Je crois que nous serons de plus en plus conduits à manifester notre foi dans des circonstances parfois difficiles... mais nous recevrons, tant et plus, la grâce qui accompagne le témoignage. Le jour où j'ai été accusé faussement (par un concurrent dans mon commerce de livres) d'avoir acquis des marchandises volées, je me suis senti très énervé au début et j'ai dit au Seigneur : "Pourquoi faut-il que cela tombe sur moi !" Durant trois ans - il faut bien ce temps-là avant qu'un dossier parvienne devant un juge, j'ai craint de perdre mon affaire. Mais il y a eu des moments extraordinaires et j'ai compris que le Seigneur avait permis tout cela afin que je témoigne.
Par exemple, le jour où l'un des enquêteurs m'a dit: "Nous savons que vous êtes catholique. C'est inscrit sur votre dossier militaire.", je me suis vraiment demandé jusqu'où l'on irait pour m'arracher des aveux que je n'aurais de toute manière pas pu corroborer par des noms de personnes. Il s'agissait bien de ce type de tentative: "N'est-il pas écrit dans votre livre catholique que 'faute avouée est à moitié pardonnée ?' Et à ce moment-là, j'ai eu la réponse d'office sur la langue: "Mais non, vous vous trompez, c'est un proverbe d'origine latine. Par contre, ce que dit "mon" livre, c'est-à-dire une Bible, c'est que "La vérité vous rendra libre ! Et puisque vous n'avez, je crois, aucun motif de me retenir, je m'en vais." Et je suis parti. Ils en étaient bouches bées...
En une autre occasion (j'ai vécu trois années de harcèlement), comme j'avais répondu à une convocation en me munissant d'un livre, le policier de faction au bureau m'a dit: "Je vous fais entrer tout de suite: un homme qui prend un roman policier pour venir chez nous, n'a forcément rien à se reprocher !" (En Europe comme ailleurs, ces messieurs ont l'art de faire 'mijoter' leur client en salle d'attente afin de lui faire perdre son assurance... la présence de mon roman avait fichu en l'air cette pratique !)
Et finalement, le jour du procès le juge m'a dit directement: "Monsieur, je ne peux pas vous juger, puisque vous n'avez pas été accusé - pas d'inculpation, pas de procès. Je tiens à faire remarquer à l'accusation que l'on ne fait pas perdre son temps à un juge sans se faire taper sur les doigts !" Tout s'est déroulé ainsi. Par contre, l'homme qui m'a précédé à la barre était un sans domicile fixe, accusé du vol d'un poulet dans un supermarché. "Alors, Monsieur, non seulement on vol un poulet mais on le partage avec ses amis ?" Il a eu un mois d'emprisonnement... Je suis certain que Jésus voulait que je voie cela aussi. Et entre-temps, j'avais admiré le grand mur jaune-brun (sale) sur lequel 'brillait' l'emplacement d'une grande croix ... que l'on avait retiré en oubliant de laver les murs... image extraordinaire qui m'a évidemment marqué.