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| Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey | |
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ami de la Miséricorde Martyr du forum
| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Mer 29 Avr 2015 - 6:06 | |
| CHAPITRE V
III. De la manière d'observer sa règle
569. Pour que la règle soit sanctifiante, il faut l'observer intégralement et chrétiennement. 1° Intégralement, c'est-à-dire en toutes ses parties, en y comprenant la ponctualité. Si en effet nous faisons un choix entre les différents points, et cela sans motif raisonnable, nous observerons ceux qui nous gênent le moins et omettrons ceux qui,sont plus crucifiants. Ainsi nous perdrons les principaux avantages attachés à son exacte observance; car, même dans les points que nous pratiquons, nous serons exposés à nous laisser guider par le caprice ou du moins la volonté propre. Il faut donc pratiquer sa règle tout entière et. à la lettre, si c'est possible; et si, pour une raison grave, on ne le peut, il faut se rapprocher de l'esprit de la règle, en faisant tout ce que l'on peut moralement parlant.
570. Il y a deux défauts à éviter, le scrupu1e et le relâchement. 1) Pas de scrupule : si on a une raison grave de se dispenser d'un point, de le différer, ou de le remplacer par quelque équivalent, qu'on le fasse sans inquiétude. Ainsi un devoir d'état urgent, la visite d'un malade par exemple, nous dispense de la visite au Saint Sacrement, si nous revenons trop tard ; nous y suppléons alors en pensant à Notre Seigneur le long de la route ; de même le soin des enfants dispense une mère de famille d'une communion de règle, s'il n'est pas possible de concilier ces deux devoirs : la communion spirituelle remplace alors la communion sacramentelle. 2) Pas de relâchement non plus : l'immortification, le désir de causer longuement, sans nécessité, la curiosité, etc., ne sont pas des raisons suffisantes pour différer un exercice, au risque de l'omettre complètement. De même si on ne peut accomplir tel devoir sous la forme accoutumée, on doit s'efforcer de le faire d'une autre façon ; ainsi, un prêtre obligé de porter le viatique au temps de son oraison, s'efforcera de transformer en une sorte d'oraison affective l'accomplissement de ce devoir, en rendant ses hommages au Dieu de l'Eucharistie qu'il porte sur son cœur.
571. La ponctualité fait partie de l'observation intégrale de la règle : ne pas commencer un exercice juste au temps marqué, et cela sans raison, c'est déjà résister à la grâce qui ne connaît pas de retard, c'est s'exposer à n'avoir plus le temps de le faire en son intégrité, ou, s'il s'agit d'un exercice public, de faire attendre indûment les fidèles, si on est dans le ministère, ou les élèves, si on est professeur, en leur donnant un mauvais exemple qu'ils seront trop enclins à suivre.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Jeu 30 Avr 2015 - 5:52 | |
| CHAPITRE V
III. De la manière d'observer sa règle
572. 2° Chrétiennement, c'est-à-dire, avec des intentions surnaturelles, pour faire la volonté de Dieu et lui témoigner ainsi son amour de la façon la plus authentique. C'est cette pureté d'intention qui est l'âme de la règle : c'est elle qui donne à chacune de nos actions sa vraie valeur, en les transformant en actes d'obéissance et d'amour. Pour la pratiquer, on se recueillera avant d'agir, pour se demander ce qu'exige notre règle en ce moment, et y conformer sa conduite, en vue de plaire à Dieu. Ainsi, en pratiquant sa règle, on vivra constamment pour Dieu.
§ III. Les lectures et exhortations spirituelles
573. Ces lectures ou exhortations complètent et prolongent la direction : un livre spirituel, c'est au fond une direction écrite ; et une exhortation, c'est une direction orale adressée à plusieurs âmes à la fois. Nous exposerons : 1° leur utilité ; 2° les dispositions nécessaires pour en profiter.
I. Utilité des lectures et entretiens spirituels
574. A) De l'Ecriture Sainte. Au premier rang se place évidemment la lecture des Saints Livres et surtout du Nouveau Testament. a) Les âmes vraiment pieuses font leurs délices des Saints Evangiles ; elles y retrouvent : 1) les enseignements et les exemples de Notre Seigneur Jésus-Christ, et rien ne les forme mieux à la solide piété, rien ne les entraîne plus efficacement à l'imitation du divin Maître. Aurions-nous jamais compris ce que c'est que l'humilité, la douceur, la patience, le support des injures, la virginité, la charité fraternelle poussée jusqu'à l'immolation de soi, si nous n'avions lu et médité les exemples aussi bien que les leçons de Notre Seigneur sur ces vertus ? Sans doute les philosophes païens, en particulier les stoïciens, avaient écrit de belles pages sur quelques-unes de ces vertus ; mais quelle différence entre leurs essais littéraires et l'accent persuasif et entraînant du divin Maître ? On sent chez les premiers l'art du littérateur et souvent l'orgueil du moraliste, qui se met au-dessus du vulgaire ; en Notre Seigneur on remarque une simplicité parfaite, qui sait s'abaisser au niveau des foules ; en outre il pratique ce qu'il enseigne, et cherche, non sa gloire, mais la gloire de Celui qui l'a envoyé.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Ven 1 Mai 2015 - 8:00 | |
| CHAPITRE V
III. Les lectures et exhortations spirituelles
I. Utilité des lectures et entretiens spirituels
574. (...) 2) Mais de plus les âmes croyantes se disent que chaque parole, que chaque action du Maître contient une grâce spéciale qui nous facilite la pratique des vertus dont elles lisent le récit ; elles adorent le Verbe de Dieu caché sous l'écorce des lettres, elles le supplient de les éclairer, de leur faire comprendre, goûter et pratiquer ses enseignements. Cette lecture est une méditation, un pieux colloque avec Jésus, et elles sortent de cet entretien plus déterminées que jamais à suivre Celui qu'elles admirent et qu'elles aiment.
b) Les Actes des Apôtres et les Epîtres fournissent aussi un aliment à la piété : ce sont les enseignements de Jésus vécus par ses disciples, exposés, commentés, adaptés aux besoins des fidèles par ceux auxquels il a confié le soin de continuer son œuvre : rien de plus touchant, de plus entraînant que ce premier commentaire de l'Evangile.
575. e) Dans l’Ancien Testament : 1) il est des parties qui doivent se trouver entre toutes les mains, comme les Psaumes. « Le Psautier, écrit Lacordaire, était le manuel de la piété de nos pères ; on le voyait sur la table du pauvre comme sur le prie-Dieu des rois. Il est encore aujourd'hui, dans la main du prêtre, le trésor où il puise les aspirations qui le conduisent à l'autel, l'arche qui l'accompagne aux périls du monde, comme au désert de la méditation » (Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne, 2e lettre, p. 191). C'est le livre de la prière par excellente, où se trouvent exprimés, en un langage plein de vie et d'actualité, les plus beaux sentiments d'admiration, d'adoration, de crainte filiale, de reconnaissance et d'amour, avec les supplications les plus ardentes au milieu des situations les plus variées et les plus angoissantes, les appels à la justice divine du juste persécuté, les cris de repentir du pécheur contrit et humilié, les espérances d'un miséricordieux pardon et les promesses d'une vie meilleure. Les lire, les relire, les méditer et y conformer ses propres sentiments est évidemment une occupation très sanctifiante.
2) Les livres sapientiaux peuvent aussi être lus avec profit par les âmes pieuses : elles y trouveront, avec les invitations pressantes de la Sagesse incréée à une vie meilleure, la description des principales vertus à pratiquer dans les rapports avec Dieu, avec le prochain et avec soi-même. (...)
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Sam 2 Mai 2015 - 8:27 | |
| III. Les lectures et exhortations spirituelles
I. Utilité des lectures et entretiens spirituels
575(...) 3) Quant aux livres historiques et prophétiques, il faut, pour profiter de leur lecture, une certaine initiation, et y voir surtout l’action providentielle de Dieu sur le peuple choisi, pour le préserver de l'idolâtrie et le ramener sans cesse, malgré ses égarements, au culte du vrai Dieu, à l'espoir du Libérateur, à la pratique de la justice, de l'équité, de la charité, surtout à l'égard des petits et des opprimés. Quand on a reçu cette initiation, on y trouve des pages ravissantes ; et si les faiblesses des serviteurs de Dieu y sont mentionnées aussi bien que leurs bonnes œuvres, c'est pour nous rappeler la fragilité humaine et nous faire admirer la miséricorde divine qui pardonne aux pécheurs repentants .
