Les raisons de la condamnation

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 5,17-30.

Après avoir guéri le paralysé un jour de sabbat, Jésus déclara aux Juifs : " Mon Père, jusqu'à maintenant, est toujours à l'œuvre, et moi aussi je suis à l'œuvre. " C'est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le faire mourir, car non seulement il violait le repos du sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l'égal de Dieu.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Jésus n'ignore rien de la Loi qui condamne à mort quiconque se dit l'égal de Dieu. C'est pourquoi notre prêtre nous a souvent dit que Jésus avait été condamné à mort d'une manière "tout à fait légale" - du moins d'un point de vue humain, d'un point de vue qui n'a pas voulu s'ouvrir, qui n'a tenu aucun compte de tous les signes accomplis par le Christ. Or, chez les prophètes (notamment Isaïe) mais aussi dans les Psaumes, combien de textes n'aboutissent-ils pas à la venue du Christ ?

Cependant, les prophéties les plus évidentes, les plus 'lumineuses' sont celles ayant trait à la Passion. Déjà crucifié, Jésus lui-même rappelle le Psaume 22: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" Sur le lien que je donne, on trouve encore toute une série d'autres renvois intéressants :

http://www.spiritualite2000.com/Archives/2003/psalmiste/mai03.htm

Mais il y a mieux encore : dans le récit de l'Exode, la veille de la fuite du pays d’Égypte, au chapitre 12, avant que Dieu n'envoie l'ange exterminateur du dernier fléau, il ordonne à chaque famille de sacrifier "agneau pur et sans défaut" et de placer du sang de cet agneau sur le linteau et les deux côtés de chaque porte de maison (et faire ce geste, si vous le visualisez, c'est déjà tracer une croix !) Et par la bouche de son prophète, le Seigneur déclare: "Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d'Égypte." Or, ce n'était rien moins que la première Pâque.

Blessé lors d'une chute, hier soir, j'ai l'épaule luxée et je n'ai pu écrire plus ce matin - mais il me faut aussi humblement reconnaître que, lorsque Jésus décrit sa relation au Père, dans la suite de cet Évangile... je suis quelque peu dépassé: Jésus ne fait que ce qu'il voit faire le Père. Mais il ne s'agit pas de 'mimiques' ! Mon idée, c'est qu'il existe une sorte de 'mouvement de l'Amour' entre les trois personnes de la Trinité qui a présidé à tous les événements rapportés dans la Bible, qui a trouvé son accomplissement dans la vie, la passion, la mort et la résurrection du Christ - et qui se continue encore à l'heure présente. Que faisons-nous, nous les croyants, sinon nous efforcer d'imiter le Fils avec le secours de l'Esprit-Saint ? Nous entrons ainsi dans ce que le père Jean Lafrance appelait la 'danse trinitaire', dans laquelle chaque personne de la Trinité se livre intégralement l'une à l'autre. Mais comme ce mouvement de l'Amour résiste aux mots qui prétendraient le décrire !

boisvert a écrit:

Que faisons-nous, nous les croyants, sinon nous efforcer d'imiter le Fils avec le secours de l'Esprit-Saint ? Nous entrons ainsi dans ce que le père Jean Lafrance appelait la 'danse trinitaire',

Comme j'écrivais ces mots, tout à l'heure, je me suis demandé comment nous pourrions considérer que nous sommes vraiment entrés dans la relation trinitaire en cherchant à imiter le Christ. Cela m'a poursuivi une partie de l'après-midi, mais c'est maintenant, en fin de journée, que je trouve une réponse, qui est une confirmation. C'est un peu plus loin, dans l’Évangile de Jean, au chapitre 15 :

"Si l'on m'a persécuté, dit Jésus aux disciples, on vous persécutera, vous aussi. Si l'on a observé ma parole, on observera aussi la vôtre."

