Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 15,9-11.
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Dans l'ancienne Alliance, il s'agissait d'abord d'être fidèle à la Loi. Du moment qu'un Juif était fidèle à la Loi, à ses rites, aux règles du sabbat, à la purification des plats, aux ablutions et à toutes les règles particulières qui régissaient son quotidien, il ne pouvait forcément qu'être juste devant Dieu !
Mais à partir du moment où il s'agit demeurer dans l'amour de Jésus, non seulement la loi est accomplie, mais elle s'ouvre sur l'infini. Il n'y a donc plus de limites aux œuvres que l'amour de Jésus nous inspirera.
A propos de ces œuvres, Jésus n'a pas hésité à dire : "Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père." (Jean, XIV, 12)
Dès lors, je me demande souvent: "Eh bien, où sont mes œuvres à moi ? Qu'ai-je accompli jusqu'à ce jour, depuis ma conversion, qui ressemble de loin à l'une quelconque des œuvres accomplies par le Seigneur ?"
Cette pensée me plongerait rapidement dans un abîme de perplexité, si ce n'est de culpabilité, car en fait, je ne vois pas bien quels 'signes' j'ai pu accomplir... et j'en suis confus. Cependant, parmi ces œuvres que j'ai pu accomplir dans le nom de Jésus, je ne puis avoir conscience que de la principale: je ne suis plus celui que je fus ! Car tout a changé, tout a été renouvelé, et cela dure encore ! Certes, je porte le même nom, j'ai la même figure que sur mes documents d'identité, je continue d'exercer la même profession, mais il ne m'est plus possible de préciser les événements importants de mon passé.
A cause de ce qui se passe lors de l'Eucharistie quotidienne, les catégories d'événements (importants, pas importants, notables ou futiles) sont en quelque sorte soulevés par la Joie. Ce qui, autrefois, m'eût paru difficile, est devenu tout simple; je me sens plus vif à cinquante-cinq ans que je l'étais durant ma quarantaine. C'est ce que produit la joie - et tiens, je remarque que Jean cite deux fois la joie de Jésus dans l’Évangile de ce jour. Et donc tout cela est d'une autre nature, mais parfaitement cohérent.
Bénis sois-tu, Seigneur, à cause de la Joie !
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