576. B) Des auteurs spirituels. Si on sait les choisir parmi les meilleurs, surtout parmi les saints, ils sont à la fois des maîtres et des moniteurs. a) Ce sont des maîtres, qui possédant la science des saints et l'ayant pratiquée, nous font comprendre et goûter les principes et les règles de la perfection ; fortifient nos convictions sur l'obligation de tendre à la sainteté ; nous en indiquent les moyens, moyens d'autant plus efficaces qu'ils les ont eux-mêmes pratiqués ; nous exhortent, nous encouragent, nous entraînent à leur suite. Ce sont des maîtres d'autant plus utiles qu'ils sont sans cesse à notre disposition ; que nous pouvons choisir, avec l'aide de notre directeur, ceux qui conviennent le mieux à notre état d'âme, nous entretenir avec eux aussi longtemps que nous le voulons. Il y a en effet d'excellents auteurs pour tous les états d'âme, et répondant à tous les besoins du moment ; le tout est de les bien choisir, et de les lire avec le désir d'en profiter.
577. b) Ce sont aussi des moniteurs très bienveillants, qui nous révèlent nos défauts avec beaucoup de discrétion et de douceur. Ils se bornent à nous montrer l'idéal à poursuivre, et nous invitent à nous étudier nous-mêmes, à l'aide de ce miroir spirituel, pour constater loyalement nos qualités et nos défauts, les étapes déjà parcourues et celles que nous avons à franchir pour nous rapprocher de la perfection. Ainsi se trouvent facilités les retours sur soi-même et les résolutions généreuses. Il ne faut donc pas s'étonner que la lecture des livres spirituels, y compris les vies de Saints, aient produit des conversions comme celles d'Augustin et d'Ignace, et conduit aux plus hauts degrés de perfection des âmes qui sans cela auraient vécu dans la médiocrité.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Dim 3 Mai 2015 - 8:31 | |
| CHAPITRE V
III. Les lectures et exhortations spirituelles
I. Utilité des lectures et entretiens spirituels
578. C) Des entretiens spirituels. Ces entretiens ont sur les lectures un double avantage : a) ils s'adaptent mieux aux besoins spéciaux des auditeurs, ayant été composés tout exprès pour eux ; b) ils sont plus vivants et, toutes choses égales d'ailleurs, plus émouvants que les livres, plus aptes à faire passer la conviction dans les âmes : le regard, le ton de la voix, le geste, en un mot l'action oratoire, font mieux ressortir la valeur des choses dites. Mais, pour qu'il en soit ainsi, il faut évidemment que celui qui parle ait nourri son âme aux meilleures sources, soit profondément convaincu de ce qu'il dit, et demande à Dieu de bénir et de vivifier ses paroles. Il faut aussi que les auditeurs soient bien disposés.
II. Dispositions pour profiter des lectures et entretiens
579. La lecture spirituelle est au fond destinée à entretenir l'esprit de prière, et est une manière de faire oraison, de s'entretenir avec Dieu, dont l'auteur spirituel est l'interprète.
580. 1° Un grand esprit de foi, qui nous fait voir Dieu lui-même dans l'auteur et le prédicateur, « tanquam Deo exhortante per nos » (II Cor., V, 20). Cette tâche sera rendue plus facile si celui qui écrit ou parle s'est pénétré lui-même de la doctrine évangélique, et peut dire en toute vérité que son enseignement n'est pas le sien, mais celui de Jésus Christ : « Mea doctrina non est mea, sed ejus qui misit me » (Joan., VII, 16). En tout cas les lecteurs ou auditeurs réciteront une prière aussi fervente que possible, où ils demanderont à Notre Seigneur la grâce de vouloir bien leur parler au cœur par son divin Esprit. Puis ils se mettront en garde contre la curiosité qui cherche plus à savoir du nouveau qu'à s'édifier ; contre la vanité, qui veut connaître les choses spirituelles pour pouvoir en parler et se faire valoir ; contre l'esprit critique, qui, au lieu de profiter de ce qui est enseigné, l'écoute pour en critiquer le fond ou la forme littéraire. Ils n'auront qu'un but, celui d'en bien profiter.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Lun 4 Mai 2015 - 4:59 | |
| CHAPITRE V
III. Les lectures et exhortations spirituelles
I. Utilité des lectures et entretiens spirituels
581. 2° Le désir sincère de se sanctifier : on ne profite en effet des lectures ou entretiens que dans la mesure où on y cherche sa sanctification. Il faut donc : a) Avoir faim et soif de perfection, et écouter ou lire avec cette attention active, qui cherche avidement la parole de Dieu, qui s'applique à soi-même, et non aux autres, ce qu'on lit ou entend, en le ruminant pour le mieux digérer, et le mettre en pratique. Alors on y trouve une nourriture abondante, quel que soit le sujet traité ; car tout se tient dans la vie spirituelle : ce qui s'applique directement aux commençants se transpose facilement à l'usage de ceux qui sont plus avancés ; ce qu'on dit pour ceux-ci sert d'idéal à ceux-là ; ce qui se rapporte à l'avenir permet de prendre des résolutions dans le présent, puisque c'est par là qu'on se dispose à bien remplir les devoirs qui ne s'imposeront que plus tard ; ainsi la lutte victorieuse contre les tentations à venir se prépare par la vigilance dans le présent. On peut donc toujours tirer parti pour le présent de tout ce qui est dit, surtout si on prête l'oreille au prédicateur intérieur qui parle au plus intime de l'âme, quand on sait l'écouter : « Audiam quid loquatur in me Dominus Deus » (Ps. LXXXIV, 9).
582. b) Voilà pourquoi il faut lire lentement, « vous arrêtant, dit le B. J. Eudes, à considérer, ruminer, peser et goûter les vérités qui vous touchent le plus, afin de les imprimer dans votre esprit, et à en tirer actes et affections » (Royaume de Jésus, p. II, § XV, p. 196). C'est alors que la lecture ou l'exhortation devient une oraison : on se pénètre en effet peu à peu des pensées et des sentiments qu'on lit ou qu'on entend, on désire les mettre en pratique, et intérieurement on en demande la grâce.
583. 3° L'effort sérieux pour commencer à mettre en pratique ce qu'on lit ou entend. C'est là ce que Saint Paul recommandait à ses lecteurs, en leur écrivant que ce ne sont pas ceux qui écoutent une loi qui sont justes mais, ceux qui la mettent en pratique : « Non enim auditores legis justi sunt apud Deum, sed factores legis justificabuntur » (Rom., II, 13). En cela du reste il ne fait que commenter la parole du Maître, qui, dans la parabole de la semence, déclare que ceux-là profitent de la parole de Dieu qui « ayant entendu la parole avec un cœur bon et excellent, la gardent et portent du fruit par la constance » (Luc, VIII, 15). Nous devons donc ressembler à S. Ephrem, qui reproduisait en ses actes ce qu'il avait lu. La lumière ne nous est donnée que pour l'action, et notre premier acte doit être un effort pour vivre conformément à l'enseignement reçu : « Estote factores verbi et non auditores tantum » (Jac., I, 22).
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Mar 5 Mai 2015 - 5:52 | |
| CHAPITRE V
584. Jusqu'ici nous avons parlé des rapports entre l'âme et Dieu, sous la conduite du directeur. Mais il est évident que nous sommes obligés d'avoir des relations nombreuses avec beaucoup d'autres personnes, relations de famille et d'amitié, relations professionnelles, relations d'apostolat. Toutes peuvent et doivent être sanctifiées, et contribuer à nous affermir dans la vie intérieure. Pour faciliter cette sanctification, nous exposerons les principes généraux qui doivent présider à ces relations, et en ferons ensuite l'application aux principales de ces relations.
I. Principes généraux
585. 1° Dans le plan primitif, les créatures étaient destinées à nous porter à Dieu, en nous rappelant qu'il est l’auteur et la cause exemplaire de toutes choses. Mais depuis la chute, elles nous attirent de telle sorte que, si nous n'y prenons garde, elles nous détournent de Dieu ou du moins nous retardent dans notre marche vers lui. Il faut donc réagir contre cette tendance, et, par l'esprit de foi et de sacrifice, ne nous servir des personnes et des choses que comme de moyens pour aller à Dieu.
