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 Mariage/célibat des prêtres

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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Nov 2006 - 6:55

Citation :
Une dernière chose, qui devrait être la première, arrêtons de critiquer nos prêtres, et à la place, prions pour eux, si chacune de nos critiques se transforment en prière, nous aurons beaucoup de prêtres et de saints prêtres.

Décidement nous sommes gâtés par Dieu de nous avoir envoyé sur ce forum des chrétiens et chrétiennes sage en parole.

Oui prions pour que nous ayons des prêtres et surtout de saints prêtres (comme avec mon groupe de prière on fait cette demande au Seigneur à la fin de notre chapelet).
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baronvisi
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Nov 2006 - 17:00

Citation :
Certes le médecin est tout à ses patients mais... il a aussi le salaire qui va avec . Il peut aussi prendre des vacances (et plusieurs semaines par année), voyager, aller jouer au golf, manger au restaurant, etc.

En fait en France si. Les prêtres ont un salaires et des vacances. Bien entendu c'est minuscule...

Mon avis sur la question.

Je crois que l'une des choses qui est au centre du débat c'est la question de l'engagement.
Un homme en devenant père prend l'engagement de s'occuper d'eux, d'être une présence pour eux. Il est clair que en étant prêtre cela devient très difficile.
Effectivement plein de métier font que c'est cette situation pour de nombreux pères: médecins...matelots...militaires....
Mais est-ce pour autant une bonne chose?
Non.
La société dans laquelle nous vivons nous plonge dans cet état de nécessité où nous devons prendre un boulot aussi non on meurt. Il est évident qu'un homme prend donc un travail malgré qu'il ait des enfants car aussi non ses enfants meurent, ou bien lui même meurt.
Dans la Genèse c'est un peu ça. Dieu condamne Adam à travailler pour survivre. La situation initale, parfaite, pour l'homme est un paradis où il n'y a pas de travail à faire pour gagner sa vie.
Un père qui prend un travail le séparant de ses enfants le fait par nécessité. Ou alors il y a comme un poblème dans ses priorités.

L'autre point qui me semble centrale est le suivant:
Si on parle du mariage des prêtres c'est qu'on suppose que forcément ils sont amoureux et qu'une femme(on va pas compliquer le débat en introduisant la notion d'homosexualité) est amoureuse d'eux.
Or il y a t'il véritablement de l'amour?
Personnellement je vois deux cas:
1)le prêtre en question est amoureux et la fille est amoureuse. Je considère qu'il s'est trompé concernant son choix de s'engager dans la prêtrise. Il doit donc arrêter d'être prêtre et vivre l'amour auquel il se sent appelé avec cette femme.
2)le prêtre se croît amoureux et la femme se croît amoureuse. Mais ils se trompent tous deux. Ici la relation conjugale serait l'adultère du prêtre envers l'Eglise. Le prêtre doit rester prêtre et ne pas vivre sa pseudo histoire d'amour.

baronvisi
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el Padrecito
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Nov 2006 - 18:48

Merci à Baronvisi pour son message, il apporte une précision très intéressante que nous n'avions qu'effleurée jusqu'ici.

Ad Jesum per Mariam.

Quentin.
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 28 Nov 2006 - 7:40

Citation :
L'autre point qui me semble centrale est le suivant:
Si on parle du mariage des prêtres c'est qu'on suppose que forcément ils sont amoureux et qu'une femme(on va pas compliquer le débat en introduisant la notion d'homosexualité) est amoureuse d'eux.
Or il y a t'il véritablement de l'amour?
Personnellement je vois deux cas:
1)le prêtre en question est amoureux et la fille est amoureuse. Je considère qu'il s'est trompé concernant son choix de s'engager dans la prêtrise. Il doit donc arrêter d'être prêtre et vivre l'amour auquel il se sent appelé avec cette femme.
2)le prêtre se croît amoureux et la femme se croît amoureuse. Mais ils se trompent tous deux. Ici la relation conjugale serait l'adultère du prêtre envers l'Eglise. Le prêtre doit rester prêtre et ne pas vivre sa pseudo histoire d'amour.

Pourquoi y aurait-il moins d'amour sous prétexte que cela concerne un prêtre ? je ne saisis pas trop la logique à ce propos, si vous voulez bien m'éclairer ? Very Happy
Parce que je pense que la question centrale ne se situe pas à ce niveau la.
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le bon Seb
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 28 Nov 2006 - 10:55

.


Dernière édition par le bon Seb le Jeu 12 Mai 2011 - 22:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 28 Nov 2006 - 12:01

Je crois que vous mélanger au moins deux choses. Very Happy Vous dîtes ceci :
Citation :
Si on se marie ce n'est pas parce qu'on s'aime, c'est pour s'aimer. En effet il y a des tas de personnes dans son entourage qu'on aime : ses parents, ses amis, ses frères et soeurs, son chien... Pourtant on ne se marie pas avec eux !

