Sujet: Divers mais uniques chemins de conversion Lun 29 Jan 2018 - 8:49
Deuxième livre de Samuel 15,13-14.30.16,5-13a. En ces jours-là, un messager vint annoncer à David : « Le cœur des hommes d’Israël a pris parti pour Absalom. » Alors David dit à tous ses serviteurs, qui étaient avec lui à Jérusalem : « Debout, fuyons ! Autrement nous n’échapperons pas à Absalom. Vite, partez ! Sans quoi, il nous gagnera de vitesse, il nous précipitera dans le malheur et passera la ville au fil de l’épée. » David montait par la montée des Oliviers ; il montait en pleurant, la tête voilée ; il marchait pieds nus. Tous ceux qui l’accompagnaient avaient la tête voilée ; et ils montaient en pleurant. Comme le roi David atteignait Bahourim, il en sortit un homme du même clan que la maison de Saül. Il s’appelait Shiméï, fils de Guéra. Tout en sortant, il proférait des malédictions. Il lançait des pierres à David et à tous les serviteurs du roi, tandis que la foule et les guerriers entouraient le roi à droite et à gauche. Shiméï maudissait le roi en lui criant : « Va-t’en, va-t’en, homme de sang, vaurien ! Le Seigneur a fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül dont tu as usurpé la royauté ; c’est pourquoi le Seigneur a remis la royauté entre les mains de ton fils Absalom. Et te voilà dans le malheur, car tu es un homme de sang. » Abishaï, fils de Cerouya, dit au roi : « Comment ce chien crevé peut-il maudire mon seigneur le roi ? Laisse-moi passer, que je lui tranche la tête. » Mais le roi répondit : « Que me voulez-vous, fils de Cerouya ? S’il maudit, c’est peut-être parce que le Seigneur lui a ordonné de maudire David. Alors, qui donc pourrait le lui reprocher ? » David dit à Abishaï et à tous ses serviteurs : « Même celui qui est mon propre fils s’attaque à ma vie : à plus forte raison ce descendant de Benjamin ! Laissez-le maudire, si le Seigneur le lui a ordonné. Peut-être que le Seigneur considérera ma misère et me rendra le bonheur au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. » David et ses hommes continuèrent leur chemin.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 5,1-20. En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens. Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ; il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ; en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres. Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui et cria d’une voix forte: « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! » Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! » Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. » Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays. Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. » Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. De la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer. Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé. Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte. Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.
Après avoir commis de nombreux abus, comme seuls peuvent se le permettre des hommes investis de pouvoirs sur autrui, le roi David est rentré en lui-même et il a pris le chemin de la conversion et de la grâce. Le voici tout différent, plus proche du jeune homme qui, d'une seule pierre de sa fronde fut vainqueur du géant Goliath. Mais Absalom, son troisième fils, cherche à lui ravir son trône. Cependant, David a retenu l'amère sanction qui lui fut infligée pour avoir pris la femme de son meilleur soldat, tout aveuglé qu'il fût par son désir. La leçon a bien servi et le roi n'entrera certes pas dans un nouveau conflit sanglant, d'autant que son rival n'est autre que son dernier fils... Mieux vaut fuir le pouvoir que d'en user par la violence et par le sang. De sorte que la fuite - la fuite devant notre liberté de choisir entre le bien et le mal -et une grande rigueur à ne rechercher que le bien, voici un chemin de sainteté.
L’Évangile nous montre justement l'état lamentable dans lequel se trouve le possédé, tombé si bas qu'il n'a plus le contrôle de ses paroles. Ce sont bien les démons qui s'adressent à Jésus, ce n'est pas le possédé - sa conscience n'a-t-elle pas été complètement annihilée par les démons ? Ce sont eux qui s'adressent à Jésus, car le possédé n'a plus sa volonté propre.
Une question a été soulevée par notre prêtre: si tel est le pouvoir des démons lorsqu'ils s'en prennent aux êtres humains, quel est le pouvoir que confère une pratique religieuse sincère et saine ? La réponse fut celle-ci: l'incitation aux bonnes actions augmente dans le cœur et l'âme, mais avec cette résistance - la crainte de ne plus avoir de vie "normale". Mais la norme habituelle, c'est la faute, en dépit même de la bonne volonté. La plupart d'entre nous, a-t-il ajouté, sommes constamment invités à vivre "comme tout le monde" - tandis que la sainteté ! Il existe pourtant un critère infaillible pour reconnaître que l'on est sur la bonne voie - et c'est la Joie. Une joie, secrète, intime, légère, mais qui fait briller le sourire et qui fait comme éclairer le front - disent les convertis - lesquels seront mis à l'épreuve.....