Jésus renvoie sa mère ?

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (3, 31-35)
Comme Jésus était dans une maison, sa mère et ses frères arrivent. Restant au-dehors, ils le font demander. Beaucoup de gens étaient assis autour de lui ; et on lui dit : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui te cherchent. » Mais il leur répond :
« Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »
Cy Aelf, Paris

J'ai toujours été très attaché aux miens - parents, grands-parents, sœurs, oncles et tantes, et le sentiment demeure en dépit même des décès. Mais de l'attachement sentimental et même 'viscéral' dirait-on, la foi m'a fait passé au détachement. Ce sont exactement les mêmes sentiments, mais qui se purifient sans cesse, et dont la purification n'est pas encore achevée.

Mais comment peut-on aimer sans s'attacher ? Sans doute de la même manière que l'on ne confond plus fidélité et attachement. Mais il y a un autre point de vue intéressant à souligner, plus exact et plus réjouissant encore. Un jour, c'est cette parole de Jésus qui a fait dire à une de mes amies - qui me montrait son chapelet : "Je ne comprends pas pourquoi Jésus renvoie sa mère ainsi !"

Or, j'avais une lecture tout à fait différente. Car en parlant comme il le fait, Jésus honore d'abord sa mère, et ensuite tous ceux et toutes celles qui auront ordonné leurs affections en fonction de ce seul principe - de faire la volonté de Dieu. C'est ce qu'a fait Marie en répondant à l'ange: « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole. » (Si Marie n'avait pas adhéré d'emblée à la volonté de Dieu, il n'y eut pas eu de rédemption !)

Cette hommage voilé se reproduit à un autre moment dans l’Évangile de Luc : "Tandis que Jésus parlait, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le ventre qui t'a porté! Heureux les seins qui t'ont allaité! Et il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent! (Luc 11:27-28) Je ne sais pas comment d'autres le comprennent ce dernier trait, mais moi je lis, sous les mots: "Si Marie, ma mère est bienheureuse, c'est parce qu'elle écoute la parole de Dieu et qu'elle la garde !"

Il y a un dernier point que je veux souligner. Si vous avez connu et connaissez encore des problèmes de relations familiales, de grâce ne tentez pas de les résoudre par vos propres forces, car vous vous heurteriez peut-être au dessein de Dieu sur vous tous. Dans les mystères du Rosaire, Marie et Joseph ont beaucoup souffert eux aussi de s'entendre répondre par l'enfant Jésus: "Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne savez-vous pas que je me dois aux choses de mon Père ?" Aimons les membres de notre famille quand bien même ils semblent nous repousser, voire nous détester.
Car il y a bien un secret de vertu dans l'amour qui accepte et supporte, mais qui ne passe pas...

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boisvert a écrit:

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (3, 31-35) :
Comme Jésus était dans une maison, sa mère et ses frères arrivent. Restant au-dehors, ils le font demander. Beaucoup de gens étaient assis autour de lui ; et on lui dit : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui te cherchent. » Mais il leur répond :
« Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »


C'est cette parole de Jésus qui a fait dire à une de mes amies qui me montrait son chapelet : "Je ne comprends pas pourquoi Jésus renvoie sa mère ainsi !"

Dans les mystères du Rosaire, Marie et Joseph ont beaucoup souffert eux aussi de s'entendre répondre par l'enfant Jésus: "Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne savez-vous pas que je me dois aux choses de mon Père ?" Aimons les membres de notre famille quand bien même ils semblent nous repousser, voire nous détester.
Car il y a bien un secret de vertu dans l'amour qui accepte et supporte, mais qui ne passe pas...

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Oui, je partage votre avis. Jésus a eu un comportement très ambigu avec son père et surtout avec sa mère qu'il appelait communément "femme" ! Ce qui n'est pas vraiment affectueux et encore moins respectueux.

Il semblait s'en être détaché complètement bien que sur la croix, avant de mourir, il confia sa mère à Jean...Allez comprendre...

Ah parce que le qualificatif "femme" est pour vous une insulte (communément, comme si c'était vulgaire ou grossier) ? Jésus a la plus grande admiration pour sa Sainte Mère. Croyez-vous sincèrement que sa façon d'interpeller sa Mère par le mot "femme" serait une forme de machisme camouflé ? C'est votre vision de la femme que vous projetez sur les intentions réelles de Jésus. "La Femme" dans la Bible représente, non seulement la femme, mais celle qui figure dans l'Apocalypse, couronnée d'étoile et qui écrase la tête du serpent. Jésus en appelant sa Mère "Femme" renvoie à cet honneur qu'Il Lui accorde d'être celle qui, par son Oui, a donné au Christ de sauver l'humanité.

Se faire dire "femme" par Jésus loin d'être une forme de mépris est un honneur, une reconnaissance de sa complémentarité à ses côtés, Lui l'Homme-Nouveau, le Nouvel Adam dans l'oeuvre de la Rédemption.

Jésus n'a pas eu de "comportement ambigüe" ni avec son père, ni avec sa mère. Ça c'est votre perception subjective embrouillée par la lunette de vos relations avec vos parents que vous projetez sur les textes des Évangiles qui vous fait affirmer une chose pareille.

Bonne réponse, Hélène, je m'apprêtais à écrire quelque chose dans cette veine, mais vous m'avez précédé ! Outre cela, il est très bon aussi que Jésus ne limite pas sa mère à n'être que mère. En l'appelant tout simplement femme, il dit tout simplement que chacune a sa vocation - qui n'est pas obligatoirement d'être mère.

Mais nous sommes tous appelés à enfanter spirituellement...