Vous confondez deux styles d'amour, l'amour des mes amis n'est pas le même que l'amour du partenaire privilégié parce qu'il y a un aspect qui différencie les deux c'est l'approche de la sexualité à travers la relation affective. La sexualité n'est pas déterminante pour qualifier l'amour puisque je n'ai pas de relation sexuelle avec mes amis, mais elle l'est pour qualifer l'autre sorte d'amour que je peux avoir avec ma partenaire. J'aime les deux (amis et partenaire) d'un amour différent parce que les personnes sont différentes et l'amour s'exerce différement.
L'un n'avalide pas l'autre et l'un n'est pas déterminante ou détermine l'autre.
On ne se marie pas à une partenaire pour l'aimer comme on ne fait pas un enfant pour resserer un couple. On se marie parce que l'amour est tel que l'engagement ne peut se nourrir et se manifester que sous les yeux de l'officialisation devant Dieu et les hommes. Le mariage n'apparaît pour moi que comme ultime symbôle sacralisant l'amour entre deux êtres ce qui n'empêche pas que l'amour se cultive et qu'il doit progresser.

Ensuite je suis désolé mais toute votre explication reste une explication de principe et perd de sa pertinence dès lors qu'elle ne repose que sur un a priori subjectif qu'est l'amour humain.
Un prêtre à potentiellement la même capacité à aimer que n'importe quel enfant de Dieu et je crois (après je peux évidement me tromper) mais l'amour humain d'un prêtre doit être magnifier par la grâce qu'il à recu le jour de son ordination. C'est pour moi une forme de sublimation divine et de ce fait un prêtre qui aime une femme, c'est restreindre l'amour divin à une seule créature. Le prêtre ce n'est plus tout à fait un homme ordinaire puisqu'il à recu de Dieu à travers son Eglise la faculté de bénir et de représenter Jésus au moment de l'Eucharistie.
Je ne sais pas si je suis très clair mais je crois que l'explication qu'on peut trouver au mariage des prêtres doit être purement théologique parce que philosophiquement parlant, rien ne s'oppose à ce qu'un prêtre se marie.

Ce n'est évidement que mon avis. Very Happy
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baronvisi
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baronvisi



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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 28 Nov 2006 - 14:47

Citation :
Pourquoi y aurait-il moins d'amour sous prétexte que cela concerne un prêtre ? je ne saisis pas trop la logique à ce propos, si vous voulez bien m'éclairer ?
Parce que je pense que la question centrale ne se situe pas à ce niveau la.

parce que je crois que Dieu nous appelle chacun à quelquechose et que je ne crois pas qu'il puisse nous appeller à être prêtre et mari d'une femme en même temps tant le temps demandé par les deux tâches empiéterait sur l'autre.

baronvisi
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el Padrecito
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 28 Nov 2006 - 16:16

Baronvisi et Monachorum, je suis d'accord avec vous deux sur les points suivants:

La philosophie n'est pas je pense un terrain d'explication du célibat consacré, il vaut mieux rechercher les arguments de celui-ci du côté théologique et disciplinaire, l'un n'excluant pas l'autre.

Je suis aussi en accord avec Baronvisi quand il dit que Dieu ne peut pas appeler à deux vocations incompatibles pour Son Eglise, c'est pour cela que pour moi, il y a deux cas:
- soit, le prêtre ressent vraiment un appel pour le mariage, et à ce moment-là, je dirai, il s'est "trompé" de vocation...
- soit, le prêtre ne reherche seulement du plaisir ou autre, et alors, soit c'est aussi un problème de vocation, soit c'est un problème de relation avec le Seigneur, car si nous Lui sommes fidèles, Il nous donne la force et les grâces pour vivre ce qu'Il nous demande.

Bonne soirée à tous.

In Christo.

Quentin.
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Nov 2006 - 10:05

Citation :
Je suis aussi en accord avec Baronvisi quand il dit que Dieu ne peut pas appeler à deux vocations incompatibles pour Son Eglise...

Ah mais je partage cet avis, je suis contre le mariage des prêtres. Very Happy
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Nov 2006 - 13:13

Vous dites: "Ah mais je partage cet avis, je suis contre le mariage des prêtres."

Rassurez-vous, je n'en ai jamais douté!


Je pense que le mariage des prêtres fait partie des fausses questions comme beaucoup d'autres pour se masquer la vérité et éviter de se poser les bonnes!( Consciemment ou inconsciemment). Et oui, même dans l'Eglise cela existe, parfois même dans la hiérarchie, mais nous ne devons pas juger, seulement prier pour que la Volonté d'Amour du Seigneur soit toujours réalisée!

Quentin.
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Nov 2006 - 6:02

je vais en rajouter dans les deux sens

1) comment cela se passe t'il pour les autres religions où celui qui est l'équivalent du prêtre peut avoir des enfants? sa tâche en temps que "prêtre"(je connais pas l'équivalence) est elle moins lourde? ou bien est elle la même mais ses enfants en "souffrent"?

2) un prêtre se mariant ne prendra pas de préservatif et sa femme pas de pillule, bref foultitude d'enfants... raison de plus pour se rendre compte à quel point les deux vocations ne sont pas mélangeables...

baronvisi
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Nov 2006 - 6:06

Citation :
2) un prêtre se mariant ne prendra pas de préservatif et sa femme pas de pillule, bref foultitude d'enfants... raison de plus pour se rendre compte à quel point les deux vocations ne sont pas mélangeables...

