Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères, Melkisédek était roi de Salem, prêtre du Dieu très-haut; il vint à la rencontre d’Abraham quand celui-ci rentrait de son expédition contre les rois; il le bénit, et Abraham lui remit le dixième de tout ce qu’il avait pris .D’abord, Melkisédek porte un nom qui veut dire «roi de justice»; ensuite, il est roi de Salem, c’est-à-dire roi « de paix », et à son sujet on ne parle ni de père ni de mère, ni d’ancêtres, ni d’un commencement d’existence ni d’une fin de vie cela le fait ressembler au Fils de Dieu car il demeure prêtre pour toujours. Les choses sont encore beaucoup plus claires si un autre prêtre se lève à la ressemblance de Melkisédek et devient prêtre, non pas selon une exigence légale de filiation humaine, mais par la puissance d’une vie indestructible. Car voici le témoignage de l’Écriture : Toi, tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek
pour l’éternité.
PSAUME
(109 (110), 1, 2, 3, 4)
R/ Tu es prêtre à jamais
selon l’ordre de Melkisédek.
Oracle du Seigneur à mon seigneur :
« Siège à ma droite,
et je ferai de tes ennemis
le marchepied de ton trône. »
De Sion, le Seigneur te présente
le sceptre de ta force :
« Domine jusqu’au cœur de l’ennemi. »
Le jour où paraît ta puissance,
tu es prince, éblouissant de sainteté :
« Comme la rosée qui naît de l’aurore,
je t’ai engendré. »
Le Seigneur l’a juré
dans un serment irrévocable :
« Tu es prêtre à jamais
selon l’ordre du roi Melkisédek. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps- là, Jésus entra de nouveau dans une synagogue ;il y avait là un homme dont la main était atrophiée. On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser.Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu » Et s’adressant aux autres: «Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ?de sauver une vie ou de tuer ? »
Mais eux se taisaient. Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme: « Étends la main. » Il l’étendit, et sa main redevint normale. Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr.
Cy Aelf, Paris
Melkisedek est une préfiguration du Christ, bien avant l'engendrement par la Vierge Marie. En le citant, saint Paul témoigne de ce que le Christ est toujours demeuré en Dieu et de ce fait est le seul capable de nous bénir et de nous conduire jusque dans le Royaume. Il vient et accomplit tout ce qui plait à Dieu. Mais pourquoi donc n'a-t-il pas été reconnu par les juifs, le peuple élu ? C'est encore et toujours par présomption. Car les hommes se croient justes par eux-mêmes et ils ne veulent entrer dans le dessein de Dieu que pour mieux assouvir leurs propres desseins. Il faudrait tout simplement que Dieu devienne, pour eux , une sorte de magicien qui les conduirait jusqu'à dominer le monde. C'est d'ailleurs cette devise que les soldats allemands portaient sur leurs ceinturons : "Gott Mitt Uns" - qui signifie : "Dieu avec nous" - et de même manière la devise "In God We Trust
" suppose que du fait de leur foi, les Américains ne craignent rien en raison même de leur foi.
Or, cette présomption nous atteint, nous aussi : nous demandons à Dieu ce que nous désirons, mais sans bien comprendre que pourquoi Dieu n'exaucera que ce dont nous avons besoin - et de nombreux désirs que nous avons exprimés en prière se trouvent bizarrement exaucés... Il en est ainsi du fait que nous nous connaissons mal. Nous nous croyons forts, mais dans notre marche, un simple caillou glissé dans une chaussure nous fera perdre du temps.
Les pharisiens qui s'en prennent à Jésus manifestent que même les "élites" sont capables de telles dérives. Et de même ne nous étonnons pas qu'il nous arrive de ne pas saisir ce qui il advient pour nous. Il est tout à fait remarquable que Jésus ait guéri le malade sans l'avoir touché - c'est-à-dire: sans le toucher. Car de cette manière Il n'a pas "travaillé" en guérissant le malade : Il ne l'a pas touché !
Puissions-nous donc demander humblement - non ce que nous désirons, mais ce dont nous avons besoin, chacune et chacun, ce dont nous avons besoin...
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