Le mercredi de la 2e semaine du temps ordinaire
Lettre aux Hébreux 7,1-3.15b-17.
Or, voici qu'à la ressemblance de Melkisédek se lève un autre prêtre.
Il est devenu prêtre, non pas selon les règles d'une loi humaine, mais par la puissance d'une vie indestructible.
Car voici le témoignage de l'Écriture : Tu es prêtre pour toujours selon le sacerdoce de Melkisédek.
Psaume 110(109),1.2.3.4.
Oracle du Seigneur à mon seigneur :
« Siège à ma droite,
et je ferai de tes ennemis
le marchepied de ton trône. »
De Sion, le Seigneur te présente
le sceptre de ta force :
« Domine jusqu'au cœur de l'ennemi. »
Le jour où paraît ta puissance,
tu es prince, éblouissant de sainteté :
« Comme la rosée qui naît de l'aurore,
je t'ai engendré. »
Le Seigneur l'a juré
dans un serment irrévocable :
« Tu es prêtre à jamais
selon l'ordre du roi Melkisédek. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 3,1-6.
Un jour, Jésus entra dans une synagogue; il y avait là un homme dont la main était paralysée.
On observait Jésus pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat ; on pourrait ainsi l'accuser.
Il dit à l'homme qui avait la main paralysée : « Viens te mettre là devant tout le monde. » Et s'adressant aux autres :
« Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de tuer ? » Mais ils se taisaient.
Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l'endurcissement de leurs cœurs, il dit à l'homme : « Étends la main. » Il l'étendit, et sa main redevint normale. Une fois sortis, les pharisiens se réunirent avec les partisans d'Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr.
Je me suis demandé pourquoi, quasiment d'emblée, s'est posée la question de ce qui peut - et ne peut pas se faire - le jour du sabbat. La réponse est dans les textes de l'épître aux hébreux, tout comme elle est manifestée encore dans le Psaume: le Christ est bien ce "prêtre à jamais selon l'ordre du roi Mlkisédek".
Or, quel est le jour où ce prêtre "à jamais" doit exercer le mieux son pouvoir et manifester son autorité ? C'est évidemment le jour du sabbat.
Ce qui se déroule dans ce passage de l’Évangile, confirme bien que Jésus ne laissera à quiconque son titre de maître du sabbat. Mais il n'agit pas de manière à imposer son autorité - ce serait agir de façon toute humaine, il agit pour glorifier le Père, pour vraiment manifester la gloire de Dieu (et c'est bien cela le rôle du prêtre du Très-Haut). Qu'est-ce que cela signifie encore ? La gloire de Dieu, comment se manifeste-t-elle le mieux ? La réponse est que la gloire de Dieu est manifestée par la vie pour l'homme. Il suffit, pour s'en convaincre, de relire l'épisode de la résurrection de Lazare et particulièrement le chapitre 11 en saint Jean:
Jn 11:39- Jésus dit : " Enlevez la pierre ! " Marthe, la sœur du mort, lui dit : " Seigneur, il sent déjà : c'est le quatrième jour. "
Jn 11:40- Jésus lui dit : " Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? "
La gloire de Dieu, c'est bien la vie pour l'homme et la vie en abondance. Si je reprends l'Evangile de ce jour, je vois Jésus poser la question: "Est-il permis, le jour du sabbat de faire le bien ou de faire le mal, de sauver une vie ou de tuer ?"
En guérissant cet homme sans même le toucher, Jésus n'accomplit pas uniquement son rôle de prêtre du Très-Haut, mais il manifeste aussi que toute la gloire de Dieu est miséricorde pour l'homme... pourvu seulement que l'homme veuille accueillir ce salut!