"Ama et fac quod vis !"... Saint Augustin, bien sûr !
Il ne s'agit rien d'autre qu'une évocation du "grand précepte" du Christ, celui qui résume toute la loi : "Aimez-vous les uns les autres !"
Pour les Anciens, l'amour dont il est question ici n'a rien à voir avec le sentiment (il ne faut pas confondre philia et agapè !)... Car on ne décide pas de ses sentiments... Et il n'est pas possibles d'avoir des sentiments d'amour pour tous ceux que l'on rencontre ! Il s'agit de bien plus : il s'agit de vouloir le bien, même pour ceux que précisément "on n'aime pas"...
L'amour dont il est question ici (agapé), suppose pour nous un agir (ethos, en grec, qui a donné notre mot éthique), qui doit avoir pour fin ultime l'avènement du Règne de Dieu.. Et c'est un précepte de théologie bien connu : c'est notre agir en vue du bien de tous qui conduit à cet avènement.
C'est la clef de compréhension de cette affirmation de Paul : "Nous sommes le corps du Christ" : nous sommes unis à nos frères comme les membres d'un même corps. C'est la dimension sociale. Mais ce corps est le corps du Christ. C'est la dimension mystique. Le Christ, dans son Incarnation, a uni définitivement ces deux dimensions....
Alors... faire ce que l'on veut... à condition d'aimer... C'est tout faire pour le bien de notre prochain, et garder Dieu comme le législateur universel.
Enfin... "Ama et fac quod vis"... Pourquoi ne pas lire cette affirmation à la lumière de la définition que donne Saint Paul, en 1Co 13, de l'amour ? N'en déplaise à certains... Il n'y a plus de place pour l'anarchie, si l'on accepte de lire la sentence de Saint Augustin de cette façon !
François