Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée
Voici une parole sûre : vouloir devenir responsable d'une communauté d'Église, c'est désirer une très belle tâche. Un responsable de communauté doit être irréprochable, époux d'une seule femme, homme mesuré, raisonnable et réfléchi, ouvrant sa maison à tous, capable d'enseigner, ni buveur ni violent, mais plein de sérénité, pacifique et désintéressé. Il faut qu'il mène bien sa propre famille, qu'il se fasse écouter et respecter par ses enfants. Car un homme qui ne sait pas mener sa propre famille, comment pourrait-il prendre en charge une Église de Dieu ? Il ne doit pas être un nouveau converti ; sinon il pourrait se gonfler d'orgueil, et tomber sous la même condamnation que le démon. Il faut aussi que les gens du dehors portent sur lui un bon témoignage, pour qu'il échappe au mépris des hommes et aux pièges du démon.
Les diacres doivent eux aussi mériter le respect, n'avoir qu'une parole, ne pas s'adonner à la boisson, refuser les profits malhonnêtes, garder le mystère de la foi dans une conscience pure. On les mettra d'abord à l'épreuve ; ensuite, s'il n'y a rien à leur reprocher, on les prendra comme diacres. Pour les femmes, c'est la même chose : elles doivent mériter le respect, n'être pas médisantes, mais mesurées et fidèles en tout. On choisira comme diacre l'époux d'une seule femme, un homme qui mène bien ses enfants et sa propre famille. Les diacres qui remplissent bien leur ministère sont très estimables et peuvent avoir beaucoup d'assurance grâce à leur foi au Christ Jésus.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc ( 7, 11-17 )
Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu'une grande foule.
Il arriva près de la porte de la ville au moment où l'on transportait un mort pour l'enterrer ; c'était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme.
En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas. »
Il s'avança et toucha la civière ; les porteurs s'arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi. »
Alors le mort se redressa, s'assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.
La crainte s'empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu : « Un grand prophète s'est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »
Et cette parole se répandit dans toute la Judée et dans les pays voisins.
Cy Aelf, Paris
Ce qui est arrivé à Naïm, lorsque cette veuve emportant son fils mort vers la tombe et accompagnée d'une foule "considérable", est resté intact dans toutes les mémoires et c'est ainsi que Luc en fait mention, non seulement à cause de du souvenir en lui-même, mais aussi à cause de tout ce que scène représente dans l'histoire du salut.
Il n'y a pas seulement la miséricorde faite à cette veuve, car une femme de l'époque, qui se retrouve veuve et sans enfant, se retrouve dans une piètre situation, hors de la tradition de la génération - car celle-ci ne relève que des hommes. (c'est pourquoi, bien souvent, les veuves se retrouvaient soit complètement isolées, soit obligées de marier l'un des parents du défunt, s'il en avait). Mais en considérant l'ensemble de la scène, la foule des juifs suivant la veuve qui va enterrer son fils, on peut voir aussi: toute l'ancienne Alliance, avec ses rites, ses coutumes et ses traditions, qui va vers sa fin - mais qui se verra renouvelée par la mort et la résurrection du Christ, fils de Dieu. Ce qui y fait penser fortement, c'est le fait qu'au moment où Jésus accomplit ce signe, il est lui-même en route pour Jérusalem afin d'y accomplir l'oeuvre de son Père.
L'Alliance sera donc renouvelée et, dans son Épître, saint Paul montre comment la génération qui transmettra la nouvelle Alliance ne sera plus liée à la génération naturelle, par le mariage et l'engendrement, mais cette Alliance sera spirituelle entretenue et perpétuée par des hommes et des femmes irréprochables, des fidèles dont les qualités sont nommées: la réflexion, le sens de la mesure, l'accueil, la sérénité, le désintérêt. Ils doivent être sobres, désintéressés, méritants, fidèles, pacifiques, et par-dessus tout, ils doivent être de ce ceux qui vivent dans la foi au Christ.
Ces qualités, tous les chrétiens, hommes et femmes, sont invités à les développer afin que, de génération en génération, se transmette fidèlement la foi chrétienne.