Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Mes bien-aimés, vous qui avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et profond respect; ne le faites pas seulement quand je suis là, mais encore bien plus maintenant que je n’y suis pas. Car c’est Dieu qui agit pour produire en vous la volonté et l’action, selon son projet bienveillant. Faites tout sans récriminer et sans discuter; ainsi vous serez irréprochables et purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération tortueuse et pervertie où vous brillez comme les astres dans l’univers, en tenant ferme la parole de vie. Alors je serai fier de vous quand viendra le jour du Christ: je n’aurai pas couru pour rien ni peiné pour rien. Et si je dois verser mon sang pour l’ajouter au sacrifice que vous offrez à Dieu par votre foi, je m’en réjouis et je partage votre joie à tous. Et vous, de même, réjouissez-vous
et partagez ma joie.
(Ps 26 (27), 1, 4, 13-14)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
J’ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie,
pour admirer le Seigneur dans sa beauté
et m’attacher à son temple.
J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage :
espère le Seigneur. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit: « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui: “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !” Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »
– Cy Aelf, Paris
Tous les convertis le diront : lorsque que l'on est envahi par la grâce divine, la première des réactions est de dire : "Seigneur, laisse moi mourir de suite, afin que je garde toujours cette Joie que Tu me donnes !" Si les convertis commencent par s'écarter de tout ce qui fait "poids" dans leur vie. Certains ont voulu faire comme saint François: ils ont remplacé leurs bottines contre des sandalettes et ils ont marché en ville avec des sandales et sans enfiler de chaussettes, car ils voudraient tout ressentir de la beauté de la nature... C'est qu'ils ont découvert la véritable humilité : ils ont ressenti en eux que plus un homme est proche de la terre et plus et plus son esprit et son cœur sont plus proches des Cieux.
La conversion est une expérience spirituelle qui ne porte pas de fruits dans l'instant, ni dans les mois et les années qui suivent. Hélas, lorsque l'une ou l'un d'entre nous ont vécu un tel bouleversement de l'être, ils se retrouvent à chercher des prêtres qui pourraient leur expliquer ce qu'ils doivent faire - mais la plupart des religieux ne savent que répondre. Tout au plus, ils prennent soin d'écarter l'âme de tentations telles que les "disciplines" que les grands saints se sont sévèrement appliquées afin de demeurer parfaitement en état de grâce.
La conversion est une expérience qui appelle à se remettre en question et chercher un mode de vie nouveau dans un monde ou une société qui, elle, ne peut intégrer ces notions. Cependant, malgré diverses déconvenues, l’âme demeure, s'assouplit, exprime la joie comme l'écoute, le partage, l’accueil, le don continuel de soi. Le proverbe qui dit : "Qui veut faire l'ange, fait la bête" a tout à fait raison - ce qui convient c'est de laisser faire le Seigneur, Lui qui sait tout de nous-mêmes...
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