suite de mon sujet sur les Européennes :
à l'attention notamment de nos amis Québécois (et des Européens également
), une petite analyse personnelle des résultats :
- tout d'abord, il faut souligner qu'il y a eu cette année une très forte abstention. Seulement 40% des électeurs inscrits en France sont allés votés, 30% des Tchèques et - de 20% en Slovaquie (2 nouveaux Etats membres). Globalement, environ un électeur sur 3 s'est déplacé, ce qui est inquiétant pour notre Vieille Europe. Les citoyens n'approuvent pas Bruxelles, soit, mais ils ne semblent pas s'intéresser au débat public, même en votant pour les candidats d'opposition (et il y avait un certain choix, puisque de nombreuses listes ont profité du fait que l'élection soit de type proportionnelle pour se présenter).
Une des causes de l'abstention est que les élus européens semblent éloignés des citoyens (qui votent beaucoup + lors des municipales) et dans certains pays, n'ont pas respecté la volonté populaire, par exemple en approuvant des Traités alors que ceux-ci ont été clairement refusé lors de référendums...
- les gagnants officiels, le PPE, représenté en France par l'UMP -parti sarkozyste- sont certes en tête, mais minoritaires (267 élus sur 736 sièges) malgré la division des autres tendances et le soutien de très nombreux grands médias.
- il y a une régression du PSE (sociaux-démocrates) ainsi que des libéraux et une progression des Verts, notamment en France et en Belgique Francophone. Dans la plupart des pays, les listes "socialistes" (même si ce mot n'a pas du tout le même sens suivant les Etats et les personnes) ont fait de mauvais scores, qu'elles soient liées au gouvernement ou dans l'opposition.
Mais il ne devrait pas y avoir de changement : les principaux partis votent la plupart du temps ensemble les directives et beaucoup de parlementaires venant la gauche approuvent la réélection de Mr Barroso (élu PPE portuguais) comme Président de la Commission. Seuls quelques indépendants ou souverainistes votent régulièrement contre les projets soumis par la Commission Européenne, sur la libéralisation de l'économie, les règlementations diverses, etc. Le Parlement va donc probablement être encore co-géré par les partis en accord avec la Commission (PPE, PSE, libéraux et peut-être Verts).
Sur les questions intéressant les Chrétiens (bioéthique, moeurs, accueil de l'étranger, ..), je ne vois pas trop de différences entre centre-droit et centre-gauche : la plupart des députés, notamment Français, n'ont pas de vision chrétienne et s'intéressent surtout aux questions économiques.
Là où les lignes pourraient bouger, c'est si les élus des pays attachés à leur souveraineté (par exemple la Pologne, la République Tchèque qui ne soutiennent pas le Traité de Lisbonne) arrivaient à s'entendre avec les conservateurs britanniques, qui ne sont pas membres du grand parti de droite européen. A suivre...