Pas forcément, une femme n'est pas fertile systèmatiquement tout le temps et c'est au couple de faire attention et ce sans moyen de contraception ni préservatif.
Comment font les couples chrétiens ? ils n'ont pourtant pas 20 enfants chacun ?
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Nov 2006 - 15:07

c'est juste...

mais bon un prêtre ça fait des années [propos un tantinet déplacé | Hélène] alors il aura du temps à rattraper :albino: :albino: :albino: :albino: :albino:

non oubliez la dernière ligne ...
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Hélène
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Déc 2006 - 22:28

« Les Origines apostoliques du célibat ecclésiastique », par le P. Cochini, sj
A l’occasion d’une présentation à Rome

ROME, Lundi 4 décembre 2006 (ZENIT.org) – « Les Origines apostoliques du célibat ecclésiastique », c’est le titre de l’étude du P. Christian Cochini, sj, publiée aux éditions Ad Solem (www.ad-solem.com) et qui sera présentée demain à Rome, au séminaire français. Nous publierons demain le second volet de cet entretien accordé à Zenit.

Le P. Christian Cochini est né à Marseille en 1929. Il est entré dans la Compagnie de Jésus en 1958 et il a soutenu sa thèse de théologie en 1969 devant le Jury de la Faculté de théologie de Paris présidé par le cardinal Daniélou. Il est actuellement en Chine, à Macau, engagé dans le dialogue interreligieux avec les communautés bouddhistes du continent chinois.

Zenit : P. Cochini, vous publiez un livre sur l’origine apostolique du célibat ecclésiastique. Or le fait que l’Eglise catholique latine choisisse ses prêtres parmi des hommes dont le charisme du célibat est vérifié est justement souvent contesté par qui prétend que le célibat sacerdotal est une invention...médiévale !

P. Cochini : L’ouvrage publié aujourd’hui aux éditions Ad Solem est la réédition, augmentée d’une préface du cardinal Castrillon Hoyos, de mon livre sur Les Origines apostoliques du célibat ecclésiastique, publié pour la première fois en 1981 chez Lethielleux. Il a été jugé utile de le republier parce que la question des origines, c’est-à-dire la question historique, est aujourd’hui au centre du débat. Il est frappant, en effet, de voir la quantité de livres ou d’articles qui contestent la discipline de l’Eglise latine concernant le célibat obligatoire des clercs en arguant de l’origine tardive de la loi. Certains, comme vous le dites, y voient une invention médiévale, en se référant au 2ème concile du Latran de 1139, mais ils sont de moins en moins nombreux, car l’argument ne résiste pas à une simple lecture du texte conciliaire : le document du Latran n’établit pas l’obligation du célibat, mais frappe de nullité tout mariage contracté par un clerc déjà ordonné. En revanche, la critique basée sur le concile d’Elvire des années 300, le premier en date des synodes faisant état d’une obligation de continence parfaite pour les membres du clergé supérieur, ainsi que sur l’existence de nombreux évêques, prêtres et diacres mariés au cours des premiers siècles de l’Eglise, est certainement à prendre en compte.

C’est un argument très sérieux, car il oblige la réflexion théologique à vérifier sa cohérence avec l’histoire. Dans son encyclique sur le célibat, Paul VI écrivait : « Jésus, qui choisit les premiers ministres du salut, qui les voulut initiés à l’intelligence des mystères du royaume des cieux, coopérateurs de Dieu à un titre très spécial et ses ambassadeurs, et qui les appela amis et frères, pour lesquels il s’est sacrifié lui-même afin qu’ils fussent consacrés en vérité, a promis une récompense surabondante à quiconque aura abandonné maison, famille, épouse et enfants pour le royaume de Dieu. » C’était reconnaître par là même l’importance exceptionnelle de l’exemple des apôtres dans la genèse de la pratique du célibat. Car comment concevoir que ces « amis et frères du Seigneur » n’aient pas été les premiers à vivre ce mode privilégié d’imitation du Christ qu’est le renoncement à « famille, épouse et enfants pour le royaume de Dieu », et qui sera demandé par l’Eglise à ses prêtres.

Et si eux ne l’ont pas été, si ceux d’entre eux qui, comme saint Pierre, étaient mariés, ont continué à mener la vie conjugale, comment fonder la théologie sous-jacente à la loi du célibat sur des bases qui soient absolument incontestables ? Les théologiens des siècles passés en avaient conscience. C’est ce qui faisait dire, par exemple, au jésuite François Zaccaria, auteur de plusieurs ouvrages remarquables sur le célibat au XIXème siècle, que l’avenir de la loi sur le célibat sacerdotal dépendait, en un certain sens, de la connaissance de ses origines et de son évolution ; une conviction, ajoutait-il, qui l’animait dans ses recherches. Qu’en a t-il donc été des apôtres, et qu’en a t-il été de leurs successeurs pendant les premiers siècles ? La réponse à cette question incontournable, c’est la tradition primitive de l’Eglise qui l’éclaire, par la notion de « continence parfaite » . C’est là, si j’ose dire, la clé d’interprétation de l’histoire vécue dès le temps des apôtres par les ministres du Christ. J’ai été pour ma part conduit fortuitement à la redécouvrir lorsque, voici maintenant plus de 40 ans, je mettais en chantier ma thèse de théologie.

