Je m'étais engagé à prier, cet après-midi, et j'ai prié. Parfois le passage de la clientèle rend la prière difficile, et en d'autres occasions, comme aujourd'hui, la prière m'a semblé facile, elle a coulé de mes lèvres tandis que dans mon cœur elle a respiré. J'ai prié des Ave Maria, tout à fait conscient que c'est Dieu que je prie par Marie.
Ensuite, j'ai essayé de réfléchir et de me souvenir en quelle autre occasion j'avais pu prier avec cette douceur dans le cœur et je ne m'en suis pas souvenu. Par contre, dans mon journal, j'ai retrouvé cette note que je cite, recopiée de Julien Green et qui dit mieux que moi, ce que j'ai ressenti.
"Vers la fin du jour, dans le coin de sa chambre, quand les bruits de la ville et de la vie s'apaisent un tant soit peu, quand il y a en nous ce silence du crépuscule où Dieu est plus sensible qu'à d'autres moments, peut-être, c'est alors qu'il faut ouvrir sa Bible, écouter ce qu'elle va nous dire. Parler à Dieu, le cœur encore tout chaud de bonheur. Comme il doit aimer qu'on lui dise qu'on L'aime ! Et plus on le Lui dit, plus Il nous aime..."
C'est pratiquement cela : lorsqu'on rend son cœur disponible, on se met à parler à Dieu et "Jevousaluemarie" signifie, à tous les coups: mon Dieu, je vous aime, et qu'il en soit fait de moi comme Tu veux, pourvu que je demeure dans cette disposition d'amour !