Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,11-13.
Les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus : pour le mettre à l'épreuve, ils lui demandaient un signe venant du ciel. Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. »
Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l'autre rive.
Il est évident que la foi grandit de l'épreuve traversée. D'une part, la valeur des vérités évangéliques ne se vérifie que lorsqu'on les met en pratique - ce qui suscite la Joie et d'autre part, Dieu ne se laisse connaître que de l'âme qui l'a longtemps cherché, car un profond dépouillement à l'écart des choses du monde est nécessaires. Ce n'est pas pour rien que Jésus, régulièrement, se retire pour prier, ni qu'il attend la nuit. Le prophète Elie, lorsqu'il gravit le mont Horeb à la rencontre de Dieu,ites, Elie ne s'imaginait pas rencontrer Dieu hors d'une manifestation de puissance extroordinaire; ses oreilles y sont préparées, mais c'est le contraire qui se produit - j'ai choisi le texte de la TOB : "Le Seigneur dit : "Sors et tiens-toi sur la montagne, devant le Seigneur ; voici, le Seigneur va passer." Il y eut devant le Seigneur un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers ; le Seigneur n’était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre ; le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu ; le Seigneur n’était pas dans le feu. Et après le feu le bruissement d’un souffle ténu (autres traductions possibles : « le murmure d’une brise légère », « le son d’une poussière de silence »).
J'aime particulièrement cette dernière formule car "le son d’une poussière de silence" montre à quel point il faut soi-même faire silence afin de rencontrer Dieu... Et bien sûr, cette génération incrédule est toujours parmi nous. ne suisje pas moi-même incrédule, moi qui ai pourtant ai reçu des "signes" par trois fois ? Or, ce dont je me suis rendu compte, par trois également, c'est que le lendemain, je doutais de ce que j'avais vécu. Lors de ma conversion, ce n'est pas la vision qui a vaincu mes résistances, mais c'est que, peu avant qu'un doute me saisisse à nouveau("n'aurais-je pas rêvé tout cela ?), je m'étais réconcilié avec des personnes proches que j'avais offensées. C'est le d'avoir quémandé leur pardon - et de l'avoir obtenu - qui a "établi" ma foi. Désirer le pardon d'autrui, en reconnaissant qu'on s'est trompé et qu'on a volontairement cherché à blesser l'autre, c'est une manifestation tout à fait certaine de la Vérité - jamais je n'aurais songé à cela si je n'avais vraiment rencontré le Seigneur.
Saint Pio nous donne un conseil qui va dans ce sens:
"Il arrive parfois que les ténèbres de l'épreuve accablent le ciel de votre âme ; mais elles sont lumière ! C'est grâce à elles que vous croyez même dans l'obscurité ; l'esprit se sent perdu, il craint de ne plus voir, de ne plus rien comprendre. Mais c'est le moment où le Seigneur parle et se rend présent à l'âme ; et celle-ci écoute, comprend et aime dans la crainte de Dieu. Pour « voir » Dieu, n'attendez donc pas le Thabor (Mt 17,1) quand vous le contemplez déjà au Sinaï (Ex 24,18).
Progressez dans la joie d'un coeur sincère et grand ouvert. Et s'il vous est impossible de garder cette allégresse, au moins ne perdez pas courage et gardez toute votre confiance en Dieu."