|
| La gravité du péché | |
| | Auteur | Message |
---|
vonarburg Ami(e)
| Sujet: La gravité du péché Mer 31 Jan 2007 - 0:24 | |
| Salut à tous! J'avais le goût de revister la notion de péché véniel, grave et mortel. Une chose qui n'est pas enseigné en théologie à l'Université de Montréal où j'ai étudié. J'ai pensé que cela pouvais en intéresser d'autres. D'où ce message. Pour commencer, la définition du péché: - http://qe.catholique.org/le-mal/11675-quelle-est-la-difference-entre-un-peche a écrit:
- La nature du péché est simple : c’est une offense à Dieu, par une pensée, une parole, un acte ou une omission.
Ensuite, regardons les 2 catégories du péché selon la doctrine de l'Église: - Wikipedia a écrit:
- Le catholicisme sépare les péchés en deux catégories :
le péché véniel qui affaiblit la grâce divine sans la supprimer ; le péché mortel, dont la matière est grave (ex. violence, adultère, vol important...) et commis en toute connaissance de cause. Cet acte coupe totalement celui qui le commet de la grâce divine, plaçant ainsi l'âme en état de mort (c'est-à-dire séparée de Dieu) jusqu'à son absolution.
Le péché mortel, extrêmement grave, requiert certaines conditions (pleine conscience, pleine liberté, plein consentement, etc. voir article). Certains théologiens ont voulu créer une notion intermédiaire, le péché grave, qui consisterait en un péché dont la matière est grave, mais pour lequel les conditions du péché mortel ne seraient pas totalement remplies. D'autres - ainsi que des textes de catéchisme - avaient proposé la substitution de l'expression de péché grave à celle de péché mortel moins parlant.
L'Église a tranché en indiquant clairement qu'il n'y a pas lieu d'introduire une troisième catégorie, l'appellation péché grave servant le plus souvent à tenter de relativiser un péché mortel. Le terme péché grave doit donc être compris comme un synonyme de péché mortel. Pour terminer, regardons le Catéchisme de l'Église: - CEC a écrit:
- 1855 Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu ; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude en Lui préférant un bien inférieur.
Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse.
1856 Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation [...]
1857 Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises. Est péché mortel tout péché: 1) qui a pour objet une matière grave 2) qui est commis en pleine conscience 3) et de propos délibéré
1858 La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche : " Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère " (Mc 10,18). La gravité des péchés est plus ou moins grande : un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte : la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger.
1859 Le péché mortel requiert pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur (cf. Mc 3,5-6 ; Lc 16,19-31) ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché. amicalement, alfred. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: La gravité du péché Mer 31 Jan 2007 - 13:12 | |
| Étant nouvellement convertie, plutôt reconvertie à la religion Catholique, j'ai un tantinet de la difficulté avec ce que vous appelez le péché véniel et le péché mortel ; dans le Cathéchisme de l'Église 1855... Nous sommes en 2007, bien des choses ont changées depuis. Je suis consciente de l'importance de " Tu ne tueras point " ce qui est logique mais... La paresse : Refus d'accomplir les tâches nécessaires. Personnellement, je peux, un jour, ressentir une certaine paresse qui s'apparente à un réel besoin de repos sans que cela pour autant soit péché ou que cela se rapporte à une force démoniaque quelconque. Je n'endosse pas cela du tout. L'orgueil : Attribution à ses propres mérites de qualités vus comme des dons de Dieu (Intelligence). Personnellement, nous avons tous un côté orgueilleux et cela n'a strictement rien à voir avec une force démoniaque tel qu'il est inscrit ; cela fait partie de la nature humaine. Rien de plus. Certaines personnes ont de l'orgueil mal placé mais ce n'est nullement un péché mais un problème de comportement et une mauvaise gestion de ses émotions. Nul ne peut être condamné dans de telles circonstances. Je n'endosse pas cela du tout. La gourmandise : Ce n'est pas tant la gourmandise qui est blâmable mais la gloutonnerie. Qui n'a jamais eu de tels excès dans sa vie. Il n'y a rien de péché là-dedans et aucune force démoniquaque en est responsable. Pour ma part, il m'arrive de "manger mes émotions " et je vous assure que je ne serai pas condamnée pour autant. :-( La luxure : Il est écrit qu'il s'agit du plaisir sexuel recherché par soi-même ; Non, je ne crois pas qu'il y ait un démon qui se cache là dessous. De mémoire il me semble qu'il y est écrit " Oeuvre de chair tu ne prendras qu'en mariage seulement ". C'est ce message que l'on veut faire passer. Je ne crois pas qu'une personne veuille intentionnellement