586. 2° Or, parmi les relations que nous avons avec les personnes il en est qui sont voulues par Dieu, comme les relations de famille ou celles qui sont commandées par nos devoirs d'état. Ces relations doivent être entretenues et surnaturalisées. On n'est pas en effet dégagé de ses devoirs par le fait qu'on aspire à la perfection ; on est au contraire obligé de les remplir d'une façon plus parfaite que les autres. Mais il faut les surnaturaliser, en les ramenant à notre fin dernière qui est Dieu. Le meilleur moyen de le faite, c'est évidemment de considérer les personnes avec lesquelles nous entrons en rapport, comme des enfants de Dieu, des frères en Jésus-Christ, de les respecter et de les aimer en tant qu'elles possèdent des qualités qui sont un reflet des perfections divines, et sont destinées à participer à sa vie et à sa gloire. Ainsi, c'est Dieu que nous estimons et aimons en elles.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Mer 6 Mai 2015 - 2:55 | |
| CHAPITRE V
587. 3° Il y a au contraire des relations dangereuses ou mauvaises qui tendent à nous faire tomber dans le péché, soit en réveillant en nous l'esprit mondain, soit en nous attachant aux créatures, à cause du plaisir sensible ou sensuel que nous trouvons en leur compagnie, et auquel nous sommes exposés à consentir. C'est un devoir de fuir ces occasions, dans la mesure où cela est possible ; et, si on ne peut éviter l'occasion elle-même, c'est un devoir de l'éloigner moralement en fortifiant notre volonté contre l'attache déréglée à ces personnes. Agir autrement, c'est compromettre sa sanctification et son salut : car celui qui aime le danger y succombe : « Qui amat periculum, in illo peribit » (Eccli., III, 27). Plus donc on veut être parfait, et plus il faut fuir les occasions dangereuses, comme nous l'expliquerons plus tard, en parlant de la foi, de la charité et des autres vertus.
588. 4° Enfin il y a des relations qui, par elles-mêmes, ne sont ni bonnes ni mauvaises, mais simplement indifférentes, qui peuvent donc, en vertu des circonstances et de l'intention, être utiles ou nuisibles : telles sont, par exemple, les visites, les conversations, les récréations. Une âme qui vise à la perfection rendra ces relations bonnes par la pureté d'intention et par la modération qu'elle apportera en toutes choses. Tout d'abord elle ne recherchera que celles qui sont vraiment utiles à la gloire de Dieu, au bien des âmes ou à cette détente nécessaire que réclame la santé du corps ou le bien de l'âme. Puis, dans l'usage de ces choses utiles, elle pratiquera cette prudence, cette modestie, cette tempérance qui ramène tout à l'ordre voulu de Dieu. Donc point de ces longues conversations oiseuses, qui sont une perte de temps, et une occasion de blesser l'humilité et la charité ; point de ces amusements prolongés, immodérés qui fatiguent le corps et dépriment l'âme. En un mot, qu'on ait sans cesse devant soi la règle posée par l'Apôtre : « Omne quodcumque facitis in verbo aut in opere, omnia in nomine Domini Jesu Christi, gratias agentes Deo et Patri per ipsum » (Col., III, 17).
II. Sanctification des relations de famille
589. La grâce ne détruit pas la nature, mais la perfectionne. Or les relations de famille ont été instituées par Dieu lui-même : il a voulu que l'espèce humaine se propageât par l'union légitime et indissoluble de l'homme et de la femme, et que cette union fût encore resserrée par les enfants qui en naîtraient. De là des relations très intimes, très affectueuses entre mari et femme, entre parents et enfants, que la grâce du sacrement de mariage aide à surnaturaliser.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Mer 6 Mai 2015 - 19:03 | |
| 1° Des relations entre époux chrétiens
690. En assistant aux noces de Cana, et en élevant le mariage chrétien à la dignité d'un sacrement, Notre Seigneur a montré aux époux que leur union peut être sanctifiée, et leur en a mérité la grâce. A) Avant le mariage, l'amour chrétien, un amour tendre et ardent, chaste et surnaturel, vient unir leurs cœurs, et les prépare à supporter plus vaillamment les charges de famille. Sans doute la nature et le démon essaieront de glisser dans cette affection un élément sensuel qui pourrait être dangereux pour la vertu ; mais les fiancés chrétiens, soutenus par la pratique des sacrements, sauront dominer cet élément, et surnaturaliseront leur amour mutuel, en se rappelant que tous les nobles sentiments viennent de Dieu et doivent se rapporter à lui.
591. B) La grâce du sacrement, en unissant leurs cœurs par un lien indissoluble, affinera et purifiera leur amour. Ils auront sans cesse devant les yeux les paroles de S. Paul leur rappelant que leur union est à l’image de cette union mystérieuse qui existe entre le Christ et son Eglise. « Que les femmes soient soumises à leurs maris, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l'Eglise, son corps, dont il est le Sauveur. Or, de même que l'Eglise est soumise au Christ, les femmes doivent être soumises à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Eglise et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l'avoir purifiée dans l'eau baptismale, avec la parole, pour la faire paraître devant lui, cette Eglise glorieuse, sans tache, sans ride, ni rien de semblable, mais sainte et immaculée. C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes, comme leurs propres corps... Au reste que chacun de vous aime sa femme comme soi-même, et que la femme révère son mari » (Ephes., V, 22-23). Ainsi donc respect et amour mutuel, se rapprochant le plus possible de l'amour du Christ pour l'Eglise ; obéissance de la femme au mari, en tout ce qui est légitime ; dévouement et protection du mari à l'égard de sa femme : tels sont les devoirs que l'Apôtre trace aux époux chrétiens.
592. C) Quand Dieu leur a donné des enfants, ils les reçoivent de sa main comme un dépôt sacré, les aiment non seulement comme une portion d'eux-mêmes, mais comme des enfants de Dieu, des membres du Christ Jésus, de futurs citoyens du ciel ; ils les entourent d'un dévouement, d'une sollicitude de chaque instant ; leur donnent une éducation chrétienne, s'attachant à former en eux les vertus mêmes de Notre Seigneur ; en cette vue, ils exercent l'autorité que Dieu leur a donnée, avec tact, délicatesse, force et douceur. Ils n’oublient pas qu'étant les représentants de Dieu, ils doivent éviter cette faiblesse qui tend à gâter les enfants, cet égoïsme qui voudrait en jouir sans les former au travail et à la vertu. Avec l'aide de Dieu et des éducateurs qu'ils choisissent avec le plus grand soin, ils en font des hommes et des chrétiens, et exercent ainsi une sorte de sacerdoce au sein de la famille; aussi pourront-ils compter sur la bénédiction de Dieu et la reconnaissance de leurs enfants.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Ven 8 Mai 2015 - 6:51 | |
| 2° Des devoirs des enfants à l’égard de leurs parents
593. A) La grâce, qui sanctifie les relations entre époux, perfectionne aussi et surnaturalise les devoirs de respect, d'affection et d'obéissance que les enfants doivent à leurs parents. a) Elle nous montre dans nos parents les représentants de Dieu et de son autorité ; c'est à eux, après lui, que nous devons la vie, la conservation et la bonne direction de cette vie. Aussi notre respect pour eux va jusqu'à la vénération : nous admirons en eux une participation à la paternité divine, « ex quo omnis paternitas in cælis et in terra » (Ephes., III, 15), à son autorité, à ses perfections, et c'est Dieu lui-même que nous vénérons en eux. b) Leur dévouement, leur bonté, leur sollicitude à notre égard nous apparaissent comme un reflet de la providence et de la bonté divine, et notre amour filial en devient plus pur et plus intense ; il va jusqu'au dévouement le plus absolu, si bien que nous nous sentons prêts à nous sacrifier pour eux, et, au besoin, à donner notre vie pour sauver la leur ; nous leur prêtons donc toute l'assistance corporelle et spirituelle dont ils ont besoin, selon toute l'étendue de nos ressources. c) Voyant en eux les représentants de l'autorité divine, nous n’hésitons pas à leur obéir en toutes choses, à l'exemple de Notre Seigneur qui, pendant trente ans, fut soumis à Marie et à Joseph , « et erat subditus illis » (Luc, II, 51). Cette obéissance n'a d'autres limites que celles que Dieu a lui-même tracées : nous devons obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes, et, par conséquent, en ce qui concerne le bien de notre âme, et en particulier la question de la vocation, c'est à notre confesseur que nous devons obéir, après lui avoir soumis notre situation de famille. En cela, nous imitons encore Notre Seigneur, qui, au moment où sa mère lui demande pourquoi il les a quittés, répond : « Ne savez-vous pas qu'il faut que je sois aux choses de mon Père ? » (Luc, II, 49). Ainsi tous les droits et les devoirs respectifs se trouvent sauvegardés.
