Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,30-34.
Après leur première mission, les Apôtres se réunissent auprès de Jésus, et lui rapportent tout ce qu'ils ont fait et enseigné.
Il leur dit : « Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux qu'on n'avait même pas le temps de manger.
Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l'écart.
Les gens les virent s'éloigner, et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
Jésus, voyant une grande foule de gens sur le bord du lac, fut saisi de pitié envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Les événements se bousculent dans ce passage de Marc. Plusieurs événements s'y succèdent et l'on se croirait à un grand carrefour de routes. Il y a ceux qui viennent et ceux qui partent; il y a les disciples qui cherchent à prendre un repas pendant le même temps que Jésus les fait embarquer. Et en définitive, on recommence ailleurs le travail qu'on venait de quitter.
J'ai écouté cet Évangile et suivi cette messe anticipée de dimanche au sein de la maison de repos, où nous n'étions que dix - mais en âges cumulés, nous avions au minimum six cents ans ! Le prêtre lui-même est un missionnaire âgé qui a dû revenir du Pakistan, où il était menacé de mort. Ainsi, lui aussi, après être parti comme les apôtre est revenu mais n'a guère pris de repos: ce fut seulement pour retrouver en Europe des personnes âgées qui l'attendaient et dont le Seigneur a également pitié.
Le commentaire de cet Évangile n'est-il pas tout simple: chacun de nous peut trouver sa place dans cette scène décrite par saint Marc. Le temps est-il si différent ? Je ne le pense pas. C'est toujours le temps de commencer et de recommencer. Nous étions deux hommes valides pour conduire à l'autel les personnes en chaises roulantes. Lorsque la messe fut dite, j'ai déposé ma mère dans la chambre qu'elle partage avec Simone, 97 ans, qui vient de perdre son fils, Robert, qui n'avait que 57 ans. Simone a parlé du courage: "Il n'y a rien à faire, il faut recommencer toujours"... N'est-ce pas qu'elle a parlé dans le sens de cet Évangile ?