Un canon du concile de Carthage de l’an 390 attira mon attention, car il y était dit ceci : « il convient que les saints évêques et les prêtres de Dieu, ainsi que les lévites, c'est-à-dire ceux qui sont au service des sacrements divins, observent une continence parfaite, afin de pouvoir obtenir en toute simplicité ce qu'ils demandent à Dieu ; ce qu'enseignèrent les apôtres, et ce que l'antiquité elle-même a observé, faisons en sorte, nous aussi, de le garder. » S’il n’y eut pas de loi sur le célibat proprement dit aux origines, étant donné que nombre d’évêques, de prêtres et de diacres étaient mariés, comme l’avaient été saint Pierre et peut-être d’autres apôtres, il y avait donc par contre une tradition ferme, remontant à l’âge apostolique, pour demander aux clercs liés par le sacrement du mariage l’observation de la continence parfaite à dater du jour de leur ordination. Je me suis attaché à démontrer dans ma thèse, puis dans mon livre, autant qu’il pouvait se faire, que cette tradition avait bien été celle de l’Eglise des origines, tant en Orient qu’en Occident, et ce jusqu’à la fin du 7ème siècle. Je n’ai pas la prétention de croire que le débat sera clos pour autant.

Mais les conclusions identiques auxquelles sont parvenus l’éminent canoniste qu’est le cardinal Alfonse Marie Stickler, et les excellents travaux du théologien ukrainien Roman Cholij, du patrologue allemand Stefan Heid, et d’autres, me paraissent autoriser un pronostic optimiste. Le courant principal de la recherche, aujourd’hui, s’oriente de plus en plus vers ce point alpha des origines de la continence parfaite des clercs qu’a été le Seigneur lui-même, et, à sa suite, le collège des apôtres. J’aimerais aussi rappeler le témoignage du cardinal Newman qui va dans le même sens : « Il y avait aussi, écrit-il, le zèle avec lequel l'Eglise romaine maintenait la doctrine et la règle du célibat, que je reconnaissais comme apostolique, et sa fidélité à bien d'autres coutumes de l'Eglise primitive qui m'étaient chères ; tout ceci plaidait en faveur de la grande Eglise romaine. »

Zenit : C’est au moment du diaconat que le candidat au sacerdoce opte pour le célibat perpétuel. Le diaconat aussi a une origine apostolique…

P. Cochini : Depuis le Concile Vatican II, l’Eglise latine a rétabli le diaconat « en tant que degré propre et permanent de la hiérarchie » (LG 29), et le considère à juste titre comme un « enrichissement important pour la mission de l’Eglise. » On a par conséquent aujourd’hui dans l’Eglise deux catégories de diacres : les candidats à l’ordination sacerdotale, pour lesquels le diaconat n’est en quelque sorte qu’une étape intermédiaire, et les diacres « permanents ». Aux premiers, il est demandé de s’engager librement, mais définitivement, dans le célibat, conformément à la pratique séculaire de l’Eglise. Dans le texte du concile de Carthage que j’ai cité tout à l’heure, on peut voir, en effet, que les « lévites », c’est-à-dire les diacres, sont tenus à la continence parfaite, au même titre que les évêques et les prêtres, car ils sont comme eux « au service des sacrements divins ». Dans tous les textes conciliaires des premiers siècles relatifs à cette question, -et qu’on pourra trouver cités dans mon livre-, les diacres sont toujours associés aux évêques et aux prêtres, et de ce fait liés par la même obligation. Quant aux « diacres permanents », il est important de noter plusieurs points : les célibataires ordonnés sont soumis à la loi du célibat, et ne sont pas autorisés à se marier par la suite ; de même pour les diacres qui ont eu le malheur de perdre leur femme ; devenus veufs, il ne leur est pas permis de se remarier ; enfin, les diacres mariés qui vivent avec leur épouse sont invités à donner le témoignage d’un « amour qui grandit grâce à la vertu de chasteté, qui fleurit toujours...dans l’apprentissage du respect pour le conjoint et dans la pratique d’une certaine continence ». (Normes fondamentales pour la formation des diacres permanents).

Zenit : Dans l’Eglise orientale, les prêtres sont aussi choisis parmi des hommes mariés. C’est souvent un argument pour le « mariage des prêtres »...Pouvez-vous expliquer la différence ?