594. B) En entrant dans la cléricature, nous quittons le monde, et, dans une certaine mesure, la famille, pour entrer dans la grande famille ecclésiastique, et nous occuper désormais avant tout de la gloire de Dieu, du bien de l'Eglise et des âmes. Assurément nos sentiments intérieurs de respect et d'affection par rapport à nos parents ne changent pas, ou ne font que s'affiner; mais leur manifestation extérieure sera désormais soumise à nos devoirs d'état : nous ne devons rien faire, pour plaire à nos parents, qui puisse gêner l'exercice de notre ministère. Notre premier devoir est de nous occuper des choses de Dieu ; si donc leurs vues, leurs conseils, leurs exigences se trouvent en opposition avec ce que réclame de nous le service des âmes, doucement et affectueusement, mais fermement, nous leur ferons comprendre que, dans nos devoirs d'état, nous ne dépendons que de Dieu et de nos supérieurs ecclésiastiques. Mais nous continuerons de les honorer, de les aimer et de leur rendre assistance dans toute la mesure compatible avec les devoirs de notre charge. Cette même règle s'applique, et à plus forte raison, à ceux qui entrent dans une congrégation ou un ordre religieux.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Sam 9 Mai 2015 - 5:58 | |
| CHAPITRE V
2° Des devoirs des enfants à l’égard de leurs parents
594. B) En entrant dans la cléricature, nous quittons le monde, et, dans une certaine mesure, la famille, pour entrer dans la grande famille ecclésiastique, et nous occuper désormais avant tout de la gloire de Dieu, du bien de l'Eglise et des âmes. Assurément nos sentiments intérieurs de respect et d'affection par rapport à nos parents ne changent pas, ou ne font que s'affiner; mais leur manifestation extérieure sera désormais soumise à nos devoirs d'état : nous ne devons rien faire, pour plaire à nos parents, qui puisse gêner l'exercice de notre ministère. Notre premier devoir est de nous occuper des choses de Dieu ; si donc leurs vues, leurs conseils, leurs exigences se trouvent en opposition avec ce que réclame de nous le service des âmes, doucement et affectueusement, mais fermement, nous leur ferons comprendre que, dans nos devoirs d'état, nous ne dépendons que de Dieu et de nos supérieurs ecclésiastiques. Mais nous continuerons de les honorer, de les aimer et de leur rendre assistance dans toute la mesure compatible avec les devoirs de notre charge. Cette même règle s'applique, et à plus forte raison, à ceux qui entrent dans une congrégation ou un ordre religieux.
III. Sanctification des relations d'amitié
L'amitié peut être un moyen de sanctification ou un obstacle sérieux à la perfection, selon qu'elle est surnaturelle ou naturelle et sensible. Nous parlerons donc : 1° des vraies amitiés ; 2° des fausses amitiés ; 3° des amitiés où il y a un mélange de surnaturel et de sensible.
1° Des vraies amitiés
Nous dirons leur nature et leurs avantages.
595. A) Nature. a) L'amitié étant une communication mutuelle entre deux personnes, se spécifie avant tout selon la diversité des communications et la différence des biens qu'on se communique. C'est ce qu'explique fort bien S. François de Sales : « Plus les vertus que vous mettez en votre commerce seront exquises, plus votre amitié sera parfaite. Si vous communiquez ès-sciences, votre amitié est certes fort louable ; plus encore si vous communiquez aux vertus, en la prudence, discrétion, force et justice. Mais si votre mutuelle et réciproque communication se fait de la charité, de la dévotion, de la perfection chrestienne, ô Dieu que votre amitié sera précieuse ! Elle sera excellente parce qu'elle vient de Dieu, excellente parce qu'elle tend à Dieu, excellente parce que son lien c'est Dieu, excellente parce qu'elle durera éternellement en Dieu ! Oh ! qu'il fait bon aymer en terre comme l'on ayme au Ciel et apprendre à s'entrechérir en ce monde comme nous ferons éternellement en l'autre ! » (Vie dévote, 3e part., ch. 19) (...)
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Dim 10 Mai 2015 - 3:11 | |
| CHAPITRE V
1° Des vraies amitiés
595. (...) L'amitié vraie en général est donc un commerce intime entre deux âmes pour se faire mutuellement du bien. Elle peut demeurer simplement honnête, si les biens qu'on se communique sont de l'ordre naturel. Mais l'amitié surnaturelle est d'un ordre bien supérieur. C'est un commerce intime entre deux âmes qui s'aiment en Dieu et pour Dieu, en vue de s'entre aider à perfectionner la vie divine qu'elles possèdent. La gloire de Dieu en est la fin dernière, le progrès spirituel en est le but immédiat, et Jésus est le trait d'union entre les deux amis ; c'est la pensée du Bienheureux Ethelrède : « Ecce ego et tu et spero quod tertius inter nos Christus sit ; » ce que Lacordaire traduit de cette façon : « je ne puis plus aimer quelqu'un sans que l'âme se glisse derrière le cœur et que Jésus Christ soit de moitié entre nous » (P. Chocarne, Vie de Lacordaire, t. II, ch. XV).
596. b) Aussi cette amitié, au lieu d'être passionnée, absorbante et exclusive comme l'amitié sensible, se caractérise par le calme, la retenue, la confiance mutuelle. C'est une affection calme, modérée, précisément parce qu'elle est basée sur l'amour de Dieu et participe à sa vertu ; c'est par là même une affection constante, qui va en croissant, au rebours de l'amour passionné qui tend à s'affaiblir. Elle est accompagnée d'une sage retenue : au lieu de rechercher les familiarités et les caresses, comme l'amitié sensible, elle est pleine de respect et de réserve, parce qu'elle ne désire que des communications spirituelles. Cette réserve n'empêche pas la confiance ; parce qu'on s'estime mutuellement, et qu'on voit dans la personne aimée un reflet des perfections divines, on éprouve pour elle une confiance très grande qui du reste est réciproque; ce qui amène des communications intimes, puisqu'on aspire à communier aux qualités surnaturelles de son ami. On se communique donc ses pensées, ses desseins, ses désirs de perfection. Et parce qu'on veut se perfectionner mutuellement, on ne craint pas de s'avertir de ses défauts et de s'entre aider à les réformer. La confiance mutuelle qui règne entre deux amis empêche l'amitié d'être inquiète, absorbante et exclusive ; on ne trouve pas mauvais que notre ami ait d'autres amis ; on s'en réjouit même pour son bien et celui du prochain.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Lun 11 Mai 2015 - 3:55 | |
| 1° Des vraies amitiés
597. B) Il est évident qu'une telle amitié offre de grands avantages. a) L'Ecriture la loue fréquemment : « Un ami fidèle est une protection puissante ; celui qui le trouve a trouvé un trésor... un ami fidèle est un remède de vie » (Eccli., VI, 14-16). Notre Seigneur nous en a donné l'exemple dans son amitié pour S. Jean : celui-ci était connu comme « celui que Jésus aimait, quem diligebat Jesus » (Joan, XIII, 23). S. Paul a des amis auxquels il est profondément attaché ; il souffre de leur absence, et n'a pas de plus douce consolation que de les retrouver ; ainsi il est inconsolable, parce qu'il n'a pas trouvé Tite au rendez-vous (II Cor., II, 13) ; il se réjouit quand il l'a retrouvé (II Cor., VII, 6, 13). On voit aussi quelle affection il avait pour Timothée et combien sa présence lui faisait de bien et l'aidait à en faire aux autres ; aussi il l'appelle son collaborateur, son fils, son cher fils, son frère (Rom., XVI, 21 ; I Cor., IV, 17 ; II Cor, I, 1 ; I Tim., I, 2). L'antiquité chrétienne nous donne aussi d'illustres exemples du même genre : l'un des plus célèbres est celui de S. Basile et de S. Grégoire de Nazianze.
598. b) De ces exemples se dégagent trois raisons qui nous montrent combien utile est l'amitié chrétienne, surtout pour le prêtre du ministère. 1) Un ami est une sauvegarde au point de vue de la vertu, protectio fortis. Nous avons besoin d'ouvrir notre cœur à un confident intime ; parfois notre directeur répond à ce besoin, mais pas toujours : son amitié paternelle est d'un autre genre que l'amitié fraternelle que nous recherchons. Nous avons besoin d'un égal avec lequel nous puissions causer en toute liberté. Si nous ne le trouvons pas, nous serons exposés à faire des confidences regrettables à des personnes qui ne méritent pas notre confiance, et ces confidences ne seront pas toujours sans danger pour nous et pour elles. 2) C'est aussi un conseiller intime, à qui nous soumettons volontiers nos doutes et nos difficultés et qui nous aide à les résoudre ; un moniteur sage et affectueux qui, nous voyant agir et sachant ce qu'on dit de nous, nous dira la vérité et nous empêchera parfois de commettre bien des imprudences. 3) C'est enfin un consolateur, qui écoutera avec sympathie le récit de nos peines, et trouvera dans son cœur les paroles nécessaires pour les adoucir et nous réconforter.
