Lecture de la première lettre de saint Jean
Mes bien-aimés, ce qui nous donne de l'assurance devant Dieu, c'est qu'il nous écoute quand nous faisons une demande conforme à sa volonté. Et, puisque nous savons qu'il écoute toutes nos demandes, nous savons aussi que nous possédons ce que nous lui avons demandé. (1Jn 5, 14-21)
Ce passage de la lettre de Jean, j'en ai lu l'application concrète dans la vie quotidienne à la cure d'Ars, où le saint prêtre avait installé une "Providence": il recueillait tous les enfants sans parents orphelins ou qui souffraient de la faim, les logeait et leur donnait le catéchisme, avec le secours d'une voisine Catherine Lasagne, laquelle a laissé son témoignage.
Je me souviens notamment de ce récit. Un jour, il manquait de farine pour faire du pain. Il ne restait assez de farine que pour deux pains, mais il en fallait une douzaine au minimum pour que les enfants recueillis mangent à leur faim. Prévenu du problème, l'Abbé Vianney ne s'est pas étonné une seule seconde et, en déclarant: "Ne vous occupez pas de cela, c'est l'affaire du bon Dieu, cuisez les deux pains". Ce qu'elle fit. Mais comme il restait encore un peu de farine, elle cuisit deux autres pains. Et finalement, tous eurent à manger à leur faim.
Mais ce qui serait intéressant, à partir de cette lecture d'aujourd'hui, c'est que nous rapportions nous-mêmes des cas où nous avons formulé une demande conforme à la volonté du Seigneur avec, pour résultat, comme l'écrit saint Jean, que nous avons possédé ce que nous avons demandé.
Je commence donc. C'est une histoire que j'ai déjà racontée, mais qui s'est reproduite. J'avais mal dormi la nuit et repris un demi cachet vers 4 heures du matin. La messe à laquelle j'assiste chaque jour est à 8h00. Vite, vite ! Mais le temps de m'habiller et de sortir la voiture, il était déjà 7h40. Sur la chaussée voisine, les voitures circulaient pare-chocs contre pare-chocs. Je me suis dit: "Bon, c'est raté pour aujourd'hui". Mais je me suis tout de même mis au volant, car j'avais déjà eu l'expérience de me retrouver malgré tout au bon moment au bon endroit, mais en ayant suivi un itinéraire complètement "décalé".
Cette fois, j'ai suivi la route habituelle, je me suis garé et j'ai regardé ma montre : 8h15. La messe ne dure guère que jusque 8h30, c'était raté, cette fois. Je me suis tout de même rendu à la porte et en ouvrant la porte... j'ai trouvé les mêmes fidèles que d'habitude, qui attendaient en silence. J'ai interrogé du regard mon voisin et voici qu'il me souffle à l'oreille: le prêtre a téléphoné, il sera en retard à cause des embouteillages !
Aussi simple que çà ? Simple, mais si j'avais manqué de confiance, je ne me mettrais pas en route et c'était perdu pour la journée.
Je me demande maintenant si ceux qui me liront auront des histoires semblables à rapporter. Le problème est d'une part, nous sommes tous complètement inattentifs à Dieu. La plupart des croyants prient Dieu en le plaçant "au plus haut des Cieux", tandis que Jésus nous dit que le Royaume, "il est au milieu de vous". Et si discret, si humble ! Et le fait est que nous ne sommes guère attentifs la plupart du temps.
Toujours est-il que saint Jean dit vrai.
Dans l'Evangile de Marc, je trouve aussi : "C’est pourquoi je vous déclare: Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu et cela vous sera accordé." (Marc 11:24)
Jésus ne dit pas que si vous "sentez" quelque chose, cela vous sera accordé. Il ne dit pas si vous "faites l’expérience" de quelque chose, cela vous sera accordé. Il ne dit pas si votre guérison se produit instantanément, elle vous sera accordée. Il dit: "Croyez que vous l’avez reçu et cela vous sera accordé." Souvent le test de votre foi ne sera pas le temps de la prière, le moment où vous demandez, mais ce sera votre attitude par la suite.
Prier avec foi, c’est savoir que Dieu est votre Père fidèle et aimant qui s’est engagé lui-même vis-à-vis de vous, par l’alliance, à tenir toutes ses promesses. Donc, tout ce que vous demandez au nom de Jésus, il vous l’accordera. Vous continuez à prier en croyant que vous l’avez reçu, en sachant que "cela vous sera accordé". Vous ne pouvez pas dicter à Dieu la manière de le faire ni le moment. Mais vous savez qu'il le fera.