P. Cochini : L’argument est en effet souvent invoqué de nos jours, et ne pèse pas peu sur la décision de certains prêtres qui quittent le ministère. Là aussi, l’histoire joue un rôle important, dans la mesure où il est généralement admis que la tradition des Eglises orientales remonte aux temps apostoliques, tandis que celle de l’Eglise latine ne serait apparue que bien plus tard. Or, c’est précisément ce point que les recherches actuelles sur les origines du célibat remettent en question. Je voudrais d’abord relire avec vous un passage de l’encyclique de Paul VI : « Si la législation de l’Eglise Orientale en matière de discipline du célibat ecclésiastique est différente, selon ce qui fut finalement établi par le Concile " in Trullo " de 692 et ouvertement reconnu par le second Concile du Vatican, cela est dû aussi à des circonstances historiques différentes et propres à cette partie très noble de l’Eglise : à cette situation spéciale, le Saint Esprit a providentiellement et surnaturellement adapté son assistance. » Le Concile in Trullo (c’est-à-dire tenu « sous la Coupole » du palais impérial de Justinien), encore appelé Quinisexte, est effectivement le dernier mot de la discipline de l’Eglise orientale en matière de célibat des clercs. Rappelons-la en deux mots : les évêques sont choisis parmi les célibataires, et ne peuvent pas se marier ; les prêtres ne peuvent ni se marier, ni se remarier, après leur ordination, mais peuvent continuer la vie conjugale s’ils se sont mariés auparavant ; il leur est toutefois demandé de s’abstenir des relations sexuelles avant la célébration de l’Eucharistie. Tenu à la fin du 7ème siècle, le concile in Trullo se réclame d’une tradition apostolique, mais, et c’est ici le coeur du problème, en se référant précisément à ce concile de Carthage de 390, dont nous savons qu’il demande des ministres de l’autel une « continence parfaite ». Faisant une lecture différente du même texte, les Pères orientaux décident que « les sous-diacres,..., les diacres et les prêtres aussi, s'abstiennent de leurs femmes pendant les périodes qui leur sont particulièrement (assignées ) » Ainsi, la mention des évêques a disparu, et la continence demandée aux clercs « qui touchent aux saints mystères » n'est plus que temporaire. A quoi est due cette lecture différente ? A une erreur de traduction, ou à une correction intentionnelle ? Il ne m’appartient pas de trancher. Le fait est qu’à partir de ce moment-là, la discipline de l’Eglise orientale se démarque de celle de l’Eglise encore une et indivise. Contrairement à une opinion encore trop répandue, l’analyse des textes relatifs à la question tend donc plutôt à inverser les positions, et à reconnaître à la tradition de l’Eglise latine une antiquité plus haute que celle de l’Eglise orientale. Mais, plutôt que de souligner les différences, il est important de remarquer les points importants de convergence. Comme l’indique encore Paul VI dans son encyclique : « Il ne sera pas inutile non plus d’observer qu’en Orient l’épiscopat est également réservé aux prêtres célibataires et que les prêtres, une fois ordonnés, ne peuvent plus se marier. D’où il apparaît en quel sens ces Eglises si respectables possèdent jusqu’à un certain point le principe du sacerdoce célibataire et celui d’une certaine convenance entre le célibat et le sacerdoce chrétien, dont les Evêques possèdent le couronnement et la plénitude. » Loin d’être un obstacle à l’oecuménisme, la discipline du célibat peut être un facteur de rapprochement, dans la mesure où l’Orient et l’Occident prennent conscience, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, de leur commun héritage.

A suivre…
ZF06120408

Source : Zenit.org
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jean_roulet
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MessageSujet: Et la suite ....   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Déc 2006 - 7:31

« Les Origines apostoliques du célibat ecclésiastique », par le P. Cochini (2)
Faire graviter la discipline du célibat autour de son centre, la personne du Christ

ROME, Mardi 5 décembre 2006 (ZENIT.org) – Dans sa réflexion sur les origines du célibat sacerdotal, le P. Cochini invite à faire à nouveau « graviter la discipline du célibat autour de son vrai centre, qui est la personne même du Christ ».

« Les Origines apostoliques du célibat ecclésiastique », c’est le titre de l’étude du P. Christian Cochini, sj, publiée aux éditions Ad Solem (www.ad-solem.com) et présentée ce soir à Rome, au séminaire français. Nous publions le second volet de cet entretien accordé à Zenit dont la première partie a été publiée hier (Zenit du 4 décembre).

Rappelons que le P. Christian Cochini est né à Marseille en 1929. Il est entré dans la Compagnie de Jésus en 1958 et il a soutenu sa thèse de théologie en 1969 devant le Jury de la Faculté de théologie de Paris présidé par le cardinal Daniélou. Il est actuellement en Chine, à Macau, engagé dans le dialogue interreligieux avec les communautés bouddhistes du continent chinois.

Zenit : P. Cochini, les évêques sont toujours choisis dans l’Eglise orthodoxe qui admet aussi au sacerdoce des hommes mariés, parmi des moines. Pourquoi ?

P. Cochini : Le fait que l’Eglise orthodoxe choisisse les évêques exclusivement parmi les célibataires est significatif. Il témoigne de ce que la discipline du célibat remonte à une très haute antiquité, car les Pères orientaux du concile in Trullo ont maintenu cette obligation pour les évêques malgré leur lecture originale du concile de Carthage, qui aurait dû normalement les conduire à autoriser l’usage du mariage non seulement pour les prêtres mais pour tous les ministres de l’autel, à commencer par les évêques. Ils ne l’ont pas fait, signe que la tradition du célibat pour les évêques était à leurs yeux un patrimoine intangible. Cette convergence importante avec la discipline de l’Eglise latine est d’un poids décisif en faveur de l’origine apostolique du célibat-continence. Quant à la question de savoir pourquoi l’Eglise orthodoxe choisit les candidats à l’épiscopat parmi les moines, et non parmi d’autres catégories de célibataires, ni parmi des hommes pratiquant la continence avec leur épouse (comme c’était le cas dans le monde romain), ou parmi des veufs, la réponse est sans doute à chercher dans la législation de l’empereur Justinien. Le « droit justinien », compilé en 533, décréta en effet que les évêques seraient recrutés parmi les moines, c’est-à-dire parmi des clercs n’ayant pas d’héritiers, afin de ne pas aliéner les biens d’Eglise, qui constituaient alors la plus grande fortune de Byzance. La tradition s’est conservée jusqu’à nos jours, bien que la situation financière du clergé orthodoxe, il va sans dire, ne soit plus la même !