599. On s'est demandé si ces amitiés sont à encourager dans les communautés : on peut craindre en effet qu'elles ne nuisent à l'affection qui doit unir tous les membres et qu'elles ne créent quelques jalousies. Assurément il faut veiller à ce que ces amitiés ne nuisent pas à la charité commune, et soient non seulement surnaturelles, renfermées dans de justes limites fixées par Supérieurs. Mais, avec ces réserves, elles ont aussi leurs avantages, les religieux ayant besoin eux aussi d'un conseiller, d'un consolateur, d'un moniteur qui soit en même temps un ami. Toutefois, dans les communautés autant et plus qu’ailleurs, il faut éviter avec un soin jaloux tout ce qui ressemble aux fausses amitiés.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Mar 12 Mai 2015 - 2:50 | |
| CHAPITRE V
2° Des fausses amitiés
Nous dirons leur nature, leurs dangers, leurs remèdes. 600. A) Leur nature. a) Les fausses amitiés sont celles qui sont fondées sur des qualités sensibles ou frivoles, en vue de jouir de la présence et des agréments de la personne aimée. C’est donc au fond une sorte d’égoïsme déguisé, puisqu’on aime quelqu'un à cause du plaisir qu'on trouve en sa compagnie. Sans doute on est prêt à lui rendre service, mais c'est en vue du plaisir qu’on éprouve à se l'attacher davantage. b) S. François de Sales en distingue de trois sortes : les amitiés charnelles, qui recherchent les plaisirs voluptueux ; les amitiés sensuelles, qui s'attachent principalement aux qualités extérieures et sensibles, « comme le plaisir de voir la beauté, d'ouyr une douce voix, de toucher, et semblables » (Op. cit., ch. 17) ; les amitiés frivoles, basées sur certaines qualités vaines que les faibles esprits appellent vertus et perfections, comme de bien danser, de bien jouer, de bien chanter, de se bien habiller, de sourire agréablement, d'avoir une physionomie aimable. 601. c) Ces sortes d'amitiés commencent généralement à l’âge de puberté ; elles naissent du besoin instinctif qu’on éprouve alors d'aimer et d'être aimé. Souvent c’est une sorte de déviation de l'amour sexuel : en dehors des communautés, ces amitiés se forment entre jeunes gens et jeunes filles, et, lorsqu'elles vont trop loin, portent le nom d'amourettes. Dans les communautés fermées, elles existent entre personnes du même sexe et s'appellent amitiés particulières. Elles se prolongent parfois jusqu'à un âge plus avancé ; ainsi des hommes éprouveront des affections sensibles à l'égard de jeunes gens qui ont une physionomie jeune et attrayante, un caractère ouvert, des manières aimables.
602. d) Les signes caractéristiques auxquels on reconnaît les amitiés sensibles se tirent de leur origine, de leur développement, de leurs effets. 1) Au point de vue de leur origine, elles commencent soudainement et fortement parce qu'elles résultent d'une sympathie naturelle et instinctive ; elles sont basées sur des qualités extérieures et brillantes, ou du moins qui paraissent telles ; elles sont accompagnées d'émotions vives, parfois passionnées. 2) Dans leur développement, elles s'alimentent par des conversations parfois insignifiantes mais affectueuses, parfois trop intimes et dangereuses ; par des regards fréquents, qui, dans certaines communautés, suppléent aux conversations particulières ; par des caresses, des serrements de main expressifs, etc. 3) Quant à leurs effets, elles sont empressées, absorbantes et exclusives ; on s'imagine qu'elles seront éternelles ; mais une séparation suivie d'autres attachements, y met souvent une fin assez brusque.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Mar 12 Mai 2015 - 18:48 | |
| 2° Des fausses amitiés
603. B) Les dangers de ces sortes d'amitiés sont évidents.
a) C'est un des plus grands obstacles au progrès spirituel. Dieu, qui ne veut pas d'un cœur partagé, commence par faire des reproches intérieurs, et, si on n'écoute pas sa voix, se retire peu à peu de l'âme, la prive de lumière et de consolations intérieures. Au fur et à mesure que les attaches grandissent, on perd le recueillement intérieur, la paix de l'âme, le goût des exercices spirituels et du travail. b) De là des pertes de temps considérables : la pensée se porte trop souvent vers l'ami absent, et empêche l'application de l’esprit et du cœur aux choses sérieuses et à la piété. c) Tout cela finit par dégoûter, décourager; la sensibilité prend le dessus sur la volonté qui devient faible et languissante. d) C'est alors que surgissent des dangers au point de vue de la pureté. On voudrait bien se maintenir dans les limites de l'honnêteté ; mais on s'imagine que l'amitié confère certains droits, et on se permet des familiarités de plus en plus suspectes. Or la pente est glissante, et celui qui s'expose au péril finit y succomber.
604. Le remède, c'est de combattre ces fausses amitiés dès le début, vigoureusement et par des moyens positifs. a) Dès le début : c'est plus facile alors, parce que le cœur n'est pas encore profondément attaché ; avec quelques efforts énergiques, on en vient à bout, surtout si on a le courage d'en parler à son confesseur et de s'accuser des moindres défaillances. Si on attend, le détachement sera beaucoup plus laborieux. b) Mais, pour triompher, il faut des mesures radicales : « Taillez, tranchez, rompez ; il ne faut pas s’arrêter à découdre ces folles amitiés, il les faut déchirer ; il n'en faut pas dénouer les liaisons, il les faut rompre ou couper » (Vie dévote, ch. XXI). Ainsi, il faut éviter non seulement de rechercher celui qu'on aime de la sorte, mais éviter même de penser volontairement à lui; et si on ne peut éviter d'être quelquefois avec lui, qu'on le traite avec politesse et charité, mais sans jamais lui faire de confidences ou lui donner des marques spéciales d'affection. c) Pour y mieux réussir, on emploie des moyens positifs ; on s'absorbe aussi activement que possible dans la pratique de ses devoirs d'état ; et quand, malgré tout, se présente à l'esprit la pensée de celui qu'on aime, on en profite pour faire un acte d'amour envers Notre Seigneur, en disant par exemple : « C'est vous seul, ô Jésus, que je veux aimer, unus est dilectus meus, unus est sponsus meus in æternum ». Par là on profite de la tentation elle-même pour aimer davantage Celui qui seul mérite de fixer notre cœur.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Jeu 14 Mai 2015 - 6:32 | |
| 3° Des amitiés à la fois surnaturelles et sensibles
605. Il arrive parfois que dans nos amitiés il y a un mélange de naturel et de surnaturel. On veut réellement le bien surnaturel de son ami, mais en même temps, on désire jouir de sa présence, de sa conversation, et on souffre trop de son absence. C'est ce que décrit fort bien S. François de Sales : « On commence par l'amour vertueux, mais si on n'est fort sage, l'amour frivole s'y mêlera, puis l'amour sensuel, puis l'amour charnel ; ouy, même il y a danger en l'amour spirituel, si on n'est fort sur sa garde, bien qu'en cestuy-ci il soit plus difficile de prendre le change, parce que sa pureté et blancheur rendent plus connaissables les souillures que Satan y veut mesler ; c'est pourquoi quand il l'entreprend, il fait cela plus finement, et essaye de glisser les impuretés presque insensiblement » (Vie dévote, l.c., ch. XX).
606. Ici encore il faut donc surveiller son cœur et prendre des moyens efficaces pour ne pas glisser sur la pente dangereuse. a) Si c'est l'élément surnaturel qui domine, on peut conserver et entretenir cette amitié en l'épurant. Pour cela, il faut tout d'abord se sevrer de ce qui favorise l’élément trop sensible, conversations fréquentes et affectueuses, familiarités, etc. ; il faut de temps en temps se priver d'une rencontre, qui serait d'ailleurs légitime, et savoir abréger une conversation qui cesse d'être utile. Par là on acquiert une certaine maîtrise sur sa sensibilité, et on évite les écarts dangereux. b) Si c'est l'élément sensible qui prédomine, il faut, pendant un temps notable, renoncer à toute relation particulière avec cet ami, en dehors des rencontres nécessaires ; et, en ces rencontres, supprimer toute parole affectueuse. On laisse ainsi la sensibilité se refroidir, et on attend, pour reprendre les relations, que le calme règne dans l'âme. Les relations nouvelles prennent alors un tout autre caractère ; s'il en était autrement, il les faudrait supprimer pour toujours. c) En toute hypothèse, il faut profiter de ces constatations pour fortifier son amour pour Jésus, protester qu'on ne veut aimer qu'en lui et pour lui, et relire souvent les deux chapitres VII et VIII du second livre de l'Imitation de Notre Seigneur. C'est ainsi que les tentations nous sont une occasion de victoire.
