Le vendredi après les Cendres
Livre d'Isaïe 58,1-9a.
Ils viennent me consulter jour après jour, ils veulent connaître mes chemins. (...)ls voudraient que Dieu soit proche: « Quand nous jeûnons, pourquoi ne le vois-tu pas ? Quand nous faisons pénitence, pourquoi ne le sais-tu pas? » Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien faire vos affaires, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous. Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. (...)ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix. Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre ? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur? Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci: faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. »
Psaume 51(50),3-4.5-6ab.18-19.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,14-15.
En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ?» Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé; alors ils jeûneront.
© AELF, Paris
Le jeûne ne doit certes pas devenir un exploit sportif , c'est la première chose à retenir. Et ce n'est pas non plus un recueil de recettes de plats légers, diététiques. Se priver en temps de carême, c'est tout d'abord de chercher comment renoncer à soi-même - ce que, toutes et tous, nous serons contraints de faire en diverses circonstances. C'est par le rappel de notre nature précaire que commence le carême. Et cet exercice - de retour sur soi-même sera d'autant plus bénéfique que nous aurons reconnus en quel "endroit" de notre vie nous sommes le plus fragiles.
Du reste, comme nous le disent les textes, tant dans la première que la seconde lecture, l'attitude juste en temps de que de carême, c'est bien de rechercher où nous en sommes dans notre relation au Seigneur: les disciples ne jeûneront que lorsque "l'époux leur sera enlevé".
Pour ma part, je vis déjà dans l'angoisse de la solitude, mais aussi dans le sentiment que notre société qui prétendait à l'union des peuples (l'Union Européenne), est en train de refermer toutes les portes : nous sommes plus divisés que jamais. Certes, l'argent circule librement, mais pour le reste, tout le monde s'épie du regard en se demandant comment sera demain ! Il serait bon que ceux qui nous gouvernent fassent carême eux aussi...
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