Zenit : Le pape Benoît XVI vient –après examen du cas Milingo- de réaffirmer la « valeur » du célibat sacerdotal. Comment définir cette « valeur » ?

P. Cochini : Il est fréquent d’entendre critiquer le célibat comme étant une cause de déséquilibres psychiques et générateur de scandales. Le récent scandale des prêtres pédophiles n’a fait hélas (!) qu’alimenter davantage ce courant d’opinion. Sans nier les échecs, il serait toutefois injuste de faire de la pathologie du célibat un critère d’évaluation d’une discipline qui a fait ses preuves pendant 20 siècles en donnant à l’Eglise et au monde d’innombrables prêtres admirables, vivant leur engagement dans la fidélité, et dont l’amour puisé à la source eucharistique a vivifié le ministère. Parler de la « valeur » du célibat sacerdotal, c’est évoquer des figures aussi exemplaires que le curé d’Ars, St Jean Bosco, St François Xavier, le Père Chevrier, et des milliers d’autres, qui ont vécu leur don comme un épanouissement de leur liberté et une réserve inépuisable d’énergie spirituelle. Qui veut approfondir la spiritualité du célibat n’a que l’embarras du choix, entre les ouvrages des auteurs spirituels, les textes de Vatican II sur le ministère des prêtres, ou les documents pontificaux de Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Une mine de réflexions, infiniment plus substantielles que les commentaires trop souvent déprimants de l’actualité sur des épisodes malheureux, est à la disposition de ceux qui veulent prendre le temps de les lire, et de les méditer. En étudiant l’histoire des premiers siècles, j’ai été frappé, pour ma part, par le témoignage de tous ces évêques, prêtres et diacres mariés qui acceptaient, à partir de leur ordination, de mener une vie de continence parfaite avec leur épouse. Beaucoup d’entre eux étaient des hommes d’expérience, ayant une situation en vue, des chefs de famille heureux... et pourtant, ils ont fait le pas, renoncé à tout, pour répondre à l’appel du sacerdoce. Comme le négociant de l’évangile qui vend tout ce qu’il a pour acquérir une perle fine. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, quand on parle du sacerdoce : une dignité supérieure à toute autre, car elle vient d’en-haut, et élève un homme pour qu’il élève à son tour ses frères humains jusqu’à Dieu. Je crois qu’il faut se libérer du sentiment malsain d’infériorité qui s’insinue parfois dans la conscience de certains prêtres, et retrouver le grand souffle qui animait les Pères de l’Eglise quand ils parlaient du sacerdoce. Relire les grands traités qui ont formé des générations de prêtres, comme la « Regula pastoralis » de St Grégoire le Grand, le « de Sacerdotio» de St Jean Chrysostome, ou le « de Fuga sua », de St Grégoire de Nazianze. Structuré intérieurement par une spiritualité sacerdotale authentique, et conscient d’être ancré sur une tradition venue des apôtres, le prêtre d’aujourd’hui peut vivre son célibat dans la joie et dans la liberté. Il découvre, et fait découvrir autour de lui, que le célibat n’est pas un « moins », mais un « plus ». Un amour qui rayonne, qui parle d’amour à ceux qui n’y croient plus, et qui purifie. Car la « valeur » du célibat du prêtre, il faut avoir l’audace de l’affirmer, est de disposer le coeur du prêtre à révéler aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui, époux ou célibataires, le sens profond de l’amour humain.

Zenit : Le Siège apostolique accorde cependant certaines dispenses, comme dans le cas de prêtres anglicans qui rejoignent l’église catholique : leur ordination est valide ? En raison de la succession apostolique ?

P. Cochini : Je ne suis pas spécialiste des questions concernant l’Eglise anglicane. Voici ce que je crois savoir : En 1896, dans sa Lettre « Apostolicae Curae », Léon XIII avait déclaré nulles et non avenues les ordinations anglicanes. Vatican II, au contraire, reconnut à l'Eglise Anglicane une "place particulière" parmi les Eglises issues de la Réforme, en raison des structures et des traditions catholiques qu'elle a retenues. En 1966, Paul VI reconnut implicitement l'ordination de Mgr. Ramsey archevêque de Cantorbéry, en l'invitant à bénir la foule romaine. En 1980, l'archevêque catholique de Westminster assista à l'intronisation de Robert Runcie, primat de l'Eglise Anglicane, et en 1984, Runcie assista à la messe pour l'unité célébrée par l'archevêque de Lyon. Il semble que Rome avait envisagé en 1986 la levée de l'invalidation des ordinations anglicanes, mais que la décision récente d’ordonner des femmes dans l’Eglise anglicane ait eu pour conséquence d’ajourner cette mesure. Quoi qu’il en soit, l’ordination des prêtres anglicans reçus chez les catholiques n’est faite, canoniquement, que "sous condition".

Zenit : Dans de nombreuses cultures, le célibat n’est pas une valeur, mais au contraire le mariage et la procréation. Dans ces cas, on entend souvent l’objection : pourquoi ne pas envisager dans ces cultures l’ordination d’ « hommes mariés », plutôt que d’admettre au sacerdoce des hommes qui se trouvent alors en contradiction parfois même intérieure avec leur culture ? Cela « éviterait des scandales », dit-on.