IV. Sanctification des relations professionnelles
607. Les relations professionnelles sont un moyen de sanctification ou un obstacle au progrès selon la manière dont on envisage et accomplit ses devoirs d'état. Au fond les devoirs que nous impose notre profession sont en soi conformes à la volonté de Dieu ; si nous les accomplissons comme tels, avec l'intention d'obéir à Dieu, et de nous régler selon les lois de la prudence, de la justice et de la charité, ils contribuent à nous sanctifier.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Ven 15 Mai 2015 - 4:15 | |
| 3° Des amitiés à la fois surnaturelles et sensibles
607 (...) Si, au contraire, nous n'avons d'autre but, en nos relations professionnelles, que de nous procurer des honneurs et des richesses, au mépris des lois de la conscience, ces relations deviennent une source de péché et de scandale. A) Le premier devoir c'est donc d'accepter la profession où la Providence nous a conduits comme l'expression de la volonté de Dieu sur nous, et d'y persévérer, tant que nous n'avons pas de raisons légitimes d'en changer. Dieu a voulu en effet qu'il y eût différents arts et métiers, différentes professions, et, si on se trouve en l'une d'elles par une série d'événements providentiels, on peut croire que c'est là pour nous la volonté de Dieu. Nous exceptons le cas où, pour des raisons sages et légitimes, nous croyons devoir changer de situation ; tout ce qui est conforme à la droite raison rentre en effet dans le plan providentiel. Ainsi donc qu'on soit patron ou ouvrier, industriel ou commerçant, agriculteur ou financier, le devoir c'est d'exercer sa profession pour se soumettre à la volonté divine, et de le faire selon les règles de la justice, de l'équité et de la charité. Alors rien n'empêche de sanctifier chacune de ses actions en les rapportant à la fin dernière ; ce qui n'exclut nullement le but secondaire de gagner l'argent nécessaire à sa subsistance et à celle de sa famille. En fait, il y a eu des Saints dans toutes les conditions.
608. B) Mais, comme les multiples occupations et relations sont de leur nature absorbantes, et tendent ainsi à écarter notre pensée de Dieu, il est nécessaire de faire des efforts souvent renouvelés pour offrir à Dieu et surnaturaliser des actions qui sont profanes de leur nature, comme nous l'avons indiqué plus haut, n° 248.
609. C). De plus, comme nous vivons dans un monde peu honnête, où l'on se dispute avec âpreté les honneurs et les gains, sans souci des lois de l'équité, il importe de se rappeler qu'il faut avant tout chercher le royaume de Dieu et sa justice, en n'employant pour arriver à ses fins que des moyens légitimes. Le meilleur critère pour discerner ce qui est permis et ce qui ne l'est pas, c'est de voir comment se comportent les hommes honorables et chrétiens de la même profession : il est en effet des usages reçus qu'on ne peut changer, et auxquels on ne peut se soustraire sans s'imposer à soi-même et aux autres des pertes considérables. Quand ils sont communément suivis par les bons chrétiens de la même profession, on peut y conformer sa conduite jusqu'à ce que, par une commune entente, on puisse les réformer sans compromettre ses légitimes intérêts. Mais, par contre, il faut bien se garder d'imiter les pratiques et les conseils des commerçants ou industriels dépourvus de conscience qui veulent s'enrichir à tout prix, même au détriment de la justice : la malhonnêteté de ces derniers, leurs succès ne justifient point l'emploi des moyens illicites : il faut chercher avant tout le royaume de Dieu et sa justice ; tout le reste viendra par surcroît (Matth., VI, 33.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Sam 16 Mai 2015 - 2:46 | |
| 3° Des amitiés à la fois surnaturelles et sensibles
610. D) Les devoirs professionnels, ainsi entendus et pratiqués, contribuent beaucoup à notre progrès spirituel. Ce sont eux en effet qui composent la trame de nos journées, et Notre Seigneur nous a montré, par son exemple, que les occupations les plus communes, comme le travail manuel, peuvent contribuer à la fois à notre sanctification personnelle et au salut de nos frères. Si donc un ouvrier ou un homme d'affaires observe les règles de la prudence, de la justice, de la force, de la tempérance, de l'équité et de la charité, il a chaque jour de multiples occasions de pratiquer toutes les vertus chrétiennes, d'acquérir de nombreux mérites, et, s'il le veut, d'édifier ses frères et de les aider, par ses exemples et ses conseils, à faire leur salut. C'est ce qu'ont fait dans le passé et ce que font dans le présent des pères et mères de famille, des patrons et des ouvriers, des jeunes gens et des hommes mûrs, qui, par la façon dont ils travaillent et traitent les affaires, font estimer la religion qu'ils pratiquent, et usent ensuite de leur influence pour exercer l'apostolat.
V. Sanctification des relations d'apostolat
611. Que les œuvres d'apostolat puissent et doivent être pour nous un moyen de sanctification, c'est ce que l'on comprend aisément. Et cependant il en est qui y trouvent indirectement une source de dissipation, d'affaiblissement spirituel, et même des occasions de péché et une source de damnation. Qu'on se rappelle la parole d'un homme d'œuvres disant à Dom Chautard: « C'est le dévouement qui m'a perdu » (L’âme de tout apostolat, 1915, p. 73). Il en est en effet qui se laissent tellement absorber par les œuvres extérieures qu'ils ne trouvent plus le temps de faire les exercices de piété les plus essentiels ; de là un affaissement moral, qui permet aux passions de revivre, et prépare la voie à de tristes capitulations : à l'amour surnaturel pour les âmes se mêle insensiblement un élément naturel et sensible : on se rassure mutuellement, sous prétexte que ce qui domine c'est le désir de faire du bien ou d'en recevoir, on commet des imprudences, on se permet des familiarités et le résultat est désastreux. En tout cas, là où manque la vie intérieure, on n'acquiert que peu de mérites pour soi, et l'action extérieure n'obtient que de maigres résultats, parce que la grâce de Dieu ne vient pas féconder un ministère où la prière n'a presque point de place. Il importe donc de vivifier les œuvres extérieures par l'esprit de prière. Pour y mieux réussir, voici les principaux moyens.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Dim 17 Mai 2015 - 2:56 | |
| V. Sanctification des relations d'apostolat
612. A) Tout d'abord il faut se rappeler qu'il y a une hiérarchie dans les moyens de zèle, et que les plus efficaces sont la prière et le sacrifice, l'exemple et en dernier lieu la parole et l'action. Pour s'en convaincre, qu'on se rappelle les exemples de Notre Seigneur, dont la vie tout entière a été une prière et un sacrifice perpétuel, et qui a commencé par pratiquer ce qu'il a enseigné aux autres, passant trente ans dans la vie cachée avant de se livrer à ses trois années de ministère public. Qu'on n'oublie pas la conduite des apôtres se déchargeant de certaines œuvres de charité sur les diacres, afin de pouvoir vaquer plus librement à la prière aussi bien qu'à la prédication de l'Evangile : « Nos vero orationi et ministerio verbi instantes erimus » (Act., VI, 4). Qu'on entende sans cesse retentir à ses oreilles la parole de S. Paul nous disant que ce n'est ni celui qui plante ni celui qui arrose qui fait le bien, mais Dieu qui seul fait croître la semence : « Neque qui plantat est aliquid, neque qui rigat, sed qui incrementum dat, Deus » (I Cor., III, 7). On donnera donc la première place à la prière (n° 470) : on ne sacrifiera pas les exercices essentiels, comme l'oraison, l'action de grâces, la pieuse récitation de l'office divin, l'examen de conscience, l'offrande explicite des actions principales, bien persuadé que par là on rend plus service aux âmes que si on consacrait toute sa vie à l'action. Le pasteur d'âmes sera, comme le dit S. Bernard, un réservoir et non pas un simple canal : le canal laisse passer tout ce qu'il a, à mesure qu'il le reçoit ; le réservoir se remplit d'abord, et donne alors de son trop plein sans dommage pour lui-même : « Si sapis, concham te exhibebis et non canalem » (S. Bernardus, In Cantica, sermo XVIII, 3).
613. B) Un second moyen de ne pas oublier la vie intérieure, c'est de viser à former une élite, sans cependant négliger les masses. Pour y réussir, on sent mieux la nécessité d'être un homme intérieur ; les études ascétiques que l'on fait, les conseils qu'on donne aux autres, les pratiques de vertu qu'on leur inculque nous ramènent forcément à la vie de prière et de sacrifice. Mais pour cela, il faut qu'on soit dans la disposition généreuse de faire ce qu'on conseille aux autres ; alors on n'a pas à craindre le relâchement et la tiédeur. En fait, plusieurs prêtres ont été ramenés à la vie intérieure par ce souci de former une élite.
