Lettre aux Hébreux 4,14-16.
Frères, en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a pénétré au-delà des cieux; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. En effet, le grand prêtre que nous avons n'est pas incapable, lui, de partager nos faiblesses ; en toutes choses, il a connu l'épreuve comme nous, et il n'a pas péché. Avançons-nous donc avec pleine assurance vers le Dieu tout-puissant qui fait grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,35-45.
Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s'approchent de Jésus et lui disent : « Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. » Il leur dit : « Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? »
Ils lui répondirent : « Accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ta gloire. »
Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire, recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui disaient : « Nous le pouvons. » Il répond : « La coupe que je vais boire, vous y boirez ; et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder, il y a ceux pour qui ces places sont préparées. »
Les dix autres avaient entendu, et ils s'indignaient contre Jacques et Jean.
Jésus les appelle et leur dit : « Vous le savez : ceux que l'on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur.
Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous :
car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Au moment où Jacques et Jean firent cette demande à Jésus, celui-ci leur avait déjà parlé de sa mort et de sa résurrection. Les disciples comprenaient mal ou pas du tout ce que disait leur maître. Si, de nos jours encore, on pose la question à un juif, il ne saura pas parler de la résurrection sans soulever d'autres questions. Mais il évoquera la prophétie d’Ézéchiel dans laquelle Dieu le fait ordonner aux restes d'une multitude de se recomposer en corps... et il parlera du jour de la résurrection, du "dernier jour".
Dans l’Évangile, quand Jésus fait sortir Lazare hors de sa tombe, c'est ce que dit Marthe à Jésus. Elle ne sait pas ce que le Seigneur va faire, mais elle lui réaffirme sa foi... Mais tout de même, cette grande foi achoppera sur un détail de logique humaine, tout simple. Quelques instants plus tard, Jésus ordonne de rouler la pierre du tombeau de son frère, elle se récrie: "Mais, Seigneur, il doit sentir déjà ; voilà quatre jours qu'il est là. " Alors Jésus fait à Marthe cette fabuleuse réponse : " Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. " Car la gloire de Dieu, c'est la vie pour l'homme.
L'ambition des deux frères peut surprendre, mais elle montre qu'ils brûlent au-dedans de manifester à leur maître qu'il ne les a pas appelés pour rien les "fils du tonnerre". Ce que je retiens de ces lectures, c'est tout simplement que, oui je le crois, l'histoire humaine est déjà accomplie. Tout ce que je peux entendre de bruits en ce monde ne sont pour moi que les derniers soubresauts du séisme que la résurrection du Christ a entraîné. On s'émeut beaucoup, il y a beaucoup de guerres et de bruits de guerre, il y a de la peur et de la violence, mais le Royaume est déjà présent. Pour peu que l'on mette en pratique la Parole, notre esprit a accès au Royaume, nos coeurs s'y réchauffent et nos corps s'y reposent. Je trouve très étonnant et c'est bien dommage que les hommes aient si peu d'ambition à servir leur prochain ! Car dès leur vivant, ils goûteraient à la gloire promise...