P. Cochini : Je ne parlerai, si vous voulez bien, que de la culture chinoise, que je connais mieux, pour avoir passé de nombreuses années en Chine. Confucius disait que le plus grave des manquements à la piété filiale était de ne pas engendrer de fils (ou de fille). Cette conception a marqué profondément la civilisation chinoise, jusqu’à l’époque moderne. Rien se semblait donc plus opposé à la mentalité chinoise que l’idée d’un célibat, qu’il fût volontaire ou obligatoire. Les Bouddhistes furent les premiers à relever le défi, qui paraissait un obstacle insurmontable. Ils y parvinrent cependant, et réussirent si bien que moines et nonnes ont été à toutes les époques, et sont encore aujourd’hui, des personnes entourées d’un grand respect. Du côté de l’Eglise catholique, le célibat des prêtres, -peut-être en raison du précédent créé par les moines Bouddhistes-, a été reçu sans difficulté d’ordre culturel. Certes, le départ d’un fils pour le séminaire n’a pas toujours été approuvé sans drame par les parents, mais d’une manière générale le sacerdoce, précisément à cause du célibat, jouit auprès des Chrétiens chinois de l’estime générale. La crise qui a secoué l’Occident dans les années 70, avec le départ de nombreux prêtres, n’a pratiquement pas touché l’Eglise de Chine. Les Chrétiens chinois ne sont pas encore à la veille de demander des « prêtres mariés » pour leurs diocèses. On peut dire, sans risque de se tromper, que le célibat sacerdotal est depuis longtemps « inculturé » en Chine, et ne pose pas pour l’instant de problème au niveau institutionnel.

Zenit : Votre enquête vous a-t-elle fait découvrir des éléments nouveaux sur l’origine du célibat sacerdotal ?

P. Cochini : Je crois que le retour aux sources, c’est-à-dire aux temps apostoliques, est l’élément le plus neuf de mon enquête sur les origines du célibat sacerdotal. Mutatis mutandis, je dirais que c’est un peu une sorte de révolution copernicienne, en ce sens qu’elle fait à nouveau graviter la discipline du célibat autour de son vrai centre, qui est la personne même du Christ. L’exemple du Christ vierge, et des apôtres qui l’ont imité, est le foyer qui a donné naissance à la tradition, d’abord non-écrite, puis formulée dans les décisions canoniques à partir du 4ème siècle, demandant aux ministres de l’autel, évêques, prêtres et diacres, de s’abstenir du commerce sexuel avec leur épouse. Comme je l’ai suggéré tout à l’heure, cette conviction de se soumettre à une discipline remontant à l’âge apostolique a été un facteur d’équilibre psychologique et de stabilité en profondeur qui a fait ses preuves aux premiers siècles de l’Eglise et a solidement structuré à toutes les époques la personnalité des prêtres célibataires. Il est souhaitable qu’elle le reste de nos jours encore, car la crise qui a malheureusement provoqué l’abandon de trop de prêtres dans l’après-concile est due en grande partie à ce que j’appellerai une absence d’ancrage. La discipline du célibat est ancrée sur le roc des apôtres, et c’est ce qui explique ce que les contestataires n’arrivent pas à s’expliquer, à savoir la pérennité de l’institution à travers les siècles en dépit des violents séismes qui ont tenté à plusieurs reprises de l’ébranler.

Je voudrais terminer cet entretien, si vous le permettez, sur une réflexion du pape Sirice dans une lettre aux évêques des Gaules :

« Comment un évêque ou un prêtre oserait-il prêcher à une veuve ou à une vierge la continence ou l'intégrité, ou encore (comment oserait-il) exhorter les époux à la chasteté du lit conjugal, si lui-même s'est plus préoccupé d'engendrer des enfants pour le monde que d'en engendrer pour Dieu ? » L'idée que les pasteurs de l'Eglise sont responsables de la chasteté, sous toutes ses formes, — de la chasteté conjugale des époux comme de la chasteté parfaite des vierges —, peut aussi aider à comprendre pourquoi la discipline de la continence sacerdotale à pu être conçue dès les origines comme une priorité d'où dépendait la perfection du peuple chrétien. Ce n'est pas un hasard si la plupart des traités patristiques sur la virginité, qui ont tant fait pour l'essor de la vie religieuse, ont été composés par des évêques (saint Cyprien, Méthode d'Olympe, saint Athanase, Basile d'Ancyre, saint Augustin...). « Gardiens de la pureté », les chefs de l'Eglise avaient la conviction qu'ils devaient prêcher d'exemple et exhorter sans cesse (126), afin d'entraîner les fidèles sur la voie royale, mais étroite, qui conduit au Christ. Exactement comme l'avaient fait les Apôtres. La voix de l’Eglise, aujourd’hui, est celle des conciles d’Afrique de jadis, où se faisait entendre aussi le grand saint Augustin : « Ce que les apôtres ont enseigné, faisons en sorte, nous aussi, de l’observer ».
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Déc 2006 - 21:46

"Quelques rappels : le mariage des prêtres n'a jamais existé ! Ce qui a existé, et qui existe encore dans une certaine mesure, c'est l'ordination d'hommes mariés "

Oh que si!!! Pensons à Léon III, qui s'est marié après avoir quitté son monastère et qui est devenu pape grâce à l'influence de sa femme...
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Déc 2006 - 22:13

Black Watch a écrit:
"Quelques rappels : le mariage des prêtres n'a jamais existé ! Ce qui a existé, et qui existe encore dans une certaine mesure, c'est l'ordination d'hommes mariés "

Oh que si!!! Pensons à Léon III, qui s'est marié après avoir quitté son monastère et qui est devenu pape grâce à l'influence de sa femme...
Bonsoir Black Watch Very Happy

Aurais-tu une source historique fiable qui appuyerait cette affirmation ?