614. C) Dans l'enseignement qu'on donne aux fidèles, dogmatique ou moral, qu'on suive un plan défini qui permettra d'exposer l'ensemble des dogmes et des vertus chrétiennes : en préparant ses instructions, on nourrit sa dévotion, car on veut mettre en pratique ce qu'on conseille aux autres.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Lun 18 Mai 2015 - 3:11 | |
| V. Sanctification des relations d'apostolat
615. D) Enfin, dans l'exercice ordinaire du ministère paroissial, à l'occasion des baptêmes, mariages, funérailles, visites des malades, visites de condoléances, ou même de simple courtoisie, se rappeler qu'on est prêtre et apôtre, c'est-à-dire serviteur des âmes. Donc, après quelques paroles bienveillantes, ne pas craindre d'élever les esprits et les cœurs vers Dieu ; une conversation sacerdotale doit toujours suggérer un Sursum corda. Par ces divers moyens, nous conservons et augmentons notre vie intérieure ; notre ministère, vivifié par la grâce, produit des fruits au centuple : « Qui Manet in me et ego in eo, hic fert fructum multum » (Joan., XV, 5). Ainsi donc toutes nos relations avec le prochain peuvent et doivent être surnaturalisées ; toutes deviennent alors une occasion de progresser dans la vertu, et d'augmenter en nous cette vie divine dont nous avons reçu une abondante participation.
Synthèse générale
616. Ainsi se termine notre première partie : les Principes de la vie surnaturelle. Tout ce que nous avons dit découle logiquement des dogmes de notre foi ; tout se ramène à l'unité, c'est-à-dire à Dieu, notre fin, et à Jésus-Christ notre médiateur ; et la vie chrétienne nous apparaît comme le don de Dieu à l’âme et le don de l’âme à Dieu. 1° C'est le don de Dieu à l'âme. De toute éternité la Sainte Trinité nous a aimés, et nous a prédestinés à cette vie surnaturelle qui est une participation à la vie divine. C'est cette adorable Trinité, vivant en notre âme, qui est à la fois la cause efficiente et exemplaire de cette vie ; l'organisme surnaturel, qui nous permet de faire des actes déiformes, est son œuvre. Mais c'est le Verbe Incarné qui en est la cause méritoire, comme aussi le modèle le plus parfait, modèle adapté à notre faiblesse, puisque tout en étant Dieu, il est homme comme nous, notre ami, notre frère, bien plus, la tête d'un corps mystique dont nous sommes les membres. Et, parce que Marie associée à l'œuvre rédemptrice, ne peut pas être séparée de son Fils, elle nous apparaît comme un premier échelon pour aller à Jésus, de même que Jésus est le médiateur nécessaire pour aller au Père. Les Anges et les Saints, qui font eux aussi partie de la grande famille de Dieu, nous aident de leurs prières et de leurs exemples.
617. 2° Pour répondre aux prévenances divines, l'âme se donne tout entière à Dieu en cultivant la vie qui lui est si libéralement octroyée. Nous la cultivons en luttant contre la concupiscence qui demeure en nous ; en faisant des actes surnaturels qui, outre qu'ils méritent une augmentation de vie divine, nous font acquérir de bonnes habitudes ou des vertus ; en recevant les sacrements, qui ajoutent à nos mérites, une vertu sanctificatrice venant de Dieu lui même. (...)
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Mar 19 Mai 2015 - 5:25 | |
| V. Sanctification des relations d'apostolat
Synthèse générale
617.(...) L'essence même de la perfection, c'est l'amour de Dieu poussé jusqu'à l'immolation de soi : combattre et diminuer en nous le vieil homme pour y faire vivre Jésus-Christ, voilà la tâche qui nous incombé. En la poursuivant, c'est-à-dire, en utilisant les moyens de perfection, nous ne cessons de tendre à Dieu par Jésus- Christ. Le désir de la perfection n'est au fond que l'élan de notre âme essayant de répondre à l'amour prévenant de Dieu ; il nous porte à connaître et à aimer Celui qui est tout amour, « Deus caritas est » ; à nous connaître nous-mêmes pour mieux sentir le besoin de Dieu et nous jeter entre ses bras Miséricordieux ; cet amour se traduit par une conformité aussi parfaite que possible à la volonté de Dieu, manifestée par ses lois et ses conseils comme aussi par les événements heureux ou malheureux qui tous servent à nous le faire aimer davantage ; et par la prière qui, en devenant habituelle, élève constamment notre âme vers Dieu. Les moyens extérieurs eux-mêmes nous ramènent à Dieu, puisque la direction, le règlement de vie et les lectures de piété nous soumettent à sa volonté sainte ; les relations que nous avons avec nos semblables en qui nous voyons un reflet des perfections divines nous ramènent encore à Celui qui est le centre de tout. Et, comme dans l'usage de ces moyens, nous avons sans cesse devant les yeux Jésus notre modèle, notre collaborateur, notre vie, nous nous transformons en lui : Christianus alter Christus. Ainsi se réalise peu à peu l'idéal de perfection tracé à ses disciples par M. Olier en tête du « Pietas Seminarii » : « Vivere summe Deo in Christo Jesu Domino nostro ; ita ut interiora Filii ejus intima cordis nostri penetrent : vivre pour Dieu et pour Dieu seul, au suprême degré, en s'incorporant au Christ Jésus, de telle sorte que ses dispositions intérieures pénètrent au plus intime de notre âme et deviennent, les nôtres ».
Remarques préliminaires de la seconde partie : Les Trois Voies
618. Les principes généraux, que nous avons exposés dans notre première partie, s'appliquent à toutes les âmes, et forment déjà un ensemble de motifs et de moyens propres à nous conduire à la plus haute perfection. Mais, comme nous l'avons déclaré plus haut (n° 340-343), il y a, dans la vie spirituelle, différents degrés, des étapes diverses à parcourir ; il importe de les distinguer et d'adapter les principes généraux aux besoins particuliers des âmes, en tenant compte non seulement de leur caractère, de leurs attraits, de leur vocation, mais aussi du degré de perfection où elles se trouvent, afin que le directeur puisse conduire chaque âme selon ce qui lui convient. Le but de cette seconde partie, c'est donc de suivre une âme, à travers ses ascensions successives, depuis le premier moment où elle désire sincèrement progresser jusqu'aux plus hauts sommets de la perfection - chemin long et souvent pénible, mais où l'on goûte aussi les plus douces consolations ! Avant d'entrer dans la description des trois voies, nous allons exposer : 1° le fondement de cette distinction ; 2° la manière intelligente d'utiliser cette distinction ; 3° l'utilité spéciale de cette seconde.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Mer 20 Mai 2015 - 5:50 | |
| I. Fondement de la distinction des Trois Voies
619. Si nous employons cette expression des trois voies, c'est pour nous conformer au langage traditionnel. Mais il faut remarquer qu'il ne s'agit pas ici de trois voies parallèles, ou divergentes, mais plutôt de trois étapes différentes le long de la même voie, ou, en d'autres termes, des trois degrés principaux de la vie spirituelle que parcourent les âmes qui correspondent généreusement à la grâce divine. Dans chacune de ces voies il y a bien des étapes, dont nous signalerons les plus importantes, et dont les directeurs doivent tenir compte ; il y a aussi des formes et des variétés qui dépendent du caractère, de la vocation, de la mission providentielle de chaque âme . Mais, comme nous l'avons dit, avec S. Thomas, on peut ramener à trois les degrés de perfection, selon qu'on débute, qu'on progresse ou enfin qu'on arrive au terme de la vie spirituelle sur terre (n° 340-343). C’est dans ce sens général que la division des trois voies est fondée à la fois sur l'autorité et la raison.
620. 1° Sur l'autorité de la Sainte Ecriture et de la Tradition. 1 A) On pourrait assurément trouver dans l'Ancien Testament bien des textes se rapportant à la distinction des trois voies. Ainsi Alvarez de Paz l'appuie sur ce passage, qui lui fournit sa division : Declina a malo et fac bonum, inquire pacem et persequere eam : Declina a malo, évite le péché ; voilà bien la purification de l’âme ou la voie purgative ; fac bonum, fais le bien, ou pratique la vertu : c'est la voie illuminative ; inquire pacem, cherche la paix, cette paix qu'on ne peut trouver que dans l'union intime avec Dieu : nous avons ici la voie unitive. C'est une interprétation ingénieuse du texte ; mais il ne faut pas y voir une preuve décisive.
