Evangile : « Nous avons trouvé le Messie » (Jn 1, 35-42)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. En Jésus Christ, nous avons reconnu le Messie : par lui nous viennent grâce et vérité. Alléluia. (cf. Jn 1, 41.17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Jean Baptiste se trouvait de nouveau avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus.
Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi (c'est-à-dire : Maître), où demeures-tu ? »
Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C'était vers quatre heures du soir. Cy Aelf, Paris
Notre prêtre - qui lit aussi bien l'hébreu que l'arménien (!) - nous a longuement parlé des consonnes et des voyelles. Dans notre langage occidental, ces voyelles ont une importance capitale, car elles permettent d'éviter les confusions, et donc d'être précis. L'hébreu, quant à lui, est constitué d'un alphabet "consonantique" - de ce fait, une foule de nuances sont possibles dans le langage parlé. "Et en Orient, on adore parler !" Bref, c'est ainsi que la traduction "Voici l'Agneau de Dieu" - qui renvoie au sacrifice de Jésus, est parfois traduit : "Voici le saint de Dieu", la différence se jouant - même après traduction en grec, sur le mouvement d'un seul vocable !
Jésus peut donc être désigné des deux façons, qui d'ailleurs se complètent et se répondent l'une à l'autre.
Mais ce que j'ai retenu de l’Évangile d'aujourd'hui vient de la question que Jésus pose aux des deux disciples qui ont entrepris de le suivre. Il leur dit : "Que cherchez-vous ?" et j'ai ressenti: "Qu'est-ce qui est assez important pour que je me mettre à suivre Jésus ?"
Le verbe demeurer qui est employé ici a un sens très important dans l’Évangile de Jean. Ce verbe n’est pas le verbe banal habiter (qui existe aussi en grec) mais le verbe demeurer qui signifie bien plus de choses dans la Bible :
D’abord le sens d’habiter, souvent au sens figuré, comme quand Jésus promet qu’il habitera, qu'il demeurera en nous (Jean 15:4). Cela veut dire qu’il est présent dans notre façon d’être et qu'alors nous pouvons aimer les autres comme lui-même le fait, et comme Dieu le fait avant lui. C'est, il me semble, ce qui est le plus évident.
Mais demeurer a également le sens de durer longtemps. Et, dans la Bible, ce qui dure vraiment : c’est Dieu seul, qui demeure éternellement. L’évangile nous propose donc de faire comme ces deux disciples : d’aller vers le Christ et de chercher auprès de lui ce qui éternise notre vie, ce qui lui donne un sens solide et vrai. Ils suivent donc Jésus ils restèrent avec lui ce jour-là: ils sont entrés dans la nouvelle Alliance, dans laquelle les dix commandements cesseront d'être des préceptes à respecter de façon rigide pour devenir toute une manière de vivre. Jean précise qu'il était quatre heures de l'après-midi: j'ai songer à l'heure du goûter - car l'on se nourrit aussi de la Parole. "L'homme ne se nourrit pas que de pain, mais aussi de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu"...