Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 12, 1-12)
12
06 Il lui restait encore quelqu'un : son fils bien-aimé. Il l'envoya vers eux en dernier. Il se disait : 'lls respecteront mon fils.'
07 Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y ! tuons-le, et l'héritage va être à nous !'
Les vignerons homicides ils sont dans les consciences qui voudraient bien s'emparer de Dieu comme d'une puissance dont ils pourraient ensuite user selon leurs intérêts égoïstes. On dirait des mages ou des sorciers, mais j'y vois aussi tous ceux qui s'efforcent de percer les secrets de la matière comme ceux de l'âme s'en s'être auparavant purfifiés. (C'est ainsi que du temps des Grecs, philosophie et science étaient non seulement indissociées, mais en outre seul des initiés avaient accès à ces connaissances).
Cependant, face à ces consciences rebelles et déicides, il y a une puissance plus puissante encore: c'est l'innocence parfaite de Dieu. Lorsque nous entendons le Maître de la vigne raisonner en se disant : "Du moins, ils respecteront mon fils", nous avons automatiquement le réflexe de penser: Dieu est vraiment très naïf ! Mais c'est notre nature humaine qui parle ainsi, et je dirais plus: c'est le péché en nous qui dit cela. Car Dieu n'est pas naïf: mais Il est Saint. S'Il se dit: "Ils respecteront mon fils", c'est qu'en sa sainteté, il est incapable de concevoir le mal. Dieu est Amour et n'est rien qu'Amour; dès lors, tout ce qui n'est pas de l'Amour, tout ce qui n'est pas issu de Lui, ne peut L'atteindre (*).
Les vignerons vont donc tuer le Fils, sans pouvoir aucunement atteindre Dieu, ni s'approprier l'Amour. Bien au contraire, dans le sacrifice assumé par le Fils, l'Amour s'est totalement engouffré dans les plaies humaines couvertes de la boue du péché. Le sang du Christ versé pour nous ne l'est certes pas en vain, mais il purifie le coeur des hommes et leur offre la seule vraie voie pour connaître Dieu, c'est-à dire : le bon usage du verbe Aimer.
(*) Pour moi, cela explique la nécessité du purgatoire. Tout ce qui reste de péché - ou de trace de péché dans l'âme défunte, doit fondre et disparaître afin que celle-ci accède au bonheur parfait.