Dieu est en Toi !!

Dieu, Une présence intérieure !


Si j’examine dans mon passé ma recherche de la présence de Dieu, si j’observe les questions que posent ceux qui cherchent Dieu, force est de constater, que nous avons systématiquement l’idée d’un Dieu bien éloigné de nous, enfermé dans son cocon de félicité, très haut dans une contrée céleste la plus retirée.

Lors de nos difficultés, qui de nous n’a pas levé les yeux au ciel en disant : «mais où es-tu ? » ou «pourquoi es-tu si loin quand nous avons besoin de toi ? ». Le cri d’un enfant vers son père, un peu comme Jésus sur la croix quand il dit : «Eli, Eli, lema sabaqthani ». (Mt. 27,46)

Cet appel du fils à son père nous le comprenons, mais qu’en est-il de nos appels ? N’avons-nous pas tendance à crier vers lui seulement dans le besoin ou le désespoir ? Puis finalement, lui demander d’agir pour tous nos petits problèmes, petits face aux grands maux de l’humanité. N’est-ce pas rabaisser Dieu au rang de l’homme et se défaire de ses responsabilités ?

Même lors de grandes catastrophes comme celle du tsunami du 26 décembre 2004, j’ai entendu dire : «mais que fait-il si loin de nous et comment permet-il ceci ? ». Je trouve que nous sommes très forts quand il s’agit de nous soustraire à nos propres responsabilités. Dieu nous donne la terre en héritage, dans son infinie confiance il nous lègue ce trésor de nature afin que nous y vivions et la gérions (Gen.2,15). Et c’est à lui que nous demandons de venir limiter les dégâts que par notre impact nous avons nous-mêmes créé…

Dieu habite le ciel certes, nous-mêmes sommes promis à rejoindre la cité céleste (He. 12,22).
Mais dans notre vie, dans notre humanité, nous devons trouver la présence de Dieu avec nous, ici à nos côtés. Tous les jours nous pouvons le voir. Il suffit pour cela d’ouvrir les yeux et regarder la beauté de la création, la complexité et la perfection d’un être vivant tel un oiseau en vol par exemple. Ceci nous fait toucher de près la présence de Dieu, autant que la majesté du panorama admiré d’un sommet de 2000 mètres. Dieu est en toute chose !

Mais pour qui cherche Dieu et veut vivre en son Amour, c’est en nous-mêmes qu’il importe de creuser et c’est là au plus profond de notre être que je vous propose d’aller le trouver. Oui, car il est bien là, présent en nous. Dieu est Amour et aussi imparfait que nous soyons, nous serons toujours doués de la capacité d’aimer et c’est là dans notre cœur que Dieu nous attend, c’est à nous de faire le pas de le retrouver.

Nous pouvons aisément et sans risque d’erreur définir notre cœur comme lieu de la présence Divine en notre humanité et cela par le fait même de la qualité de conscience qui l’anime et qu’est l’esprit Saint. Dieu est le verbe et ce verbe est en nous (Dt. 30,14). Et le verbe s’est fait chair, par Jésus Christ il vit en nous. Notre corps comme temple du Christ nous exhorte donc à cette rencontre intérieure. Pour cela nous devons travailler ce corps et l’investir d’une qualité d’âme qui en fera un espace sacré. On doit pour cela passer par la purification du pardon, et c’est la promesse même de Jésus. En notre cœur, cette présence divine sera alors libérée par la conscience de cette rencontre, puis la consacrera pour rayonner. Ne parlons-nous pas de beauté intérieure parfois face à quelqu’un que l’on reconnaît empli de l’amour de Dieu, et c’est en cela qu’elle est le mieux définie. C’est au tréfonds de notre cœur qu’est l’essence même de notre proximité avec Dieu. Saint-Augustin disait : « tout est spirituel jusque dans notre corps et charnel jusque dans l’esprit ».

