Il y avait bien longtemps que Dieu se penchait sur sa création. Lui, le Très-Haut, regardait vers le bas, comme l’habitant d’un immeuble dont l’appartement donne sur une rue très fréquentée se penche à son balcon et observe les passants. « Du lieu qu’il habite, il observe tous les habitants de la terre », continue le Psaume 32. Il est curieux de leurs attitudes, de les voir en mouvement. Il se plaît à les voir aller et venir à leurs affaires. Il finit par les connaître par cœur ; il sait à quelle heure celui-ci passera, par quelle rue arrivera celui-là, à quel rythme chacun marchera. Il se met à les connaître par le cœur et à les aimer.
En réalité, Dieu s’émerveille de ce qu’il a créé. Il s’en étonne presque. « Il vit que cela était très bon »*. Alors que nous sommes portés à voir de nous surtout ce qui est décevant et laid, voici que Dieu nous contemple, nous admire, nous aime et nous espère. Quel bonheur de voir Dieu se pencher sur nous, sur chacun de nous, avec un regard d’une infinie tendresse ! Il se penche à tel point, qu’Il s’incline.
Le mouvement que Dieu préfère c’est se courber, s’abaisser et plus bas encore, au plus bas de nous-mêmes. Ne fuyons pas son regard d’amour. Prenons le temps de contempler ce mouvement de Dieu vers nous, et de goûter ses sentiments de bonté, de tendresse et d’amour qui débordent jusqu’à nous. N’est-ce pas inouï ? Le Très-Haut se penche vers le bas, jusqu’à nous, et plus bas encore, jusqu’au plus bas de nous-mêmes.