Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,22-25.
Jésus disait à ses disciples : " Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les chefs de prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. "
Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour, et qu'il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera.
Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c'est en se perdant lui-même et en le payant de sa propre existence ?
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Cet Evangile a-t-il besoin d'un commentaire ? Il est tout simple : marcher à la suite de Jésus, c'est prendre sa croix chaque jour, c'est l'accepter et marcher, aller de l'avant. Très tôt dans la matinée, hors connexion, j'avais songé aux expériences déjà vécues,et j'avais fixé ce souvenir que je recopie ci-après. Au cours de nos épreuves, si nous voulons bien accomplir la démarche que Jésus nous propose, il se fait proche et nous donne les forces nécessaires.
Souvenirs personnels:
En deux moments bien particuliers (lorsque j’ai eu ma grosse fièvre en janvier 2009) et par la suite, lorsque je me suis fait hospitaliser pour des examens, en ces deux occasions-là, j’ai vécu l’abandon total à Jésus. Cela m’a rendu vraiment différent sur le moment, car lorsque je me souviens du contexte, je me demande comment cela m’a été possible. Je me dis que je devais être dans un « état second » lorsque pour faire baisser ma température – avant de sortir ma voiture sous la neige pour trouver une pharmacie, j’ai pris une douche en baissant petit à petit la chaleur de l’eau. Mon cœur a battu moins vite et j’ai pu sortir.
La seconde fois, ce fut le fait de partir à l’hôpital à pieds sans même une valise, rien que muni de mes papiers médicaux et d’identité. Même pas prévenu mon médecin, et personne dans ma famille (oh, si , je me souviens qu’on m’avait dit au téléphone : « si tu ne vas vraiment pas bien, fais-toi placer ! ») Mais à mon arrivée dans la chambre double, lorsque je me suis étendu sur le lit, j’ai aperçu un crucifix sous l’écran de télévision – le seul et unique (je l’ai appris ensuite) qui était demeuré de l’enlèvement de tout symbole religieux au sein de l’ex- « Clinique Notre-Dame »). Et aussitôt, comme Don Camillo s’adressant au Jésus du maître-autel, je m’étais écrié intérieurement : « Oh, c’est Vous, Jésus qui m’accueillez ? Alors, tout est pour le mieux ! »
Deux ans ont passé depuis ces événements. Et puis, cet hiver-ci, du fait du total isolement dans lequel je me retrouve, mais aussi de l’accroissement de mes responsabilités, je me suis senti poussé à dire : « Seigneur, qu’à partir de ce jour, je ne connaisse plus d’autres consolations que ton Amour ». D’où un abandon de confiance accru, qui s’est traduit aussi par une diminution de besoins que j’avais cru « incontournables ». Le nombre de personnes avec lesquelles je suis en relation dans la vie courante n’a pas cessé de diminuer. En grande partie, parce que je n’éprouve plus le besoin de trouver de la compagnie pour des moments ‘festifs’ qui, par la suite, me laissaient insatisfait. Bref, la ‘vie de moine’ dans le monde devient de plus en plus évidente. On m’eût dit cela il y a cinq ans, j’aurais dit : « Non, il ne faut pas exagérer, tout de même ! » Et pourtant. Une chose encore, est édifiante : plus de huit de mes clients qui sont aussi solitaires que moi, ont commencé une addiction alcoolique ; chez moi, le chagrin et la solitude m’ont poussé à la prière et boire un verre, même au restaurant, dans un cadre de temps restreint, ne change plus rien. J’ai essayé et j’ai constaté que tout dans le ‘bien-être’ d’une table tient dans les apparences et cela ne m’intéresse plus.
Le Seigneur m’entraîne ainsi à sa suite et cette vie plus ‘pauvre’ est en réalité plus riche dans mon cœur.