Ainsi, c'est Jésus lui-même qui confirme que c'est la persécution dont nous ferons l'objet (et c'est déjà ce qui se passe) qui établit le lien de notre vie de foi avec l’œuvre du Père et du Fils. S'il n'en était pas ainsi, Jésus n'eût pas ajouté - dans le verset qui suit: "Les gens vous traiteront ainsi à cause de moi, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé." Et tout se recoupe...

Je pioche maintenant mon petit pain biblique :

http://www.adlumen.net/pains/index.html

"Le Seigneur te rassasiera dans les régions arides, et tu seras comme un jardin arrosé, comme une source jaillissante !" (Isaïe 58:11)

Alleluia !

Entre dans la danse...

J'ai été frappée aujourd'hui par l'Évangile proposée par l'Église. Je le recopie ici pour la suite qui n'est pas dans le message de boisvert:

Après avoir guéri le paralysé un jour de sabbat, Jésus déclara aux Juifs : « Mon Père, jusqu'à maintenant, est toujours à l'œuvre, et moi aussi je suis à l'œuvre. »
C'est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le faire mourir, car non seulement il violait le repos du sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l'égal de Dieu.
Jésus reprit donc la parole. Il leur déclarait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu'il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement.
Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait. Il lui montrera des œuvres encore plus grandes, si bien que vous serez dans l'étonnement.
Comme le Père, en effet, relève les morts et leur donne la vie, le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il veut.
Car le Père ne juge personne : il a donné au Fils tout pouvoir pour juger, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui ne rend pas honneur au Fils ne rend pas non plus honneur au Père, qui l'a envoyé.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui écoute ma parole et croit au Père qui m'a envoyé, celui-là obtient la vie éternelle et il échappe au Jugement, car il est déjà passé de la mort à la vie.
Amen, amen, je vous le dis : l'heure vient — et c'est maintenant— où les morts vont entendre la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront.
Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d'avoir la vie en lui-même ; et il lui a donné le pouvoir de prononcer le Jugement, parce qu'il est le Fils de l'homme.
Ne soyez pas surpris ; l'heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux vont entendre sa voix, et ils sortiront : ceux qui ont fait le bien, ressuscitant pour entrer dans la vie ; ceux qui ont fait le mal, ressuscitant pour être jugés.

Moi, je ne peux rien faire de moi-même ; je rends mon jugement d'après ce que j'entends, et ce jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. »

Il me semble que cet Évangile répond exactement au questionnement d'Elie d'hier sur la résurrection et ceux qui croient qu'elle n'est pas déjà advenue (que seul le Christ est ressuscité). Ça m'a rappelé un jour des débuts de ma conversion lorsque je me suis entendue dire (de nulle part) alors que je passais l'aspirateur (il faut croire que le Seigneur allume les lumières là où nous sommes : dans la nazareth de nos vies quotidiennes) : "Je ne suis pas le Dieu des morts mais des vivants". Puis, j'ai pensé à Moïse, lorsqu'Il demande à Dieu son Nom et que Yahvé lui répond : "Je suis" (celui qui est). C'est une Parole au présent. Aussi, Il se présente toujours sous le nom "je suis le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob"... "Je suis"... et non "j'étais"... les justes sont vivant avec Lui. Tout comme le sont Moïse et Elie au Thabor devant Pierre, Jacques et Jean. Depuis ce jour, je sais que je ne parle pas à un Dieu lointain mais à un Dieu vivant. Et aussi, j'aime depuis ce jour passer l'aspirateur .

La résurrection, c'est pour maintenant. Celle de l'âme et de l'esprit, puis, un jour (et béni soit ce jour !), celle du corps.

En plus qu'il promet le paradis au larron le jour-même, moi ça n'en prend pas plus pour me convaincre !

Amen !

A l'instant, je me souviens de ce mot extraordinaire de Bernanos (dans "Le journal d'un curé de campagne":

"Il n'y a pas le royaume des morts et le royaume des vivants, il n'y a que le royaume de Dieu et nous sommes dedans."