621. B) Dans le Nouveau Testament : a) on peut citer, entre autres, ces paroles de Notre-Seigneur, qui résument la spiritualité telle qu'elle est décrite par les Synoptiques : « Si quis vult post me venire, abneget semetipsum, et tollat crucem suam quotidie et sequatur me » (Luc, IX, 23). L'abnégation ou le renoncement, abneget semetipsum, voilà le premier degré ; le portement de croix suppose déjà la pratique positive des vertus, ou le second degré ; le sequatur me, c'est au fond l'union intime à Jésus, l'union à Dieu, et par conséquent la voie unitive. Ici encore, il y a bien le fondement d'une distinction réelle entre les différents moyens de perfection, mais non une preuve péremptoire.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Jeu 21 Mai 2015 - 3:02 | |
| I. Fondement de la distinction des Trois Voies
622. b) S. Paul n'enseigne pas non plus d'une façon explicite la distinction des trois voies ; mais il décrit trois états d'âme qui ont donné lieu plus tard à cette distinction. 1). Rappelant ce que faisaient les athlètes en vue de conquérir une couronne périssable, il se compare à eux et lui aussi s'efforce de courir et de lutter, mais, au lieu de battre l'air, il châtie son corps et le traite en esclave, pour éviter le péché et la réprobation qui en est le châtiment (I Cor., IX, 26-27). Voilà bien les exercices de la pénitence et de la mortification, sous l'influence d'une crainte salutaire, pour mater la chair et purifier l'âme. Et que de fois il rappelle aux chrétiens qu'il faut se dépouiller du vieil homme, et crucifier sa chair avec ses vices et ses convoitises ? C'est bien ce que nous appelons la voie purgative. 2) En écrivant aux Philippiens, il déclare qu'il n'est pas encore arrivé à la perfection, mais qu'il suit son Maître et s'efforce de l'atteindre, ne regardant pas en arrière, mais se portant avec ardeur vers le but qu'il poursuit (Phil., III, 13-14). Et il ajoute que tous ceux qui tendent à la perfection doivent agir de même (Phil., III, 15-17)... Et ailleurs : « Imitatores mei estote sicut et ego Christi, soyez mes imitateurs comme je le suis de Jésus- Christ » (I Cor., IV, 16). Ce sont bien les caractéristiques de la voie illuminative, où le devoir principal est d'imiter Notre Seigneur. 3) Quant à la voie unitive, il la décrit sous ses deux formes : la voie unitive simple, où l'on s'efforce de faire vivre constamment Jésus en soi : « Vivo autem jam non ego, vivit vero in me Christus » (Gal., II, 20) ; et la voie unitive extraordinaire, accompagnée d'extases, de visions et de révélations (II Cor., XII, 2). Il y a donc, dans les Epîtres de S. Paul, un fondement réel à la distinction des trois voies que la Tradition va préciser.
623. La Tradition précise peu à peu cette distinction, en l'appuyant tantôt sur la différence entre les trois vertus théologales et tantôt sur les divers degrés de charité. a) Clément d'Alexandrie est un des premiers auteurs à exposer la première méthode. Pour devenir un gnostique ou un homme parfait, il faut franchir plusieurs étapes : s'abstenir du mal par crainte, et mortifier les passions ; puis faire le bien ou pratiquer les vertus sous l'influence de l'espérance ; et enfin faire le bien par amour pour Dieu (Stromata, VI, 12). C'est ce même point de vue qui fait distinguer à Cassien trois degrés dans l'ascension de l'âme vers Dieu : la crainte qui est le propre des esclaves, l'espérance qui convient aux mercenaires travaillant pour être récompensés, la charité qui est le propre des enfants de Dieu (Confér., XI, 6-8 (...)
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Ven 22 Mai 2015 - 6:06 | |
| I. Fondement de la distinction des Trois Voies
623. (...) b) S. Augustin se place à un autre point de vue : la perfection consistant dans la charité, c'est dans la pratique de cette vertu qu'il distingue quatre degrés : la charité qui commence, la charité qui progresse, la charité qui est déjà grande, la charité des parfaits (De nat. et gratia, LXX, n° 84) ; ces deux derniers degrés se rapportant à la voie unitive, sa doctrine ne diffère pas au fond de celle de ses prédécesseurs. - S. Bernard distingue aussi trois degrés dans l'amour de Dieu : après avoir montré que l'homme commence par s'aimer lui-même, il ajoute que sentant son insuffisance, il commence à rechercher Dieu par la foi et à l'aimer à cause de ses bienfaits ; puis, à force de le fréquenter, il finit par l'aimer et pour ses bienfaits et pour lui-même ; et enfin il finit par l'aimer d'un amour complètement désintéressé. Enfin S. Thomas, perfectionnant la doctrine de S. Augustin, montre nettement qu'il y a dans la vertu de charité trois degrés qui correspondent aux trois voies ou trois étapes, n° 340-343.
624. 2° La raison montre la légitimité de cette distinction.
A) Il est évident en effet qu'avant d'arriver à l'union intime avec Dieu, il faut tout d'abord purifier l'âme de ses fautes passées et la prémunir contre les fautes à venir. La pureté de cœur est, au témoignage de Notre Seigneur, la première condition essentielle pour voir Dieu, pour le voir clairement dans l'autre vie, mais aussi pour l'entrevoir et s'unir à lui en cette vie : « Beati mundo corde, quoniam ipsi Deum videbunt » (Matth., V, 8 Or cette pureté de cœur suppose l'expiation des fautes passées par une loyale et austère pénitence, la lutte énergique et constante contre les tendances mauvaises qui nous portent au péché, la prière, la méditation et les exercices spirituels nécessaires pour fortifier notre volonté contre les tentations, en un mot un ensemble de moyens qui tend à purifier l'âme et à l'affermir dans la vertu : c'est cet ensemble de moyens qu'on appelle la voie purgative.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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| Sujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey Sam 23 Mai 2015 - 3:38 | |
| 2° La raison montre la légitimité de cette distinction.
625. B) Quand une fois l'âme s'est ainsi purifiée et réformée, elle doit s'orner des vertus chrétiennes positives, qui la rendront plus semblable à Jésus Christ ; elle s'applique donc à le suivre pas à pas, à reproduire progressivement ses dispositions intérieures, en pratiquant à la fois les vertus morales et théologales : les premières l'assouplissent et la fortifient, les secondes commencent déjà à l'unir positivement à Dieu ; les unes et les autres se pratiquent parallèlement, selon les besoins du moment et les attraits de la grâce. Pour y mieux réussir, l'âme perfectionne son oraison, qui devient de plus en plus affective, et s'efforce d'aimer et d'imiter Jésus ; par là elle marche dans la voie illuminative : car suivre Jésus, c'est suivre la lumière : qui sequitur me non ambulat in tenebris.
626. C) Le moment arrive où, purifiée de ses fautes, assouplie et fortifiée, docile aux inspirations du Saint Esprit, l'âme n'aspire plus qu'à l’union intime avec Dieu ; elle le cherche partout, au milieu même des occupations les plus absorbantes ; elle s'attache à lui et jouit de sa présence. Son oraison se simplifie de plus en plus : c'est un regard affectueux et prolongé sur Dieu et les choses divines, sous l'influence tantôt latente et tantôt consciente des dons du Saint Esprit ; c'est, en d'autres termes, la voie unitive. Sans doute, dans ces trois grandes étapes, il y a bien des nuances et des variétés « multiformis gratia Dei » (I Petr., IV, 10) ; nous en décrirons quelques-unes ; l'étude de la vie des Saints fera connaître les autres.
II. Manière intelligente d'utiliser cette distinction
627. Pour utiliser cette distinction, il faut beaucoup de tact et de souplesse, étudier sans doute les principes que nous exposerons, mais plus encore chaque âme en particulier, avec ses traits distinctifs, et en tenant compte de l'action spéciale du Saint Esprit sur elle. Pour aider le directeur dans cette étude, quelques remarques ne seront pas inutiles.
628. A) Dans la distinction des trois voies il n'est rien d'absolu ni de mathématique : a) on passe imperceptiblement de l'une à l'autre, sans qu'il soit possible de mettre un poteau-frontière entre elles. Comment discerner si une âme est encore dans la voie purgative ou aux débuts de la voie illuminative ? Il y a entre les deux un terrain commun, dont il est impossible de fixer les limites exactes. b) Du reste le progrès n'est pas toujours soutenu : c'est un mouvement vital, avec des alternatives diverses, des flux et des reflux ; parfois on avance, et parfois on recule ; à certains moments, on semble même piétiner sur place, sans progrès appréciable.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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