Tant d’âmes se dispersent dans la recherche du Divin, alors qu’il est si simplement en attente en notre être et ne demande qu’à se révéler. Dieu est là et attend qu’on vienne le reconnaître. (RE-CO-NAÎTRE) naître à nouveau avec lui. Oui, trouver Dieu en nous c’est accepter de faire le deuil de nous-mêmes et de renaître avec lui. Cela suppose en effet un travail, un effort de notre part. Mais Dieu dans son infinie bonté nous a envoyé son fils. C’est par Jésus que tout cela s’opère. Par lui, l’eau vive vient nous inonder de son Amour, nous laver et nous sanctifier comme l’eau du baptême, elle vient s’unir dans ce creuset au feu de l’Esprit afin d’établir en nous l’œuvre ultime de notre purification. Pour tout ça, pas d’aussi simple solution que de se laisser envahir et vivre de l’Amour de Dieu.

J’ai entendu dire : « ton Dieu là, au fond de moi, il est muet ou quoi ? Je ne l’entends pas et ne le trouve pas ». En dehors de ce qui précède et de cet effort que l’on à faire en allant nous-mêmes à sa rencontre, il faut se rendre à l’évidence, Dieu ne semble pas toujours nous répondre. Mais sommes-nous conscients de notre surdité ?

Certains diront : « oh ! Pour aimer les autres il faut déjà apprendre à s’aimer soi-même ». Et c’est vrai !! Et pour trouver et entendre Dieu c’est pareil, il faut apprendre à s’écouter, et paradoxalement, s’entendre soi ou entendre Dieu c’est vivre cela en silence. Pour approcher Dieu on vous dira qu’il y a la prière, oui bien sûr, mais on omet souvent l’importance du silence et ce silence intérieur est dépendant du silence extérieur. La vie quotidienne avec son lot de stress, de bruits en tous genres, le téléphone, la télévision ou la radio, l’excès de messages, tout cela nous éloigne de ce silence si important et nous brouille de cette présence Divine…

Pour accéder à cette présence Divine qui est en nous, il faut prendre conscience de soi, être présent à soi-même. Retrouver Dieu en nous, c’est nous retrouver nous-mêmes. Christ est en nous mais il est d’une absolue discrétion car il veut que nous allions à lui. C’est à nous de faire une partie du chemin qui mène à Dieu. Il nous donne la route à suivre, les pieds pour marcher, mais à nous de franchir ces quelques pas, de favoriser cette rencontre par le sacrifice de nos imperfections et de nos perturbations humaines.

Si je décide de changer mon cœur, que je demande pardon, que j’abandonne certaines parts de mon humanité qui me coupent de Dieu, et que je me mets en prière, sincèrement à son écoute, là le silence intérieur se fait, une paix reparaît, et dans cette intimité on peut voir surgir cette source de vie et d’Amour qui est en nous, qui est au-dessus de tout, qui est la promesse du Christ vivant.

Dieu est ! Il est avant toute chose, mais il a besoin de nous ou du moins de notre désir pour se manifester dans notre vie intérieure et montrer sa gloire dans nos actes…



Frabdes

Cher frère,

Je suis d'accord avec tout ceci dans la mesure où il y a l'altérité. Nous ne sommes pas Dieu par nature (comme une étincelle divine) et si Dieu est en nous c'est qu'Il se donne à nous avant tout dans le Baptême et dans l'Eucharistie. Il nous appelle à une relation personnelle qui nous conduit à une sortie de nous-même vers Lui (et éventuellement vers l'autre). Mais c'est toujours Lui qui a l'initiative et qui vient habiter en nous. Il s'agit de le rejoindre là où Il se trouve. Un peu comme faire le pèlerinage intérieur pour le trouver au centre, à la fine pointe de l'âme, comme dit Thérèse d'Avila. Rejoindre le centre de notre âme dans notre "château intérieur" là où se trouve le Roi des rois. Mais Dieu est aussi hors de nous, dans l'autre (par exemple, le pauvre, le malade, le prisonnier, l'enfant, etc.). Il faut être prudent de ne pas tourner notre prière sur nous-même. La prière est une sortie de soi vers l'Autre tout en étant un recueillement intérieur. Le but est d'y vivre une rencontre avec la Trinité Sainte.

Fraternellement,
Hélène

Citation :

Si je décide de changer mon cœur, que je demande pardon, que j’abandonne certaines parts de mon humanité qui me coupent de Dieu, et que je me mets en prière, sincèrement à son écoute, là le silence intérieur se fait, une paix reparait, et dans cette intimité on peut voir surgir cette source de vie et d’Amour qui est en nous, qui est au-dessus de tout, qui est la promesse du Christ vivant.