offenser Jésus dans de telles circonstances. L'avarice : Désir de posséder ou conserver plus de richesse que nécessaire. Mais quel mal y a-t-il à vouloir s'offir de belles choses. Si j'offre quelque chose de beau et d'inutile à quelqu'un, je le place bien malgré lui dans une position de péché car il devra le conserver. Il n'y a aucun démon qui se cache là dessous sinon je vais en enfer sur le champs. Ce sont ce genre de choses qui m'ont éloignée de la religion. Même si je possède certaines "richesses" rien ne m'empêche d'être charitable pour autant, d'aider les autres ou d'offir aux autres qui ont besoin. L'un n'empêche pas l'autre, d'aucune façon. Je n'endosse pas cela du tout et je suis pourtant croyante et Catholique. La colère : Et la colère !!! Qui n'a jamais eu un moment de colère. Ceci est humain et arrive à chacun de nous. Aucun démon se cache derrière cela. Parfois, elle est déclanchée par un trop plein d'émotions. En aucune façon j'ai, en étant en colère, voulue blesser ou manquer de respect à Dieu. C'est hors contexte. L'envie : Refus de se réjouir du bonheur d'autrui ou satisfaction de son malheur ; je peux envier quelqu'un pour plusieurs raisons et être très heureuse du bonheur de la personne en question. Lorsque j'envie quelqu'un, je ne me réjouis aucunement de son malheur non plus. En fait, j'irais même jusqu'à affirmer que cela n'a strictement aucun rapport. Je n'endosse aucunement cette définition du terme. Mon opinion personnelle est que cela a été institué pour montrer aux enfants à discerner le bien du mal. C'est un peu comme le paradis terreste. Tant de choses nous ont été enseignées pour nous faire comprendre les principes de la religion. Sois généreux, donne de ton temps pour les autres, ouvre ton coeur, ne sois pas méchants, respecte ton prochain, ton conjoint etc. Je suis novice en Catholicisme comme bien d'autres et c'est plus souvent qu'autrement cette ordre de pensée qui revient en chacun de nous. C'est sans méchanceté ou nullement dans le but de manquer de respect à Dieu. |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: La gravité du péché Mer 31 Jan 2007 - 13:47 | |
| - Lisette Lambert a écrit:
- Étant nouvellement convertie, plutôt reconvertie à la religion Catholique, j'ai un tantinet de la difficulté avec ce que vous appelez le péché véniel et le péché mortel ; dans le Cathéchisme de l'Église 1855... Nous sommes en 2007, bien des choses ont changées depuis. Je suis consciente de l'importance de " Tu ne tueras point " ce qui est logique mais...
Bonjour Lisette, Je n'ai pas le temps présentement de répondre sur le fond de la question qui mérite un développement substantiel mais je vais répondre sur la forme : le 1855, il ne s'agit pas de la date de publication du Catéchisme de l'Église Catholique mais du numéro (comme un verset à l'intérieur d'un chapitre) correspondant à un point précis du Nouveau Catéchisme de 1992 publié par Jean-Paul II. Pour le reste, ça ira à plus tard... car c'est plus compliqué. À plus, Hélène | |
| | | Invité Invité
| Sujet: La gravité du péché Mer 31 Jan 2007 - 14:28 | |
| Merci beaucoup, Hélène, je sais que tu sauras me mettre sur la bonne piste. J'apprécie beaucoup. |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Le péché Jeu 1 Fév 2007 - 0:11 | |
| Chère Lisette et chers tous, En guise d’introduction, j’ai pensé de présenter ma démarche pour les questionnements de Lisette concernant le péché en décortiquant point par point ses interrogations. Je ferai donc plusieurs posts en essayant de définir les péchés capitaux que Lisette nous a cités en créant des fils différents pour chacun des péchés capitaux afin de donner de l’espace et éviter les messages trop longs et que ça parte dans tous les sens. Je me propose dans un premier temps de donner un aperçu du sens du mot « péché » à partir de la Parole de Dieu ainsi que du Catéchisme de l’Église Catholique. Je dirais en premier lieu que pour bien comprendre la notion de péché (mortel ou véniel) dans la doctrine catholique, il faut savoir qu’il est toujours relié « exégétiquement parlant » et indissociablement du péché des origines de nos premiers parents. Sans ces notions du chapitre 3 du Livre de la Genèse ainsi que de la réalité de la catastrophe métaphysique qu'a provoqué la chute des anges, nous risquons de tomber dans les vieilles peurs et la révolte reliée à ces peurs que nous présentait jadis une Église janséniste fixée sur le péché et la peur de l’enfer plutôt que sur la Victoire de la Croix, càd de la Rédemption accomplie en Jésus-Christ et la Résurrection pour notre Salut nous guettent. Je pourrais éventuellement, si on me le demande, faire un petit topo condensé sur la chute des anges et un autre sur le péché originel. Mais je persiste à affirmer que sans ces notions fondamentales (et non fondamentalistes !), la notion de péché sera difficile à saisir voire elle deviendra superflue et c’est là le danger de minimiser