plus on se rend prêt à recevoir d'autres grâces. C'est une vie extrêmement réglée sur le plan humain, mais abandonnée dans la foi en Dieu.
Mené, Mené, Téqel, Ou-Pharsine ? Soyons prêts et voilà tout !