Plus facile à dire qu'à faire, toutefois. La grâce se mérite, elle n'est pas évidente : se mettre en écoute peut parfois conduire à s'entendre soi-même. A se croire soi-même en contact avec Lui, mais ce n'est que de l'orgueil. Ne faut-il pas s'oublier soi-même plutôt, afin de se découvrir ? (je précise que c'est un très mauvais chrétien qui vous dit cela et que c'est une hypothèse).

En fait, il me semble qu'Hélène a mis le doigt sur quelque chose. Sinon, le reste de votre texte est une très belle méditation sur Paul.

Enfin, je voudrais avoir votre point de vue : Dieu peut-il vraiment intervenir dans notre vie si nous le prions ? Cela ne remet-t-il pas simplement en cause le principe du libre arbitre ?

Citation :

Si je décide de changer mon cœur, que je demande pardon, que j’abandonne certaines parts de mon humanité qui me coupent de Dieu, et que je me mets en prière, sincèrement à son écoute, là le silence intérieur se fait, une paix reparait, et dans cette intimité on peut voir surgir cette source de vie et d’Amour qui est en nous, qui est au-dessus de tout, qui est la promesse du Christ vivant.

Moi c'est en plein là que s'enracine ma dévotion mariale. J'ai en effet eu une prise de conscience qui m'a surprise dans une de mes méditations. Marie n'est pas là pour adoucir la Loi du Père, ni pour rendre Jésus plus sensible à nos besoins, Oui, elle intercède, mais elle est là surtout pour m'apprendre à y être docile à la Loi du Père. Marie est là pour m'apprendre à être fils du Père, à l'image du Christ.

Aussi, comme je ne suis pas immaculé, le péché m'embourbe régulièrement et réduit les possibilité du fiat(d'abandon) en moi. Comme je disais dans un autre fil, l'immaculée conception n'a pas forcé Marie à faire son fiat, mais lui en a donné la possibilité. Aussi, dans mes noirceurs, lorsque les blessures de mon âmes causées par le péché réduise ce fiat en moi, Marie me devient un refuge assuré, abandonnant à Marie tout mes nons, surtout les nons inconscient, elle sait m'obtenir, je ne saurais trop dire comment, dans ses perfections de foi, d'espérance et de charité, les grâce que je ne sais obtenir autrement à cause de mes imperfections. C'est aussi ce qui se passe dans la grande communion des saints et dans l'Église, dont Marie est la réponse parfaite au Seigneur, à sa grâce, à son amour, et en cela, il me semble juste de dire que Marie est médiatrice de toute grâce. Ce n'est pas encore complet ma théorie, je suis conscient que ce n'est pas encore "total", mais ça viendra surement.

Je voulais vous faire ce partage, Dieu vous garde.

David

Frères et Soeurs,

Merci ! vos réactions sont objectivment édifiantes.

Je tiens à préciser quand même une chose de grande importance par rapport à ce texte que je vous ai livré.

Il s'agit de la particularité d'une recherche de communion intérieure avec la présence divine certes...

Mais, et ceci répondra peut-être à Etrigan, faire le pas d'aller à lui, n'est pas une condition. Que ce soit dans la démarche de Foi ou dans la prière. Bien sûr, et j'en suis convaincu Dieu agit si nous l'en prions, il n'y a aucun doute là-dessus. Mais, et c'est là qu'est la grandeur de son Amour, il n'est pas forcément obligé que nous l'en prions ni même que nous allions à sa rencontre, même intérieure comme précisé dans mes lignes.

La Foi est aussi et surtout une affaire de grâce. Une grâce qui peut être donnée à toutes et tous, n'importe où et n'importe quand. J'ai connu des gens qui n'ont jamais cherché à rencontrer Dieu dans leur vie et qui ont été touché de plein fouet par son Amour et sa présence.

D'où le fait que cette démarche n'est pas absolument nécessaire, enfin pas pour tout le monde...

Mais dans une démarche de chemin de Foi, avec une envie d'intimité avec Dieu dans sa vie, là il faut bien que nous fassions l'effort d'aller à lui où qu'il se trouve, même en nous, et même au prix d'un moindre sacrifice qui ne peut être que bénéfique de qui plus est...

Frat.
Frabdes