ou de banaliser le péché comme nous le voyons tant dans notre monde d’aujourd’hui qui a perdu ses repères parce qu’il n’y a plus de péché (puisque le diable n'existe plus ). De sorte que nier la notion de péché revient à nier la rédemption ou plutôt le besoin de rédemption. Saint Paul dit : « Mort pour nos péchés, ressuscité pour notre justification. » (Rm 4, 25) Il dit aussi : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé ». Saint Jean nous dit également ces paroles redoutables mais qui sont suivies d’un baume rassurant « Si nous disons : Nous n’avons pas de péché, nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, Il est assez fidèle et juste pour remettre nos péchés et nous purifier de toute injustice. » (1 Jn 1, 8-9) Il faut savoir que si nous enlevions le mot péché du vocabulaire catholique, il faudrait déchirer le tiers des pages de la Bible. C’est une réalité… c’est LA malheureuse réalité pour laquelle Jésus est venu. S’il n’y avait pas (eu) le péché, nous n’aurions besoin d’être sauvés de rien. Mais s’il n’y avait pas (eu) le péché, la mort ne serait pas entrée dans le monde car nous étions faits pour la vie. C’est la Bible à plusieurs endroits qui affirme que la mort est entrée dans le monde à cause du péché (voir Genèse 2, 17; 3, 3; 3, 19, Sagesse 1, 13 et Rm 5, 12 et 6, 23), plus exactement « par l’envie du péché ». Dieu n’est aucunement l’auteur du mal et de la mort. J’aime beaucoup cette parole de Jean le Baptiste lorsqu’il désigne Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Saint Jean parle « du » péché et non pas « des » péchés qui ne sont en fait que des conséquences découlant du seul et unique péché : la rupture d’alliance avec Dieu. Car le mot péché du latin « peccare » signifie « rupture d’alliance » d’où le mot « religare » (religion) : relier ce qui avait été brisé. Aussi pouvons-nous lire, dans Matthieu, Dieu de dire à Joseph : « Tu lui donneras le nom de Jésus : car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 21). À méditer et... à suivre demain… il est tard. | |
| | | Hélène Administrateur
| Sujet: Re: La gravité du péché Ven 2 Fév 2007 - 23:01 | |
| Un petit enseignement du père Verlinde sur la notion de péché dans le christianisme.
Hélène | |
| | | christianc1 Nouveau
| Sujet: Re: La gravité du péché Ven 16 Fév 2007 - 8:41 | |
| Pour Saint Ignace de Loyola la méditation sur les péchés capitaux est un exercice spirituel.
Si on l'insère complètement dans son contexte, l'homme est être de liberté,de libre arbitre et de responsabilité.
La méditation spirituelle conduit à se détacher des "mauvais attachements", à rendre libre notre liberté. Ce n'est pas une question d'opinion ou de dogme, c'est un moyen pour la "metanoïa", ou conversion ou repentance ...
L'ennemi de Dieu est aussi ennemi de l'humain, les conséquences en sont donc inhumaines, puisque le péché est ce qui éloigne de Dieu, les conséquences en sont donc lourdes pour l'humain, les autres ..
Le discernement des conséquences des actions conduit donc à libérer les choix..
En ce qui concerne les mauvais attachements ou les péchés Ignace dit que face à la tentation il y a à "crier plus fort qu'elle", c'est tiré de l'expérience St Antoine au désert..
Le combat spirituel se situe là alors, dans une volonté ferme de résister et une marche qui alterne consolation et désolation, inéluctablement les phases se succèdent.
Dans mes phases de désolation je m'efforce de persévérer dans les décisions que j'avais prises dans les temps de consolation..
Le péché devient alors un symptome, un obstacle, la tentation une épreuve ,
Il y a certainement plusieurs grilles d'interprétation, mais il faut insister sur la notion de "rédemption", le Christ est venu pour aider les pécheurs, et les amener à la perfection à sa suite..
C'est la présence du Christ, son oeuvre, son exemple qui éclaire une marche qui peut être difficile. | |
| | | Anne Ami(e)
| Sujet: Re: La gravité du péché Dim 4 Mar 2007 - 13:25 | |
| Bonjour ! Intéressant la classification entre les péchés. Là on diverge encore. Chez les protestants, il n'y a pas de péché plus grave ou moins grave, dans la mesure où tous les péchés, même les plus petits, nous séparent de Dieu. « Pécher » signifie littéralement selon les textes grecs et hébreux « manquer le but ». Comme Dieu nous a faits pour vivre en communion avec lui, le péché est la séparation d’avec Dieu. Selon une parole un peu énigmatique de Jésus, le péché c’est « qu’ils ne croient pas en moi » (Jean 16: . De notre point de vue, ce sont les conséquences du péché qui sont plus ou moins graves. Les conséquences d'un meurtre sont gravissimes, les conséquences d'une crise de gourmandise le sont moins. Mais au niveau de Dieu, les deux actes nous ont identiquement séparés de Lui. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: La gravité du péché | |
| |
| | | | La gravité du péché | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |