Evangile : Le Sauveur qui doit venir (Lc 7, 18b-23)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Élève la voix, messager de la Bonne Nouvelle ! Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance. Alléluia. (Is 40, 9-10)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Jean Baptiste appela deux de ses disciples et les envoya demander au Seigneur : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Arrivés près de Jésus, ils lui dirent : « Jean Baptiste nous a envoyés te demander : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
À ce moment-là, Jésus guérit beaucoup de malades, d'infirmes et de possédés, et il rendit la vue à beaucoup d'aveugles.
Puis il répondit aux envoyés : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.
Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! (Cy Aelf, Paris)
Évidemment, tous et toutes tomberont un jour où l'autre dans cette obscurité où Jean se retrouve. Spirituelle, mais aussi physique, puisqu'il me semble que lors de l'envoi à Jésus de deux de ses disciples, le baptiste était pas déjà dans son cachot et même: ne vivait-il pas déjà un début d'agonie ?
Ce doute vient d'une 'visualisation' toujours trop humaine de qui est le Seigneur. Jean avait bien prophétisé la venue du Messie - mais aussi de manière apocalyptique ! Je me souviens de ce passage, qui a trait, non à la première mais à la seconde venue du Christ:
"Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres :tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l'eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu ; il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas. »
Jean a donc annoncé - sous l'action de l'Esprit Saint, les deux "temps" de Jésus. Mais s'en rendait-il bien compte ?
Or, il apprend que jésus, plutôt que de renverser l'ordre établi, de chasser les romains et d'être pour Israël comme un nouveau roi David (mais en plus grand encore, immortel et invincible)... se mêle sans complexe à la foule des petits, des pécheurs, des publicains. Il ne s'est pas même fait reconnaître comme chef par le Sanhédrin !
La question posée est donc judicieuse: "Faut-il en attendre un autre ?" Mais non, puisque Celui qui viendra avec grande puissance et gloire sur les nuées du ciel est le même qui, pour cette heure, commence par guérir les malades, chasser les démons et annoncer la bonne nouvelle aux pauvres (*). Ces miracles, ces guérisons, cette bonne nouvelle, Jean n'ignore pas qu'elles font également partie de la prophétie sur la venue du Messie. Isaïe en dit assez long à ce sujet !
Lorsqu'il nous arrive de douter (et cela nous arrive à tous), il faut avoir l'humilité de reconnaître que nous ne saurions deviner tout, ni exiger de Dieu qu'Il nous explique ce qu'Il accomplit. Quelle est l'heure que nous vivons, chacun individuellement dans le dessein universel de Dieu ? Je ne saurais pas le dire pour moi-même. Certes, il y a beaucoup de bouleversements dans le monde en ce moment, mais ce n'est pas le "krach" de 1929; ce n'est pas non plus le temps des grandes guerres, européennes et mondiales (depuis 1803/1815 à 1940/1945). Par contre, c'est encore le temps où j'ai eu cette grâce merveilleuse que la foi m'atteigne et me mette à l’œuvre moi aussi.
(*) J'ai gardé pour la fin ce mot des "pauvres" à qui la bonne nouvelle est annoncée. Il s'agit bien des "pauvres pour l'esprit". De tous ceux et toutes celles qui ont l'humilité de se reconnaître pécheurs et mortels, qui ont compris la précarité de l'existence humaine et combien est importante l'action de l'Esprit dans leur vie. C'est bien comme pauvre que je souhaite me présenter devant la crèche cette année. Il m'est impossible de prévoir comment les choses vont se passer pour moi jusqu'à ce que j'atteigne - ou pas, l'âge de la retraite. Tant de choses peuvent se produire en dix ans. Et je sais bien que j'ai moins de force qu'autrefois... je vis chaque jour à la fois et je m'abandonne à la volonté de Dieu.