Merci !
Paix du Christ,
Hélène
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le bon Seb
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Déc 2006 - 6:20

.


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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Déc 2006 - 11:04

Hélène a écrit:
Black Watch a écrit:
"Quelques rappels : le mariage des prêtres n'a jamais existé ! Ce qui a existé, et qui existe encore dans une certaine mesure, c'est l'ordination d'hommes mariés "

Oh que si!!! Pensons à Léon III, qui s'est marié après avoir quitté son monastère et qui est devenu pape grâce à l'influence de sa femme...
Bonsoir Black Watch Very Happy

Aurais-tu une source historique fiable qui appuyerait cette affirmation ?

Merci !
Paix du Christ,
Hélène
cela va de soi...
Gonzalez, the rise of Christianity, p. 225
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Déc 2006 - 14:04

Alors j'ai cherché sur internet qui était ce fameux Léon III et je n'ai pas trouvé un document, une source, une analyse signifiant que ce pape ait été marié. De plus la "source" que vous nous donnez me paraît quelque peu faible en l'occurence à moins que vous ayez d'autres éléments prouvant vos dires ?

J'ai trouvé ça : http://plein.jour.free.fr/resume_historique_celibat_ecclesiastique.htm
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Déc 2006 - 14:06

Black Watch a écrit:
cela va de soi...
Gonzalez, the rise of Christianity, p. 225
Speedy Gonzales a écrit un livre sur le christianisme ? Shocked Very Happy

Je ne connais pas cet auteur... si tu peux nous fournir la citation et le contexte ou alors nous parler de l'auteur : est-il historien ? Théologien ? Croyant ou athée ? A-t-il reçu le Nihil Obstat ? Etc.

Merci ! :salut:

Hélène
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Déc 2006 - 14:08

Et puis surtout d'autres historiens ce serait bien Very Happy
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Déc 2006 - 14:14

monachorum a écrit:
http://plein.jour.free.fr/resume_historique_celibat_ecclesiastique.htm
Rien dans ce site ne prouve quoi que ce soit : pas parce qu'on enligne des noms de papes les uns après les autres que les preuves sont faites ! Aucunes références historiques, aucunes références citant des ouvrages, etc... on peut dire n'importe quoi sur Internet sans appui sérieux.

Surtout que la vocation de ce site (d'une association féminine) est l'abolition de la règle du célibat des prêtres...je ne suis pas sûre que les informations soient très objectives. :heum?

Je soupçonne ces femmes de vouloir marier un père (que représente le prêtre)...pour se marier avec leur père...complexe d'Oedipe non réglé ! lol!
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Déc 2006 - 14:17

Hélène a écrit:
monachorum a écrit:
http://plein.jour.free.fr/resume_historique_celibat_ecclesiastique.htm
Rien dans ce site ne prouve quoi que ce soit : pas parce qu'on enligne des noms de papes les uns après les autres que les preuves sont faites ! Aucunes références historiques, aucunes références citant des ouvrages, etc... on peut dire n'importe quoi sur Internet sans appui sérieux.

Surtout que la vocation de ce site (d'une association féminine) est l'abolition de la règle du célibat des prêtres...je ne suis pas sûre que les informations soient très objectives. :heum?

Je soupçonne ces femmes de vouloir marier un père (que représente le prêtre)...pour se marier avec leur père...complexe d'Oedipe non réglé ! lol!

Disons que c'était une liste "amusante" qui ne prouve rien mais qui en dit long sur des "verités" qu'on peut trouver sur internet.
Il y a des faits mais rien pour les prouver.
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MessageSujet: Re: Mariage/célibat des prêtres   Mariage/célibat des prêtres - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Déc 2006 - 15:51

Bonsoir,

Un conseil que vous connaissez déjà, lorsque vous voulez prouver quelque chose dans l'Eglise, sachez que vous aurez toujours l'exemple inverse ou presque. Il en est ainsi, l'Eglise est sainte, mais constituée de pécheurs, nous les premiers. Ainsi, on peut trouver des prêtres qui ont toujours suivi l'Enseignement du Magistère, d'autres qui ont dérogé à tel ou tel point, et pour cela, pas besoin de remonterà Léon III ou je ne sais qui, nous connaissons tous des saints prêtres, et nous savons tous que d'autres ont craqué.

Le mariage des prêtres n'existera jamais par sa nature même, elle est contraire à la chasteté.
L'ordination d'hommes mariés n'est pas à l'ordre du jour, et cela ne résoudrait pas les problèmes de toute manière, au contraire.
Les seuls cas où les prêtres sont mariés dans l'Eglise Catholique Latine, ce sont les défroqués reconvertis ou les anglicans ayant changé d'Eglise, on ne veut pas leur demander de divorcer!!!

Fraternellement.

Quentin.
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